« Samedi 28 octobre, William Bradley, 36 ans, cinéaste documentariste et journaliste à Indymedia – New York, a été tué par balles alors qu’il couvrait les graves événements se déroulant dans cette ville mexicaine.
La province d’Oaxaca (sud du Mexique) compte une forte population d’origine indienne vivant dans des conditions de misère endémique (grande pauvreté, analphabétisme, ségrégation). Depuis la mi-mai, la section locale du syndicat national des travailleuses et travailleurs de l’éducation (SNTE) a organisé une grève générale pour protester contre le manque des moyens d’enseignement et pour l’indexation des salaires au coût de la vie. La grève des maîtres et maîtresses d’école a déclenché un grand mouvement de solidarité et de protestation populaire contre la situation sociale générale et les fraudes constatées lors des dernières élections présidentielles. S’est alors constituée l’Assemblée populaire des peuples de Oaxaca (APPO) qui regroupe plus de 350 organisations de base.
L’APPO mène un combat déterminé mais non violent, très fortement soutenu par la population locale. Ainsi, des barricades ont été dressées depuis cet été pour résister aux attaques de groupes paramilitaires et le centre-ville est occupé en permanence. Une forme de commune auto-organisée s’est développée en parallèle, alors que la grève des enseignant-e-s est toujours fortement suivie. L’université est occupée et sa radio constitue la principale source d’information des insurgé-e-s pacifiques.
Après une stratégie de la tension entretenue depuis le mois de juin, les autorités provinciales et fédérales ont décidé de « rétablir l’ordre » manu militari et ont dépêché sur place des milliers de soldats et de policiers anti-émeute. L’assaut de la ville a été donné à partir du vendredi 27 octobre. C’est à une barricade que William Bradley, cinéaste documentariste et journaliste à Indymedia – New York, a été tué par un tir de paramilitaires situés à 30 mètres de là. Avec le journaliste, une enseignante et un enseignant ainsi qu’un membre de l’APPO ont été également abattus alors qu’un reporter-photographe mexicain a été grièvement blessé.
Comedia, le syndicat des médias, déclare sa solidarité et son soutien à la population d’Oaxaca et à son combat pour la justice et la dignité et dénonce les meurtres politiques commis par les forces de répression, officielles ou paramilitaires. Comedia salue la mémoire de William Bradley, assassiné dans l’exercice de son métier (…). Comedia enjoint les autorités mexicaines à mettre fin à la répression et à reconnaître le bien-fondé des revendications des enseignant-e-s et de la population (…). Enfin, comedia appelle les médias suisses à couvrir le mieux possible cette actualité largement passée sous silence. »
Renseignements supplémentaires :
Yves Sancey 076 468 96 48, Bruno Clément 079 548 10 26
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