Nous vivons une accélération du temps. Un temps où le changement politique n’est plus seulement l’aspiration d’une minorité radicale mais l’objectif immédiat d’une grande majorité sociale. Majorité qui est accablée par la misère en raison des politiques austéritaires imposées par le régime corrompu mis en place en 1978 et par la Troika.
Quand nous avons impulsé Podemos avec Pablo Iglesias et bien d’autres camarades, on nous traitait d’illuminé-es. Nous n’allions rien changer, nous n’allions connaitre qu’un échec électoral de plus. La réalité est toute autre : Podemos est devenu le vecteur au travers duquel s’exprime l’indignation du peuple et l’occasion unique de rompre à la racine avec la misère, héritage de la dictature et de 40 ans d’offensives capitalistes, néolibérales, oligarchiques.
Il s’est passé beaucoup de choses depuis cette co-fondation. Tout a changé et nous devons faire de même pour continuer à travailler à la perspective d’une démocratie socialiste. Ainsi, nous adoptons deux résolutions :
1- Bien qu’en désaccord avec l’interdiction de la double appartenance, nous nous y plions. Nous pensons que cette interdiction comporte un grand risque pour le pluralisme au sein de Podemos tout en étant totalement inefficace pour se prémunir des arrivistes. Le contrôle par en bas, par les cercles et les espaces de construction d’unité populaire, comme la liberté maximale de débat et de critique sont les meilleurs moyens de conjurer ces phénomènes. Néanmoins, malgré notre opposition à cette mesure, nous faisons le choix d’accepter la décision majoritaire et, en toute cohérence, aucun-e militant-e d’Izquierda Anticapitaliste ne se présentera aux élections à la direction de Podemos.
2- En tant que membres fondateurs de l’expérience Podemos, nous sommes décidés à continuer à apporter nos idées, nos points de vues, nos forces dans la construction de Podemos comme outil de rupture démocratique et de changement social. Nous pensons que peuvent se retrouver au sein de Podemos toutes celles et ceux qui défendent les droits humains fondamentaux et luttent pour la réalisation d’une société juste, égalitaire et démocratique. Pour que ce changement prenne réellement forme, l’auto-organisation tout comme la possibilité d’élaborer collectivement, de se former, de proposer sont fondamentales. Compte tenu du fait que Podemos, tout en étant notre projet, a décidé de se transformer en parti, notre organisation va entamer une discussion lors de notre congrès de fin novembre pour s’adapter aux choix exprimés dans les assemblées citoyennes.
Ainsi nous pourrons, en toute loyauté, poursuivre le travail entamé, prendre toute notre place pour que Podemos gagne les élections et construise un pouvoir populaire par en bas. Mais aussi pour qu’une fois le gouvernement conquis, nous ayons l’appui social nécessaire et une organisation suffisamment forte pour changer de société et ne pas décevoir les espoirs que des millions de personnes placent en nous.
Izquierda Anticapitalista