Le 12 février, la sociologue Olga Miryasova, militante antiautoritaire et antifasciste de Moscou, était l’invitée de solidaritéS à Genève pour évoquer la répression politique en Russie et la guerre en Ukraine. Le 17 février, elle était présente à notre Coordination interrégionale à Lausanne pour débattre des tâches de la solidarité internationale.
La guerre en Ukraine a été le prétexte d’une montée de la répression des opposant·e·s en Russie : de 1500 détenus en 2013 à 2500 en 2014. La loi contre l’incitation à la haine sociale favorise en effet l’arbitraire policier. Parce que la guerre en Ukraine touche profondément la population, qui a souvent de la famille dans le pays voisin, le gouvernement s’efforce d’expliquer que les difficultés économiques croissantes ne découlent pas du conflit mais des sanctions occidentales.
Le cas d’Alexandre Kolchenko est emblématique, c’est pourquoi sa défense doit être un objectif essentiel. Ce militant libertaire de Crimée, âgé de 24 ans, payait ses études en travaillant comme postier. Militant écologiste, antifasciste et syndicaliste, il a participé à l’insurrection populaire contre le gouvernement ukrainien corrompu et autoritaire de Yanoukovitch en 2014. Opposé au référendum orchestré par Moscou pour le rattachement de la Crimée à la Russie, il a continué à protester après la proclamation des « résultats », provoquant son arrestation avec trois autres camarades pour « activités terroristes ».
Ils sont accusés d’appartenir à un groupe d’extrême droite (!) et sont incarcérés à Moscou comme s’ils étaient russes, puisque Moscou refuse de reconnaître leur nationalité ukrainienne... Ils sont au secret et ont adopté une ligne de défense différente. De son côté, Kolchenko nie les faits qui lui sont imputés, mais son avocate a toutes les peines à se faire entendre et dépend des dons de la solidarité pour faire son travail.
Le 16 mars 2015, pour le premier anniversaire de l’annexion de la Crimée, mais aussi au début du mois d’avril, lorsque la prolongation de la détention de Kolchenko sera examinée, il importe donc de mener des actions de solidarité internationale pour la défense de ces inculpés et contre la répression politique en Russie et en Crimée.
Jean Batou