Les données du ministère de la Santé interne sont claires : il y a eu une forte augmentation du nombre de personnes infectées par le virus dans la communauté ultraorthodoxe. Des centaines d’autres ont contracté le virus en trois jours, à un rythme beaucoup plus élevé que la moyenne nationale. Le même phénomène s’observe dans les communautés bédouines du Néguev [sud semi-désertique].
Cela ne surprendra pas ceux qui suivent les enquêtes épidémiologiques et les profils d’infection. Au tout début de l’épidémie, les synagogues ont été identifiées comme les sites d’infection les plus dangereux du pays. Et pourtant, la réponse du gouvernement Netanyahou, sous les auspices du ministre ultraorthodoxe de la Santé, a été honteusement faible et hésitante. Le gouvernement a cédé aux pressions de certains dirigeants religieux ultraorthodoxes. Au lieu de protéger la santé de cette population, le gouvernement a confié cette responsabilité aux seuls rabbins.
Israël a abandonné des communautés entières
La politique israélienne des zones de non-droit n’est pas nouvelle. La crise du coronavirus n’est qu’un autre exemple de la façon dont cette politique risque à tout moment de nous exploser à la figure. Des ultraorthodoxes à la communauté arabe en passant par les demandeurs d’asile de Tel-Aviv, Israël a abandonné des communautés entières jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Les autorités sanitaires et la police ont été pratiquement absentes dans ces zones de non-droit jusqu’à ce que soudainement, la répression violente apparaisse comme le seul outil laissé à un État dans ces zones où il n’a quasi rien investi dans l’éducation, les services sociaux et les forces de police régulières. Il ne fait aucun doute que la violence sera la seule solution disponible si le gouvernement ne reprend pas ses esprits immédiatement.
Avant d’en arriver là, le gouvernement devrait ouvrir les yeux et admettre que les efforts pour expliquer la situation et appliquer les directives font encore défaut. Certes, le Premier ministre Netanyahou a rencontré quelques rabbins et quelques médecins arabes. De même, quelques dépliants ont été distribués en yiddish et en arabe et quelques autres tentatives trop tardives ont été faites pour prévenir la catastrophe annoncée.
Mais cela ne suffira pas et cela ne fonctionnera pas. La police distribue des tonnes d’amendes aux personnes assises seules sur des bancs dans les parcs publics, tout en ignorant complètement ce qui se passe le shabbat à Bnei Brak [immense banlieue ultraorthodoxe de Tel-Aviv], qui est en passe de devenir un des premiers foyers de propagation du virus. À Ha’Aretz, des maires de petites villes ultraorthodoxes affirment que le ministère de la Santé n’a pas pris la peine d’informer leurs habitants qu’ils devaient rester confinés, tout simplement parce qu’ils n’ont pas de Smartphones. Les habitants de plusieurs villages arabes isolés de Galilée et de villages bédouins du Néguev signalent des problèmes similaires.
La logique du pire
L’État doit comprendre que ce qui se passe actuellement est le résultat de décennies d’abandon de ses minorités, qu’elles soient ultraorthodoxes, arabes ou autres. Laissées à elles-mêmes, ces populations font depuis des années leur propre loi et règlent elles-mêmes leurs comptes pendant que l’État s’en lave les mains, en dépit des manifestations de citoyens arabes de ces derniers mois appelant la police à l’aide pour faire face à la flambée de la criminalité. En pratiquant la politique des zones de non-droit, l’État leur a certes accordé une autonomie officieuse, mais pour le pire.
Lorsque la pandémie deviendra intolérable et que la police et l’armée seront réquisitionnées pour y restaurer l’État de droit et y imposer l’état d’urgence, que l’on ne s’étonne pas si les réactions majoritaires au sein de ces communautés ne sont que l’incompréhension et la violence contre les forces de l’ordre.
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Noa Landau
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