Flash : Liban, émeutes à Beyrouth, 1 mort et 30 blessés
Les incidents de l’université arabe de Beyrouth se sont étendus en dehors du campus comme on pouvait le craindre. Le bilan actuel des affrontements entre partisans du mouvement du futur et ceux du mouvement Amal se montent à 1 mort et 30 blessés.
Des sympathisants des deux partis politiques sont arrivés en renfort de leurs camarades respectifs, du quartier du Tarek Jadideh pour le mouvement du futur, de Zohat Blatt pour Amal. Des voitures seraient actuellement en flammes, des coups de feu auraient retenti et les routes à proximité de cette université bloquée, alors que l’armée libanaise tente difficilement de séparer les protagonistes, à l’intérieur et à l’extérieur du campus universitaire. À l’intérieur, les partisans du mouvement Amal sont difficilement contenus dans le stade de football, alors que ceux du mouvement du futur le son dans le stade de basket-ball.
L’université libanaise a pour sa part suspendue ses cours jusqu’à lundi et demande à ses étudiants de rester chez soi, afin d’éviter de possibles heurs entre majorité et est opposition.
Les partisans des mouvements Hezbollah et du future se font actuellement face dans le quartier commercial de Mar Elias, permet à toute circulation.
L’agence de presse Reuters a annoncé la mort d’un étudiant, sympathisant de l’opposition alors que certaines sources font état de tirs contre l’armée libanaise. Des sources sécuritaires font état de personnes en armes dans les rues et sur le toit des immeubles.
Le Hezbollah appelle ses partisans à se retirer de la rue, alors que le député Saad Hariri appel au calme et à la retenue ses sympathisants. Les 2 mouvements s’accusent l’un l’autre d’être une milice armée et d’avoir tirés les uns sur les autres.
L’armée libanaise tente difficilement de s’interposer entre les protagonistes.
Le secrétaire général du Hezbollah déclare pouvoir renverser Saniora
Le secrétaire général du Hezbollah a déclaré ce mercredi que l’opposition suspendait ses efforts pour renverser le gouvernement du premier ministre Fouad Saniora, mais se réserve le droit de surprendre la majorité dans les jours à venir.
« L’opposition a la force politique, populaire et structurelle pour renverser le gouvernement non constitutionnel demain ou après-demain. (…) Ce qui s’est passé jusqu’à présent est que ce n’est pas le soutien international qui a préservé la clique au pouvoir, mais les sentiments patriotiques de l’opposition et son désir de préserver la paix civile.(…) Nous ne sommes pas une force d’occupation au Liban, nous sommes au-dessus de toutes ces accusations et ces communiqués qui veulent nous diviser. Ceci est notre pays comme tout le monde. »
Par ailleurs, Hassan Nasrallah a accusé certains partis de la coalition dite du 14 mars au pouvoir d’avoir fait usage d’armes hier :
« guerre de juillet a montré combien nous avons des arme,s (...) mais nous n’avons pas eu recours à ces armes hier, alors que ceux qui assurent ne pas en avoir les ont utilisées », a-t-il déclaré.
Conférence de presse du Général Aoun à Rabieh
A l’issue du mardi noir dont a été témoin le Liban, une conférence de presse s’est tenue dans la résidence du général Michel Aoun. Le chef du CPL a considéré que le point de départ du problème est la loi électorale et les élections hâtives qui ont eu lieu en pleine tourmente suite à l’attentat de Rafic Hariri. Il a affirmé qu’ils attendent toujours la nouvelle loi électorale promise surtout par l’ambassadeur français et l’ambassadeur américain et qui n’est toujours pas arrivée.
Aoun a rappelé que son entente avec le Hezbollah dont il est fier, repose sur trois principes : les hameaux de Chébaa, les détenus libanais en Israël, et le dossier des armes de la résistance qui doit être résolu dans le cadre d’un planning stratégique. Et ces trois principes ont été pleinement adoptés par tous les partis lors des cessions du dialogue national.
Le chef du CPL a attesté que la grève générale entreprise par l’opposition a été un succès. Aoun a déclaré que la grève allait se poursuivre, mais qu’il a exigé de l’interrompre pour des raisons de sécurité. Aoun a affirmé qu’à la veille de la grève générale, un député a annoncé que ces manifestations allaient dégénérer en émeutes ; ce qui prouve que cette émeute a été préparée à l’avance par ceux qui désiraient voir cette grève échouer. Le général a rapproché ces émeutes préétablies par « la croix biseauté » à celles préconçues par les « barbes fanatiques ».
Aoun a dénié les manifestations armées de la veille. Il a estimé que seules l’armée libanaise et le FSI sont chargés de préserver la sécurité du pays, et s’est demandé comment des « milices » armées ont le droit de descendre à la rue et de tirer sur les manifestants.
Le chef du CPL s’est ensuite adressé aux autorités religieuses, surtout le patriarche Mar Nasrallah Boutros Sfeir et le Mufti de la République le Cheikh Kabbani, et leur a demandé pourquoi ils ont dénoncé les pneus brûlés, et n’ont pas dénoncé les tirs qui ont coûté la vie à des citoyens libanais. Aoun s’est demandé également pourquoi le gouvernement leur a envoyé des « milices » armées leur faire face.
Réitérant le succès de la grève sur la majorité des régions libanaises, Aoun a réclamé à ceux qui l’accusent d’avoir perdu sa popularité d’avoir recours à des élections parlementaires qui prouveraient qui a perdu sa popularité. Il a clôt en évoquant que le CPL a toujours fait preuve de sa capacité à comprendre les crises, les tensions et les attaques, les et régler comme il faut.