Lycéens d’avant, nous n’avons jamais connu la répression actuelle
Nous avons manifesté lorsque nous étions lycéens. Nous avons organisé ou animé des mouvements lycéens, face à des gouvernements de droite ou de gauche.
Nous avons bloqué nos lycées, occupé les rues sous le Général De Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard D’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou François Hollande.
Aucun d’entre nous n’a jamais été mis en garde à vue parce que nous avions peint des slogans hostiles aux pouvoirs en place ou lancé des œufs.
Jamais nous n’avons été placés en garde à vue pour « intrusion dans un établissement scolaire » parce que nous venions participer à une Assemblée Générale.
Nous n’avons pas été gazés à bout portant devant nos lycées, nous n’avons pas reçu de tirs de grenade de désencerclement en essayant de les bloquer, nous n’avons pas été réprimés aussi systématiquement.
Une étape a été franchie.
Aujourd’hui, à leur tour, certains de nos enfants, des enfants de nos amis et leurs copains et copines se mettent en mouvement. La répression que subissent les lycéens qui manifestent ces jours-ci est disproportionnée.
Nous sommes inquiets.
Signataires :
Clémence Abry-Durand (mouvements lycéens de 2008-2009)
Mehdi Ackermann (2005-2006)
Elise Aebischer (2010-2012)
Christophe Aguiton (1971)
Sabrina Amarache (2005 et 2006)
Cécile Amar (1990)
Pouria Amirshahi (1986)
Patrick Apel-Muller (1973)
Boukikaz Badr (2004 et 2005)
Harry Beaud (2007, 2008 et 2009)
Marion Beauvalet (2013-2015)
Emilie Benoit (1994)
Lucie Bergdoll (2005 et 2006)
Claire Bernard (2006)
Olivier Besancenot (1990)
Constance Blanchard (2005)
Frédéric Bodin (1986)
Thomas Bonan (2008-2010)
Jean-Louis Borie (1970-73)
Lucie Bousser (2007-2009)
Mathieu Bourgasser (1990)
Mathilde Boutrou ( 2005 et 2006)
Youcef Brakni (2005 et 2006)
Alexis Buttoudin (2010-2012)
Marion Cansell (2005 et 2006)
Suzanne Carpentier (2005 et 2006)
Ingrid Chapard (1986)
Hugues Charbonneau (1986)
Juliane Charton (2007-2011)
Victor Colombani (2009-2012)
Manon Compagna (2007 et 2008)
Alexis Corbière (1986)
Perrine Corcuff (1998-1999)
Ricardo Coronado (1990)
Sergio Coronado (1986)
Thibaut Cotta (1998)
Clément Cunin (2009-2010)
Julia Cyroulnik (2005)
Laura Cyroulnik (2003)
Anthony Daniel (2005 et 2006)
Anne David (1995)
Laurence De Cock (1990)
François Delerue (2005-2006)
Quentin Delorme (2008-2011)
Caroline De Haas (1998)
Ivan Dementhon (2010-2013)
Elsa Denferd (2008-2011)
Adrien Derain (2006-2009)
Jean-Pierre Delétrez (1968)
Mariama Diop (2005 et 2006)
Quentin Dogon (2005-2009)
Anne-Claire Douzou (2006 et 2008)
Julien Dray (1973)
Amandine Dupraz (2003-2005)
Gabrielle Durana (1986)
Nino Dufour (2002 et 2003)
Eliott Exbrayat (2006)
Patrick Farbiaz (1968-1972)
Sonia Figuères (1990)
Fanny Fleury (1997-1999)
Hélène Fontanaud (1973 et 1976)
Yseline Fourtic (2009-2011)
Arthur Franc (2010)
Léa Filoche (1994)
Raquel Garrido (1995)
Stéphane Gatti (1967-1968)
Fédérick Genevée (1986)
Vanesssa Ghiati (1990)
Samuel Gion (1994)
Pierre Godard (1968)
Daniel Goldberg (1983)
Victor Grèzes (2008-2011)
Nordine Hati (1990-1994)
Samuel Hayat (1997)
Elsa Hardouineau (2010-2013)
Frédéric Hocquard (1986)
Gabriel Holard-Sauvy (2008)
Sylvestre Huet (1973)
Bob Injey (1986)
Clara Jaboulay (2014-2018)
Laura Jovignot (2013)
Sabine Langaret (1986)
Mathilde Larrère ( 1986)
Célia Lamblin (2005 et 2006)
Florian Lecoultre (2008)
Jean-Claude Lefort (1968)
Benjamin Léopoldi (2005-2006)
Claire Louis (2008-2010)
Isabelle Lorand (1986)
Loic Mahé (1994)
Floréale Mangin (2005)
Clémence Maulat (2009-2011)
Alexis Mayet (2008-2010)
Rostom Mesli (1995)
Robi Morder (1968-1974)
Léa Monforte (2008 et 2010)
Sylvie Morinière (2005 et 2006)
Lola Navamuel (2005 et 2006)
Mathias Nieps (2013-2015)
Elsa Nouvet (2005 et 2006)
Alizée Ostrowski (2005-2007)
Alain Pagano (1986)
Julia Paul-Zamour (2010-2012)
Elsa Peinturier (2005-2006)
Anne Pernet (2008-2010)
Hugo Petrachi (2010-2013)
Stéphane Pocrain (1990)
Hugo Prevost (2014-2018)
David Rabineau (2007-2009)
Sébastien Ramage (2009-2012)
Nasser Ramdane Ferradj (1990)
Quentin Rodriguez (2005-2006)
Thomas Roller (2008-2010)
Aude Rossigneux (1990)
Théo Roumier (1995)
Maëliss Rousseau (1997-1998)
Arsène Ruhlmann (2007-2009)
Elsa Sabado (2005 et 2006)
Julien Salingue (1998)
Pauline Salingue (2005)
Clémence Sallier (2004 et 2005)
Sonia Samadi (1994)
Naïm Shili (2013-2016)
Eric Schultz (1986)
Adama Sissoko (2006)
Scott Sitbon (2010-2013)
Kalilou Sylla (2012-2015)
Manon Tertrain-Bloch (2005 et 2006)
Isabelle Thomas (1977)
Lucile Travaglino (2005 et 2006)
Delphine Valentin Pucel (1986)
David van der Vlist (2004-2006)
Hélène Van Geenberghe (1994)
Benjamin Vetele (2000)
Anne Laure Viaud (1998)
Marie-Pierre Vieu (1986)
Marina Yerlès (2007-2010)
• 6 DÉC. 2018 LES INVITÉS DE MEDIAPART :
https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/061218/lyceens-davant-nous-navons-jamais-connu-la-repression-actuelle
Ces manifestants blessés ou mutilés par la riposte policière
Trois lycéens ont été grièvement blessés au visage, mardi et mercredi, par des tirs de flashball, lors de manifestations. Des plaintes doivent être déposées jeudi par les avocats des gilets jaunes blessés par des éclats de grenades assourdissantes GLI-F4, les 24 novembre et 1er décembre à Paris.
Silencieusement, l’escalade a donc commencé. Débordé par la foule des « gilets jaunes » qui a déferlé, samedi 1er décembre, sur Paris, Bordeaux, Toulouse, Marseille et de nombreuses autres villes, le gouvernement se prépare à durcir la réponse des forces de sécurité sur le terrain. Les lycéens, qui ont multiplié les blocages depuis lundi, viennent d’en avoir un aperçu. Mardi, une lycéenne de 16 ans a été grièvement blessée au visage, touchée à la mâchoire par un tir de flashball lors d’une manifestation à Grenoble (38). Mercredi, deux autres lycéens ont été blessés par des tirs au visage lors de rassemblements devant leurs établissements, au lycée Simone-de-Beauvoir de Garges-lès-Gonesse (95) et au lycée de Saint-Jean-de-Braye, près d’Orléans (45). Trois blessés graves pour les balbutiements d’une mobilisation. Ces tirs injustifiés sur des groupes d’élèves en disent long sur l’aveuglement et la nervosité des forces de l’ordre.
Les 24 novembre et 1er décembre, en dépit du déluge de grenades lacrymogènes déversées sur les cortèges, de nombreux manifestants refusant la dispersion ont déjà été touchés par des plots de grenades de désencerclement, des éclats de grenades assourdissantes GLI-F4 et des tirs de flashball. Faute d’organisation centralisée, les gilets jaunes ne disposent d’aucun bilan global, mais leurs comptes Facebook et Twitter ou des blogs locaux indiquent que la répression a été dure, partout. Selon un message posté par les personnels médicaux parisiens, « plus de 162 personnes ont été prises en charge à l’AP-HP » le soir du 1er décembre. Des photos prises et postées avec l’accord des patients illustrent « les blessures que causent les armes des forces de l’ordre » (à suivre ici, attention images choquantes). Le ministère de l’intérieur a quant à lui répertorié 263 blessés au niveau national.
Un groupe d’avocats, Mes Aïnoha Pascual, Chloé Chalot, William Bourdon, Raphaël Kempf et Arié Alimi, doit annoncer jeudi le dépôt simultané de plaintes de victimes blessées ou mutilées par des grenades lancées par les forces de l’ordre lors des manifestations des gilets jaunes. Vendredi, ils avaient déjà demandé par un courrier au ministre de l’intérieur de « renoncer à l’usage des grenades GLI-F4 ». Les avocats rappelaient que « la GLI-F4, grenade lacrymogène instantanée qui comporte une charge explosive de 25 grammes de TNT », est « utilisée en France contre les foules », et « ce malgré le risque de blessures mortelles ». La France est par ailleurs le seul pays d’Europe « à utiliser des munitions explosives en opération de maintien de l’ordre », ont-ils précisé.
Parmi les victimes qui s’apprêtent à déposer plainte, plusieurs gilets jaunes grièvement blessés à Paris. D’abord Gabriel, 21 ans, qui a eu la main arrachée le 24 novembre, avenue Franklin-Roosevelt. Sa mère, Dominique, a déjà rapporté à Mediapart dans quelles circonstances la grenade GLI-F4 avait été lancée aux pieds de ses deux fils et de son neveu, alors qu’elle se trouvait à proximité et qu’aucun affrontement n’était en cours. Autre manifestant blessé le 24 novembre, Antonio se trouvait lui aussi vers le bas des Champs-Élysées, vers 17 heures, lorsqu’il a été touché par une grenade GLI-F4. « Les gendarmes ont lancé plein de grenades, explique Antonio à Mediapart. Une grenade est tombée à mon pied et je n’ai pas eu le temps de réagir. J’ai senti que mon pied me brûlait et ce sont les gens autour de moi qui m’ont dit que j’étais en train de saigner. J’avais la chaussure explosée, un gros trou dans le pied, et un morceau de grenade à l’intérieur. Je ne suis pas près de remarcher… » Antonio a 21 jours d’arrêt de travail.
Samedi 1er décembre, plusieurs manifestants ont été blessés grièvement à Paris. C’est le cas de Philippe, 41 ans, venu avec un groupe d’une quarantaine de gilets jaunes de Roanne et grièvement blessé par un éclat de grenade, une demi-heure après son arrivée place de l’Étoile. « On s’était retrouvés au pied de l’Arc de triomphe vers 10 heures du matin, explique sa femme, Vanessa, à Mediapart. Et tout d’un coup, les policiers se sont mis à tirer des grenades lacrymogènes. On était noyés dans la fumée blanche, quand une grenade a explosé près de nous. J’ai vu Philippe revenir vers moi en se tenant le côté gauche du thorax. Et lorsqu’il a retiré sa main, elle était couverte de sang. Un ami lui a fait un point de compression et on l’a amené aux pompiers. Il avait reçu un éclat de cette grenade en plein thorax et ça lui avait sectionné une artère. Les médecins l’ont opéré dans la nuit de samedi. Ils ne savaient pas s’ils pourraient sauver son poumon. » Alors qu’il est toujours sous oxygène, Vanessa s’apprête elle aussi à déposer plainte.
Ces tirs de grenades sur des manifestants, au début de la journée et alors qu’aucune barricade n’est encore apparue dans la capitale, montrent bien que les consignes des forces de l’ordre samedi 1er décembre visaient à empêcher tout rassemblement en dehors du périmètre contrôlé, que Christophe Castaner a défini comme une « fan zone », avenue des Champs-Élysées. Même si des manifestants étaient prêts à en découdre, ces attaques sur les gilets jaunes sont largement responsables de l’embrasement qui a suivi. Dans la soirée, des unités de CRS et de compagnies de sécurisation et d’intervention (CSI) ont poursuivi indistinctement tout ce qui bougeait encore dans le quartier : manifestants, émeutiers et « casseurs » présumés.
« Nous aurons besoin de personnes solides pour pouvoir évacuer rapidement les blessés »
C’est ainsi que des images diffusées par Hors-Zone Press montrent des CRS investir un Burger King, avenue de Wagram, et matraquer au sol, gratuitement, des manifestants gilets jaunes qui s’étaient réfugiés à l’intérieur. Sur d’autres images, filmées rue de Berri, l’on voit un groupe de policiers d’une CSI poursuivre, puis frapper au sol à de multiples reprises un individu qui tente de leur échapper. Dans le même quartier, un jeune qui suivait en curieux les événements, Mehdi, a subi un traitement similaire et a déposé plainte, mercredi, au parquet de Paris pour violences. « Mon client indique qu’il a été roué de coups lors de son interpellation, explique son avocat, Me Yassine Bouzrou. Il a été sévèrement touché à l’œil et déjà opéré, mais il doit être réopéré, et les médecins ne savent pas si son œil pourra refonctionner. Il a également la mâchoire déboitée. »
Mais la violence ne s’est pas limitée à Paris, loin de là. À Toulouse, non loin de la gare Matabiau, le 1er décembre vers 15 heures, Benoît, un manifestant, s’est écroulé lors d’une charge policière, vraisemblablement victime d’un tir de flashball. Il a été mis à l’abri dans un commerce puis exfiltré, avant de perdre connaissance. « Il était encore conscient quand je l’ai vu et il avait l’œil tuméfié, explique Hugo, un jeune journaliste arrivé sur place, et qui filme une courte séquence. On ne l’a pas remarqué tout de suite, mais il avait du sang qui coulait de son oreille. » Benoît est hospitalisé en neurochirurgie. « Son état s’est aggravé dimanche de façon critique », a fait savoir la préfecture de Haute-Garonne, mais se serait stabilisé depuis, selon une information communiquée par sa famille mardi.
À Bordeaux, où plus de deux mille gilets jaunes ont manifesté, les forces de l’ordre sont intervenues à proximité de l’hôtel de ville. Un manifestant a eu la main arrachée par une grenade GLI-F4, tandis qu’un autre a eu la joue déchirée par un tir de flashball. Un blog de soutien a été ouvert pour aider Guy, 60 ans, touché au visage, à couvrir ses soins médicaux et juridiques. Selon sa belle-fille, « il a obtempéré à l’ordre des CRS de quitter les lieux, mais en se retournant à mi-chemin, il a reçu un tir de flashball dans la joue ».
Dans la ville, la violence des affrontements du 1er décembre provoque une mobilisation chez les personnels de santé proches des gilets jaunes dans la perspective de samedi prochain. Un réseau de « street medics » s’est mis en place. Mercredi, le groupe compte déjà six infirmiers aides-soignants, sept pompiers, dix ambulanciers, dix-sept secouristes du travail et trente-six secouristes inscrits.
« Nous aurons besoin de tout le monde, des personnes solides pour pouvoir évacuer rapidement les blessés, a détaillé une animatrice du réseau, des secouristes et membres hospitaliers évidemment, ainsi que des personnes pour surveiller l’environnement lors des interventions et éviter que des curieux n’entravent le bon déroulement des soins. Encore une fois, nous rappelons que la manifestation sera certainement dangereuse et préférons avertir les gens qui n’ont pas d’expérience que les violences sur place peuvent choquer. »
Parmi les nombreux commentaires et échanges d’expérience, une infirmière en pédopsychiatrie explique que samedi dernier était sa « première expérience dans un environnement violent » : « Même si ça m’a pas mal secouée, je serai présente pour aider. » Un secouriste explique qu’il n’a « pas peur de la foule et des situations comme samedi dernier » : « Je peux faire un bandage d’urgence, un point de compression, des palpations pour vérifier d’éventuels saignements, les premiers gestes d’urgence : je suis assez costaud pour évacuer ou protéger d’éventuelles victimes. Bref, je suis là pour vous aider et je ferai ce qui vous semble utile. »
À Tours, la violence policière a été également extrême. Selon le site collaboratif local, La Rotative, le bilan établi par les « street medics » fait état dans l’après-midi d’une trentaine de blessés côté manifestants. Parmi eux, on compte encore une personne qui a eu la main arrachée par une grenade, une femme qui a eu l’oreille déchirée par un tir de flashball, ainsi qu’un adolescent grièvement blessé à la mâchoire. Deux manifestants ont aussi été blessés aux testicules. « La brasserie du Palais transformée en centre de soins pour que les pompiers débordés prennent en charge les victimes de la police. Des tirs de flashball qui blessent des adolescents au visage. Une main arrachée. Des déflagrations de grenades entendues jusqu’à Saint-Pierre-des-Corps […]. La violence d’État monte d’un cran », résume La Rotative.
Le site Lundi matin a aussi relayé d’autres récits et témoignages de la journée du 1erdécembre et des affrontements à Tours et dans d’autres villes de province. À Marseille, une dame de 80 ans, Zineb Redouane, grièvement blessée au visage par une grenade lacrymogène lancée par des policiers dans son appartement, est décédée dimanche à l’hôpital, ainsi que Mediapart l’a rapporté. Le procureur de Marseille a reconnu que « des plots de grenades » avaient été « retrouvés chez elle », mais il a prétendu qu’« à ce stade », on ne pouvait « pas établir de lien de cause à effet entre la blessure et le décès ».
KARL LASKE
Gilets jaunes, lycéenEs : c’est le pouvoir qui est violent !
Ces derniers jours, au moins 3 lycéenEs ont été grièvement blessés au visage par des tirs de flashball : à Grenoble, Garges-lès-Gonesse et Saint-Jean-de-Braye, près d’Orléans. Depuis lundi, les forces de police n’ont pas hésité à tirer sur des groupes d’élèves lors de manifestations ou de rassemblements de lycéenEs mobilisés contre la réforme du lycée, du bac et Parcoursup.
Ces violences font suite à celles employées lors des manifestations et rassemblements des Gilets jaunes, qui ont fait des dizaines de blesséEs, parfois gravement mutiléEs, victimes d’explosions ou de tirs tendus de grenades, tandis qu’une femme âgée est décédée à Marseille après avoir été blessée, chez elle, par une grenade lacrymogène, et qu’un jeune homme est entre la vie et la mort à Toulouse après un tir de flashall à la tête.
Le pouvoir, qui montre des signes de faiblesse en commençant à reculer face aux Gilets jaunes, est aux abois, et cherche par tous les moyens à éteindre la contestation. Pour ce faire, les consignes données aux forces de police et de gendarmerie sont explicites : les violences commises par ces dernières ne sont pas des incidents isolés, mais la conséquence d’une stratégie délibérée de tension et de répression.
Macron et son gouvernement portent l’entière responsabilité de ces intolérables violences, d’autant plus choquantes qu’elles s’accompagnent d’hommages appuyés aux forces de répression, et d’indignation démesurée face aux dégâts matériels consécutifs aux manifestations.
Le NPA apporte tout son soutien aux victimes, à leurs familles et à leurs proches, appelle à poursuivre et massifier la mobilisation, et à ce que les manifestantEs et leurs cortèges se dotent des moyens adéquats d’auto-protection (service d’ordre, etc.). La colère contre le pouvoir est légitime, et manifester est un droit : cette escalade de violences policières doit cesser !
NPA, Montreuil, le 6 décembre 2018.
A Mantes-la-Jolie, la vidéo de dizaines de lycéens à genoux, mains sur la tête, interpellés par la police
Les images montrent des rangées d’élèves sous la surveillance de policiers casqués, armés de matraques et de boucliers. Une personne commente : « Voilà une classe qui se tient sage ! »
Au total, 153 personnes ont été interpellées à Mantes-la-Jolie (Yvelines), jeudi 6 décembre, selon le procureur de la République de Versailles, Vincent Lesclous, après de nouveaux incidents à proximité du lycée Saint-Exupéry, où deux voitures ont été incendiées et où des affrontements ont éclaté avec la police.
Les interpellés, des étudiants pour la plupart, sont soupçonnés de « participation à un attroupement armé », a détaillé le commissaire de la ville Arnaud Verhille, assurant vouloir ainsi « interrompre un processus incontrôlé ». Dans les Yvelines, au total 189 jeunes, âgés de 12 à 20 ans, ont été placés en garde à vue, selon le procureur de Versailles.
Des images des interpellations, dont l’authenticité a été confirmée à l’Agence France-Presse et au Monde, ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Elles montrent des rangées de dizaines d’élèves à genoux, les mains croisées derrière la tête, sous la surveillance de policiers casqués, armés de matraques et de boucliers. Certains sont alignés, le front contre un mur. Sur une des vidéos, une personne commente : « Voilà une classe qui se tient sage ! » Les images ont été tournées en face du lycée Saint-Exupéry à Mantes-la-Jolie.
Cette vidéo a créé la stupeur sur les réseaux sociaux. La fondation Abbé Pierre l’a relayé sur Twitter, écrivant « ce pays ne peut pas sombrer vers davantage de violences encore ».
Au total, 189 jeunes, âgées de 12 à 20 ans, ont été placés en garde à vue dans le département des Yvelines, dont 79 qui ont été libérés (cinq d’entre eux ont été mis en examen) car ils avaient moins de 16 ans. Parmi les 111 autres, 17 ont déjà été déférés.
• Le Monde. Publié le 6 décembre à 23h05, mis à jour à 23h51 :
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/06/mantes-la-jolie-des-images-choquantes-de-lyceens-interpelles-par-la-police_5393757_1653578.html