Au moins trois personnes sont mortes dans des séismes ayant frappé l’Indonésie puis la Papouasie-Nouvelle-Guinée voisine en l’espace de deux heures jeudi 11 octobre, avec des magnitudes respectivement de 6 et 7. Les deux pays se trouvent sur la ceinture de feu du Pacifique, zone de forte activité sismique à la convergence de trois grandes plaques tectoniques (indo-pacifique, australienne et eurasienne). Quelques heures plus tard, les îles Kouriles, archipel situé entre le nord du Japon et la pointe sud du Kamtchatka russe, ont subi un tremblement de terre de magnitude 6,3, qui n’a provoqué ni dégât ni victime.
C’est d’abord au large des îles indonésiennes de Java et de Bali que la terre a tremblé dans la nuit. Jeudi matin, un porte-parole de l’agence nationale des catastrophes naturelles, Sutopo Purwo Nugroho, a fait état de trois morts. Ces trois personnes ont été écrasées lors de l’effondrement de leur habitation dans le district de Sumenep (est de l’île de Java). Même si les dégâts ont été relativement limités, « le séisme a frappé brutalement donc ils n’ont pas eu le temps de partir », a-t-il expliqué.
Ce séisme s’est produit à 20 h 44 heure de Paris, au nord-est de la pointe orientale de Java à une profondeur de 10,3 km selon l’Institut américain de géophysique (USGS). Il a été ressenti à Denpasar, la capitale de Bali, une île touristique où le Fonds monétaire international et la Banque mondiale tiennent leur réunion annuelle.
« C’était très puissant et ça a duré un long moment », témoigne Davy, une femme qui s’était réfugiée sur le parking d’un hôtel. La secousse a poussé beaucoup d’habitants à sortir au plus vite de chez eux. « J’ai immédiatement réveillé mes jeunes enfants et les ai emmenés hors de la maison », raconte une habitante de Bali, Ni Komang Sudiani. « Tous mes voisins se sont aussi mis à courir ».
Sésimes en série
Le tremblement de terre a été ressenti jusqu’à Surabaya, la capitale de la province orientale de Java, située à environ 200 km de Situbondo, la ville la plus proche de l’épicentre. Le 28 septembre, un séisme de magnitude 7,5 suivi d’un tsunami avait ravagé une bonne partie de l’île indonésienne de Célèbes, à environ 1 000 kilomètres au nord de Situbondo. Le bilan provisoire est d’environ 2 000 morts.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le séisme a frappé à l’aube, à 22 h 48 heure de Paris. L’épicentre, à une profondeur de près de 40 kilomètres, est situé à 125 kilomètres à l’est de la ville de Kimbe, a indiqué l’USGS. Le centre d’alerte des tsunamis dans le Pacifique a prévenu qu’un raz-de-marée pourrait déferler sur les côtes de ce pays et les îles Salomon. Les vagues devraient monter à moins de 0,3 mètre, avec une amplitude variable selon les îles.
Selon un porte-parole du bureau de gestion des catastrophes naturelles papouasien à Port Moresby, il n’y avait pas de dégât rapporté dans l’immédiat, mais cette administration pourrait en être informée plus tard dans la journée.
L’USGS a estimé sur son site internet qu’il y avait une « faible probabilité de victimes et de dégâts » à la suite du tremblement de terre. La Papouasie-Nouvelle-Guinée se remet encore d’un séisme de magnitude 7,5 dans l’intérieur des terres fin février. Il avait tué au moins 125 personnes, et coupé du monde certains villages de montagne.
LE MONDE