Les autorités ont repris leur répression contre les défenseurs des droits des femmes, assimilant de plus en plus toute initiative collective en lien avec le féminisme et les droits des femmes à une activité criminelle.
Des militantes des droits des femmes qui avaient fait campagne en faveur d’une meilleure représentation des femmes lors des élections législatives de février ont été soumises par les gardiens de la révolution à des interrogatoires prolongés et oppressifs, et ont été menacées d’emprisonnement sur la base d’accusations liées à la sécurité nationale.
Les femmes étaient toujours en butte à une discrimination systématique dans la législation et dans la pratique, notamment en matière de divorce, d’emploi, d’héritage et d’accès aux fonctions politiques, ainsi qu’en droit pénal.
Plusieurs projets de loi susceptibles de porter encore davantage atteinte aux droits des femmes dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive étaient toujours en instance. L’accès aux moyens de contraception modernes et abordables demeurait très restreint, les autorités n’ayant pas rétabli le budget du programme public de planification familiale supprimé en 2012.
En septembre, le guide suprême Ali Khamenei a rendu publique une politique familiale nationale prônant le mariage précoce, les grossesses répétées, la diminution du nombre de divorces et un plus grand respect des rôles « traditionnels » des femmes comme femmes au foyer et des hommes comme soutiens de famille.
Cette politique faisait craindre que les femmes victimes de violence domestique ne soient encore plus marginalisées et qu’elles ne fassent davantage l’objet de pressions les poussant à accepter de se « réconcilier » avec les auteurs des violences et de rester dans une relation conjugale violente.
Les femmes et les filles n’étaient toujours pas suffisamment protégées contre les violences liées au genre – sexuelles et autres –, telles que le mariage précoce et forcé.
Les autorités n’ont adopté aucune loi érigeant en infractions pénales ces pratiques, pas plus que d’autres formes de violence telles que le viol conjugal et les violences au sein de la famille, bien que la vice-présidente chargée des femmes et des affaires familiales ait appuyé un avant-projet de loi en instance depuis 2012.
Les lois sur le port obligatoire du voile (hijab), qui bafouaient les droits des femmes à l’égalité, au respect de la vie privée et à la liberté d’expression, de conviction et de religion, permettaient toujours à la police et aux forces paramilitaires de harceler les femmes, de leur infliger des violences et de les emprisonner.