La rencontre internationale de Beyrouth en solidarité avec la résistance 16-19 novembre 2006 Palais de l’Unesco Beyrouth
La rencontre internationale de Beyrouth réunit des représentants de partis politiques, syndicats, mouvements et associations, ainsi que des personnalités politiques, intellectuelles et culturelles du monde entier, pour saluer la résistance du peuple libanais face à l’agression israélienne, pour contrer les préparatifs en cours d’une nouvelle agression sur le Liban et la région, et pour coordonner les actions de ces forces face à la politique de guerre globale et permanente qui constitue une menace universelle.
L’initiative est née durant l’agression israélienne de juillet/août 2006 sur le Liban, portée par les délégations de solidarité qui s’y sont rendues malgré l’intensité des bombardements. Cette initiative a rencontré un accueil enthousiaste, tant sur le plan arabe qu’international, qui reflète le besoin des forces opposées à la logique de la guerre et à l’hégémonie coloniale, de se retrouver, de discuter et de coordonner.
Depuis le Liban, le Parti communiste libanais, Hezbollah, la Tribune de l’unité nationale, le Mouvement du peuple, et le réseau des associations de la société civile « Samidoun », lancent l’invitation.
Pour l’organisation de la participation, et pour toute information, contacter l’adresse suivante : Beirutresistance2006 no-log.org
Date limite pour l’inscription : 22 octobre 2006
INVITATION A UNE RENCONTRE INTERNATIONALE A BEYROUTH EN SOLIDARITE AVEC LA RESISTANCE
16-19 novembre 2006
Le cadre politique général
Le Liban subit une agression israélo-américaine continue dont l’aspect militaire a duré 33 jours, d’une violence inédite, visant à transgresser les limites établies par les conventions internationales, telles celles de Genève. Un des objectifs aura été de balayer toutes les règles de la guerre internationalement convenues. L’agression sur le Liban de juillet-août 2006 a mis à jour le modèle que le nouvel impérialisme tente d’établir dans tous les domaines : politiques, économiques et sociaux, celui de l’hégémonie de la force, libérée de toute réglementation dans l’organisation des relations sociales et du pouvoir. C’est la jungle.
Les Etats-Unis d’Amérique ont annoncé que la guerre au Liban avait pour objectif la réalisation du « Nouveau Moyen-Orient ». Auparavant, Washington avait annoncé que sa guerre en Irak visait à établir le « Grand Moyen-Orient ». Pour dominer l’Irak, les EU ont œuvré à la décomposition de ce pays, induisant la guerre civile et le bain de sang auquel nous assistons.
Les EU gèrent la guerre au Liban de la façon la plus directe. Cette gestion peut devenir une participation active à n’importe quel moment. En même temps, l’administration américaine développe des stratégies destinées à accompagner les actions militaires, dont les objectifs sont de déclencher des confrontations internes sanglantes qui conduiraient au désordre et à la désintégration du Liban.
L’insistance américano-israélienne sur le désarmement du Hezbollah est motivée par le fait que ce phénomène résistant au Liban entrave l’avancée de leur hégémonie totale sur la région et présente un certain rééquilibrage - même s’il est partiel - avec la capacité agressive d’Israël qui opprime totalement la Palestine dans un silence international complice.
L’attaque du Liban n’est qu’une étape dans un plan beaucoup plus large qui vise l’ensemble de la région et toute partie opposée à l’hégémonie américaine, dont l’Iran et la Syrie. Ce plan ne dispense pas les Etats dont les autorités semblent pourtant dociles ou même complaisantes à l’égard de Washington. Toute forme de réserve est visée. Cette conduite menace la cohésion des entités nationales de la région et peut mener à leur désintégration.
Face à une machine de guerre d’une brutalité barbare, la résistance du peuple libanais tient :
– du refus de se soumettre de la part de ceux qui ont reçu des milliers de bombes sur leur têtes,
– de l’efficacité de la force combattante de la résistance qui a fait subir de lourdes pertes à l’agresseur malgré la supériorité de feu de celui-ci,
– de la présence d’un courant politique- composé d’islamistes, de communistes, de démocrates et de progressistes- et d’un large courant populaire qui partage cette vision, et qui s’est montré cohérent et coordonné alors qu’il est composé de forces idéologiquement diversifiées.
Tout ceci a imposé la suspension des opérations militaires et a sauvegardé l’unité nationale du Liban qui était menacée de décomposition sous la gigantesque pression de l’agression. Tous les Libanais, indépendamment de leurs convictions politiques, ont ressenti une fierté particulière parce que leur petit pays a pu confronter cette machine de guerre écrasante et a pu déjouer ses objectifs.
Mais cette victoire est menacée par les tentatives de Washington et de Tel Aviv de réaliser par la politique ce qu’ils n’ont pas pu réaliser militairement. Ils peuvent compter pour ce faire sur un degré très avancé de ralliement international à leur politique, comme l’ont montré les décisions du sommet du G 8 au début de la guerre tout comme la participation active de plusieurs gouvernements à l’élaboration de plans politiques qui vont dans ce sens. C’est pourquoi, il est à prévoir la reprise de l’agression par les EU et Israël dès que le moment leur semblera opportun.
Il faut se prémunir contre cette éventualité et se préparer à la dèfaire.
L’invitation :
L’objectif est de tenir au Liban une rencontre internationale qui vise à :
I
– saluer la résistance extraordinaire du peuple libanais, et condamner clairement l’agression américano-israélienne :
– la dernière en date qui s’est abattue sur le Liban,
– celles continues sur la Palestine et l’Irak,
– et les menaces répétées sur l’Iran et Syrie et sur l’ensemble de la région..
II
– examiner les éléments de cette agression, ses caractéristiques et ses donnes :
– de façon commune entre les forces concernées, libanaises, arabes et internationales, qui appartiennent à des sensibilités idéologiques très variées mais qui s’accordent sur cette vision de la situation.
– coordonner de façon concrète les capacités de ces forces multiples et variées pour confronter l’instant actuel de l’agression et pour se prémunir contre ses nouvelles phases.
– confirmer la solidarité internationale avec la lutte du peuple palestinien pour ses droits nationaux
– soutenir la revendication principale concernant l’Irak, c’est-à-dire la fin de l’occupation.
Le cadre pratique
– Cette rencontre se tiendra à Beyrouth du 16au 19 novembre 2006.
– L’invitation à cette rencontre est conjointement lancée par le Parti communiste libanais, Hezbollah, le Mouvement du peuple, la Tribune de l’unité nationale et le réseau Samidoun. Cette initiative, et la vision qui la commande, ont été élaborées avec les délégations arabes et internationales qui se sont rendues au Liban en visites de solidarité pendant la guerre.
– Des axes de travail seront tenus avec des participants concernés. Sont pressentis :
a) un axe juridique en vue de l’examen des démarches nécessaires aux poursuites d’Israël devant la CPI, aux poursuites des personnes lésées par les actes militaires d’Israël, de la tenue d’un tribunal des peuples de type le tribunal Russel...
b) un axe relatif à la reconstruction et à l’urbanisme. Au vu de l’étendue des destructions, des questions pertinentes se posent, relatives aux besoins des populations et au sens à donner à toute reconstruction qui devrait conserver la trace de ce qui s’est passé : l’horreur et la résistance.
c) un axe relatif aux médias globaux.
d) l’élaboration d’un réseau arabe coordonné.
e) la stratégie : les résistances. Cet axe se décline en plusieurs thèmes ( théologie de la libération, espace économique, parlementaire, etc)
L’activité culturelle et artistique est considérée comme le 6e axe, quoiqu’elle sera permanente. Projection de films, présentation de pièces de théâtre, exposition de photos et débats
L’organisation
Jeudi 16-11
18h - Ouverture générale : meeting politique.
Vendredi 17-11 :
9h / 13h - Réunions des participants aux axes de travail. 13h /15h - déjeuner 15h / 19h - visite de la banlieue sud de Beyrouth / début des réunions des participants arabes 19h / 22h - films, pièces de théâtres etc
Samedi 18-11
9h / 13h - Réunions des participants aux axes de travail. 13h /15h - déjeuner 15h /19 h - réunion générale pour présenter et discuter les résultats des groupes de travail.
Dimanche 19-11
9h / 11h : Acter les décisions des groupes et annonce politique générale. 11 h : Visite au Sud Liban.
Il est évident que la rencontre de Beyrouth vise à jetter les bases pour un travail continu dont les prochaines dates pourront être le Forum Social Mondial de Nairobi en janvier 2007, et la Conférence du Caire en mars 2007. Il nous faut un processus interactif duquel dépendra la réussite de notre action, celle de lancer une réflexion, une discussion, et d’aboutir à une coordination qui constitue une avancée dans la capacité des résistances à confronter l’offensive impérialiste : à dépasser l’accusation vers l’action.