Mais plus largement, c’est pour exiger le désarmement de la police et l’interdiction de son permis de tuer et de mutiler, que gants ou chiffons rouges noués autour de la main ont été brandis comme autant de mains mutilées, arrachées...
Dans la Cité des Ducs, depuis la manifestation du 22 février 2014 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et plus récemment l’opposition à la loi travail, la répression des manifestations est devenue quasi-systématique. Celle de mercredi n’échappe pas à la règle. Des manifestantEs calmes sont victimes des canons à eau des CRS (touchée à l’œil, une personne est évacuée à l’hôpital), des matraquages, des flash-ball, gaz lacrymogène et bombe au poivre, arrestations de la BAC...
L’objectif premier de ces interventions spectaculaires et des violences policière en général est sans aucun doute de terroriser, de dissuader, d’attaquer nos droits fondamentaux comme celui de manifester, et ainsi réduire l’espace de la contestation politique.
Ces violences ne sont donc pas fortuites. Ce ne sont ni des dérapages ni des bavures, ce sont des violences politiques.
Zones de non-droit, mensonges d’État
Oui, il y a bien des zones de non-droit. Quartiers populaires, zads, sont l’objet des exactions récurrentes de la police qui s’affranchit toujours plus des protocoles, de la légalité minimale, en toute impunité et ce bien avant de la mise en place de l’état d’urgence. Des laboratoires de la violence d’État.
C’est par ailleurs en stigmatisant des personnes et des mouvements que l’État cherche à légitimer aux yeux de touTEs les violences qu’il fait subir. Tous les registres sont recyclés pour désigner les ennemis de l’intérieur et renvoyer dans les marges migrantEs, habitantEs des quartiers populaires, et militantEs radicaux engagés dans des conflits direct avec l’État et ses intérêts.
On violente, on ment, on dissimule… on justifie l’injustifiable. De nombreux témoignages convergent pour expliquer comment les policiers se sont empressés de recouvrir le sang et les chairs éparpillées sur le sol après que Maxime a perdu sa main.
Les conditions même de cette opération et la justification de cette agression sont plus qu’obscures, et la version de la gendarmerie a été délégitimée par plusieurs des témoins de la scène qui ont touTEs expliqué dans leur récit qu’ils étaient en train de quitter les lieux.
« Nous ne sommes pas entraînés à la guerre... »
La frontière entre l’armement militaire utilisé dans les interventions impérialistes et les armes utilisées dans des opérations de maintien de l’ordre est de plus en plus ténue. La France est d’ailleurs le seul pays d’Europe a utiliser des munitions explosives en maintien de l’ordre.
Cette grenade GLI F4, qui a mutilé Maxime, appartient au même type d’armement que la grenade offensive OF-F1 qui a tué Rémi Fraisse à Sivens : des grenades à effet de souffle embarquant du TNT. C’est aussi une grenade ce type qui a mutilé le pied de Robin à Bure en 2017. Et la liste des victimes de ces armes létales est malheureusement très longue.
Un habitat de la Zad déclarait, lors de la prise de parole mercredi : « Nous ne sommes pas entraînés à la guerre. Ce n’est pas notre métier et pas notre but non plus. » L’objectif de l’État est bien de dissuader en faisant des exemples, de casser des individus. Voila le sort que l’État et sa police réservent à toutes celles et ceux qui veulent s’affranchir d’une société qu’il rejette.
Les violences d’État finissent toujours par s’étendre des périphéries vers le centre. Il faut donc se battre pour la vérité ! Se battre pour exiger le désarmement de la police, pour Maxime, mais aussi pour nous toutes et tous.
Il faut également mener la bataille idéologique, dénoncer la logique profonde de ces violences : réprimer toutes celles et ceux qui tentent de résister au rouleau compresseur capitaliste.
Sandra (NPA Nantes)