La fin des expulsions des occupants « illégaux » sur la zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) est officielle. La préfète de la région Pays de la Loire, Nicole Klein, l’a confirmé lors d’une conférence de presse vendredi matin 13 avril. Jointe par téléphone dans l’après-midi, jeudi, elle avait annoncé au Monde l’arrêt des opérations commencées il y a quatre jours, le 9 avril, à 3 heures du matin.
Cette décision est la traduction concrète de ce que le chef de l’Etat a déclaré, lors de l’entretien qu’il a accordé à TF1, jeudi, à 13 heures. « L’opération est arrivée à un point où tout ce qui était évacuable a été évacué. Il y aura maintenant, dans les prochains jours, un travail sous l’autorité de la préfète qui consiste à permettre aux projets agricoles légaux, organisés, de se faire », a expliqué Emmanuel Macron.
La préfète a également tendu la main aux zadistes : elle a appelé les occupants de la ZAD, y compris les expulsés, à déclarer leurs projets agricoles d’ici le 23 avril pour amorcer un « processus de régularisation ». « J’ai demandé à la direction départementale des territoires d’élaborer un formulaire simplifié pour permettre à ceux qui le souhaitent de déclarer leurs projets dans les meilleurs délais », a déclaré Nicole Klein. « Il leur est simplement demandé à ce stade de déclarer leur nom, de déclarer le projet agricole qu’ils souhaitent développer et de préciser les parcelles sur lesquelles ils souhaitent le mettre en œuvre afin que l’Etat (...) puisse instruire ces demandes ».
Jeudi dans son entretien télévisé, M. Macron avait évoqué le cas des seuls agriculteurs : « Je souhaite que les agriculteurs qui sont sur place, qui ont un projet pour ce territoire puissent le développer, mais ce n’est pas le désordre et ce n’est pas l’occupation par des gens qui ne cherchent qu’à créer le trouble », avait-il déclaré.
Sur le terrain, après les violents affrontements qui ont opposé, durant plus de deux jours, les gendarmes mobiles (2 500 pour l’ensemble de l’intervention) et des centaines de zadistes, habitants de la zone épaulés par des soutiens venus les rejoindre, et après une journée de jeudi un peu plus calme, l’heure est donc à la poursuite des travaux de déblaiement, mais sans nouvelle expulsion.
Au total, vingt-neuf sites auraient été évacués, la plupart étant, au moment des assauts, vides de leurs occupants. Tous seront détruits. Le premier ministre, Edouard Philippe, avait fixé comme objectif quarante sites à évacuer.
Opérations de déblaiement
Pour autant, cette issue attendue par beaucoup sur le terrain, tant les affrontements étaient devenus violents, ne signifie pas le retrait des gendarmes de la zone. « Ce n’est pas la fin de l’intervention des forces de l’ordre sur place, précise Nicole Klein. Il reste beaucoup de gens ultraviolents, de l’ultragauche qui veulent continuer à en découdre. Les gendarmes vont donc devoir sécuriser les opérations de déblaiement des routes, puisque la RD 81 [la route départementale qui relie Vigneux-de-Bretagne à Fay-de-Bretagne] est bloquée par des barricades, ainsi que leur remise en état. »
En effet, vendredi matin, dès 6 h 30, une colonne de gendarmes mobiles progressait sur la route 81 et la barricade, située au carrefour stratégique de la Saulce, était en feu. Les militaires se sont positionnés auprès de nombreux sites, Fosses noires, Wardine, Lama, La Grée… Selon les autorités, des interventions – qui pourraient être « dures » selon une source proche du commandement – seraient en cours pour procéder à des interpellations.
Si le dispositif pourrait être légèrement allégé dès la semaine prochaine, confirme-t-on à l’état-major de la gendarmerie, le quadrillage restera important sur l’ensemble de la zone et les travaux de déblaiement seront protégés, ainsi que les deux routes départementales, RD 281 et RD 81 qui traversent la ZAD.
La tension pourrait donc rester vive, d’autant que la colère des occupants n’a pas baissé d’intensité depuis la destruction d’un lieu de vie symbolique, la ferme des 100 noms, un site sur lequel des projets agricoles existaient – un troupeau d’ovins et des ânes y vivaient notamment. Certains de ses habitants s’étant déclarés officiellement.
Une tension toujours vive
Jeudi, les flambées de violence se sont faites plus rares, à l’exception notable d’un affrontement qui s’est déroulé en milieu de journée, au cours duquel plusieurs gendarmes ont été blessés. « Arrêté sur la RD 81 par des obstacles sur la chaussée, un convoi de plusieurs escadrons, en opération de relève, a été pris à partie violemment avec des jets d’explosifs artisanaux, de blocs de pierre et d’acides, entraînant des blessures aux membres inférieurs et de nombreux traumatismes sonores, dix gendarmes ayant été blessés dont cinq hospitalisés », fait valoir l’état-major de la gendarmerie.
Une version corrigée par les zadistes : « Il ne s’agissait aucunement d’une “embuscade” : cette barricade était visible et survolée à de nombreuses reprises par l’hélicoptère et les drones de la gendarmerie dans les heures précédentes. Des personnes présentes ont apparemment craint une nouvelle attaque sur les lieux environnants. »
Pour beaucoup, la journée a été plus calme : « Mercredi, ils ont cassé ; jeudi, ils ont déblayé », relève un manifestant cagoulé. Quand un convoi de pelleteuses passe sur la RD 281, il est copieusement hué, ses chauffeurs traités de « collabos ». Pourtant, le face-à-face a duré toute la journée, ponctué par des tirs de grenades lacrymogènes.
Le bilan de l’opération déclenchée lundi sur la zone est lourd. Les forces de l’ordre déploraient 45 blessés, jeudi soir, quand l’équipe médicale de la ZAD annonçait, dès le matin, « plus de 80 blessés, avec quinze blessures au flash-ball (dont une grave au visage), seize blessures suite à des tirs tendus de grenades lacrymogènes (dont certaines à la tête) ».
Le degré de violence de ces derniers jours va-t-il compromettre le retour à la discussion, entamée avant l’intervention des gendarmes mobiles ? Un début de négociation sur l’avenir de la ZAD et des terres agricoles s’était ouvert avec la réception, le 20 mars, par la préfète et le secrétaire d’Etat, Sébastien Lecornu, d’une délégation du mouvement d’occupation, avec la présence de zadistes en son sein. Nicole Klein, a rouvert la porte du dialogue vendredi.
Fin de semaine à haut risque
La fin de la semaine va être déterminante. Samedi, une manifestation contre les expulsions sur la ZAD est prévue à Nantes. Elle s’annonce explosive dans une ville qui reste marquée par les heurts et les dégâts considérables causés le 22 février 2014, à l’issue d’une manifestation contre le projet d’aéroport.
Les autorités n’interdisent pas pour l’heure le grand rassemblement de protestation qui doit se tenir dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes dimanche. « On va regarder de près comment se passe la manifestation samedi à Nantes et on avisera », confient les autorités.
Nul doute qu’après avoir signifié la fin des expulsions les autorités misent sur un appel au calme des figures historiques de la lutte contre l’aéroport. La plupart des associations, locales et nationales, qui étaient engagées dans ce combat, ont pour l’heure appelé à converger sur la zone. Mais certains pourraient être tentés de ne pas se joindre à ce qui s’apparente à « une manifestation de tous les dangers », selon les termes de l’un d’entre eux.
Alors que l’affrontement semblait sans issue, mercredi, l’un des animateurs de la ZAD confiait au Monde être « prêt à reprendre le dialogue ». « Il faut que les destructions cessent et, dès cet instant, on sera disponibles pour se rendre à la préfecture pour présenter nos dossiers, nos projets », expliquait-il alors. Ce scénario de sortie de crise sera-t-il possible ? L’inconnue réside dans la réaction des autorités à la probable reconstruction par les zadistes, dès dimanche, de certains sites « totémiques », ainsi qu’on les qualifie à la préfecture, telle la ferme des 100 noms.
Rémi Barroux, Pierre Bouvier et Yan Gauchard (Nantes, correspondant)
* LE MONDE | 13.04.2018 à 06h34 • Mis à jour le 13.04.2018 à 10h50 :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/04/13/nddl-les-expulsions-s-interrompent-mais-l-intervention-des-gendarmes-continue_5284829_3244.html
Violences à Notre-Dame-des-Landes : les deux camps cherchent une issue
Au deuxième jour d’évacuation de la ZAD, le bilan des heurts s’alourdit. Vingt-huit gendarmes ont été blessés.
Les affrontements se sont intensifiés, mardi 10 avril, sur la ZAD, la « zone à défendre » du projet avorté d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Après deux jours d’opération d’évacuation des zadistes, les deux camps semblaient chercher une issue à une confrontation devenue de plus en plus dangereuse. Le nombre de blessés n’a cessé d’augmenter tout au long de la journée.
En début de soirée, selon plusieurs sources concordantes, l’explosion d’une grenade a blessé quatre gendarmes, dont un plus gravement au pied. Un hélicoptère du CHU de Nantes a dû se poser dans la soirée pour évacuer ce blessé en urgence, selon un gendarme, toutes les routes étant complètement fermées au nord de la ZAD. Le grave incident a eu lieu lors d’une manœuvre de désengagement, lors de laquelle les gendarmes ont fait usage de grenades. « Deux scénarios sont possibles : soit une mauvaise manipulation, soit un renvoi de la grenade. Une enquête est en cours », précisait-on mercredi matin à l’état-major.
Le bilan, côté gendarmes, faisait état de vingt-huit blessés dont la moitié par « traumatismes sonores », causés notamment par l’explosion d’engins artisanaux. A signaler aussi, une blessure sérieuse, une fracture du nez due à un tir de la catapulte utilisée par les opposants et un choc à la tête.
Un gendarme blessé secouru par ses collègues lors des affrontements avec les zadistes, à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), le 10 avril.
De leur côté, les zadistes ont annoncé, en fin de journée, « une trentaine de personnes traitées » au point médical, dont deux personnes blessées gravement qui ont dû être évacuées pour être hospitalisées, et quatre autres traitées pour des blessures jugées sérieuses. « La plupart des blessures ont été causées par des éclats de grenades désencerclantes notamment au visage ou au thorax, des tirs de LBD [lanceur de balle de défense de type Flash-Ball] au niveau thoracique, et des tirs tendus de gaz lacrymogènes, précise l’“équipe médic” dans un communiqué. Par ailleurs, depuis la fin d’après-midi, de nombreux tirs de grenades GLI-F4 ont été remarqués. L’équipe médic signifie sa vive inquiétude pour les jours à venir. »
Sur le terrain, l’impasse semble totale. Les impressionnants véhicules blindés à roues de la gendarmerie (VBRG), positionnés sur les petites routes et les chemins du bocage, ont été attaqués à coups de cocktails Molotov. Les centaines de gendarmes mobiles – l’effectif total pour cette opération est de 2 500 militaires – qui ont essayé de progresser sur la route et dans les bois ont subi des tirs nourris de projectiles. De nombreuses grenades lacrymogènes, déflagrantes (ou assourdissantes) et de désencerclement ont été tirées en réponse aux pierres, cocktails incendiaires et même à l’usage d’une imposante catapulte ou d’un trébuchet.
« Sous les décombres »
Toute la journée, sur la route très étroite qui mène du « carrefour du Lama fâché » aux Fosses noires, ferme emblématique de la lutte contre le projet d’aéroport, l’air était irrespirable et les équipes médicales des zadistes ont eu fort à faire, distribuant sérum, citrons et masques pour se protéger des gaz.
Sous la pression, les occupants de la ZAD ont affiché leur volonté de trouver une solution pour éviter que les habitations des « illégaux », ainsi que les désigne le gouvernement, soient toutes détruites. En milieu de journée, à la Rolandière, ils ont présenté une trentaine de projets d’activité agricole ou artisanale justifiant, selon eux, le respect de l’intégrité de leurs lieux de vie : éleveurs de vaches ou de moutons, apiculteur, meunier, menuisier, forgeron, cuisinier, potier, forestier, boulanger… Ils ont assuré avoir engagé, ou s’apprêter à le faire, des démarches collectives ou associatives.
Choqués par la destruction totale, lundi, de la ferme des 100 noms qui, selon eux, répondaient aux critères exigés par l’Etat, les zadistes et nombre de leurs soutiens disent ne plus avoir confiance en la préfète. « On avait envoyé une demande de rendez-vous à la Mutualité sociale agricole, les statuts étaient prêts, mais ils sont maintenant sous les décombres de la maison », témoigne Sarah, une habitante de cette ferme.
Les zadistes réclament le retrait des gendarmes mobiles, soit leur désengagement total soit un simple recul au niveau de la route départementale 281. « Nous, on est prêts à reprendre le dialogue. Il faut que les destructions cessent, et dès cet instant, on sera disponibles pour se rendre à la préfecture pour présenter nos dossiers, nos projets »,proclame Benoît, l’un des animateurs de la ZAD. Selon lui, la plupart des habitants qui y résident ont « fait des efforts », acceptant de rentrer dans un cadre légal. « Nous avions mis au point une convention globale, mais la préfète n’en veut pas. Alors mettons-nous autour d’une table pour trouver une solution », insiste le jeune homme.
Seize expulsions
Cette proposition de trêve ne semblait pas, mardi soir, recueillir un accueil favorable auprès des autorités. « Je suis prête à étudier tout projet individuel, même s’il n’est pas finalisé, même s’il est regroupé dans un cadre collectif associatif, du moment qu’il est nominal », affirmait la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein. Selon elle, sept projets associatifs auraient été déposés dans les derniers jours.
Mardi, accompagnée du général Richard Lizurey, le directeur général de la gendarmerie nationale, elle a dressé à Nantes le bilan de cette deuxième journée. Seize expulsions ont été réalisées en deux jours d’intervention et les sites sur lesquels elles ont été effectuées ont été détruits, à une exception près. Par ailleurs, l’objectif initial annoncé par le premier ministre, Edouard Philippe, de quarante sites à expulser serait revu à la baisse. « Le ministre de l’intérieur a parlé ce matin d’une trentaine, un chiffre que l’on atteindra, mais le gouvernement peut redéfinir cet objectif », a précisé Nicole Klein.
Selon nos dernières informations, l’opération d’expulsion pourrait s’arrêter très prochainement, les objectifs étant atteints. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, ainsi que le premier ministre se sont longuement entretenus par visioconférence avec la préfète et le général Lizurey mardi soir. Edouard Philippe a assuré, dans un Tweet, suivre de près les opérations.
Alors que des affrontements ont repris mercredi à 6 heures du matin, avec des tirs intensifs de grenades, des manifestations de soutien sont prévues dans les prochains jours, notamment samedi dans le centre-ville de Nantes. L’assemblée du mouvement, qui regroupe associations et habitants de la zone, a appelé à un pique-nique mercredi au camping des Cheveux blancs, et espère voir de nombreux soutiens converger vers la ZAD dimanche.
Rémi Barroux (Notre-Dame-des-Landes, Loire-Atlantique, envoyé spécial)
* LE MONDE | 11.04.2018 à 05h00 • Mis à jour le 11.04.2018 à 13h32 :
http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2018/04/11/nddl-le-bilan-des-affrontements-s-alourdit-les-deux-camps-cherchent-une-issue_5283649_3244.html
A Notre-Dame-des-Landes, pas de place pour « l’hésitation » selon Matignon
L’exécutif campe sur une position de fermeté contre les zadistes, mais des députés de la majorité ont émis des réserves.
Au milieu des trois heures d’entretien qui l’attendent dans les jours qui viennent, Emmanuel Macron, comme tous ses prédécesseurs, n’échappera probablement pas à une salve de questions sur Notre-Dame-des-Landes. Le chef de l’Etat, qui pensait avoir réglé le gros du problème en décidant l’abandon du projet d’aéroport en janvier, se retrouve confronté au souci de l’évacuation de la « zone à défendre » (ZAD) et à un risque d’enlisement.
Alors que la violence des affrontements entre zadistes et force de l’ordre s’amplifie, le combat se déroule aussi sur le terrain de la communication pour le gouvernement, qui rejette la responsabilité des débordements sur les opposants. « Face à un tel déferlement de violence, la réponse d’un gouvernement républicain ne peut pas être l’hésitation, estime-t-on à Matignon. Ce qui se passe depuis deux jours ne fait que renforcer notre détermination. » Et d’appliquer à ce dossier le fameux « en même temps » présidentiel : « Le mot d’ordre du gouvernement a toujours été la modération et la fermeté. »
Mais les deux semblent difficilement compatibles. Au sein de la majorité, le doute traverse certains députés. Matthieu Orphelin, élu LRM du Maine-et-Loire et proche du ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, plaide pour un arrêt des expulsions. « Il faut que l’opération soit suspendue, je suis maintenant inquiet pour tout le monde », a-t-il déclaré sur RCF, mercredi 11 avril. Cette sortie en agace certains : « C’est irresponsable, on donne des munitions aux zadistes en disant cela, on ne va pas laisser le truc pourrir, on joue gros là-dessus », juge un pilier du groupe à l’Assemblée nationale.
L’opposition s’est engouffrée dans la brèche, mercredi matin. Benoît Hamon, interrogé sur France inter, a dénoncé « le choix de la matraque ». « Sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, on a le deuxième épisode de “Gérard Collomb la revanche”, avec enfin son épreuve de force, la fermeté [que] souhaitait » le ministre de l’intérieur. A droite, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a jugé mardi que le gouvernement a échoué « sur toute la ligne » : « En définitive, nous aurons eu à la fois l’abandon de l’aéroport et la violence. »
Les critiques ne semblent pas entamer la volonté de l’exécutif d’aller au bout du processus. « Il n’est pas question de suspendre l’opération, balaie-t-on à Matignon. Nous avons tendu la main avec l’annulation du projet d’aéroport, mais certains veulent faire couler le sang. » L’entourage du premier ministre fait même le lien avec les événements terroristes récents à Carcassonne : « Il y a quinze jours, on célébrait le gendarme Beltrame et certains aujourd’hui veulent casser du gendarme. Il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures. »
Cédric Pietralunga
* LE MONDE | 11.04.2018 à 10h50 • Mis à jour le 11.04.2018 à 12h12 :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/04/11/a-notre-dame-des-landes-pas-de-place-pour-l-hesitation-selon-matignon_5283841_3244.html