Le Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde (CADTM,
www.cadtm.org) vient d’apprendre que son secrétaire général, Claude
Quémar, France), a été interpellé ce matin au Niger par la police et
conduit de force à la capitale Niamey.
Claude Quémar était présent tout à fait légalement depuis fin octobre au
Niger pour prendre part au Forum Social Nigérien et à la Caravane des
alternatives sociales.
Il a été interpellé ce matin à Tahoua, où il se trouvait avec tous les
participants à la Caravane des alternatives sociales.
Selon les informations que nous avons reçues du Réseau national dette et
développement (RNDD, ONG du Niger), l’interpellation de Claude Quémar
semble avoir été décidée en haut lieu, puisque le directeur général de la
police aurait demandé à ce qu’il soit convoyé jusqu’à Niamey.
Il est important de préciser d’emblée que Claude n’a commis aucun forfait
pouvant justifier une telle arrestation, voire son expulsion éventuelle.
Dans un état de droit, il est permis de s’exprimer librement sur tous les
sujets.
En tout état de cause, cette interpellation ne surprend guère le CADTM :
les autorités nigériennes se sont en effet montrées particulièrement
hostiles à la tenue du Forum social nigérien.
Le CADTM affirme son soutien le plus total à Claude Quémar et dénonce avec
vigueur cette interpellation qui constitue une atteinte grave aux droits
humains et aux règles élémentaires de la démocratie.
Le CADTM appelle à une mobilisation internationale de grande ampleur pour
exiger avec force la libération immédiate de Claude Quémar et
l’autorisation pour lui de poursuivre sa participation active à la
Caravane des alternatives sociales, dont le but est de promouvoir des
politiques alternatives pour l’amélioration des conditions de vie des
populations pauvres.
Contacts :
Damien Millet, président du CADTM France,
france cadtm.org, 00 33 6 60 54 27 13
Eric Toussaint, président du CADTM Belgique,
international cadtm.org, 00 32 486 74 47 52
Libéré avec ordre d’expulsion
10 novembre 2006
Claude a été libéré cette nuit à Niamey avec obligation de quitter le
territoire nigerien. Aucun motif pour cette arrestation ne lui a été
communiqué à quelque moment que ce soit.
Il est actuellement chez des amis, sous la responsabilité de
l’Amabassadeur de France. Il va bien, « vient de boire un très bon café »,
etc... et est sommé de quitter le Niger.
Il a argué que son billet était pour une autre date et qu’il n’avait pas
les moyens de payer les frais liés à un changement de date. A suivre...
Le CADTM s’oppose catégoriquement à cette décision d’expulsion et
continuera avec encore plus de force son combat pour l’élaboration
d’alternatives au modèle économique dominant que les autorités nigériennes
servent au mépris de l’intérêt de leurs populations.
L’équipe du CADTM
Suite des informations
Pour la presse : Claude Quémar est joignable au 00 227 96 16 24 75.
Plusieurs membres du CADTM ont eu Claude Quémar, secrétaire général du
CADTM France, au téléphone aujourd’hui.
Il est à Niamey, dans l’attente de la négociation entre l’Ambassade de
France et les autorités nigériennes.
Il a été arrêté hier par la police nigérienne suite à ses interventions au
Forum Social Nigérien qui s’est tenu du 3 au 6 novembre. On lui reproche
des propos qu’il aurait tenus lors d’un atelier sur la dette odieuse à
l’encontre du gouvernement nigérien. Mais les notes prises par les
émissaires du pouvoir à cette occasion sont totalement incohérentes.
Claude doit quitter le territoire nigérien dans la journée, mais
subsistent deux problèmes : la police a perdu son passeport et il refuse
de payer un nouveau billet d’avion. L’Ambassade de France essaie de
négocier un délai : qu’il prenne l’avion dimanche soir comme prévu.
L’ambassade de France au Niger a apparemment été bombardée de messages
depuis hier... La mobilisation de chacun a été déterminante.
Claude est très touché des nombreuses marques de sympathie et de
solidarité qui lui ont été témoignées depuis hier. La Caravane des
alternatives sociales continue au Niger, sans Claude Quémar. Commme
l’écrit un de ses animateurs : "Le Gouvernement aboit, la caravane
passe"...