Le Burkina Faso a rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan, qui apportait une aide importante au pays en échange de son soutien diplomatique, a annoncé jeudi le ministre des affaires étrangères Alpha Barry. « Le gouvernement du Burkina décide ce jour de rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan », a annoncé M. Barry lors d’une déclaration à son ministère à Ouagadougou. « Depuis 1994, le Burkina Faso entretient des relations de coopération avec Taïwan. Mais aujourd’hui, l’évolution du monde, des défis socio-économiques actuels de notre pays et de notre région recommande que nous reconsidérions notre position », a-t-il précisé.
« Cette décision est guidée par la ferme volonté de défendre les intérêts du Burkina et de son peuple dans le concert des nations et de nouer de meilleurs partenariats afin de consolider le développement socio-économique de notre pays et faciliter les projets régionaux et sous-régionaux », a poursuivi le ministre.
Coopération avec la Chine
« Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré m’a instruit en ma qualité de ministre des affaires étrangères et de la coopération à prendre toutes les dispositions nécessaires pour la fermeture de notre ambassade à Taipei et celle de Taïwan dans notre pays », a-t-il conclu.
Depuis 2000, plusieurs pays africains dont le Tchad ou le Sénégal, qui recevaient des aides de Taïwan, ont rompu leurs relations avec ce pays afin de bénéficier de ce que peut leur apporter la coopération avec la Chine, qui pousse les pays à s’éloigner de Taïwan. Avec la rupture burkinabée, le Swaziland reste le seul pays africain à entretenir des relations avec Taïwan.
Aujourd’hui, seuls 18 Etats, parmi lesquels le Vatican et des nations du Pacifique et d’Amérique latine (Honduras, Guatemala ou Kiribati), reconnaissent l’île séparée de fait de la Chine communiste depuis 1949. Avant le Burkina, la République dominicaine avait elle aussi annoncé la rupture avec Taïwan, le 1er mars.
Le Monde.fr avec AFP