VENDREDI 31 OCTOBRE 2014
UNION MAROCAINE DU TRAVAIL – TENDANCE DEMOCRATIQUE
Secrétariat National
Déclaration
Suite au succès historique de la grève générale nationale unitaire et préventive du 29 octobre 2014, les travailleurSEs marocains :
– Exigent l’arrêt immédiat de l’agression contre les libertés, leurs acquis et droits et la satisfaction de leurs revendications pressantes.
– Expriment leur volonté de renforcer leurs luttes unitaires conformément au mot d’ordre : « Ce qui ne s’obtient pas par la lutte, s’arrache par une lutte plus puissante ».
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Le Secrétariat National de la tendance démocratique au sein de l’Union Marocaine du Travail, réuni le 30 octobre 2014 à Rabat, après analyse des données sur la grève générale nationale unitaire et préventive du 29 octobre 2014, déclare :
1/ - Notre satisfaction quant au succès historique de la grève générale nationale unitaire préventive du 29 octobre 2014 ; malgré les entraves répressives de la mobilisation pour la grève dans certaines villes et les manœuvres hostiles, la grève a été suivie massivement par l’écrasante majorité des fonctionnaires et employés des différents services ministèriels, des collectivités territoriales, des établissements et entreprises publiques et par une bonne partie des employés et ouvriers du secteur privé et même par les petits et moyens commerçants de certaines villes.
– Le succès de cette grève générale nationale historique s’explique par le ras le bol des travailleurSEs et par le caractère unitaire de la grève à laquelle ont appelé l’ensemble des centrales et organisations syndicales et professionnelles importantes, avec la défection de la centrale syndicale liée au parti du président du gouvernement. La grève a été appuyée par l’ensemble des forces progressistes et vives du pays : organisations politiques, de défense des droits humains, des jeunes, estudiantines, associatives diverses, diplômés enchômagés et mouvement du 20 février.
2/ Nous félicitons la coordination intersyndicale regroupant l’UMT, la CDT et la FDT qui est à l’origine du lancement de la dynamique de l’unité militante en perspective de l’unité syndicale organisationnelle tant espérée par les travailleurSEs et qui a pris l’initiative de décider la grève générale, de fixer la date de son exécution et son caractère en tant que grève nationale unitaire et préventive.
De même, nous saluons vivement l’ensemble des organisations syndicales et professionnelles qui ont participé à la bataille du 29 octobre et l’ensemble des forces progressistes qui l’ont appuyée.
A cette occasion, nous nous félicitons des initiatives de coordination et d’action unitaire de base qui ont joué un rôle important dans la mobilisation pour le succès de la grève dans plusieurs villes.
Nous appelons énergiquement à préserver l’action unitaire de base et à barrer la route à toute régression dans le domaine de la coordination syndicale quelqu’en soit la justification et en ayant présent à l’esprit que les forces makhzéniennes et le patronat ont toujours été des ennemis de l’unité syndicale et plus généralement de l’unité populaire.
3/ Nous sommes fiers du rôle important et qualitatif – totalement escamoté d’ailleurs au niveau des média – joué par la tendance démocratique au sein de l’UMT qui a persévéré depuis plus de deux ans à brandir et à mettre en œuvre le mot d’ordre de « lutte unitaire ascendante dans la perspective de la grève générale nationale »
La tendance démocratique n’a pas hésité à participer à toutes les luttes syndicales unitaires sérieuses (marches nationales du 27 mai 2012 à Casablanca, du 31 mars 2013 à Rabat, du 06 avril 2014 à Casablanca), en parallèle d’ailleurs avec ses luttes propres : grèves et marches nationales de février 2012, février 2013 et février 2014.
4/ La volonté des travailleurSEs, suite au succès de la grève nationale unitaire du 29 octobre c’est d’abord l’arrêt par le Makhzen et son gouvernement réactionnaire – exécutant zélé de ses politiques d’appauvrissement et des dictats des institutions financières impérialistes – et par le patronat de l’agression contre les acquis et les droits des travailleurSEs et contre les libertés ; cette volonté c’est également la satisfaction sans tarder de leurs revendications pressantes qui ne peuvent être réduites à l’ouverture d’une nouvelle session de dialogue social – qui n’aura aucun résultat positif en l’absence d’un engagement formel du gouvernement à respecter d’abord toutes les clauses de l’accord du 26 avril 2011 – ou au traitement du dossier du régime des pensions civiles de la Caisse Marocaine de Retraite malgré son importance.
Les revendications pressantes des travailleurSEs peuvent être résumées ainsi : arrêt de la vague de hausse des prix, augmentation générale des salaires et des pensions de retraite avec diminution de la pression fiscale, respect des libertés en général et des libertés syndicales en particulier en commençant par le droit à l’organisation et le droit de grève, mettre un terme à la précarité de l’emploi, respect du droit au travail stable et des stipulations de la législation du travail en dépit de ses tares, mise en œuvre des engagements gouvernementaux relatifs à l’accord du 26 avril 2011 et aux services sociaux publics notamment dans les domaines de la santé, de l’enseignement et de l’emploi.
S’agissant du dossier de la retraite, il ne peut être réduit aux menaces concernant la CMR et représentées par le trio maudit (augmentation de l’âge de la retraite, des prélèvements sur salaire et diminution des pensions de retraite) puisqu’il englobe également les problèmes relatifs aux Régime collectif des Allocations de Retraite (RCAR) et à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS).
5/ Même après le succès de la grève générale, les déclarations gouvernementale affirment la volonté du gouvernement à persévérer dans la « réforme » du régime de retraite conformément à la stratégie du « trio maudit » et à procéder à l’application généralisée de sa décision arbitraire concernant le prélèvement sur salaires des grévistes tout en continuant à ignorer les revendications pressantes essentielles des travailleurSEs consignées dans l’appel à la grève des trois centrales syndicales et qui sont étayées par le mémorandum revendicatif du 11 février 2014 présenté au gouvernement et qui rassemble l’ensemble du mouvement syndical ouvrier.
En conséquence, le mouvement syndical devra conformément à ses engagements à l’égard des travailleurSEs et pour faire face à l’entêtement prévisible du Makhzen et du Patronat et aux manœuvres attendues du gouvernement, s’apprêter sérieusement à mettre en œuvre le caractère préventif de la grève générale du 29 octobre, en renforçant l’action militante unitaire par le recours à une nouvelle grève générale plus puissante et à des marches ouvrières et populaires dans toutes les villes et à des formes de luttes unitaires nouvelles.
La grève générale du 29 octobre, malgré son grand succès et son caractère unitaire, peut s’avérer insuffisante pour imposer la satisfaction des revendications pressantes des travailleurSEs ; le mouvement syndical ouvrier devra donc se préparer à l’escalade militante comme unique alternative à la démoralisation qui peut toucher les fonctionnaires, les employés et ouvriers du fait de l’hostilité gouvernementale. TouTEs les militantEs devront garder à l’esprit que « ce qui ne s’obtient pas par la lutte s’arrache par une lutte plus puissante ».
– Vive la lutte unitaire ascendante pour la réalisation
des revendications des travailleurSEs et des masses populaires ;
– Vive la classe ouvrière à l’avant-garde du combat populaire.
– Vive l’unité syndicale.
– Vive le peuple
Pour le Contact
Abderrazzak DRISSI
Abdelhamid AMINE
Khadija RHAMIRI