“Les ‘gilets jaunes’ ont de plus en plus d’adeptes au Québec et ailleurs au Canada. La mobilisation se fait surtout sur le Net”, constate le quotidien de Montréal La Presse. Le groupe Facebook “Yellow Vests Canada” revendique ainsi plus de 100 000 membres.
Depuis décembre, des Canadiens portant les désormais célèbres gilets jaunes manifestent dans plusieurs villes du pays et même devant le Parlement, à Ottawa. “Le mouvement qui émerge au Canada partage la même iconographie qu’en France, mais a des motivations différentes”, indique au réseau CBC le professeur de Science politique Charles Smith, de l’Université de la Saskatchewan :
Ici, il s’agit d’une réponse très partisane envers un gouvernement que les conservateurs des provinces de l’Ouest n’aiment vraiment pas.”
Le Toronto Star résume : “Les ‘gilets jaunes’ appellent à la construction de pipelines, à la répression de l’immigration clandestine et décrient le Canada pour avoir signé le pacte de l’ONU sur la migration.”
Le 10 janvier, à Regina, ils réclamaient de l’emploi et protestaient contre le Premier ministre Justin Trudeau. Le 14 janvier, 3000 km plus à l’est, à Victoriaville, au Québec, ils appelaient à la démission de Trudeau et à un changement du système d’imposition canadien, écrit La Presse.
La CBC souligne de plus que la plupart des protestataires ne sont pas des marginaux : certains ont des emplois dans la construction ou travaillent pour Uber. D’autres sont des enseignants, des plombiers ou encore des agents immobiliers, mais “ils ont tous une chose en commun : ils ont l’impression d’être laissés pour compte.”
Un discours ancré très à droite
La tendance politique des “gilets jaunes” canadiens campe à droite, relève Radio-Canada : “Au Canada, ce mouvement semble avoir attiré des partisans de QAnon, un groupe conspirationniste américain aux allures autoritaires”, notant que des manifestants défilant dans les rues d’Edmonton, en Alberta, à la mi-décembre, brandissaient des pancartes affichant des slogans de QAnon et s’en prenaient notamment au Premier ministre Justin Trudeau, qui a même été menacé de mort sur Facebook.
Le dirigeant canadien, qui aura à se présenter devant les urnes cet automne, a rétorqué dans les pages du journal Le Devoir que son pays encourageait les gens “à parler ouvertement, à exprimer leurs opinions et préoccupations. C’est l’une des forces de notre démocratie.”
Le journal de la région de Vancouver, Burnaby Now, conclut que “cette rancœur troublante sur les réseaux sociaux s’immiscera dans la campagne [électorale], stimulée par des éléments marginaux de la droite politique”.
Martin Gauthier
Abonnez-vous à la Lettre de nouveautés du site ESSF et recevez chaque lundi par courriel la liste des articles parus, en français ou en anglais, dans la semaine écoulée.