Pour les migrants, un no man’s land entre la Hongrie, la Slovénie, la Croatie et l’Autriche
Des milliers de migrants, cherchant à gagner l’Europe de l’Ouest et du Nord, restaient bloqués, samedi 19 septembre, dans une sorte de no man’s land, entre la Croatie, la Hongrie et la Slovénie.
L’évolution de la crise migratoire dans les Balkans de l’Ouest, et notamment des routes empruntées par les hommes, femmes et enfants fuyants en grande partie les guerres et la répression dans leurs pays (selon l’ONU, 80 % des personnes qui empruntent cette route viennent de Syrie, d’Afghanistan et d’Irak) [1], risque de compliquer encore plus la situation, sur le plan humain mais aussi politique.
Les dirigeants des Vingt-Huit se retrouvent la semaine prochaine pour tenter à nouveau d’obtenir un accord pour la répartition obligatoire de 120 000 réfugiés [2], après avoir déjà accepté la répartition de 40 000 personnes se trouvant en Italie et en Grèce. Ils avaient échoué à prendre une décision unanime lors d’une première réunion le 14 septembre.
Une Croatie « saturée » envoie les migrants vers la Hongrie
Le gouvernement croate a fait machine arrière en fin de semaine, après avoir ouvert, dans un premier temps, ses frontières aux milliers de personnes bloquées en Serbie. La première étape a été la fermeture de sept des huit passages de sa frontière avec la Serbie. Puis le gouvernement a dit que le pays avait atteint son point de saturation, avec l’arrivée de plus de 20 700 personnes depuis mercredi.
S’ils laissent passer les migrants au compte-gouttes depuis la Serbie, ils les envoient désormais directement en autocars et en train vers la frontière hongroise, malgré l’absence d’accords en ce sens avec la Hongrie. Le premier ministre croate, Zoran Milanovic, a expliqué cette décision ainsi :
« Il n’y a pas eu d’accord avec la Hongrie. Nous les avons en quelque sorte contraints d’accepter les réfugiés, en les envoyant [à la frontière] et nous allons continuer à le faire. (…) La Croatie ne deviendra pas le centre de réfugiés de l’Europe. »
La Hongrie, furieuse, achemine les migrants vers l’Autriche
Les Hongrois, qui ont barricadé leur frontière avec la Serbie et menacent de faire de même avec celles en Roumanie et en Croatie, sont furieux de cette décision unilatérale. « Quel genre de solidarité européenne est-ce là ?, a demandé le chef de la diplomatie, Peter Szijjarto. Nous défendrons les frontières de l’Union européenne, les frontières de l’espace Schengen et nous défendrons la Hongrie dans le respect des règles européennes. »
Malgré la fermeture de la quasi-totalité de ses frontières au sud et à l’ouest, près de 8 000 personnes sont revenues vers la Hongrie, samedi, après avoir été repoussées de Croatie. La présence de milliers de militaires hongrois, et le fait qu’un état d’urgence est en vigueur, a empêché les débordements. Forcés à accueillir des milliers de personnes, les Hongrois les ont rapidement acheminés vers l’Autriche.
Conséquence de la politique volatile de ses deux voisins, c’est la Slovénie qui devient, par défaut, la destination des milliers de personnes bloquées dans la région. Le pays s’est dit prêt à accueillir « jusqu’à 10 000 » réfugiés si ceux-ci lui présentent une demande d’asile.
Le gouvernement tentait difficilement, samedi, de canaliser les flots de migrants arrivant par centaines de Croatie qui espéraient notamment l’ouverture du poste frontière d’Harmica, où des incidents ont eu lieu avec la police la veille.
Le ministère de l’intérieur slovène souligne cependant que la situation est calme, et que la plupart des personnes qui traversent sa frontière sont incitées à continuer leur chemin vers l’Autriche. Le premier ministre Miro Cerar a réaffirmé que son pays restait engagé à remplir ses devoirs en tant que membre de l’espace de libre circulation européen Schengen.
L’Autriche enregistre près de 7 000 arrivées, dont beaucoup visent l’Allemagne
Dans la seule journée de samedi, l’Autriche, où les contrôles aux frontières sont à nouveau en vigueur, a enregistré l’arrivée de près de 7 000 migrants et réfugiés en provenance de Hongrie, et d’une centaine en provenance de Slovénie.
Ils ont été transportés par autocar vers différents centres d’enregistrement et d’accueil du pays. Selon la police autrichienne, beaucoup d’entre eux cherchent désormais à rejoindre l’Allemagne, qui a également réautorisé les contrôlés à ses frontières. L’Allemagne s’attend à recevoir entre 800 000 et un million de demandes d’asile cette année.
Craignant une situation incontrôlable, le ministre de l’intérieur, Thomas de Maizière, a répété que ni son pays, ni l’Europe ne « pouvons pas accueillir tous les gens qui fuient les zones de conflit ou la pauvreté » et appelé à la création d’« une voie légale d’immigration » [3]. Si la situation semblait calme à Munich, où commence samedi l’Oktoberfest, de nouveaux incidents impliquant des manifestants néonazis ont eu lieu près des centres de réfugiés à Bischofswerda, près de Dresde.
Le Monde.fr avec AFP
* 19.09.2015 à 11h13 • Mis à jour le 19.09.2015 à 21h00 :
http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2015/09/19/migrants-embuches-aux-frontieres-de-la-croatie-de-la-hongrie-et-de-la-slovenie_4763640_3214.html
La Croatie, cul-de-sac des candidats à l’asile dans l’Union européenne
Elle leur a tendu les bras pendant deux jours. Puis, submergée, la Croatie a voulu bloquer l’accès à son territoire aux nombreux migrants déroutés vers son sol à la suite de la fermeture de la frontière méridionale de la Hongrie. En vain. « Depuis que les points de passage avec la Serbie ont été coupés, toutes les heures, 200 nouveaux réfugiés arrivent à Tovarnik », expliquait, vendredi 18 septembre, Babar Baloch, porte-parole du Haut-Commissariat des Nation unies pour les réfugiés, le HCR. Beaucoup trop pour ce pays des Balkans qui estimait mercredi pouvoir accueillir 1 500 réfugiés par jour.
Tovarnik, Aymen Ghalil y est passé. Comme l’immense majorité des migrants, ce Syrien de 27 ans a débouché dans ce village d’à peine 2 000 âmes après avoir franchi la frontière serbe à travers les champs de maïs. Parqué sur une route en plein soleil, il y a attendu une journée un train qui ne venait pas, avant de prendre place avec sa famille à bord d’un bus. Direction Zagreb, croyait-il, d’où ce mécanicien aéronautique comptait se rendre en Allemagne.
Un bus en provenance de Croatie à destination de la Hongrie et de l’Autriche.
Fausse route. Pour des raisons administratives, il a débarqué avec plusieurs milliers de ses compagnons à Beli Manastir, non loin de la frontière hongroise. Enervé par ce détour forcé, Aymen a tenté tout l’après-midi de convaincre des chauffeurs de taxi de l’emmener à Zagreb (à 300 kilomètres de là) et de déterminer les destinations des bus passant par ce coin reculé du pays. Car si la Croatie a pu lui sembler accueillante après les heurts violents à la frontière hongroise, elle avait tout de la terra incognita. Absent jusque-là de l’itinéraire migratoire, le pays n’est pas balisé comme les autres de la région par des groupes Facebook conseillant d’emprunter telle ou telle route.
A la différence de ses voisins hongrois et slovène, la Croatie ne fait pas partie de l’espace Schengen. Et, bien que membre à part entière de l’Union européenne depuis 2013, elle n’a pas à garantir – comme le traité l’exige – « la responsabilité du contrôle aux frontières de l’espace Schengen pour le compte des autres Etats de Schengen ». Une situation qui peut expliquer l’appel, mercredi, du premier ministre croate, Zoran Milanovic, à permettre le passage sans encombre des migrants sur son sol. Canalisé, le passage des réfugiés se fait sans encombre et ils deviennent rapidement le problème des pays en aval, sans que la Croatie n’ait à devenir l’un des centres d’accueil dont l’Europe veut se doter à ses frontières extérieures pour examiner les demandes d’asile (les hot spots).
Mais deux éléments ont perturbé le plan croate, le manque de concertation et l’incroyable appel d’air créé par cette annonce. Pas plus que le premier ministre hongrois, Viktor Orban, n’a demandé à ses voisins la permission de fermer sa frontière avec la Serbie, la Croatie n’a coordonné ses efforts avec ses voisins au moment d’ouvrir ses portes. Et plus tard, lorsque Zagreb a rétropédalé après avoir recueilli en trois jours les 20 000 migrants que le pays pensait recevoir en deux semaines, M. Milanovic s’est mis à dos la Serbie et la Slovénie. La première ne voulant pas garder chez elle les réfugiés bloqués à la frontière croate, et la seconde refusant le rôle de domino suivant à être renversé par l’arrivée des migrants.
Incroyable appel d’air
Par ailleurs, si la Croatie ne s’est pas privée de critiquer la décision hongroise de barricader sa frontière face aux migrants, c’est par ce pays que les premiers migrants de la « via croatiana » ont quitté le pays. Vendredi soir, cinquante bus et un train ont franchi la frontière avec la Hongrie, dans le nord de la Croatie, les deux pays s’étant entendus pour laisser des « groupes de migrants vulnérables » poursuivre leur trajet vers l’Europe occidentale.
Cet épisode a vidé Beli Manastir de ses réfugiés en un après-midi, mais pour peu de temps. Au cours de la nuit, une nouvelle vague de réfugiés est attendue dans la ville. Avant de passer, eux aussi, la frontière hongroise ? « Ce n’est pas un couloir » de migration, a proclamé la ministre croate des affaires étrangères, Vesna Pusic, mais une exception. Pour l’heure, la Croatie, itinéraire bis des migrants, reste un cul-de-sac.
Clément Martel (Beli Manastir, Croatie, envoyé spécial)
Journaliste au Monde
* LE MONDE | 19.09.2015 à 11h06 • Mis à jour le 19.09.2015 à 12h09 :
http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2015/09/19/la-croatie-cul-de-sac-des-candidats-a-l-asile-dans-l-union-europeenne_4763622_3214.html
Hongrie : une « atmosphère de guerre » contre les migrants
Face à l’arrivée massive de migrants – fuyant principalement la Syrie et l’Irak – à sa frontière avec la Serbie, le gouvernement hongrois a fait voter, le 4 septembre 2015, une loi pénalisant le passage illégal de la frontière. Ces mesures législatives anti-immigration entrent en vigueur mardi 15 septembre et déclenchent l’inquiétude des associations de défense des droits de l’homme. L’avocate Marta Pardavi, coprésidente du comité Helsinki hongrois (comité de surveillance du respect des droits de l’homme), éclaire les points essentiels qui vont changer l’accueil fait aux migrants aux portes orientales de l’Europe.
Delphine Roucaute – Quelles dispositions introduit la loi votée le 4 septembre ?
Marta Pradavi : Cette nouvelle loi introduit dans le code pénal un amendement qui rend illégal le passage de la clôture de barbelés érigée le long de la frontière avec la Serbie. Pour le moment, et depuis les années 1990, le franchissement de la frontière est un délit. Aujourd’hui il devient un crime passible de trois ans de prison. La clôture est plus symbolique qu’autre chose, mais il faut noter qu’elle ne suit pas exactement le tracé de la frontière. Haute d’un mètre, elle est actuellement renforcée d’une deuxième barrière d’une hauteur de trois mètres, plus stable et plus difficile à traverser.
La loi prévoyait également d’élargir la « zone frontière » à une soixantaine de mètres. Cette « zone frontière » aurait été une zone fictive dans laquelle les migrants devraient rester en attente d’une décision sur leur sort. Le gouvernement voulait faire construire des camps fermés, en forme de « U » aux sorties tournées vers la Serbie, dans lesquels les demandes d’asile seraient examinées dans le cadre de procédures accélérées. L’objectif était que tout ce qui concerne les migrants se passe là-bas. [Mais le gouvernement a finalement annoncé renoncer à ces camps fermés pour privilégier une intervention de l’armée à la frontière.]
Quels seront les moyens pour les migrants d’entrer légalement en Hongrie ?
Le gouvernement ne cesse de répéter qu’il veut que les migrants entrent légalement en Hongrie. Mais pour cela, il leur faudrait un passeport Schengen et un visa, choses qu’ils ne peuvent en aucune manière se procurer. Cette loi, c’est la réalisation pratique de cette conception hypocrite de l’Europe selon laquelle il y a un moyen légal de franchir ses portes, et qui est omniprésente dans la communication du gouvernement Orban.
Il existe des portes et des brèches dans la clôture, notamment au niveau des routes et des rails du train qui relie Belgrade à Budapest, et qui croisent la clôture au niveau de la ville de Röszke [mais ces brèches ont été fermées dans la nuit de lundi à mardi]. Les migrants devront se présenter aux postes-frontières officiels, demander l’asile en Hongrie et attendre leur réponse dans la nouvelle zone frontière. Mais le gouvernement n’a pas l’intention d’accueillir un grand nombre de migrants. A partir de mardi, la seule solution pour la plupart des migrants, c’est le renvoi vers la Serbie.
Cette loi est-elle conforme à la convention de Genève sur les réfugiés ?
Non. L’article 31 de la convention de Genève dit que l’on ne peut pas sanctionner les demandeurs d’asile en cas de passage illégal. Le comité Helsinki a d’ailleurs proposé de transposer cet article dans le code pénal hongrois, mais n’a pas vraiment été écouté. De son côté, le gouvernement dit qu’il respecte Schengen et ses frontières, mais pas la convention de Genève. Il respecte les règles qui l’arrangent, celles qui lui permettent de garder les migrants en dehors de ses frontières.
Quelles sont les suites à attendre de ce renforcement de l’attitude hostile du gouvernement face aux migrants ?
Une autre loi doit être votée au Parlement le 21 septembre et entrer en vigueur le 1er octobre, élargissant les compétences de la police et de l’armée. Selon le projet de loi actuellement à l’étude, le gouvernement aura le droit de décréter un « état de crise » causé par l’immigration, un nouveau statut permettant des interventions spéciales. La police pourra notamment rentrer n’importe où, sans avoir à demander de mandat. De son côté, l’armée pourra utiliser des armes dans l’enceinte du pays, alors même qu’il ne sera pas en situation de guerre. En principe, les soldats pourront tirer à la frontière en cas d’actes de violence et auront l’autorisation de blesser mais pas de tuer. Ils pourront donc par exemple tirer dans les jambes des migrants tentant de s’enfuir. C’est une véritable atmosphère de guerre, comme s’il s’agissait d’un ennemi dont il faut protéger le pays.
Les critères permettant le déclenchement d’un « état de crise » sont par ailleurs assez précis : si 500 migrants pénètrent sur le territoire tous les jours pendant un mois, s’il y a une moyenne de 750 entrées sur deux semaines, ou 800 par jour en une semaine. Mais également si le nombre de personnes dans la zone de transit atteint le chiffre de 2 000 personnes par jour en une semaine. Enfin, s’il y a des phénomènes de violence en ville impliquant des migrants, comme par exemple si trois Afghans hurlent dans les rues de Szeged. Mais ce dernier point est tellement scandaleux qu’il ne passera peut-être pas lors du vote.
Avec toutes ces règles, il y aura sûrement de gros conflits où la police et l’armée pourront intervenir avec des armes. On assiste à la réalisation de l’intention du gouvernement de refuser toute protection aux migrants. Mais les lois ne peuvent changer qu’avec une opposition politique très ferme.
Cette opposition politique existe-t-elle en Hongrie ?
Non, les Hongrois sont devenus très apolitiques. Seule l’Union européenne peut avoir un impact sur la politique du gouvernement. Mais ça va être très compliqué pour le premier ministre Viktor Orban de reculer. Son discours officiel consiste à dire que reculer devant Bruxelles pourrait jouer en faveur de l’extrême droite et faire le lit du parti Jobbik. Mais l’attitude qu’a actuellement le gouvernement a une dimension importante, qui dépasse le contexte européen. Il y a un risque de banalisation de l’extrême droite. C’est une honte qu’un gouvernement responsable puisse faire la promotion de cette politique anti-migrants. Le seul rayon de soleil dans toute cette politique est la solidarité entre humains que l’on voit à l’œuvre dans l’engagement des bénévoles auprès de ces populations.
Delphine Roucaute (Budapest, envoyée spéciale)
Journaliste au Monde.fr
* Propos recueillis par Delphine Roucaute. Le Monde.fr | 15.09.2015 à 14h00 • Mis à jour le 15.09.2015 à 16h11 :
http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2015/09/15/hongrie-une-atmosphere-de-guerre-contre-les-migrants_4758106_3214.html
La Hongrie veut construire une clôture antimigrants à sa frontière avec la Roumanie
Le jour de l’entrée en vigueur d’une loi pénalisant tout franchissement illégal de la clôture le long de sa frontière avec la Serbie, la Hongrie a annoncé, mardi 15 septembre, son intention d’en construire une nouvelle à sa frontière avec la Roumanie pour endiguer l’afflux de migrants.
Peter Szijjarto, le ministre des affaires étrangères de la Hongrie, a fait cette annonce à peine douze heures après avoir fermé la frontière avec la Serbie :
« Le gouvernement a décidé de mettre en place des préparatifs pour la construction d’une clôture à la frontière entre la Hongrie et la Roumanie, s’étendant du point de jonction entre les frontières serbe, hongroise et roumaine sur une distance raisonnable. »
Cette mesure « est nécessaire, étant donné que les passeurs pourraient changer leur route en raison de la clôture existante à la frontière serbo-hongroise », a expliqué le ministre, pour qui « une partie de la pression migratoire pourrait se porter vers la Roumanie ». Une décision qui provoque un nouveau cas de figure, la Roumanie étant, contrairement à la Serbie, membre de l’Union européenne, mais ne faisant pas partie de l’espace Schengen.
Bucarest s’est insurgé dans l’après-midi contre cette décision, jugeant qu’elle n’est « pas conforme à l’esprit européen », a fait savoir le ministère des affaires étrangères de la Roumanie. « Cette position a déjà été transmise à la partie hongroise », a ajouté le ministère, qui précise avoir été informé de ce projet « peu avant qu’il soit rendu public ».
Des dizaines de migrants arrêtés
En début d’après-midi, Budapest a également assuré avoir engagé une procédure pénale contre soixante migrants arrêtés dans la matinée et accusés d’avoir « endommagé » la clôture barbelée érigée à sa frontière avec la Serbie.
Il s’agit des premières arrestations depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle législation hongroise contre les migrants. La loi prévoit désormais jusqu’à trois ans de prison pour tout franchissement de la clôture érigée par Budapest sur les 175 kilomètres de sa frontière avec la Serbie, une peine pouvant être portée à cinq ans en cas de dégâts causés à l’installation.
Bloquées à la frontière serbo-hongroise, des centaines de migrants réclamaient mardi matin l’ouverture des portes de l’une des zones de transit, à Röszke, comme le rapportait Jean-Baptiste Chastand, envoyé spécial du Monde.
Déploiement de l’armée
La Hongrie a également déclaré l’état d’urgence dans deux comitats du Sud, à proximité de la frontière avec la Serbie, en raison de l’afflux de migrants. Cette décision donne davantage de pouvoir à la police et aux autorités.
Cette mesure ouvre notamment la voie au déploiement de l’armée pour assister la police aux frontières, dans l’attente d’un vote au Parlement la semaine prochaine sur la question.
Selon un comptage publié mardi, 200 778 migrants ont pénétré en Hongrie depuis le 1er janvier, en très grande majorité par la frontière serbe. Ces migrants ont, dans leur immense majorité, poursuivi leur route vers l’ouest de l’Europe.
Le Monde.fr avec AFP
* 15.09.2015 à 13h38 • Mis à jour le 15.09.2015 à 17h09 :