Le 27 mars, à Paris, M. Liu Shaoyo, a été tué par un policier en civil de la BAC, après que la police ait enfoncé la porte de l’appartement à coup de boutoir.
La police justifie d’avoir abattu cet homme de 56 ans parce qu’il [aurait été] en train de poignarder au thorax l’un des policiers de la BAC. Pourtant, d’après une source judiciaire « le policier de la BAC n’a pas été blessé parce qu’il portait un gilet pare-balles ». Lundi pour protester contre ce meurtre, un rassemblement a eu lieu devant le commissariat de police du 19e arrondissement de Paris, avec beaucoup de membres de la communauté asiatique choquée par ce meurtre. Trente-cinq personnes ont été interpellées.
Les filles de l’homme abattu contestent formellement que quoi que ce soit dans leur appartement ait pu justifier que la police enfonce la porte et tire sur leur père sans la moindre sommation. Le policier qui aurait été attaqué par l’homme qui a été tué a eu trois jours d’ITT….
Quoi qu’il en soit du déroulement précis des faits, une chose est sûre : la police a enfoncé la porte de l’appartement sans le moindre caractère d’urgence et a abattu un homme sans sommation – un homme qui n’avait comme « arme » qu’une paire de ciseaux. Enfin, aucun policier n’a été réellement blessé.
Le NPA dénonce ce meurtre et la violence dont la police est coutumière dans les quartiers populaires. Après Adama Traoré, Théo, c’est à une violence institutionnelle et impunie que l’on a affaire.
La police, avec la dernière loi de février 2017, dispose du droit étendu d’utiliser des armes à feu sans avoir la justification de la légitime défense.
Nous exigeons la dissolution de la BAC et l’abrogation de cette loi qui est un véritable droit de tuer, une réelle menace quotidienne pour la population.
Nous exigeons aussi le désarmement de la police. En France, depuis 2000, 140 personnes ont été tuées par la police. Amnesty International, l’ACAT dénoncent régulièrement ces meurtres et les violences policières.
Philippe Poutou, Bordeaux le 30/03/2017