CORONAVIRUS - Porter un masque, se laver fréquemment les mains et respecter la distanciation. Pour limiter la propagation du coronavirus, ces trois gestes barrières sont indispensables. Or, selon le président du Conseil Scientifique, les Français oublient de plus en plus souvent de respecter une certaine distance entre eux, ce qui aggrave les risques d’un retour de l’épidémie dans les prochains mois.
Pour le moment en France, “tous les chiffres sont plutôt bons”, salue Jean-François Delfraissy dans un entretien à l’AFP et au Monde. Toutefois, cette situation pourrait bien ne pas durer d’ici à l’automne. La raison ? Le non-respect de la distanciation de plus en plus souvent oubliée, pour la plus grande inquiétude du scientifique.
“Le port du masque dans les transports ou le lavage des mains sont des choses qui sont restées, mais par contre, les gestes de distanciation sociale plus généraux sont en train de se perdre” et ce, “en particulier chez la population jeune”, souligne-t-il.
“On sait que les endroits où il y a des foules, où les gens se touchent, les lieux fermés, sont particulièrement à risque, donc le port du masque et la distanciation sont un élément essentiel”, rappelle Delfraissy. “Si nos concitoyens continuent à s’écarter de ces mesures, le risque d’une reprise, un peu différente, avant la fin de l’été reste toujours possible.”
Une rentrée sous surveillance
“Il faut que tout le monde comprenne que — sans même parler de la deuxième vague — nous sommes à la merci d’une reprise en France. On le sait maintenant : il suffit qu’il y ait un supercontaminateur dans une assemblée et ça repart comme à Mulhouse”, souligne l’expert, alors même que l’hypothèse d’une transmission du virus par l’air est désormais sérieusement étudiée par les scientifiques.
Soulignant que “beaucoup d’éléments font penser qu’il pourrait y avoir un retour du virus sur l’Europe pour la fin octobre ou le mois de novembre”, Jean-François Delfraissy en appelle donc à la vigilance des Français, mais aussi à la mobilisation pour se faire tester : “On estime que seuls 50% des gens contaminés sont dépistés. (…) Il faut rappeler que le test a pour but de se diagnostiquer soi-même, mais aussi de tracer les autres contaminations”, rappelle l’expert.
Si la France devait véritablement affronter une deuxième vague de Covid-19 à la rentrée, elle serait dans tous les cas mieux préparée que lors de l’apparition du virus en février. Toutefois, la stratégie à adopter en cas de reprise est encore à définir, en excluant l’option d’un confinement général que “les citoyens, probablement, n’accepteraient pas.”
“La grande question est : que pourra-t-on faire en cas de reprise dans les grandes villes ? Quelles mesures prendre pour éviter des vagues trop fortes dans les grandes agglomérations et laisser la vie se poursuivre en partie ?”, interroge le président du Conseil Scientifique, qui aura donc jusqu’à la mi-septembre pour plancher sur le sujet avec le gouvernement.
Le HuffPost avec AFP