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Europe Solidaire Sans Frontières

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            • David Rousset
            • Des membres de la LCR et du NPA
            • Edouard Renard
            • Emile Fabrol
            • Emmanuel Terray
            • Enzo Traverso (Fr)
            • Eric Hazan
            • Erim Can
            • Etienne Saunier
            • François Chesnais
            • François Gèze
            • François Sabado
            • Georges Fontenis
            • Gérard Chaouat
            • Gérard Drumont
            • Gérard Martin
            • Gérard Prévost
            • Gérard Quillaud
            • Gilbert Hernot
            • Gilles Cazin
            • Gilles Perrault
            • Gisèle Halimi
            • Guy Debord
            • Hélène Châtelain
            • Henri Leclerc
            • Henri Lefebvre
            • Henri Weber
            • Isaac Johsua
            • Jack Houdet
            • Jacqueline Lorthiois
            • Jacques Berthelot
            • Jacques Gaillot
            • Jacques Giron
            • Jacques Soncin
            • Janette Habel, Jeannette Pienkny
            • Jean Chesneaux
            • Jean Jaurès
            • Jean Marie Canu
            • Jean Puyade
            • Jean-Jacques Rousseau
            • Jean-Marie Muller
            • Jean-Michel Krivine
            • Léonce Aguirre (Daniel Noverraz)
            • Louis Fontaine
            • Louis Joinet
            • Lucien Goldmann
            • Lucien Sève
            • Manouchian (le groupe)
            • Manuel De Jesus
            • Marcel Barang
            • Marcel-Francis Kahn
            • Marcelle Berthaud
            • Marguerite Métayer
            • Marie-France Ordonez-Oriolez
            • Marieme Helie Lucas
            • Maurice Rajsfus
            • Maya Surduts
            • Michael Löwy
            • Michel Dupin
            • Michel Foucault
            • Michel Husson
            • Michel Lequenne
            • Miguel Abensour
            • Mireille Delmas-Marty
            • Olivier Besancenot
            • Patrice Lepesqueur
            • Paul Adam
            • Paul Blanquart
            • Philippe Corcuff
            • Pierre Bourdieu
            • Pierre Brocheux
            • Pierre Frank
            • Pierre Goldman
            • Pierre Granet
            • Pierre Rousset
            • Pierre Salama
            • Pierre Vandevoorde
            • Régine Cazin
            • René Cottrez
            • Robert Cruau
            • Robert Mencherini
            • Roger Mathieu
            • Roland Lew
            • Roland Vacher
            • Sophie Ozanne
            • Suzanne Citron
          • Santé (Gauche radicale, France)
            • Epidémies, pandémies (Gauche radicale, France)
          • Histoire du PCF (France)
        • Capitalisme français, patronat
        • Fascisme, extrême droite, droite extrême (France)
          • Extrême droite (écologie, France)
          • Extrême droite juive (France)
          • Femmes, genres, sexualités (extrême droite)
          • Histoire (extrême droite, France)
          • Jean-Marie Le Pen
        • Agriculture, pêche, rural (France)
        • Andorre
        • Culture (France)
          • Edition, livre (culture, France)
          • France : Culture et conditions de travail
        • Démographie (France)
        • Droits humains, libertés (France)
          • Répression (France)
          • Attentats (France)
          • Epidémies, pandémies (droits humains, France)
          • Handicap, handicapé (droits humains et libertés, France)
          • Justice, droit (France)
            • Syndicat de la magistrature
          • Liberté académique (France)
          • Liberté d’association (France)
          • Liberté de presse, d’expression, de manifester (France)
          • Politiques sécuritaires (France)
            • Police, armes (France)
            • Services secrets (France)
          • Prisons (France)
        • Écologie (France)
          • Ecologie : Parc des Beaumonts (France)
            • Informations, guide (Parc des Beaumonts)
            • Interlocuteurs territoriaux (Parc des Beaumonts)
            • Chroniques beaumontoises
            • Nature : chroniques d’ailleurs
            • Objectifs et conceptions (Parc des Beaumonts)
            • Vagabondages (Parc des Beaumonts)
            • Amphibiens
            • Botanique
              • Botanique : chroniques
              • Botanique : rapports
            • Champignons
              • Champignons : Chroniques
              • Champignons : Rapports
            • Crustacés : chroniques
            • Entomologie
              • Rapports (Entomologie)
                • Rapports d’ailleurs (entomologie)
              • Chroniques (Entomologie)
            • Géographie environnementale (Parc des Beaumonts)
            • Mammifères
            • Mollusques
              • Mollusques : chroniques
              • Mollusques : rapports
            • Ornithologie
              • Ornithologie : chroniques
              • Ornithologie : chroniques d’ailleurs
              • Ornithologie : rapports
            • Reptiles
          • Mouvements (écologie)
          • Orientation gouvernementale (Ecologie, France)
          • Biodiversité (France)
          • Catastrophe naturelle (France)
          • Catastrophes industrielles (France)
          • Chasse, braconnage (France)
          • Climat (France)
            • Climat & taxe carbone (France)
          • Condition animale (France)
          • Eau, cours d’eau (France)
          • Energie (France)
          • Energie nucléaire (France)
          • Grands Projets (France)
          • Lettre de la CNE (LCR, France)
          • Ressources minières (écologie, France)
          • Transports (Ecologie, France)
        • Economie, social, inégalités (France)
          • Inégalités sociales (France)
          • Budget (France)
          • Dette (France)
          • Finance (France)
          • Fiscalité (France)
          • Géographie sociale (France)
          • Industrie (France)
          • Migrants (France, économie)
          • Pauvreté (France)
          • Précarité, crise socio-économique (France)
          • Transports (France)
            • Transports - Automobile
            • Transports - Publics, en commun (France)
            • Transports - SNCF, rail (France)
            • Transports - Vélo (France)
            • Transports aérien (France)
        • Education & jeunesse (France)
          • Analyse, histoire de la jeunesse (France)
          • Epidémies, pandémies (éducation, France)
          • Histoire des luttes de la jeunesse scolarisée (France)
          • Pédagogie : L’école de la soumission
        • Enfance (France)
          • Droit(s) des enfants (France)
          • Epidémies, pandémies (enfant, santé, France)
          • Violences contre les enfants (France)
        • Handicap, handicapé (France)
        • Histoire (France)
          • Histoire & mémoire
            • De Gaulle, Ve République (histoire, France)
            • Front Populaire (1936)
            • Guerres mondiales (Histoire, France)
            • La France de Vichy
            • La France en Algérie (1945-1962)
            • La France et la question coloniale
            • La Révolution française
          • Histoire (Corse)
          • Histoire des luttes populaires (France)
        • Impérialisme français, relations internationales (France)
          • Armement, nucléaire (France)
          • Françafrique / Océan Indien occidental (France)
            • La France et le Rwanda (France)
          • France, MOAN, Méditerranée (France)
            • Palestine, Israël (France, relations internationales)
          • Relations France-AL/Caraïbes (France)
          • Relations France-Asie & Pacifique (France)
          • Transnationales (France)
        • Laïcité et religions (France)
          • Christianisme (France)
          • Enfants victimes (religions, France)
          • Femmes (laïcité, France)
          • Islam / Musulmans (France)
        • LGBT+ (France)
          • LGBT+ (France et autres - tri en cours)
          • LGBT+ (Histoire, France)
        • Logement (France)
        • Luttes & solidarités (France)
          • Coopération & convergence des résistances sociales (France)
          • Vagues d’indignation
          • Associatif (France)
        • Media (France et voisinage)
        • Migrant.es, réfugié.es, diaspora (France)
          • Citoyenneté, droits (Migrant.esn France)
            • Droit et lois (Migrant.es, France)
            • La Cimade
          • Enfant, jeune (Migrant.es, France)
          • Histoire (Migrations, France)
          • LGBT+ (Migrant.es, France)
          • Afghan.es (migrations, France)
          • Africain.es (Migration, France)
          • Chinois.es (Migration, France)
          • Maghrébin.es (Migration, France)
          • Palestien.nes (migrants ; France)
          • Santé (migrants, France)
            • Epidémies, pandémies (santé, Migrant.es, France)
          • Syriens / Syriennes (réfugié.es, France)
          • Tamoul.es (Migration, France)
          • Tchétchènes (migrants, France)
          • Ukraine (migrants, France)
        • Militaire (France)
          • Armes, Armées (France)
        • Nationalité, citoyenneté (France)
        • Outre-Mer (possessions françaises, France)
          • Epidémies, pandémies (santé, Outre-Mer, France)
        • Protection sociale, droits sociaux (France)
          • Chômage, emploi (France)
          • Couverture maladie, sécu (France)
            • Caisse nationale des allocations familiales (CNAF)
          • Droit du travail (France)
          • Retraites (France)
          • Salaire (France)
          • Temps de travail (France)
        • Quartiers populaires (France)
        • Racisme (France)
          • Gauches en France (Racisme, antiracisme)
          • Racisme et police (France)
          • Racisme et syndicalisme (France)
          • Asiatiques (racisme, France)
          • Chrétiens (racisme, France)
          • Juif (racisme, France)
          • Kurdes (racisme, France)
          • Musulmans, Arabes (racisme, France)
          • Noirs (racisme, France)
          • Roms (racisme, France)
          • Tchétchènes (racisme, France)
        • Régimes, partis politiques, idéologies (France)
        • Salariat, travail, syndicats (France)
          • Mutation du travail (France)
            • Plateformes (France)
            • Télétravail (mutations du travail, France)
          • Syndicats (France)
            • Epidémies, pandémies (syndicats, santé, France)
          • Agroalimentaire (France)
          • Commerce (France)
          • Fonction publique (France)
          • Pompiers (France)
          • Poste & communication (France)
          • Recherche (France)
          • Travail, temps de travail, temps libre (France)
          • Ville, urbain (France)
        • Sexualité (France)
        • Sport (France)
          • Femmes (sport, France)
          • Handicap (sport, France)
          • Les JO-JOP 2024 (France)
        • Union européenne (France)
      • Géopolitique européenne (Europe)
      • Quelle Europe ?
      • Union européenne & co. (hors France)
        • Constitution, histoire, crise (UE)
          • Droit européen et droits nationaux (UE)
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          • Droits reproductifs (Femme, UE)
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        • Biodiversité (UE)
        • Climat (UE)
        • Droit et grandes entreprises (UE)
        • Economie & social (UE)
        • Education, formation (UE)
        • Energie, nucléaire (UE)
        • Libertés (UE)
        • Migrations (UE)
        • Militaire (UE)
        • Pays (UE)
          • Agriculture, rural (Europe, Pays)
          • Ecologie (pays, UE)
          • LGBT+ (pays, UE)
          • Racisme, xénophobie (pays, UE)
            • Mamadou Ba
          • Santé (pays, UE)
            • Epidémies, pandémies (santé, pays, UE)
          • Social, économique (pays, UE)
        • Régimes politiques, partis (UE)
        • Relations internationales (UE)
          • Relations Europe-Afrique (UE)
          • Relations Europe-Amérique du Nord (UE)
          • Relations Europe-Amérique latine (UE)
          • Relations Europe-Asie (UE)
          • Relations Europe-Méditerranée (UE)
            • Palestine-Israël (relations internationales, UE)
        • Santé (UE)
          • Epidémies, pandémies (santé, UE)
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        • Transports (UE)
      • A Gauche (Europe)
        • GACE, rencontres européennes (Europe)
        • Gauche radicale, épidémies, santé (Europe)
        • Histoire de la gauche (Europe, hors France)
          • Andre Henry
          • Antonio Gramsci
          • Camillo Berneri
          • Carlo Rosselli
          • David Harvey
          • Denis Horman
          • Enrico Berlinguer
          • Eric Hobsbawm
          • François Houtart
          • Franz Kafka
          • Georg Jungclas
          • Görgy Lukács
          • Greta Thunberg
          • Hendrik « Pips » Patroons
          • Henk Sneevliet
          • István Mészáros
          • Karl Liebknecht
          • Karol Modzelewski
          • Louis Althusser
          • Manolis Glezos
          • María Teresa Carbonell
          • Marijke Colle
          • Miguel « Moro » Romero
          • Otelo Saraiva de Carvalho
          • Otto Bauer
          • Pasquale Loiacono
          • Peter Gowan
          • Peter Waterman
          • Petr Uhl
          • Rosa Luxemburg
          • Rossana Rossanda
          • Sal Santen
          • Silke Helfrich
          • Stavros Tombazos
          • Stephen Bouquin
          • Sylvia Pankhurst
          • Troglo – José Ramón Castaños Umaran
          • Tzvetan Todorov
          • Victor Serge
          • Walter Benjamin
          • Wilebaldo Solano
        • Le Parti de gauche européen
        • Projet K (Europe)
      • Catastrophes humanitaires (Europe)
      • Crise de société (Europe)
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        • Climat (Europe)
      • Fascisme, extrême droite, droite extrême (Europe)
      • Femme (Europe hors France)
        • Dette (Femme, Europe)
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        • Histoire des luttes de femmes (Europe)
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      • Histoire moderne (Europe)
        • Histoire des mouvements populaires (Europe)
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        • Femme (Migrantes, Europe)
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        • Balkans : Révolution yougoslave
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          • Révolution russe (Russie)
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          • Transition capitaliste en Russie et dans l’Est européen
          • Alexandra Kollontaï
          • Clara Zetkin
          • Joseph Staline
          • Lénine
          • Léon Trotsky
          • Nadejda Kroupskaïa
          • Sultan Galiev
        • Moldavie
        • Roumanie
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        • Russie
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          • Alexi Navalny
          • Capacités militaires (Russie)
          • Economie (Russie)
          • Femmes (Russie)
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          • +972 Magazine et Local Call
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  • Le Général Giáp et les conflits au sein de la direction du Parti communiste (…)

Le Général Giáp et les conflits au sein de la direction du Parti communiste vietnamien (extraits de « Du côté des vainqueurs ») – Première partie

2012, par HUY Đức

  
  • 1968
  • 1960s-1970s
  • 1991
  • PCV (Vietnam)
  • Offensive du Têt
  • 1940s-1950s
  • Vo Nguyen Giap
  • Le Duc Tho

Grandeur et vicissitudes du vainqueur de Điện Biên Phủ et de l’Offensive du Printemps 1975. Révélations de Huy Đức (extrait de son ouvrage Bên Thắng Cuộc / Du côté des vainqueurs).

  Sommaire  
  • Le Général Giáp
  • L’affaire “ Năm Châu - Sáu (…)
  • La révolution dans le Sud
  • L’affaire du Golfe du Tonkin
  • Le Mậu Thân et l’ambition (…)

De nombreux livres et documents au Vietnam comme à l’étranger ont examiné le rôle historique du Général Giáp dans la création de l’armée populaire du Vietnam et dans la résistance contre la France. Mais son rôle réel dans la guerre contre les Etats-Unis et pour la réunification du pays a été amoindri, pour ne pas dire déformé par de nombreux ouvrages officiels. Sur le plan personnel, il a été directement mis en cause dans l’affaire dite du “groupe révisionniste anti-parti” en 1967, puis traité par Lê Đức Thọ au VIè Congrès de “ fils adoptif du commissaire ” Louis Marty (chef de la police coloniale), mis en cause à la veille du VIIè Congrès dans l’affaire Năm Châu-Sáu Sứ, montée par Lê Đức Anh, Nguyễn Đức Tâm et le Deuxième Bureau de l’armée, et enfin dans le dit complot T4, fabriqué par Nguyễn Chí Vịnh... Preuves à l’appui, Huy Đức a éclairé cette partie sombre de l’histoire. Voici la traduction intégrale, par Lô Giang, du chapitre 15 intitulé “ Tướng Giáp ” de Huy Đức (Bên Thắng Cuộc / Du côté des vainqueurs, tome II, Editions Osinbook, Sài Gòn – Boston – Los Angeles–New York, 2012, pp. 135-180).

Pour faciliter la lecture des chercheurs et des vietnamisants, nous avons gardé les signes diacritiques pour les noms propres. En ce qui concerne le nom des personnes, certains personnages sont appelés soit par leur nom complet, soit par leur petit nom (de guerre) : Võ Nguyên Giáp ou Văn, Lê Duẩn ou Anh Ba, ou Ba Duẩn (Troisième Frère Duẩn), Lê Đức Thọ ou Anh Sáu, ou Sáu Thọ (Sixième Frère Thọ). Pour les noms de lieux : en raison de la partition de fait du Vietnam (de 1954 à 1975) par les Accords de Genève, le terme « Sud Vietnam » (ou, plus simplement, « le Sud ») désigne la moitié du Vietnam située au sud du 17e parallèle. Avant 1954, « Sud-Vietnam » désigne le Nam Bộ (ex-Cochinchine), comme « Centre-Vietnam » le Trung Bộ (ex-Annam), et « Nord-Vietnam » Bắc Bộ (ex-Tonkin). Sans être une unité administrative formelle, Nam Bộ a été, pendant la guerre américaine, une réalité pleine et entière, sous la responsabilté directe du « Comité Central du Sud » (Trung ương cục miền Nam) du Parti Communiste, dont le nom de code est « B2 » (B étant le nom de code désigant tout le Sud du Vietnam). Dans ce chapitre, il est très souvent question des zones Ouest et Est du Nam Bộ.

Pour ne pas encombrer l’esprit du lecteur, et étant donné la richesse des notes de l’auteur, mises en fin de textes, accessibles en cliquant sur les chiffres (104 au total, numérotées de 173 à 276, pour ce seul chapitre), nous nous sommes limités à quelques « notes du Traducteur » mises entre parenthèses.

Conscients de la valeur de ce document de référence, nous avons tenu, avec l’accord de l’auteur, à le publier à l’occasion du 60e anniversaire de la victoire de Điện Biên Phủ qu’un homme politique français (J.-P. Chévènement, pour ne pas le nommer) a justement qualifiée de « Valmy des peuples colonisés ». La version originale de ce texte a été publiée dans notre revue : Tướng Giáp.

Diễn Đàn


 Le Général Giáp

HUY ĐỨC

Le Général Giáp a prouvé qu’il est à la fois un stratège et un homme déterminé, pas seulement sur le champ de bataille comme à Điện Biên Phủ, mais aussi à Hà Nội en 1946 lorsqu’il a, de concert avec Trường Chinh, éliminé pratiquement toute l’opposition politique (Hồ Chí Minh était en France, pour la conférence de Fontainebleau). A Hà Nội, dans les mêmes années, en phase avec Trường Chinh, Giáp châtie sans merci l’opposition. Mais face à ses rivaux agissant au nom du Parti, le général Giáp s’est montré résigné et passif. Il semble que sa fidélité à l’organisation et son sens de la discipline ont émoussé son épée.

 L’affaire “ Năm Châu - Sáu Sứ ”

Avant la tenue du VIIè Congrès National du Parti, le Comité Central envoie le général Võ Nguyên Giáp à la Fédération du Parti dans le Nghệ Tĩnh afin de se faire élire comme délégué au Congrès. Vers la fin du mois d’avril 1991, il se rend à Vinh pour se réunir avec sa délégation et il arrive au début de l’après midi. Après le déjeuner, Nguyễn Bá, Secrétaire de la Fédération du Nghệ Tĩnh, lui remet en main propre un câble ultra secret du Secrétariat du Comité Central signé par Nguyễn Thanh Bình lui interdisant de se réunir avec sa délégation et lui demandant de rentrer immédiatement à Hà Nội.

Le général Giáp vient d’atteindre 80 ans. Bien que la route entre Vinh et Hà Nội ne fût longue que de 300 kms, elle était poussiéreuse et incommode. Le général retourne dans sa chambre pour écrire quelques lignes d’excuses à sa délégation du Nghệ Tĩnh avant de reprendre la route pour Hà Nội, là où il doit répondre devant la 12è Conférence du Comité Central (VIe Congrès) des accusations politiques connues sous le nom de l’affaire “Năm Châu-Sáu Sứ”.

A la dite Conférence, Nguyễn Đức Tâm, Responsable du Comité d’Organisation, présente au Comité Central un rapport ultra secret au nom du Bureau Politique dénonçant un complot d’une extrême gravité fomenté par un groupe au sein du Parti qui souhaite changer ses hauts dirigeants. Ce groupe comprend Võ Nguyên Giáp et Trần Văn Trà, plus quelques autres hauts responsables.

Le général de division Võ Viết Thanh, vice ministre du ministère de l’intérieur en charge de la sécurité, se souvient : “ En écoutant Nguyễn Đức Tâm, on a l’impression qu’un coup d’Etat est en cours pour imposer le général Giáp comme président de la République avant de remplacer Nguyễn Văn Linh comme Secrétaire Général du Parti. Le général Trần Văn Trà sera ministre de la Défense.” Avant la tenue de la Conférence, Trà est convoqué à Hà Nội et mis en résidence surveillée au 8 Chu Văn An, une maison des hôtes. Ce rapport ultra secret est diffusé jusqu’au échelon des membres des comités permanents (du Parti) des provinces et des villes à qui il est pourtant interdit de le recopier ou de le photocopier.

Le général Đồng Sỹ Nguyên, membre du Bureau Politique (élu par le VIè Congrès) affirme : “ Parler d’un coup d’Etat est une complète fabulation. Le général Giáp n’est pas simplement un général d’armée, mais un véritable généralissime. Un homme qui respecte la vie de ses hommes et qui porte au plus haut l’honneur de la Patrie. Il est aussi un homme prudent. A cette occasion de l’affaire Sáu Sứ, ils ont même ressorti le soi-disant dossier du “ groupe anti-parti ” inventé de toute pièce par Lê Đức Thọ en 1967.”

Võ Viết Thanh ajoute : Au cours des 12è et 13è conférences du Comité Central, de nombreux généraux prennent vivement la défense du général Giáp. Ce dernier laisse percer son amertume : “ Même un général vainqueur de Điện Biên Phủ est accusé d’être le fils adoptif de la police secrète francaise ”.

A quelques jours du Congrès, à 9 heures du soir, Mai Chí Thọ convoque les vice ministres Cao Đăng Chiếm, Phạm Tâm Long, Bùi Thiện Ngộ et Võ Viết Thanh à une réunion secrète. Mai Chí Thọ leur dit : “ Le Secrétaire Général Nguyễn Văn Linh confie au Ministère de la Sécurité Publique la responsabilité d’éclaircir les fautes de Giáp et Trà afin de prendre les mesures qui s’imposent, au niveau du Parti comme à celui de l’Etat. Je demande au camarade Võ Viết Thanh de se charger de cette tâche ”.

Võ Viết Thanh répond : “ Je propose au Ministre de redire au Secrétaire Général qu’il s’agit de personnages qui ont fait d’immenses contributions au pays. S’ils ont commis des erreurs, que le Comité d’Inspection du CC éclaircisse l’affaire. Le ministère de la sécurité ne peut assumer la responsabilité qu’une fois les crimes établis ”. Mai Chí Thọ rejette catégoriquement : “ Non, nous devons obéir aux instructions du Secrétaire Général ”.

Võ Viết Thanh continue : “ S’il faut faire une enquête, je propose que les camarades Cao Đăng Chiếm ou Bùi Thiện Ngộ en soient chargés car ils ont plus d’ancienneté dans le secteur que moi. Ce n’est pas que je refuse mais je sais que le rapport du camarade Nguyễn Đức Tâm est alimenté par des sources peu fiables provenant du 2e Bureau du Ministère de la Défense. Je sais aussi que celui qui a monté cette affaire est Đoàn Khuê. Personnellement je suis en désaccord sur de nombreux sujets avec Tư Văn et Vũ Chính, respectivement Chef et chef adjoint du service de renseignement de l’armée, qu’il s’agisse d’abus d’autorité pour faire de la contrebande ou de l’organisation de l’espionnage interne. Si vous me chargez de cette affaire, je crains de nouvelles tensions avec ce service ”. Mai Chí Thọ m’interrompt : “ Vous êtes en charge de la sécurité, c’est votre devoir ”. Võ Viết Thanh a dû donc accepter.

Il raconte : “ Je m’envole pour Sài Gòn. Les services de sécurité ont déjà réuni tous les documents nécessaires. Le problème vient du fait que les pressions du plus haut niveau rendent la situation très tendue. Certains me conseillent de présenter mon enquête dans le sens du rapport de Nguyễn Đức Tâm. Le général de brigade Trần Văn Danh qui m’est très proche me suggère aussi d’aller le même sens. Je lui demande : qui est ce qui me conseille cela ? Le plus haut niveau, me répond-il. Je lui dis : Tu peux leur dire qu’on m’a confié une tâche et que je ferai mon devoir sous les sceaux de la légalité et de la morale. Il me serre la main et je comprends qu’il me parle pour tâter mes opinions mais que dans le fond, il est d’accord avec moi sur un traitement juste de l’affaire ”.

Võ Viết Thanh continue : “ Le 14 mai 1991, je donne l’ordre d’arrêter immédiatement Nguyễn Thị Sứ. Afin de ne pas l’alerter, elle n’est pas arrêtée chez elle mais lors d’une opération couverte pour être amenée au 258 Nguyễn Trãi. En arrivant dans nos locaux, Nguyễn Thị Sứ nous demande : “ De quel côté êtes-vous ? ”. Nous la rabrouons : “ Vous n’avez pas le droit de poser cette question. Nous sommes les services de sécurité et vous êtes priée de tout nous avouer ”. Elle répond : “ Je suis du Deuxème Bureau de l’armée. Laissez moi téléphoner à Tư Văn ou à Vũ Chính ”. Nos camarades lui répondent : “ Vous êtes une criminelle et vous n’avez pas le droit de rencontrer qui que ce soit ”. En un jour elle nous a avoué toute l’affaire [1].

Il n’y a jamais eu d’organisation présidée par Giáp comme prétend le rapport de Nguyễn Đức Tâm. D’après Võ Viết Thanh toujours, Sáu Sứ a avoué qu’elle a reçu de l’argent et une voiture des mains de Vũ Chính afin d’aller voir certains généraux et que toutes ses conversations obéissaient à un script préparé par le Deuxième Bureau. Par l’intermédiaire de Năm Châu, un ancien collaborateur de Thanh Quảng, ancien secrétaire particulier du général Giáp, Sáu Sứ s’est rendue chez ce dernier avec un groupe d’anciens combattants. Le général a interrompu son déjeuner pour les recevoir. Sáu Sứ lui a offert un panier de fruits et lui a demandé à se joindre à la délégation pour une photo de groupe. Toute la rencontre s’est résumée en cela mais dans son rapport, Sáu Sứ écrit : “ Le général Giáp est en accord avec le plan ”. D’après Võ Viết Thanh : “ La bande d’enregistrement de la conversation de Sáu Sứ chez Giáp n’est pas audible mais a néanmoins servi de base à un rapport du Deuxième Bureau selon lequel un coup d’état est en préparation, qu’il y a un groupe au sein du Parti qui vise à imposer une nouvelle direction au VIIè Congrès et que ce groupe est dirigé par les généraux Võ Nguyên Giáp, Trần Văn Trà ainsi que d’autres cadres supérieurs. Ce rapport a servi de document de référence dans la dénonciation portée par Nguyễn Đức Tâm, président de la Commission d’organisation devant le Comité Central.”

Selon le colonel Nguyễn Văn Huyên, chef de cabinet du général Giáp, au retour de la 12è Conférence du Comité Central, le général lui demanda : “ Tu te souviens d’un certain Năm Châu, quelqu’un du sud qui m’a rendu visite récemment ? ”. Huyen lui rappelle l’histoire et Giáp se met à table pour déjeuner avant de faire sa sieste. Huyên va le réveiller pour la session de travail de l’après midi et le trouve dormant à poings fermés. Il lui demande : “ Comment pouvez-vous dormir quand les choses sont tellement graves ? ”. Giáp se met à rire : “ Un arbre droit n’a pas peur de mourir debout ! ”

L’arrestation de Sáu Sứ provoque une énorme secousse au sein du Deuxième Bureau, selon Võ Viết Thanh. Son chef Tư Văn tombe malade. Le 15 mai 1991, avec les aveux de Sáu Sứ en main, Võ Viết Thanh retourne à Hà Nội. Deux jours après, le général Lê Đức Anh adressa une très courte missive au Bureau Politique : “ Je ne me présenterai pas comme député à la IX Législature de l’Assemblée Nationale. Je remercie le Bureau Politique. Avec mes respects ”. Peu de temps après, probablement comme suite à ces tensions, le général Lê Đức Anh a un grave malaise. Le Docteur Vũ Bằng Đình, appelé en urgence, affirme : “ M. Lê Đức Anh a eu une hémorragie stomacale. Sa tension a brutalement chuté et le taux de globules rouges est de l’ordre de 1 million : Heureusement que l’on a soigné à temps”.

Dès son arrivée à Hà Nội, dit Võ Viết Thanh : “ Je remets mon rapport au Ministre Mai Chí Thọ et lui demande de le signer ”. Ce dernier refuse : “ Tu le signes toi-même et l’adresses directement au camarade Linh ”. Ce même après midi, le Chef de cabinet du Comité Central m’arrange un rendez vous avec le Secrétaire Général qui ne fait aucun commentaire après m’avoir écouté. Mais dès le lendemain, le Cabinet envoie un câble secret à tous les récipendiaires du rapport de Nguyễn Đức Tâm pour leur demander d’arrêter sa diffusion et de le rendre au Cabinet. Par suite, le Comité Central n’en reparlera plus au Général Giáp cependant que le général Trần Văn Trà reste détenu au 8 Chu Văn An. Selon Võ Viết Thanh, “ le Secrétaire Général Nguyễn Văn Linh n’a pas communiqué les conclusions de l’enquête sur Sáu Sứ à la Conférence du Comité Central et au sein même du Bureau Politique, très peu sont au courant ”.

L’attitude du Secrétaire Général est comme un signe avant-coureur du coup bas que le Deuxième Bureau porte presque immédiatement à Võ Viết Thanh.

Toujours selon lui, le 23 juin 1991 quand tous les délégués au Congrès sont réunis à Hà Nội : “ Avant la dernière réunion de la Conférence préparatoire, je reçois de Hồng Hà, le chef du cabinet du Comité Central une note disant “ le camarade Võ Viết Thanh est prié de se réunir à l’heure de la pause café avec le Bureau Politique et le Secrétariat du CC pour une affaire personnelle ”. Je me rends alors dans la salle de conférence du Présidium du Congrès pour y rencontrer Võ Chí Công, Nguyễn Đức Tâm, Đoàn Khuê, Nguyễn Quyết et Nguyễn Thanh Bình. Đoàn Khuê cache mal sa fureur. Võ Chis Công et Nguyễn Đức Tâm ont été très brefs : “ Au nom du Bureau Politique et du Secrétariat, nous aimerions vous dire deux choses, mais avant tout, il faut que vous sachiez que le Bureau Politique vous apprécie comme un haut dirigeant jeune, compétent et plein de potentialités. Malheureusement nous venons de recevoir un rapport sur deux affaires vous concernant : La première c’est qu’au lendemain de la Libération, vous avez arrêté deux agents de renseignement du Ministère de la Défense et depuis, ils sont portés disparus. Deux, la mort de vos parents n’est pas dûe aux actions de l’ennemi mais c’est un traitement que nous réservons aux traîtres. Pour ces raisons, nous ne pouvons faire autrement que retirer votre nom de la liste des candidats à la réélection au prochain Comité Central.”

Võ Viết Thanh continua : “ J’étais complètement pris par surprise devant ces propos. Mais quand j’ai entendu les calomnies sur mes parents, je pouvais à peine me contrôler [2]. J’avais un pistolet dans ma serviette et ma première réaction est de m’en servir pour abattre ces trois personnages avant de me suicider. Je me suis repris en me disant que celà détruirait le Congrès. J’ai avalé ma rage ” [3].

Même s’il a mis le Congrès au dessus de toute considération personnelle, l’avenir politique de Võ Viết Thanh se trouve effectivement derrière lui. Il continue : “ Si j’avais suivi les “ conseils ” et conclu mon rapport dans le sens de celui de Nguyễn Đức Tâm, j’aurais certainement été promu. Mais ensuite il m’aurait fallu ordonner l’arrestation sur fausse accusation des généraux Trà et Giáp. Ce faisant, ma conscience m’aurait condamné à une mort lente ” [4]

Cette année là, le général Giáp a 80 ans [5] et n’appartient plus à aucun organe dirigeant. Même réussi, le complot Năm Châu-Sáu Sứ n’aurait abouti à rien d’autre qu’à abaisser son prestige au sein de l’armée. Quand Võ Nguyên Giáp était général d’armée, Lê Đức Anh n’était qu’un officier du niveau du bataillon. Le complexe d’infériorité devant l’autorité de Giáp ne peut que consumer les deux personnages qui sont les parrains de Lê Đức Anh, à savoir Lê Duẩn et plus particulièrement Lê Đức Thọ.

 La révolution dans le Sud

La relation entre Lê Duẩn et Võ Nguyên Giáp était assez chaleureuse dans un premier temps. Le général Giáp raconte : “ Quand il est arrivé au Nord, Lê Duẩn me confiait souvent les difficultés de son travail. Il m’a aussi dit plusieurs fois qu’en 1940, il a échappé à la peine de mort grâce à Thái ” [6]

L’histoire de “ soeur Thái ” qu’évoque Lê Duẩn remonte à l’année 1940 lors du procès contre les dirigeants de “ l’insurrection du Nam Kỳ ”. Lê Duẩn et Nguyễn Thị Minh Khai sont face à face devant une grille de fer au tribunal. Minh Khai écrit une courte note, plie le papier et le jette à Lê Duẩn. Malheureusement la boule de papier tombe à côté d’un gardien et Nguyễn Thị Quang Thái qui se trouve là, la ramasse et l’avale [7].

Quand il eut à répartir les tâches au sein du Parti, Hồ Chí Minh annonce : “ Giáp sera chargé des affaires militaires ”. Peu après il envoie Giáp en Chine pour suivre les cours de l’Académie militaire. Mais il le rappelle immédiatement car la France métropole vient de subir une défaite au cours de la Seconde Guerre mondiale et Hồ Chí Minh veut exploiter l’opportunité. C’est pour celà que le général Giáp n’a reçu aucune formation militaire et il est probable que sa connaissance des choses militaires vient du temps où il enseignait l’histoire.

Le 22 décembre 1944 dans le Việt Bắc, Võ Nguyên Giáp fonde le groupe de propagande de l’Armée de Libération du Viêt Nam, comprenant 34 combattants dont 3 femmes [8]. Dès après sa création, le groupe de propagande a remporté deux victoires, l’une à Nà Ngần et l’autre à Phai Khắt, dans la province de Cao Bằng. Lorsque les Japonais ont organisé un coup de force contre les Francais, le Groupe de propagande a élargi ses activités militaires du Cao Bằng à Tuyên Quang, Lạng Son. Le 15 mai 1945, à Chợ Chu, province de Thái Nguyên, cette force fusionne avec l’armée de Salut National pour donner naissance aux Forces de Libération du Vietnam.

Vỗ Nguyên Giáp et Hồ Chí Minh : une pause pendant la bataille de la RC4 (1950)

Il faut aussi noter que Võ Nguyên Giáp n’a rencontré Hồ Chí Minh en Chine qu’en mai 1940 et c’est alors qu’il adhère au Parti communiste cependant que Lê Duẩn, en 1939, est déjà en voie d’être nommé au Comité permanent du Comité Central. Mais quand Võ Nguyên Giáp devient le héros de Điện Biên Phủ et acquiert un prestige international immense, le rôle de Lê Duẩn qui dirige la résistance au Sud n’est guère connu. D’après Hoàng Tùng, “ quand ils sont arrivés du Sud, ni Lê Duẩn, ni Lê Đức Thọ ne se sentent à l’aise en face de Giáp ”. Alors que la relation entre Lê Duẩn et Lê Đức Thọ a débuté par un affrontement [9], ce dernier a joué un rôle important dans la quête du pouvoir suprême du premier lorsque celui ci arrive au Nord [10].

Giáp quant à lui, était aussi assez sur ses gardes, surtout vis à vis de Lê Duẩn. En 1956, quand le Parti reconnait ses erreurs dans la réforme agraire, Trường Chinh présente sa démission. Hồ Chí Minh, alors président du Parti, devient aussi son Secrétaire Général. Le général Giáp, alors second de Hồ Chí Minh pour les affaires du Parti, raconte : “ En juillet 1956, je propose au Bureau Politique de nommer Lê Duẩn comme Secrétaire Général adjoint mais celui ci refuse et dit vouloir attendre les décisions du Congrès. A la réunion du Bureau Politique pour discuter des préparatifs pour le Congrès, quand on lui propose de présider la Commission de préparation du rapport politique, il décline également en disant : “ J’ai été absent du Nord pendant dix ans et présenter le Rapport Politique est une tâche trop difficile. Je propose plutôt les camarades Trường Chinh et Võ Nguyên Giáp ”. Finalement le Bureau Politique s’accorde pour demander à l’oncle Hồ d’être président de la Commssion et Lê Duẩn comme vice-président ”. [11]

Selon Hoàng Tùng qui est alors Chef du Cabinet du Comité Central : “ Je suis chargé d’appuyer Giáp pour présider la conférence sur la rectification entre octobre 1956 et juillet 1957. Lorsque l’oncle Hồ a remplacé Trường Chinh comme Secrétaire Général, Võ Nguyên Giáp, membre du comité permanent du Bureau Politique est chargé d’aider l’Oncle dans les tâches quotidiennes.” Pendant cette période, toujours selon Hoàng Tùng, l’ambiance au Bureau Politique est plus que complexe. Certains cachent comme ils peuvent leur ambition de devenir Secrétaire Général, d’autres au contraire travaillent activement pour atteindre cet objectif. Hoàng Tùng toujours : “ Lê Đức Thọ dit à plusieurs de ses partisans : “ C’est maintenant mon tour ”. Dans les années 1945, 46, l’influence de Lê Đức Thọ est énorme et ne cède que devant celle de Hồ Chí Minh et Trường Chinh. Quant Hồ Chí Minh envoie Lê Đức Thọ au Sud, il avait probablement aussi l’intention de séparer les deux “ tigres ”, Trường Chinh et Lê Đức Thọ. Mais au cours d’un vote consultatif, personne n’a appuyé Lê Đức Thọ. Des quatre candidats que sont Lê Duẩn, Trường Chinh, Phạm Văn Đồng et Võ Nguyên Giáp, c’est le premier qui obtient le plus grand nombre de voix.”

Mais ces faits eurent lieu en 1960 lors du IIIè Congrès du Parti du Travail du Vietnam, lorsque “ la voie de la révolution au Sud ” a été définie.

Le 6 juillet 1956, deux semaines avant la date limite pour le référendum qui doit réunifier le Vietnam selon les Accords de Genève, Hồ Chí Minh envoie une lettre “ à l’ensemble de la populaion du pays ” affirmant : “ Notre devoir sacré est de continuer notre lutte déterminée pour le respect des accords de Genève, pour obtenir la réunification du pays par la voie pacifique sur la base de l’indépendance et de la démocratie ” [12] Le 9 juillet 1956, au cours d’un meeting à Hà Nội [13], le général Giáp fait un discours dans lequel il souligne avec force l’esprit de la lettre de Hồ Chí Minh : “ Notre politique est de réunifier notre pays par la voie pacifique et nous considérons que dans les conditions nationales et internationales actuelles, la réunification pacifique est réalisable ” [14].

Dans sa lettre du 6 juillet 1956, Hồ Chí Minh avance plusieurs propositions : “ Rétablir les relations normales et la liberté de circulation entre les deux zones, créer les conditions permettant des échanges entre les groupements politiques, économiques, culturels et sociaux du Nord et du Sud. Ouvrir une conférence entre les deux parties du pays afin de discuter sur l’organisation d’un référendum libre visant à la réunification du pays sur la base des Accords de Genève ” [15].

En fait, ce ne sont pas des positions propres au général Giáp et à Hồ Chí Minh mais une politique de conciliation du camp socialiste, en premier lieu de l’URSS visant à résoudre des problèmes internes après le remplacement de Staline, décédé il y a trois ans, par Khrouchtchev [16]. En ce temps, Lê Duẩn qui est à Sài Gòn en train de rédiger “ le projet de programme pour la Révolution dans le Sud ” écrit également : “ Notre lutte ne peut non plus s’écarter de la voie pacifique. Seule cette lutte pacifique peut nous permettre de construire une force politique capable de venir à bout du plan belliqueux et de la politique d’agression des Etats Unis ” [17]. Toujours selon Lê Duẩn, la paix est une “ aspiration profonde de la population au Sud Vietnam ” [18].

Pour le général Giáp : “ Nous devons nous rappeler que la guerre peut être évitée dans le monde actuel, mais que le danger de guerre reste présent car l’impérialisme reste présent... L’impérialisme américain sévit actuellement au Sud et c’est en cela que le danger de guerre existe sur notre sol ” [19]. Lê Duẩn maintient son point de vue : “ La réunification de notre pays par la voie pacifique est tout à fait réalisable... Il n’y a aucune raison pour provoquer la guerre... Le peuple des deux régions peut s’opposer aux manœuvres de division et de provocation guerrière des Américains et de Diêm pour négocier et s’accorder pour réunifier pacifiquement le pays ” [20]

En août 1955, la 8è Conférence du Comité Central affirme : “ Notre ennemi immédiat ce sont l’impérialisme américain et ses valets ”, “ Le facteur essentiel pour réunifier le pays consiste à défendre le Nord et impulser la lutte de la population au Sud ”. En juin 1956, une résolution du Bureau Politique sur les tâches de la Révolution au Sud dans la lutte contre l’impérialisme américain souligne : “ la lutte politique ne signifie pas que dans certaines conditions, on ne puisse pas entreprendre une auto défense armée ” [21].

A partir de mars 1957, après la résolution numéro 12 du Comité Central du Parti, l’armée populaire au Nord est modernisée mais débute également la démobilisation. De nombreux généraux sont transférés vers les activités économiques. Même le général d’armée Nguyễn Chí Thanh est envoyé à Quảng Bình afin de superviser la campagne Đại Phong (Grand Vent). Le poète Bút Tre a écrit : “ Vivat Nguyễn Chí Thanh, Ta venue remplira nos rizières d’engrais et de semences ”. Le 4 juin 1957, l’avion de Lê Duẩn atterrit à Gia Lâm après un long parcours. Dans les premiers temps, celui ci n’a encore aucune fonction publique et il loge dans une maison pour hôtes avec Phan Văn Đáng, lui même membre du Comité du Parti pour le Nam Bộ. Les deux hommes échappent souvent à leurs gardes de corps pour se promener dans la ville à vélo. Les gardes le savent mais n’osent pas les en empêcher et doivent dégonfler les pneus. Il leur arrive même de les crever. Parfois, les deux hommes se bousculent dans la foule pour acheter des billets “ au poulailler ” pour assister au théatre cải lương (opéra populaire du Sud) [22].

Avant l’arrivée de Lê Duẩn à Hà Nội, les rédacteurs de la 15è résolution considèrent déjà la lutte armée comme inévitable. Selon Hoàng Tùng : “ Nous avons passé, Trần Quang Huy et moi, tout le printemps de 1957 à Đồ Sơn pour préparer le Projet de programme sur la Révolution dand le Sud. Nous avons souligné qu’il est impossible de libérer le Sud par des moyens pacifiques et qu’il faut s’opposer par les armes ”. Néanmoins, Hoàng Tùng reconnait que : “ grâce à sa longue expérience des théâtres d’opérations, Lê Duẩn a pu amplifier et améliorer la 15è Résolution.”

Toujours selon Hoàng Tùng, “ Le Bureau Politique n’avait alors aucune illusion sur une solution pacifique, mais il ne pouvait le dire publiquement. L’Oncle Hồ est du même avis mais si la chose se savait, nous aurions à faire face aux critiques de l’Union Soviétique et de la Chine ”. Mais, pour Hoàng Tùng, Lê Duẩn n’est guère familier de la façon par laquelle les dirigeants font face aux “ deux frères ainés ” lors de son arrivée à Hà Nội. Après avoir assisté aux discussions contradictoires de la 15è résolution, Lê Duẩn me confie à l’heure de la pause café : “ Ils sont tellement heureux avec la paix. Ils veulent la mort du Sud, ils l’abandonnent ”.

De fait, la détente n’est pas que verbale comme dit Hoàng Tùng. En 1958, la 332 division est démantelée et ses 20.000 soldats de métier sont envoyés à des tâches économiques [23].

Le général Võ Nguyên Giáp note : “ A son arrivée du Sud, Lê Duẩn dit : je suis heureux de savoir que le Comité Central a pris conscience que les Américains sont notre principal ennemi ” mais “ que ce n’est qu’en arrivant ici qu’on réalise comment la complexité de la situation n’a pas permis la lutte armée plus tôt au Sud ” [24]. Le général Lê Đức Anh confirme que vers la fin de 1957, lorsqu’il le voit au Ministère de la Défense, Lê Duẩn lui dit : “ Je suis ici depuis à peine quelques mois et je me suis déjà rendu compte de la complexité de la situation nationale et internationale ”.

Au cours de cette période d’indécision, des dizaines de milliers de membres et sympathisants du parti communiste sont arrêtés ou tués au cours des campagnes anti-communistes de Ngô Đình Diệm. Mais par ailleurs, depuis cette période jusqu’en 1960 “ on estime à 2 500 fonctionnaires de l’administration du Sud assassinés par année ” [25]. En fait, les activités de guérilla n’ont jamais cessé mais elles se sont intensifiées à partir de 1959.

Kissinger écrit : “ Vers la fin du mandat de l’administration d’ Eisenhower, le gouvernement du Sud Vietnam a reçu une aide américaine de plus d’un milliard de dollars. Il y avait 1 500 Américains au Sud Vietnam, dont 692 conseillers militaires. L’ambassade américaine à Sài Gòn est devenue la plus grande mission diplomatique américaine dans le monde ” [26].

Le premier affrontement direct avec les Américains a lieu le 2 janvier 1963 à Ấp Bắc, un hameau résistant à 14 km de la ville de Mỹ Tho [27]. Mais c’est aussi au cours de l’année 1963 que Hoàng Minh Chính [28], chargé de préparer le rapport politique pour la 9è Conférence du Comité Central, persiste à s’appuyer sur la voie de la “ coexistence pacifique ” de Khrouchtchev. Son texte n’a pas été retenu. En décembre 1963, le premier secrétaire Lê Duẩn présente à la 9è Conférence un projet de résolution intitulé “ les problèmes internationaux et l’opposition au révisonnisme moderne ”. Hoàng Minh Chính maintient ses opinions en distribuant à un certain nombre de membres du Comité Central un document dont il est l’auteur intitulé “ Sur le dogmatisme au Vietnam ”. Des membres du CC comme Bùi Công Trừng, Lê Liêm, Ung Văn Khiêm appuient le pamphlet [29].

A partir de 1964, la résolution “ les problèmes internationaux et la lutte contre le révisionnisme moderne ” a conduit près de 40 personnes, étudiants ou cadres en mission en URSS, à demander l’asile politique. Certaines d’entre elles sont des proches du général Giáp, telle Nguyễn Minh Cần, vice président du Comité administratif de la ville de Hà Nội, le commissaire politique de la Division 308, le commissaire politique adjoint de la III région militaire, le colonel Lê Vinh Quốc, l’ex Editeur en chef du Quân đội Nhân dân (Journal de l’armée), le lieutenant-colonel Đỗ Văn Doãn etc...

Après la 9è Conférence, le problème de la “ révolution au Sud ” n’est plus trop soumis aux influences chinoise ou soviétique. Le Parti a réussi à se doter d’une politique commune : “ Construire le socialisme au Nord et libérer le Sud ”. Un chef d’état major adjoint est envoyé au Sud en Septembre 1963 [30] et des centaines d’officiers rejoignent les centres de formation au moment où Lê Duẩn préside les travaux de la 9è Conférence [31].

Selon le Chef du Service de Renseignement de l’armée, Lê Trọng Nghĩa : “ Début 1964, alors que la 9è résolution a été formellement adoptée, les opinions continuent de diverger au sein du Comité Central. C’est pour cela que la 9è résolution s’est arrêtée au niveau : vaincre les Américains tout en les maintenant dans le cadre de la guerre spéciale afin d’éviter que cette guerre ne s’étende au Nord ”.

Au début des années 1960, Ngô Đình Diệm commence à être décrit comme un dictateur gouvernant avec sa famille [32]. Le 24 août 1963, Washington instruit son nouvel ambassadeur à Sài Gòn, Henry Cabot Lodge, de demander le renvoi de Ngô Đình Nhu et d’avertir Diệm qu’en cas de refus de sa part, les Etats Unis “ auront à faire face à une situation dans laquelle ils ne pourront pas garantir sa propre sécurité ” [33]. Les généraux de Sài Gòn déclenchent un coup d’Etat le 1er novembre 1963. Les deux frères Diệm et Nhu s’enfuient et se réfugient à l’église de Cha Tam (Chợ Lớn) avant d’être arrêtés et abattus [34].

Trois semaines après, le 22 Novembre 1963, le président John F. Kennedy est assassiné à Dallas (Texas). Le nouveau président Lyndon Baines Johnson commence à parler de la présence des forces régulières du Nord au Sud comme d’une “ invasion ”. Son secrétaire à la défence McNamara lui annonce le 21 décembre 1963 que les Etats Unis se trouvent désormais dans l’alternative suivante : se lancer dans l’escalade de la guerre contre le Nord ou assister à l’effondrement du Sud.

 L’affaire du Golfe du Tonkin

Un mois après le coup d’Etat contre Ngô Đình Diệm, le Comité Central du Parti se réunit de nouveau, décidant de “ porter la révolution au Sud à un niveau plus élevé ”. “ Il est temps que le Nord augmente son aide au Sud. Le Nord doit renforcer son rôle comme base révolutionnaire de l’ensemble du pays ”. Peu après, la division 325 prend le chemin du “ théâtre d’opération B ” [35].

Cette intensification de l’aide militaire du Nord au Sud ne laisse pas les Américains indifférents. Ils décident de frapper plus fort le sud du Laos. Dans la Mer de l’Est, la VIIè Flotte déploie de nouvelles unités jusqu’à l’envoi du USS Maddox (un destroyer) dans le golfe du Tonkin. Le colonel Lê Trọng Nghĩa, Chef du département des renseignements, de permanence au Centre opérationnel du Comité Militaire Central (CMC) au début août 1964, raconte : “ D’après nos informations, le Maddox doit appuyer les avions US qui sont allés bombarder Nậm Căn (Ndt : village montagnard de la province de Nghệ An, à la frontière du Laos, un des points de départ de la piste Hồ Chí Minh) afin de perturber et empêcher l’aide au Sud, puis réintègrera la VIIè Flotte. Le Comité Militaire ne relève rien qui puisse signaler que les Américains vont utiliser la Maddox pour attaquer le Nord ”.

Le 2 août 1964, lors de son déplacement du nord vers l’ile Hòn Mê, de la province de Thanh Hóa, le Maddox reçoit à la proue une torpille d’un navire nord vietnamien. Les dégats sont négligeables mais cela fait du ramdam au Congrès américain. Le 4 août 64, les radars du USS Maddox détectent la possibilité d’une seconde attaque, cependant que du côté vietnamien, “le journal des combats ne signale aucune activité le 4 août ” [36].

L’affaire du Maddox chatouille l’orgueil du microcosme washingtonien. Le 5 août, le Nord reçut les premiers bombardements aériens. Le 7 août, 100 % des menbres de la Chambre des représentants et 98 % de ceux du Sénat votent la “ Résolution du Golfe du Tonkin ” et donnent plein pouvoir au président dans son action militaire contre le Nord communiste. Une semaine après ces évènements, 160 officiers d’active terminent leur formation accélérée et se mettent en route du Nors vers le Sud [37].

D’après le colonel Lê Trọng Nghĩa : “ Au moment de l’affaire du Maddox, Võ Nguyên Giáp et Nguyễn Chí Thanh sont absents. La Chine et l’URSS protestent vivement. Le président Hồ Chí Minh réunit une commission d’enquête. Il débute la réunion avec sévérité : Qui a donné l’ordre ? Le jour de l’affaire du Maddox, le général Trần Quý Hai représente le CMC et moi même suis responsable des opérations et du suivi des activités ennemies. Trần Quý Hai répond qu’avant de donner l’ordre, il a demandé l’autorisation au Bureau Politique mais refuse catégoriquement de dire à qui. Võ Nguyên Giáp réclame des mesures disciplinaires cependant que Văn Tiến Dũng déclare : “Si on ne les attaque pas, ce sont eux qui nous attaquent ”. Finalement Trần Quý Hai accepte les sanctions disciplinaires alors que tout le monde sait qui a vraiment donné l’ordre [38].

L’affaire du golfe du Tonkin sert de prétexte aux partisans de la guerre aux USA et au Vietnam pour intensifier les affrontements. Au Nord, le général Nguyễn Chí Thanh, partisan de la victoire militaire sur les Américains est envoyé au Sud comme secrétaire du Comité Central pour le Sud. Les généraux Lê Trọng Tấn, Nguyễn Hoà, Hoàng Cầm et Trần Độ l’accompagnent.

En février 1965, le commandement du sud décide de lancer la campagne Đồng Xoài cependant que dans les hauts plateaux, une vaste attaque est lancée sur le campement des conseillers américains dans la ville de Pleiku. Les Américains ripostent par des bombardements intenses sur le Nord. Ces attaques se transforment rapidement en une campagne systématique baptisée “ Tonnerre roulant ” et obligent le Nord à recevoir, en secret, une force militaire des pays socialistes sur son territoire.

En 1964 déjà, Lê Duẩn envisage de prendre le pouvoir à Sài Gòn en 1965 grâce à un coup d’Etat fomenté par le colonel Phạm Ngọc Thảo en liaison avec une offensive générale, au moment ou la guerre spéciale US est considérée comme ayant échoué, mais avant l’arrivée des troupes américaines. Le colonel Phạm Ngọc Thảo a été “ placé ” par Lê Duẩn au sein du gouvernement Ngô Đình Diệm sous le couvert “ d’un intellectuel qui a pris part à la Résistance et qui se rallie à la juste cause nationale ”. Pour Võ Văn Kiệt, l’offensive est préparée depuis 1964 quand le Comité du Parti de Sài Gòn / Gia Định est divisé en 5 sous comités. C’est aussi en 1964 que Lê Duẩn envoie dans le Sud un groupement d’encadrement.

Un des membres de ce groupement, Mr Kiều Xuân Long, raconte : “ Nous sommes partis pour le théâtre d’opération B vers la fin de 1964. Lê Duẩn et Tố Hữu ont tenu à venir personnellement nous dire au revoir. Nous sommes arrivés à Tây Ninh début 1965 et les camarades du Comité Central du Sud que nous avons vu nous pressaient d’aller en marche forcée pour ne pas arriver en retard ”. Une monnaie propre au Sud Vietnam a même été imprimée et connue comme la “ marchandise 65 ”. Mais le coup d’état de Phạm Ngọc Thảo échoue et c’est alors le début de la phase la plus intense du combat.

Le 8 mars 1965, les troupes américaines débarquent à Đà Nẵng et participent dès juillet aux combats. En face, deux unités régulières du Sud, les 5è et 9è divisions sont constituées en septembre 1965 et en juin 1966, le commandement du Sud crée la 7è division. A partir de là le débarquement américain est devenu massif. Le total des effectifs en 1968 est de 543 000 GIs.

 Le Mậu Thân et l’ambition de Lê Đức Thọ

Répondant à un interview de Harrison Salisbury, correspondant du New York Times vers la fin de 1966, le premier ministre Phạm Văn Đồng affirme que, certes, les Etats Unis sont militairement plus forts, mais que finalement “ ils échoueront parce qu’il y a plus de Vietnamiens que d’Américains prêts à se sacrifier pour le Viet Nam ”.

La capacité de résistance du système politique des Etats Unis est fortement mise au défi lorsque le nombre de soldats américains tués sur le champ de bataille vietnamien atteint plusieurs centaines par semaine. De 1961 au début de 1968, on compte plus de 31 000 soldats morts ou portés disparus au Viet Nam. Les images de soldats et surtout de civils morts inondent les télévisions installées dans les foyers américains.

Selon Henry Kissinger, “ McNamara veut désespérément mettre fin à la guerre et m’a souvent demandé d’éplucher le moindre indice, fut-il indirect, pour l’aider à avancer vers une solution négociée ” [39]. Le 7 juillet 1965, à Baltimore, le président Johnson déclare que “ les Etats Unis sont prêts à des négociations sans conditions ”. Fin décembre 1965, un diplomate américain, A. Harriman, est envoyé en Pologne pour demander la médiation des Polonais afin de négocier avec Hà Nội.

Le 2 janvier 1966, J. Mikhalowski, Vice ministre et Secrétaire Général du ministère des affaires étrangères se rend à Hà Nội et communique au premier ministre Phạm Văn Đồng et au président Hồ Chí Minh la grande souplesse des Américains dans la recherche des moyens pour lancer la négociation. Mikhalowski insiste : “ Vous devez prendre une initiative afin de vous rapprocher des thèses selon lesquelles nous voulons la paix. C’est en le faisant que vous pouvez vous rallier l’opinion publique mondiale ” [40]. Mais et le premier ministre Phạm Văn Đồng et le président Hồ Chí Minh rejettent la proposition [41].

Le 14 juin 1966, un diplomate canadien se rend à Hà Nội mais sa mission échoue. Dans la foulée, Jean Sainteny, l’homme qui a signé avec Hồ Chí Minh l’accord du 6 mars 1946, arrive à Hà Nội comme envoyé du président français.

Le 1er juillet 1966 Sainteny souligne : “ Les Etats Unis sont en train de chercher une solution pour ne pas perdre la face et le Vietnam est sur le chemin de la victoire, les Etats Unis sur celui de la défaite. Pour un petit pays, empêcher les Etats Unis de réaliser ses plans, c’est en effet déjà une victoire ” [42]. Sainteny essaie de convaincre Pham Van Dong : “ Vous devez penser à la guerre mais vous devez aussi penser à la paix. Un de ces jours, il va falloir négocier ” [43].

C’est à ce moment que, selon des témoins, Hồ Chí Minh entre dans la salle de réunion et coupe court à la discussion entre Phạm Văn Đồng et Sainteny en disant à ce dernier : “ Si vous rencontrez les Américains, dites leur que nous n’avons pas peur d’eux, que nous combattrons jusqu’au bout même si nous devons tout sacrifier ” [44]. Le lendemain, au cours d’une rencontre officielle, Hồ Chí Minh insiste : “ Nous comprenons les impérialistes américains. Nous connaissons leur force. Ils peuvent raser Hà Nội, Hải Phòng, Nam Định, Bắc Ninh et les autres villes. Mais même cela n’affaiblira pas notre volonté de combattre jusqu’au bout ” [45].

A partir de 1967, les Américains ont commencé à établir un canal de communication avec le Vietnam à travers des Français. Vers la mi-juillet 1967, Henry Kissinger devient le médiateur pour déclencher le processus de négociation. Jusqu’en ce moment, les Américains ignorent que Lê Duẩn peaufine un plan extrêmement ambitieux connu par la suite par les journalistes américains comme l’offensive du Tết et que les documents officiels de Hà Nội baptise “ La grande offensive et le soulèvement du Mậu Thân 1968 ”.

Bien qu’au cours de la guerre de libération du Sud Vietnam, le général Giáp soit ministre de la défense, commandant en chef et secrétaire du Comité militaire Central, Lê Trọng Nghĩa note : “ Alors que le général Giáp devait prendre les décisions, Lê Đức Thọ propose la création d’un groupe de travail pour appuyer le Comité Central dans la conduite de la guerre au Sud. Le groupe comprend Lê Duẩn, Võ Nguyên Giáp, Nguyễn Chí Thanh, Phạm Hùng et Lê Đức Thọ. Dans ce groupe, Giáp n’a qu’une seule voix ”.

L’offensive Mậu Thân est planifiée après des “ longues et ardues réunions ” au cours desquelles les participants échangent de “ vifs arguments ”. Le colonel Lê Trọng Nghĩa, qui a assisté à presque toutes ces réunions, dit : “ Au sein du Comité Militaire, il y a deux tendances. L’une, dont le porte parole est Nguyễn Chí Thanh, soutenu par Lê Duẩn et Lê Đức Thọ, considère que seule la lutte militaire permet de remporter la révolution au Sud. L’autre, avec Võ Nguyên Giáp et Nguyễn Văn Vịnh, sont d’accords sur la lutte militaire mais considère qu’il faut aussi, dans le combat, évaluer la situation politique pour saisir la première occasion pour engager les négociations. Néanmoins, les deux tendances se sont mises d’accord en juin 1967 pour combattre. Cette vision stratégique s’est concrétisée dans ce qui est appelé communément le plan 1967-1968 ”.

Le 5 juillet 1967, le Bureau Politique, en présence de Hồ Chí Minh, offre un diner pour dire au revoir au général Nguyễn Chí Thanh qui doit retourner le lendemain au Sud. Après le repas, ce dernier reste discuter longuement avec Võ Nguyên Giáp. Selon ses proches, le général Nguyễn Chí Thanh est rentré chez lui, au 34 Lý Nam Đế et s’est trouvé mal dans la nuit. Conduit à l’aube à l’hôpital militaire 108, à peine installé dans son lit il perd connaissance et, selon les médecins, est emporté à 9 heures du matin suite à une crise cardiaque aigue.

A peine le général partisan de la “ victoire totale par la voie militaire ” est-il parti que deux émissaires arrivent à Hà Nội, porteurs d’un message de paix de Washington. Ce sont MM. Raymond Aubrac et Herbert Markovich. Aubrac est un vieil ami de Hồ Chí Minh, connu lorsque ce dernier séjournait à Paris pour la Conférence de Fontainebleau [46]. Le décès de Nguyễn Chí Thanh est un choc terrible pour le Général Giáp et au lendemain des funérailles, il part se soigner en Hongrie. Hồ Chí Minh reçoit les émissaires de Washington sans ses deux principaux généraux. Il commence alors à parler de négociations.

Le 24 juillet 1967, “ Aubrac perçoit des signes nouveaux ” [47] lors de sa rencontre avec Hồ Chí Minh. Le premier ministre Phạm Văn Đồng discute presque dans les détails d’un processus de négociation [48] à condition que les Etats Unis mettent fin aux bombardements sur le Nord.

Le 25 août 1967, Aubrac et Marcovich transmettent au Délégué Général du Vietnam à Paris la première proposition de négociation du gouvernement des Etats Unis au gouvernement de République Démocratique du Vietnam : “ Les Etats Unis sont prêts à mettre un terme aux attaques aériennes et navales contre le Nord Vietnam dans l’entendement que cela permettra d’entamer rapidement des discussions fructueuses entre les Etats Unis et la République Démocratique du Vietnam afin d’avancer vers la solution des problèmes qui sont à l’origine de leurs affrontements.” [49]

Nul ne sait si le message de Washington a été transmis par le Nord à son leader. La réponse du Nord est expédiée au moment où Hồ Chí Minh n’est plus à Hà Nội. Selon le colonel Lê Trọng Nghĩa, “ Le 5 septembre 1967, Hồ Chí Minh part pour Beijing. Nous recevons un communiqué du Comité d’organisation du Comité central, signé par Lê Đức Thọ annoncant : L’Oncle est fatigué et doit aller se reposer durant l’hiver. Dorénavant, ses proches collaborateurs travailleront avec la camarade Lê Duẩn ”.

Mai Văn Bộ remet le 11 septembre 1967 la réponse de Hà Nội à Aubrac et Markovich : “ Le message des Etats Unis parvient après une nouvelle escalade de destruction de Hà Nội et des menaces de continuer à détruire Hà Nội. Il s’agit d’un ultimatum vis à vis du peuple vietnamien. Le Gouvernement de la République Démocratique du Vietnam rejette avec force les propositions contenues dans ce message ” [50]. Les Etats-Unis poursuivent leur approche en avançant un plan baptisé San Antonio selon lequel “ les Etats Unis mettront fin à leurs activités militaires contre le Nord Vietnam en échange de dialogues, pourvu que Hà Nội ne tire pas profit de l’arrêt des bombardements ” [51]. Le 29 septembre 1967, le président Johnson approuve le plan San Antonio mais selon Henry Kissinger, Hà Nội le rejette également.

D’après Trần Việt Phương, secrétaire du premier ministre Phạm Văn Đồng, “ Lê Đức Thọ et Lê Duẩn ne peuvent envoyer deux personnages puissants et prestigieux nulle part sans qu’eux mêmes soient d’accord. On explique l’absence de Hồ Chí Minh et Võ Nguyên Giáp comme une manœuvre de désinformation afin de faire croire au monde que le Nord ne peut entreprendre de grands plans sans la présence de ces personnages de premier plan à Hà Nội.”

La suite des évènements prouve que ce n’est pas une simple manœuvre de désinformation. Selon le colonel Lê Trọng Nghĩa : “ Hoàng Minh Chính est arrêté le 27 juillet 1967, vingt jours après la disparition de Nguyễn Chí Thanh. Un mois après le départ de Hồ Chí Minh à Beijing, son plus proche secrétaire Vũ Đình Huỳnh est arrêté le 18 octobre ”. C’est ainsi que commence l’affaire dite du “ groupe anti-parti ” directement conduite par Lê Đức Thọ, chef du Département de l’Organisation du CC et Trần Quốc Hoàn, Ministre de la sécurité publique.

La mort de Nguyễn Chí Thanh n’a pas entamé la détermination de Lê Duẩn à conduire la lutte au Sud jusqu’au bout. Selon le général Giáp, “ Thanh est décédé au moment où l’idée de conduire des attaques sur les villes vient à peine d’être évoquée. On était loin de celle d’attaque et de soulèvement généralisés à la date du Tết de l’année Mậu Thân 1968 ”. Néanmoins, quand Võ Nguyên Giáp est en Hongrie et Hồ Chí Minh à Beijing, un plan baptisé “ Quang Trung ” est préparé de toute urgence.

Hồ Chí Minh revient à Hà Nội quand les préparatifs pour l’offensive générale sont largement avancés. D’après Vũ Kỳ, son secrétaire particulier, le 21 décembre 1967, le Bureau Politique l’invite à une réunion et son avion arrive le 23 à Gia Lâm. Vũ Kỳ note : “ L’avion a fait deux fois le tour de la piste sans pouvoir atterrir, les feux de signalisation de la tour de contrôle ayant une déviation de 15 degrés. Le pilote très expérimenté décide d’atterrir sans les observer et tout se passe bien. Les camarades Lê Duẩn, Phạm Văn Đồng et Lê Đức Thọ sont venus accueillir l’Oncle et, arrivés à la maison, lui ont fait un rapport sur la situation.” [52]

Dès le départ de ses invités, Hồ Chí Minh téléphone au Comité Militaire Central pour s’enquérir de la santé du général Giáp. D’après Vũ Kỳ, quand Hồ Chí Minh apprend que le général est à l’étranger, il rappelle au Comité Militaire d’envoyer à Văn (ie Võ Nguyên Giáp, NdT) et sa famille des voeux et des souvenirs. Il leur dit : “ Noel et le Nouvel An là bas sont comme notre Têt. Ceux qui sont loin du pays soupirent toujours pour les cadeaux du pays ” [53]. Selon le colonel Lê Trọng Nghĩa, Hồ Chí Minh non seulement comprend l’état d’esprit de celui qui est écarté des affaires, mais “ qu’il est inquiet pour la sécurité du général Giáp ”.

Depuis la Hongrie, ce dernier envoie le 20 septembre 1967 une lettre au colonel Nguyễn Văn Hiếu disant : “ Hiếu, nous allons rester ici encore quelques temps. Hoàng a du recevoir un courrier. J’attends avec impatience les nouvelles du pays. Garde contact avec Thạch et Tiến et dès qu’il y a une délégation en visite ici, envoie moi des nouvelles par elle ”. D’après le colonel Hiếu, il s’agit de Nguyễn Cơ Thạch et Hoàng Văn Tiến, anciens secrétaires du général Giáp et qui travaillent au Ministère des Affaires Etrangères. La lettre de Giáp montre bien qu’il est assoiffé de nouvelles et qu’il essaie de comprendre la situation à travers ses hommes de confiance en l’absence des informations par voie officielle.

Le 11 Novembre 1967, le général Giáp envoie, toujours de Hongrie, une seconde missive au colonel Hiếu : “ J’ai bien reçu ta lettre confiée à la délégation et ensuite la plus longue lettre écrite avant celle là. Je me remets lentement mais ne suis pas vraiment guéri. Hoàng te donnera les détails. Pour l’instant regarde quelles seront mes conditions de travail et de logement à mon retour pour qu’on puisse s’y préparer à l’avance. Salue les camarades du Journal de l’armée, ceux des départements I et II ainsi que les autres. J’ai appris (par Hoàng Tùng) que nos articles auraient laissé filtrer des secrets. Ce n’est pas vrai. Nous avons bien pesé les termes. ”

Le colonel Hiếu ressent une certaine inquiétude à la lecture de ces lignes écrites sur une carte postale. Pourquoi parler de “ préparer à l’avance les conditions de travail et de logement ” lorsqu’il s’agit du commandant en chef toujours en fonction ? Hiêu raconte : “ Quand le camarade Văn était en Hongrie, j’ai essuyé des médisances ouvertes sur lui au siège du Comité Militaire jusque là très uni. Mais il y a eu un temps ou Nguyễn Chí Thanh et Văn Tiến Dũng ont essayé de rallier certains cadres pour isoler le général. Avant son départ pour le Sud, il arrive à Nguyễn Chí Thanh de lancer à la cantonade des propos de ce genre : “ Dans de nombreux pays, seul le chef d’état major est général. Le ministre de la défense est un simple civil ”. Văn Tiến Dũng vient juste de remplacer Hoàng Văn Thái comme chef d’état major. Quand Nguyễn Chí Thanh meurt, Văn est malgré tout sous le choc car la bataille a besoin de bons généraux et sur le plan professionnel, Nguyễn Chí Thanh est beaucoup plus aguerri et aiguisé que Văn Tiến Dũng ”.

Le colonel Nguyễn Văn Huyên, secrétaire du général Giáp, ne peut corroborer les propos de Trần Quỳnh selon lesquels avant son départ pour le Sud, Nguyễn Chi Thanh a demandé à Hồ Chí Minh de veiller aux problèmes internes. Mais Huyên confirme aussi qu’en ce temps, certains disent que le général Giáp est un anti parti et souhaitent voir son remplacement. D’après Huyên, à celui qui lui a rapporté ces propos, l’oncle Ho dit : “ Il est fréquent que des gens arrivés à ce niveau puissent agir de la sorte mais de la part de Giáp, cela est impossible. Par ailleurs nous sommes en train de combattre et de vaincre les Etats Unis, il n’est pas question de changer de ministre de la défense.”

D’après Vũ Kỳ, le 28 décembre 1967, le Bureau Politique se réunit en session spéciale dans la résidence de Hồ Chí Minh. Une grande carte est installée sur une estrade et de nombreux généraux ont présenté leur rapport. A cette réunion, écrit Vũ Kỳ, “ Le Bureau Politique est déterminé à porter notre guerre révolutionnaire à une étape la plus avancée par l’offensive et le soulèvement généralisés afin d’arracher la victoire décisive. Le soir, après une session intense qui s’est prolongée tard dans la nuit, l’Oncle est rentré dans sa maison sur pilotis d’un pas lent, comme s’il n’était pas vraiment rassuré. S’il a présidé la réunion, c’est Lê Duẩn qui a fait le rapport général et conduit toutes les discussions ” [54].

Le premier janvier 1968, après avoir visité un certain nombre d’endroits bombardés à Hà Nội, et après une réunion de travail avec le Bureau Politique à 14:30, Hồ Chí Minh part “ se soigner à Beijing ” [55]. A Hà Nội, la poignée de Lê Đức Thọ se durcit davantage.

Au matin du 6 janvier 1968, lorsque le colonel Lê Trọng Nghĩa est en réunion avec Văn Tiến Dũng à l’état major pour examiner les plans de l’offensive, ce dernier lui dit : “ Il faut que tu ailles au Département Politique pour voir Song Hào ”. Lê Trọng Nghĩa raconte : “ Lorsque j’arrive au siège du Département Politique, ce n’est pas Song Hào qui me reçoit, mais Phạm Ngọc Mậu, Directeur pour l’Organisation et responsable aussi de la protection intérieure. Mậu me dit : “ Laisse ton arme et les cartes ici, le Comité Central va te confier une mission ”. Je me suis dépouillé de ces objets qui ne m’ont jamais quitté et n’ai dû que passer dans une autre salle. Ce jour là, ma femme qui est revenue de Vĩnh Yên où elle a été évacuée, m’attendait pour diner avant de retourner à Vĩnh Yên. Mais je n’ai pas été retenu pour la journée seulement et n’étais pas le seul à être retenu ainsi. Dans les pièces à côté, se trouvent Lê Minh Nghĩa, chef adjoint de l’administration du Comité militaire et chef de l’administration de l’Etat Major, Đỗ Đức Kiên, directeur du département des opérations, eux aussi arrêtés. Inquiet pour le déroulement de l’offensive qui approche, j’écris en tant que Secrétaire du Parti pour l’Etat Major au Secrétaire du Comité Militaire Central, Võ Nguyên Giáp, pour lui demander des éclaircissements sur l’arrestation de ces hommes. Quelque temps après, lorsque j’ai été déplacé dans un autre endroit, un directeur adjoint du Département de Protection est venu me voir et pour me dire : “ Grand frère Giáp est actuellement au repos. Vos affaires comme celles du Comité Militaire Central sont désormais sous la responsabilité de Lê Đức Thọ ”.

Après avoir transféré Lê Trọng Nghĩa en prison, le Directeur du Département du personnel demande à voir le Chef de l’administration du Comité Militaire Central Nguyễn Văn Hiếu et lui dit : “ L’Académie militaire manque cruellement de cadres. Tu dois aller remplacer Hoàng Minh Thảo comme directeur adjoint. Il te faut partir immédiatement ”. Pour celui ci, il est clair qu’on veut l’éloigner. Arrivé à Tam Đảo, il apprend aussi que des instructions ont été donnnées pour ne pas l’inclure dans le comité du Parti de l’Académie militaire. Pour Lê Trọng Nghĩa, Directeur du service de renseignements, “ juste avant l’ouverture des hostilités, la plupart des concepteurs du plan Mậu Thân, y compris son principal auteur, le Directeur de Opérations Đỗ Đức Kiên, sont mis hors de combat ”.

Afin d’assurer un secret total sur l’offensive, Lê Duẩn n’a réuni le 14è Plénum du Comité Central à Kim Bôi qu’une semaine avant le jour J. Au cours de la réunion, le premier secrétaire du Parti informe la Conférence que “ de nombreux camarades sont absents ”. Il dit : “ Je voudrais tout d’abord vous dire qu’à cette réunion du Comité Central, de nombreux camarades ne sont pas présents, soit pour cause de maladie, soit parce qu’ils ont d’autres tâches. Des membres du Bureau Politique sont aussi occupés mais certains viendront plus tard et les camarades Thọ (Lê Đức Thọ) et Dũng (Văn Tiến Dũng) viendront demain présenter leurs rapports ”  [56].

Dès la cloture de la 14è Conférence, le 20 janvier 1968, Lê Đức Thọ s’envole sur Beijing pour présenter un rapport à Hồ Chí Minh. Le général Giáp se souvient : “ L’Oncle était à Beijing peu de temps avant le déclenchement de l’offensive. Il m’a envoyé un cable pour que je rentre le plus tôt possible ”. Giáp quitte alors la Hongrie pour se rendre à Beijing. Selon Vũ Kỳ, Hồ Chí Minh et Võ Nguyên Giáp se voient en tête à tête le 25 janvier. Au moment où le “ Père de la Nation ” et le frère ainé de l’armée se “ reposent ” à Beijing, les unités régulières du Nord se déploient autour des grandes villes au Sud. Le 29e jour du calendrier lunaire, Hồ Chí Minh reçoit vers 18:00 un câble de voeux du Bureau Politique et du Comité Central [57].

La nuit où tout le Sud est plongé dans les feux déclenchés par l’offensive générale, Hồ Chí Minh se trouve dans une chambre à Beijing, seul avec son secrétaire Vũ Kỳ. Il sourit à entendre une chanson d’enfants sur l’évacuation et les réunions de famille avant d’écouter son propre poème : “Ce printemps surpassera les autres printemps. Les nouvelles de victoires apportent la joie à chaque foyer. De concert le Nord et le Sud sont en train de combattre les bandits américains. En avant, la victoire totale est nôtre ” [58].

Un avion chinois a reconduit le général Giáp à Hà Nội la veille du Têt. Le lendemain, le général Vũ Lăng, Directeur du Département des opérations, lui fait rapport sur le “ Plan de l’offensive générale et du soulèvement généralisé ”. Vũ Lăng lui dit : “ Văn Tiến Dũng me dit que je peux, maintenant, vous présenter l’ensemble du plan ”. Le général Giáp a fait de son mieux pour cacher son dépit. Lui, commandant en chef, n’est mis au courant d’une offensive de telle ampleur que la veille de son déclenchement.

Quatre jours après l’offensive, un des personnages les plus importants des opérations, le général Nguyễn Văn Vịnh, est aussi neutralisé. Le général de division Nguyễn Văn Vịnh est membre du bureau permanent du Comité Militaire Central et a été envoyé dans le Sud pour discuter avec le Comité Central du Sud des plans de l’offensive, dix jours après la mort de Nguyễn Chí Thanh. Il rentre à Hà Nội au début de janvier 68. Il présente son rapport au Comité Militaire Central et prépare la résolution de la 14è conférence du Comité Central.

D’après son secrétaire particulier, Phạm Văn Hùng, Vịnh est invité le 5è jour de l’offensive à une réunion privée par Lê Đức Thọ, en sa résidence, à 15h00. Phạm Văn Hùng n’a pas pu l’attendre parce que la réunion s’est prolongée tard dans la nuit. Le lendemain, lorsque Hùng arrive à la résidence du général qui est aussi son bureau, au 34 rue Cao Bá Quát, ce dernier l’informe qu’il a été relevé de toutes ses fonctions : membre suppléant du Comité Central, membre permanent du Comité Militaire Central et vice ministre de la défense.

Près de trente personnalités importantes, toutes considérées comme proches du général Giáp, sont arrêtées, tel le général de brigade Đặng Kim Giang [59], le colonel Lê Trọng Nghĩa, Directeur du Département II, le colonel Lê Minh Nghĩa, Chef de cabinet du Ministère de la Défense, le colonel Đỗ Đức Kiên, Directeur du Département des opérations, MM. Hoàng Thế Dũng, Editeur en chef du Journal de l’armée, Nguyễn Kiến Giang, directeur adjoint des éditions Sự Thật (La vérité), ancien membre du Comité du parti pour la province de Quảng Bình, Minh Tranh, Directeur des Editions Sự Thật... Ceux qui ont reçu des pressions pour souligner le “ rôle prééminent du Général Giáp ” (dans le “ complot ”) ont vaguement compris la significationn politique de cette affaire. La majorité des autres, jusqu’à la fin de leur vie, n’ont jamais compris le sens de ce procès [60].

Selon Trần Quỳnh, assistant de Lê Duẩn, les personnes arrêtées en cette période sont “ celles qui s’opposent à la politique anti-révionniste de notre parti, un certain nombres de cadres supérieurs et moyens qui ont suivi des cours à l’Ecole supérieure des cadres du parti ou à l’Académie militaire soviétiques et qui se sont réunis pour planifier l’opposition au Parti. Elles ont mis sur pied un groupe qui a pour objectif la création d’une organisation qui vise au remplacement du Bureau Politique. Elles ont cherché à recruter parmi ceux qui ne sont pas d’accord avec la 9è résolution, plus particulièrement dans les rangs des officiers supérieurs et des membres du Comité Central ”. Les documents signés par Lê Đức Thọ font également mention de la 9è résolution et du révisionnisme [61]. Mais en réalité, la 9è résolution a été acceptée dès 1964. Le promoteur du révisionisme, Khrouchtchev, a été limogé et remplacé par Brezhnev. Même si le procès a débuté par l’arrestation de Hoàng Minh Chính, pratiquement toutes les personnalités arrêtées sont du secrétariat de Hồ Chí Minh ou des proches collaborateurs du général Giáp.

D’après Phạm Văn Hùng, secrétaire du général Vịnh [62], “ Vịnh et Giang sont membres du Comité Militaire Central et se connaissent très bien. Vịnh habite au 34 rue Cao Bá Quát et Giang vit juste en face. Après que Giang se soit retiré de l’armée, il rend souvent viste à Vịnh, tout comme de nombreux autres officiers supérieurs. Vịnh est un homme ouvert mais il ne dévoile jamais les secrets militaires ”.

Le général Giáp retourne à l’Etat Major où il ne retrouve plus aucun de ses plus proches collaborateurs. “ L’offensive générale du Tết Mậu Thân ” prend place dans la nuit du dernier jour de l’année lunaire, à une date où les deux côtés se sont mis d’accord pour un cessez le feu afin que la population puisse célébrer le nouvel an. Bien qu’il y eut un peu de flottement au début de l’offensive suite à une confusion de l’heure de Sài Gòn avec celle de Hà Nội, mais en fait, dès après le réveillon, le 31 janvier 1968, dans le fracas des pétards qui saluent la Nouvelle Année, les forces de libération ont ouvert le feu sur 5/6 grandes villes, 36/44 chefs-lieu de province, 36/242 chefs-lieu de district et 25 aérodromes... Ce que les “ Viet Cong ” ont fait à Sài Gòn et Huế au cours de l’offensive a provoqué une énorme secousse.

Pour le général Giáp “ Lancer une offensive générale pour prendre l’adversaire par surprise est une décision créatrice. Mais décider un soulèvement général n’est pas approprié ” [63]. Pour lui, le Mậu Thân ne saurait être une victoire car : “ Au début les objectifs ont été trop ambitieux : offensive générale, soulèvement général, conquête totale du pouvoir par le peuple. Une monnaie nouvelle est imprimée et même acheminée au Sud [64]. On a même préparé des uniformes pour la police chargée de contrôler les villes. Le camarade Đàm Quang Trung de la région militaire IV a préparé un convoi d’hommes et d’équipement militaire pour entrer dans les villes. Dire par la suite que l’offensive générale et le soulèvement généralisé constituent un processus, c’est s’écarter de la réalité.”  [65]

Au cours de la campagne du Mậu Thân, les Américains ont trouvé un document envoyé par les autorités de la province de Bình Định aux cadres proclamant : “ L’offensive générale se produit une fois tous les 1000 ans et décidera de l’avenir du pays, mettra fin à la guerre ”. Avant la campagne, Lê Duẩn lui-même a prédit : “ Le soulèvement dont nous parlons ici constitue la dernière étape ”. Il ne cesse de croire que l’arrivée des troupes à Sài Gòn déclenchera un soulèvement général 238. Dès le début de l’offensive Lê Đức Thọ part immédiatement pour le Sud comme Secrétaire adjoint du Comité Central du Sud et y reste jusqu’en mai 1968 lorsqu’il n’y a plus aucun signe de victoire sur le terrain.

La première offensive générale de la campagne Mậu Thân a bénéficié d’un effet de surprise certain mais Sài Gòn ne s’est pas “ effondré d’un seul coup ” et il n’y a pas eu “ un demi million de personnes pour prendre les armes à nos côtés ” comme le prévoit le premier secrétaire Lê Duẩn [66]. Au cours de la première vague d’assaut, “ il y a des pertes que nous aurions pu éviter ” raconte le colonel Tư Chu, commandant des unités spéciales de Sài Gòn [67]. Mais il ne s’agit pas seulement de la première vague d’attaque. Selon le général Giáp : “ le moment de surprise passé, on a continué les attaques sur les villes au lieu de changer d’orientation afin de consolider et d’élargir les zones libérées et se rendre maitre des campagnes, ce qui a entrainé des difficultés et des pertes énormes ” [68]. Les forces de libération sont passées d’une position d’initiative à des jours de résistance désespérée [69].

Les chaines d’information américaines n’ont pas décrit les bases “ Vietcong ” réduites en cendres mais le spectacle de l’attaque du “ Vietcong ” dans l’ambassade américaine, celui des soldats américains morts dans les rues de Sài Gòn et celui du général Nguyễn Ngọc Loan abattant un prisonnier déjà menotté.

Au cours de la première semaine de février, les pertes américaines atteignent un record : 543 morts et 2547 blessés. Le 27 février 68, Walter Cronkike, un conducteur de programme de télévision fort influent en ces temps, a provoqué une onde de choc jusqu’à la Maison Blanche en prévoyant l’échec de la guerre [70]. Le Wall Street Journal, considéré comme un appui de Washington, laisse aussi poindre son inquiétude selon laquelle “ l’offensive du Têt va ruiner les objectifs prometteurs du début ” [71]. Le 10 mars 1968, la chaine NBC commente : “ Il est temps pour nous de déterminer si la décision de détruire le Vietnam pour le sauver n’est pas une chose absurde ” [72].

Le 31 mars 68, le président Jonhson décide “ d’arrêter unilatéralement les bombardements sur la partie du territoire au nord du 20è parallèle et arrêtera complètement ces bombardements lorsque débuteront les négociations importantes ”. Jonhson déclare aussi “ qu’il n’y aurait pas de renforcement militaire important au Vietnam ” et, le même jour, annonce qu’il ne se représentera pas aux élections. La réaction de Washington a servi de base à l’analyse de Hà Nội selon laquelle l’offensive Mậu Thân “ est une victoire qui a ébranlé jusqu’à la racine la volonté d’agression des impérialistes américains et les a obligé à commencer leur désescalade.”

Huy Đức

Voir la seconde partie : Le Général Giáp et les conflits au sein de la direction du Parti communiste vietnamien (extraits de « Du côté des vainqueurs ») – Seconde partie


P.-S.

* http://www.diendan.org/viet-nam/le-general-giap

* Traduit par Lô Giang.

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Notes

[1] Note 173. Nguyễn Thị Sứ (Sáu Sứ) est née en 1934 à Kiên Giang. Réside dans le Vè arrondissement de Hồ Chí Minh Ville. A participé aux forces de la Jeunesse d’assaut lors de la première guerre de résistance et décide de rester au Sud Vietnam en 1954.

[2] Note 174. Lorsque l’administration Ngô Đình Diệm construit les hameaux stratégiques, les parents de Võ Viết Thanh, déjà âgés, refusent de s’y installer. Un groupe de soldats du poste Lương Phú, hameau de Giồng Trôm de la province de Bến Tre, se déguisent en forces de libération et se présentent chez eux le 26 août au soir, pour les “inviter à venir saluer les forces de libération”. Méfiants, ils refusent. Ils sont alors ligotés et égorgés au bord du fleuve. Le lendemain l’administration de Sài Gòn répand le bruit selon lequel “Les Việt Cộng assassinent même une famille qui a deux enfants regroupés au Nord, deux enfants membres des forces de libération. Personne ne peut rester en dehors des hameaux stratégiques”. Sur l’affaire des deux espions arrêtés, Võ Viết Thanh raconte : “Le 30 avril 1975, nos éclaireurs ont arrêté Phan Mậu, ancien commandant de régiment de la Vè division qui s’est rendu à l’ennemi lors de l’offensive du Têt de 1968 et Lê Đức Phượng, un agent de renseignement envoyé par le Département II au Sud en 1954 et qui, découvert, trahit”. Thanh, qui est alors commissaire politique d’un bataillon appartenant à la 318è Brigade de renseignements ordonne leur libération. Mais il dit que le 2 mai 1975, le commandant de la Brigade, au retour d’une réunion avec le commandement de la campagne Hồ Chí Minh, ordonne : Dans le clair obscur actuel, il faut châtier immédiatement les criminels. Il me demande alors d’arrêter les deux individus libérés le 30 avril. “Je transmets l’ordre aux unités de reconnaissance, mais emporté par le travail, n’ai pas contrôlé la réalisation de cet ordre”. Après le Congrès, Võ Viết Thanh ré-examine les dossiers et apprend par le Commandement militaire de la capitale que le Département II a remis à la hâte un dossier nommant Lê Đức Phượng “mort pour la Patrie”. Selon Thanh, lors d’une réunion du Bureau Politique et sommé d’éclaicir l’affaire “Tư Văn reconnait que Phượng n’était ni capitaine, ni membre du parti. Il explique que l’erreur a été commise par le bureau du personnel.”

[3] Après l’élimination de Võ Viết Thanh comme candidat au Comité Central, le général Lê Đức Anh envoie une deuxième lettre au Bureau Politique : “Au frère Linh, Tô (Phạm Văn Đồng), au Bureau politique et au Secrétariat. Lors de la préparation du VIè Congrès, j’ai demandé au BP du Vè Congrès de ne plus m’occuper d’autres tâches que celle de tirer les leçons des expériences de la guerre. Le Bureau Politique refuse et me demande de continuer encore pour une autre mandature. Obéissant aux décisions du Parti, j’ai en effet continué mon travail. Je suis déjà agé et cependant je ne peux pas encore me consacrer à cette tache. Si besoin est, je peux travailler encore quelques années pour étudier la situation de plus en plus complexe de la combinaison entre les stratégies de défense et de sécurité et le développement économique. Si le Parti me confie des tâches plus importantes, trop lourdes pour mon âge et mon expérience, je crains de ne pouvoir les accomplir et ce sera à l’encontre des intérêts du Parti et du pays. Puisse le Parti me permette de me consacrer à la synthèse de nos expériences de guerre et, avec d’autres collègues, mettre ces leçons au service de la nouvelle situation. Je vous demande instamment de retirer mon nom de la liste des candidats pour le bureau Politique du VIIè Congrès et j’espère que accepterez ma demande” (Le général d’armée Lê Đức Anh, Editions de l’Armée Populaire 2005, page 243). Lê Đức Anh sort de l’hopital au moment où débute le VIIè Congrès. Võ Viết Thanh raconte : “A la suspension des travaux Lê Đức Anh prend l’initiative d’aller me chercher et nous nous installons sur un banc à côté de la salle du Congrès. Il me dit : Tout ça s’est passé au moment où j’étais à l’hopital pour cette hémorragie de l’estomac, je ne suis pas au courant. Quant à ton cas, je sais qu’il n’y a pas de problème. Laisse moi un peu de temps pour y penser.” Võ Viết Thanh poursuit : “ Je suis ému à l’entendre et me mets à penser que les actions du Département II proviennent seulement de mes relations avec Tư Văn. Mais quand je m’apprête à dire au revoir au Ministère de l’Intérieur pour me rendre à Sài Gòn, le Ministre Bùi Thiện Ngộ me convoque et ce que j’apprends me fait sursauter. Il me dit : “ Thanh, je ne sais pas comment Lê Đức Anh te traite mais après le Congrès, il me recommande de ne plus te laisser dans nos services et de te transférer au Ministère du Commerce”.

[4] Note 176. En 1983, après presque 7 ans de travail avec la Jeunesse d’assaut, Võ Văn Kiệt lui demande d’intégrer les forces de sécurité et il est nommé la même année Directeur de Sécurité de Hồ Chí Minh Ville. En 1986, il devient membre titulaire du Comité Central quand Nông Đức Mạnh, Nguyễn Tấn Dũng et Trương Mỹ Hoa ne sont que des membres suppléants. Le général de division Võ Viết Than est héros des forces armées. Il est contraint de partir au moment où personne ne pense qu’il y a encore des ennemis. L’affaire Năm Châu Sáu Sứ ne permet pas seulement d’écarter le général politique de la scène officielle, elle a aussi brisé l’avancement de Võ Viết Thanh, un homme dont Võ Văn Kiêt pense faire son Ministre de l’Intérieur le jour où il deviendra Premier Ministre.

[5] Note 177. Le général d’armée Võ Nguyên Giáp est né en 1911 au village An Xá, commune de Lộc Thuỷ, district Lệ Thuỷ, province de Quảng Bình. Il raconte : “Mon grand père maternel est un combattant dans les forces de Cần Vương.” Comme élève du Quốc Học à Huế, Giap se rend souvent chez Phan Bội Châu où il a libre accès à sa bibliothèque. Giáp est aussi très lié au professeur Đặng Thai Mai. Quand les Francais expulsent Nguyễn Chí Diểu de son école, Giáp, à 16 ans, initie un mouvement de grève de protestation. Il est lui même expulsé. Nguyễn Chí Diểu le retrouve dans son village et lui annonce “Nous allons former le Parti Tân Việt (Nouveau Vietnam)” et Giáp de répondre : “Je vous rejoins”. C’est lui le promoteur le plus actif de l’intégration du Parti Tân Việt au sein du Đông Dương Cộng Sản Đảng (Parti Communiste Indochinois). En Octobre 1930, il est arrêté ainsi que le professeur Đặng Thai Mai et de nombreuses autres personnes, dont Nguyễn Thị Quang Thái, soeur cadette de Nguyễn Thị Minh Khai. En 1929, Giáp accompagne le professeur Dang Thi Mai à Hà Nội et enseigne l’histoire au lycée Thăng Long tout en continuant en autodidacte ses études de droit et d’économie. Bùi Diễm, ancien Ministre du Bureau du Premier Ministre de la République du Vietnam en 1965, puis ambassadeur de la R.V.N. à Washington, écrit : “Tout ce qui se rapporte à Giáp en ce temps est extraordinaire et c’est pour cela qu’un demi-siècle après, je me souviens encore de son enseignement. Ses cours sur Napoléon sont fantastiques. Il est comme plongé dans son monde et nous entraine à sa suite.” (Bùi Diễm : Dans les tenailles de l’histoire, Ed. Pham Quang Khai 2000. p.21, 22 et 23.) En 1946, quand M. Dang Thai Mai quitte Sầm Sơn pour Hà Nội, Giáp lui rend visite. Il y rencontre sa fille de 19 ans, Đặng Bích Hà. Ils se marient et ont 4 enfants. Après 1954, la famille de Giáp (y compris Võ Hồng Anh, fille de Giáp et de sa première épouse Nguyễn Thị Quang Thái) vit ensemble au 30 Hoàng Diệu.

[6] Note 178. Lê Duẩn, Edition Sự Thật 2001, p. 36.

[7] Note 179. Võ Nguyên Giáp et Nguyễn Thị Quang Thái se marient en 1935. En 1940, alors que leur premier enfant Võ Hồng Anh vient de naitre, Giáp quitte sa jeune épouse pour accompagner Phạm Văn Đồng au Yunnan pour y rencontrer Hồ Chí Minh. L’année suivante, les Français arrêtent Nguyễn Thị Quang Thái et elle meurt en prison en 1944. Le professeur Võ Hồng Anh raconte : “ C’est en 1929 que mon père entend pour la première fois parler de Nguyễn Thị Quang Thái, une jeune fille intelligente et très jolie, soeur de Nguyễn Thị Minh Khai. Quand mon père prend le train pour retourner à Huế, il rencontre ma mère, en compagnie d’une autre élève du lycée Đồng Khánh. Ma mère porte alors une longue tunique, avec de longs cheveux et a la peau très claire. Ce qui a le plus frappé mon père, ce sont ses yeux. ”

[8] Note 180. Le général Giáp est l’homme qui porte un chapeau de feutre sur la photo. Ce qui lui vaut le quolibet de Lê Đức Thọ : le général au chapeau de feutre.

[9] Note 181. Lê Đức Thọ, membre du Comité permanent du Comité Central se rend au Sud en 1948 quand Lê Duẩn est Secrétaire du Parti pour le Nam Bộ. Au cours d’une conférence organisée en 1949, Lê Đức Thọ se présente comme un cadre supérieur et critique sévèrement le Comité du Nam Bộ. Võ Văn Kiệt, également présent à la conférence note : “ Bien que la délégation (Lê Đức Thọ) n’évalue pas toujours avec précision la situation du théâtre d’opération du Sud, Lê Duẩn accepte ses responsabilités avec sérieux. Son intervention a le don de mobiliser, d’enthousiasmer les participants. Il sait convaincre avec sa profonde vision et avec les arguments tirés de la réalité du terrain ”. Lê Kiên Thanh, fils de Lê Duẩn, dit qu’à son arrivée au Sud, Lê Đức Thọ, en tant que supérieur de Lê Duẩn, veut lui prendre même le titre de Secrétaire du Comité du Parti pour le Nam Bộ. Mais il a été entièrement conquis par ce dernier et s’est proposé de lui-même d’être son second.

[10] Note 182. Le vrai nom de Lê Đức Thọ est Phan Đình Khải. Il est né le 10 Octobre 1911 dans la commune de Địch Lễ, district de Mỹ Lộc, province de Nam Định. Son père Phan Đình Quế est chef du conseil communal et possède le titre honorifique de mandarin du 9e échelon. Ses parents ont huit enfants dont trois sont membres du Parti Communiste : Phan Đình Khải (Lê Đức Thọ), Phan Đình Dinh (Đinh Đức Thiện) et Phan Đình Đống (Mai Chí Thọ). A 15 ans, il est élève au lycée de Nam Định et participe à la grève pour assister aux funérailles de Phan Châu Trinh. Trois ans après, il rejoint le Parti Communiste Indochinois et devient secrétaire (de la cellule) pour les lycéens. Il est arrêté en Novembre 1930, condamné à 10 ans de travaux forcés et déporté à Poulo Condor. Il est libéré avant terme en 1936 (grâce à l’arrivée du Front populaire en France. Note du traducteur). Mais en 1939, suite à la trahison de deux membres du parti, toutes les organisations communistes des quatre provinces de Nam Định, Thái Bình, Hà Nam, Ninh Bình sont démantelées et plus de 500 membres du parti arrêtés dont Phan Đình Khải et ses deux frères. Hoàng Tùng, qui est originaire de la même région et qui fait aussi partie des prisonniers raconte : “ Phan Đình Khải est sauvagement torturé mais refuse d’avouer ”. A la sortie de la prison de Sơn La en septembre 1949, Lê Đức Thọ commence à s’occuper de l’organisation et de la formation des cadres et devient membre du Comité Central du Parti, directement responsable du parti pour le Bắc Bộ (Tonkin, NdT). Thọ est aussi un des dirigeants qui participent à la conférence élargie du Comité Permanent du CC le soir du 9 mars 1945 au cours de laquelle il est décidé “ d’impulser une grande vague révolutionnaire aboutissant au soulèvement général ”. A la conférence nationale des cadres, tenue à Tân Trào en août 1945 Thọ est élu membre du comité permanent du CC. Après la révolution d’août, il est officiellement en charge de l’organisation du Parti. Il devient Secrétaire du CC en charge de l’organisation en 1956 quand Lê Văn Lương est sanctionné pour les erreurs commises lors de la Réforme Agraire.

[11] Note 183. Lê Duẩn. Editions Sự Thật, 2002, p. 36.

[12] Note 184. Journal Nhân Dân du 12/7/1956.

[13] Note185. Extrait du discours du Général Võ Nguyên Giáp du 9 juillet 1956 : “ Nous sommes en juillet 1956, date du référendum fixé par les Accords de Genève et que l’impérialisme américain et l’administration du Sud sabotent. Mais au cours des deux dernières années, notre peuple a remporté de grandes victoires : le Nord libéré commence à se consolider, le mouvement de la lutte populaire au Sud se renforce et s’aguerrit, l’appui international est chaque jour plus affirmé. Notre politique est celle de la réunification par des moyens pacifiques et nous pensons que dans les conditions nationales et internationales, la réunification du Vietnam par des moyens pacifiques est possible.... Nous avons mené une longue résistance pour la paix et le retour de la paix est une grande victoire pour notre peuple. Plus elle est consolidée, plus notre victoire s’amplifie. Nous sommes déterminés à mener une longue lutte pour réunifier notre pays. C’est aussi cela la compétition pacifique entre le régime politique au Nord et celui du Sud dans le cadre d’une nation ” (Journal Nhân Dân du 12/7/1956).

[14] Note 186. Journal Nhân Dân du 12/7/1956.

[15] Note 187. Id.

[16] Note 188. Dans le même meeting du 9 juillet, le général Giáp déclare : “ Dans la situation actuelle, cette politique (de compétition pacifique) est la plus correcte. Cette appréciation est entièrement conforme à l’analyse de la situation mondiale faite par le XXè Congrès du Parti Communiste de l’Union Soviétique. Ce Congrès a tracé de nouvelles voies pour avancer vers le socialisme dont celle du développement pacifique sans avoir besoin de passer par la lutte armée ” (Journal Nhân Dân 12/7/1956).

[17] Note 189. Documents du Parti. Edition intégrale. Vol 17 1956, pp. 797-798.

[18] Note 190. Ouvrage cit.

[19] Note 191. Journal Nhân Dân. 12/7/1956

[20] Note 192. Ouvrage cit..

[21] Note 193. Plusieurs auteurs : Oeuvres complètes de Lê Duẩn. Editions Sự Thật 2002, pp.35-36.

[22] Note 194. Plusieurs auteurs. Ouvrage cit. 2002.

[23] Note 195. Phạm Văn Trà : Vie de combattant, Editions Quân Đội Nhân Dân, 2009.

[24] Note 196. Plusieurs auteurs : Oeuvres complètes de Lê Duẩn, op. cit. p.36.

[25] Note 197. Henry Kissinger : Ending the Vietnam War, Simon & Schuster, 2003, p.26.

[26] Note 198. op. cit.

[27] Note 199. Deux compagnies des forces de libération ont affronté une force de la République du Vietnam quatre fois plus nombreuse, appuyée par des blindés M113, par des avions, de l’artillerie lourde et assisté par des conseillers américains. Bilan : Côté République du Vietnam, 60 morts, 109 blessés. Parmi les Américains, 3 morts et 8 blessés. Les forces de libération se sont repliées en sureté dans la Plaine des Joncs la nuit même.

[28] Note 200. Directeur de l’Institut de Philosophie, Directeur adjoint de l’école centrale du Parti Nguyễn Ái Quốc.

[29] Note 201. Ung Văn Khiêm quitte le poste de Ministre des affaires étrangères en avril 1963 pour devenir Ministre de l’Intérieur.

[30] Note 202. En Septembre 1963, le colonel Lê Đức Anh est nommé chef d’état major adjoint et vers la fin de l’hiver de cette année, il est transféré au Sud. Il raconte qu’avant son départ, Văn Tiến Dũng lui recommande : “ Tu te présentes aux frères Nguyễn Văn Linh et Trần Văn Trà et discutes avec eux sur la façon de réaliser la 15è résolution. Premièrement consolider les forces militaires sur place, deuxièmement, élargir notre territoire dans le Nam Bộ oriental vers la mer de l’Est et troisièmement, rassembler et exploiter les talents et les ressources pour développer la révolution.” Lê Đức Anh se rend ensuite chez Lê Duẩn au 6 Hoàng Diệu qui lui dit : “ Ces trois points sont exacts mais il faut leur ajouter un autre point crucial : réfléchir à la création des forces révolutionnaires et des activités armées dans les villes et leur périphérie ” (Le général d’armée Lê Đức Anh, Editions Quân Đội Nhân Dân, 2005, p.63). Nguyễn Văn Linh est alors Secrétaire du Comité Central du Sud et Trần Văn Trà commandant de la région. Tous deux sont d’accord : “ Nous allons suivre les recommandations des frères Duẩn et Văn Tiến Dũng ” (op.cit. p.65).

[31] Note 203. Général d’armée Phạm Văn Trà : “ Je reçois le 1er décembre 1963 une nouvelle affectation. Nous nous sommes rassemblés à Tây Hồ, district de Thọ Xuân, province de Thanh Hoá pour y recevoir les détails de notre nouvelle mission des camarades Tô Ký et Đồng Văn Cống qui avant notre départ nous encouragent et nous préparent méticuleusement pour une mission lointaine.” (Vie de combattant, Editions Quân Đội Nhân Dân, 2009, p.87).

[32] Note 204. Vers le milieu de 1963 un décret du président Ngô Đình Diệm interdisant aux sectes, aux groupes religieux et aux partis politiques d’arborer leurs fanions déclenche une immense vague de protestation. Les soldats ouvrent le feu sur des manifestants à Huê le 8/5/1963. A Sài Gòn, le 11/6/1963, le vénérable Thich Quảng Đức s’immole par le feu au carrefour des rues Phan Đình Phùng / Lê Văn Duyệt. La photo du patriarche en position du lotus au milieu de la flamme est diffusée dans le monde comme une preuve de l’impopularité de Ngô Đình Diệm. “ La goutte qui fait déborder le vase ” survient le 21/8/1963 quand les forces de Ngô Đình Nhu attaquent plusieurs pagodes et arrêtent plus de 1400 bonzes.

[33] Note 205. Henry Kissinger, op.cit. p.35.

[34] Note 206. Le 2/11/1963, à 6h20 du matin, M. Diệm appelle le général Trần Văn Đôn pour se rendre et demande un sauf conduit pour aller avec son frère Ngô Đình Nhu à l’aéroport. A 6h45 il donne au général Đôn la location de leur refuge. A 7h, “Big” Minh ordonne à Mai Hữu Xuân d’aller chercher Diệm pour le ramener à l’Etat Major. A 8h30, Diệm et son frère Nhu sont assassinés dans un blindé M113 où se trouve le capitaine Nguyễn Văn Nhung, garde de corps de “Big” Minh. On ne sait qui a donné l’ordre de les assassiner car peu après le capitaine Nhung meurt et sa mort est qualifiée de “suicide”.

[35] Note 207. Les différents théâtres d’opérations au Sud ont des noms de code : B-2 pour toutes les provinces du Nam Bộ (Cochinchine, NdT), B-3 pour les Hauts Plateaux. Pour le Cambodge, c’est K et le Laos C.

[36] Note 208. Le général Giáp le confirme à l’ex Secrétaire à la défense McNamara au cours de leur rencontre à Hà Nội le 23 juin 1997. En 2005, les documents déclassifiés de la Maison Blanche montrent que le président Johnson savait qu’il n’y a pas eu de seconde attaque le 4 aout. Mais la Maison Blanche ne communique pas cette nouvelle au Congrès et le Secrétaire à la Défense est lui même surpris d’apprendre l’information par Giáp.

[37] Note 209. Général d’armée Phạm Văn Trà : “ Notre unité se met en route le 14/8/1964. Les véhicules du Département de logistique nous conduisent au Sud par la Nationale 1. Nous sommes environ 160, pratiquement tous des officiers de grades inférieurs (de sous-lieutenant à capitaine). La semaine précédente, l’aviation US a lancé des attaques massives sur Đồng Hới, Quảng Bình, Vinh, Cửa Hội, Nghệ An, Lạch Trường, Thanh Hóa, Hòn Gai, Quảng Ninh... A Vinh la population nous raconte que le 5/8/1964, les avions US ont touché directement le dépot d’essence de Bến Thủy. Bien que nous l’ayons vidé bien avant cela, il reste assez d’huile dans le dépôt et les flammes s’élèvent à des milliers de mètres”. (Phạm Văn Trà, op.cit. p,92).

[38] Note 210. D’après le colonel Lê Trọng Nghĩa, le général Trần Quý Hai est un homme de confiance de Lê Duẩn et Lê Đức Thọ.

[39] Note 211. Henry Kissinger, Ending the Vietnam War, Simon & Schuster, 2003, p. 42.

[40] Note 212. Lưu Văn Lợi & Nguyễn Anh Vũ, Les négotiations entre Lê Đức Thọ et Kissinger à Paris, Editions Công An Nhân Dân, 2002, p.124.

[41] Note 213. Mikhalowski dit “ qu’il espère beaucoup de cette rencontre avec Hồ Chí Minh ”. Il lui dit : “ Mes dirigeants me demandent de venir pour comprendre vos positions sur ce problème. Je pense que si le président américain voit que vous rejetez les possibilités de négociation, il n’y aura pas d’autre solution que l’intensification de la guerre ” (Lưu Văn Lợi & Nguyễn Anh Vũ, op.cit. p.127-128). Mais Hồ Chí Minh se montre encore plus dur que Phạm Văn Đồng : “ Pourquoi les Américains doivent-ils frapper à toutes les portes ? Ils envoient des troupes ici. Maintenant ils doivent mettre fin à leur agression et la solution vient d’elle même. Les Américains doivent s’en aller... Nous ne voulons pas être des vainqueurs, nous voulons juste qu’ils partent. Good Bye ” (op.cit. p.128). Mikhalowshi insiste : “Cette guerre terrible peut se prolonger sur cinq ou dix ans. Pourquoi ne pas utiliser de tactique politique pour atteindre le même résultat ? Il est très possible que les Américains soient en train de chercher une formule pour se retirer” (op.cit., p.129). Hồ Chí Minh : “ Les Américains sont plus puissants que les Français mais nous aussi nous sommes plus forts qu’auparavant... Dans notre résistance contre les Français, nous sommmes seuls. Maintenant nous avons l’appui de tout le camp socialiste” (op.cit., p.129). Mikhalowski : “Mais notre camp socialiste n’est pas unanime et vous êtes seuls à verser votre sang. Le prix à payer est trés élevé” (op.cit., p.129). Hồ Chí Minh : “Le peuple vietnamien n’a pas peur. Si nous ne pouvons pas achever cette tâche, nos enfants et petits enfants l’achèveront” (op.cit., p. 129).

[42] Note 214. Lưu Văn Lợi & Nguyễn Anh Vũ : Les négotiations entre Lê Đức Thọ et Kissinger à Paris. Editions Công An Nhân Dân 2002, p. 147.

[43] Note 215. Lưu Văn Lợi..., op.cit., p. 147.

[44] Note 216. Lưu Văn Lợi..., op. cit., p. 148.

[45] Note 217. Lưu Văn Lợi..., op.cit., p. 149.

[46] Note 218. Raymond Aubrac (1914-2012) et sa femme Lucie (1912-2007) sont des personnages hors pair pendant la résistance française contre les nazis allemands (1940-1944). Comme commissaire de la République de la région de Marseille à la mi-1944, Raymond Aubrac apporte une aide active au groupe des ouvriers soldats (ONS) d’origine vietnamienne de la région., ceux qui, par la suite, forment le noyau du mouvement des Vietnamiens (Việt Kiều) en France. A son arrivée en France dans l’été 1946, Hồ Chí Minh fait la connaissance de Raymond Aubrac et depuis, lui et ses proches collaborateurs (Vũ Đình Huỳnh son secrétaire particulier promu “attaché militaire” pour l’occasion), Phạm Văn Đồng, qui sera le chef de la délégation vietnamienne à Fontainebleau) sont des invités et résidents “permanents”chez les Aubrac à Soisy-sous-Montmorency, à 16 kms au nord de Paris. Hồ Chí Minh devient même parrain de leur dernière née Elisabeth (Babette). Suite à sa visite en 1967, à peine la guerre terminée en 1975, Raymond Aubrac a su convaincre McNamara de remettre au gouvernement toutes les cartes indiquant l’emplacement des mines le long du mur “McNamara”... Source : Nguyễn Ngọc Giao.

[47] Note 219. Lưu Văn Lợi..., op.cit., p. 215.

[48] Note 220. Phạm Văn Đồng est explicite devant les deux messagers de Washington : “Il y a deux sortes de problèmes, celui de la négociation et celui de la solution. Pour avoir des négociations, nous nous en tenons à nos princpes : elles ne peuvent débuter qu’avec un arrêt inconditionnel des bombardements sur le Nord. Nous savons ce que nous allons dire au cours des négociations. Que les Américains se préparent de leur côté”. Aubrac : “Que signifie un arrêt sans condition des bombardements ?”. Phạm Văn Đồng : “Nous voulons une déclaration de leur part. Mais nous ne sommes pas butés.” Marcovich : “Serait ce un arrêt des bombardements de facto, sans déclaration ?” Pham Van Dong : “Nous ne ferons pas les difficiles sur ce point. Ce qui est crucial c’est que ce soit sans condition. Nous ne parlerons pas sous les menaces des bombes.” Marcovich répète ce que Sainteny a dit l’année d’avant : “Les Etats Unis ne veulent pas perdre la face. Kissinger nous l’a dit : comment les aider à se retirer” (Lưu Văn Lợi... op.cit. p.218).

[49] Note 221. Lưu Văn Lợi…, op.cit., p. 228.

[50] Note 222. Lưu Văn Lợi…, op.cit., pp.228-229.

[51] Note 223. Henry Kissinger, op.cit., p. 42.

[52] Note 224. Vũ Kỳ : “L’Oncle Hô et le Têt de cette année Mậu Thân là”, Journal Văn Nghệ, numéro du Printemps 1998.

[53] Note 225. Vũ Kỳ, art. cit.

[54] Note 226. Vũ Kỳ, art. cit.

[55] Note 227. Vũ Kỳ, art. cit.

[56] Note 228. Journal Nhân Dân en date du 7/1/2008

[57] Note 229. Vũ Kỳ, art. cit.

[58] Note 230. D’après Vu Ky : “ Nous sommes assis côte à côte, écoutant en silence les nouvelles, la musique et les chansons et les déclamations de poèmes du Têt, attendant l’heure du réveillon. L’Oncle est pensif, avec une ombre de tristesse.... Depuis son retour au pays après trente ans d’absence, il n’a pas passé un seul Têt loin des combattants et des compatriotes. C’est le premier Printemps qu’il passe si loin de la Patrie. Il me dit : “ Mets moi une bande un peu joyeuse ”. Je sais que les petits enfants lui manquent beaucoup et je choisis une bande avec des chansons d’enfants. Quand une petite fille commence à chanter : “... Be be bong bong....” je le vois sourire. Les premiers pétards éclatent pour dire au revoir à l’année Đinh Mùi et acceuillir Mậu Thân. De notre transistor, s’élèvent les voeux qu’il adresse à la population :
Ce printemps surpassera les autres
Les victoires apportent la joie dans chaque foyer
Nord et Sud sont en compétition pour battre les américains
En avant, la victoire finale est à nous.
Sa voix résonne dans la chambre où nous sommes seuls. Ce poème, l’Oncle a mis trois mois pour le préparer quand il est à Beijing et il l’a enregistré lors de son dernier voyage à Hà Nội, fin décembre 1967 ” (Vũ Kỳ, art. cit.)

[59] Note 231. Đặng Kim Giang est l’un des quatres plus importants commandants de la campagne Điện Biên Phủ en tant que responsable logistique de la campagne pour laquelle il assure 50 tonnes de riz par jour. Il est promu général de brigade en 1958 et devient vice ministre de l’agriculture en 1962.

[60] Note 232. Nguyễn Kiến Giang, emprisonné pendant six ans et en résidence surveillée pendant trois autres années, déclare : “ Jusqu’aujourd’hui, j’ignore encore quel crime j’ai pu commettre. On m’a vaguement dit que je suis un réactionnaire et valet de l’étranger. En pratique je suis resté au total presque dix ans en prison et en résidence surveillée sans savoir de quel crime je suis coupable. Maintenant encore personne ne m’a dit de quoi je suis coupable.”.

[61] Note 233. Le 27/1/1972, le Comité Central adopte la résolution pour dégrader le général Nguyễn Văn Vịnh et l’expulser du Parti avec Ung Văn Khiêm, Bùi Công Trừng et Lê Liêm. Mais le 13/10/1977, Nguyễn Văn Vịnh récupère sa carte du parti et retrouve ses étoiles de général de division. La décision numéro 255, signée par Lê Đức Thọ explique : “ Tout en sachant que Đặng Kim Giang est un mauvais élément qui s’oppose à la 9è résolution du Parti (Vịnh) a cependant gardé des relations avec lui, échangé avec lui des idées erronées sur notre ligne de lutte contre les Américains et lui a révélé des secrets militaires et politiques. Giang a utilisé ces informations dans ses activités contre le Parti et les a aussi transmises aux étrangers. Mais les dommages ne sont pas importants. Le camarade Vịnh n’a pas de relation organisationnelle et n’a pas participé aux activités anti Parti de Đặng Kim Giang, activités que Vịnh ignore par ailleurs, contrairement aux trois autres membres du CC que sont Ung Văn Khiêm, Lê Liêm et Bùi Công Trừng.”.

[62] Note 234. Phạm Văn Hùng est devenu secrétaire de Võ Văn Kiệt depuis 1973.

[63] Note 235. Võ Nguyên Giáp, dans Oeuvres complètes de Lê Duẩn, Editions Sự Thật, 2002, p. 39.

[64] Note 236. D’après Nguyễn Nhật Hồng, chef du bureau B29, un bureau spécial en charge de l’aide (financière) au Sud : “ En 1967, le Comité Central fait imprimer 10.000 caisses de monnaie “Front National de Libération du Sud Vietnam” et comme cette monnaie doit être distribuée en 1968, son nom de code est “marchandise 68”. Au sein du Comité central du sud, on a aussi stocké 14.000 caisses de monnaie ”Gouvernement Révolutionnaire Provisoire du Sud Vietnam”, nom de code “marchandise 65”. On prévoit d’utiliser ces marchandises en fonction de la lutte de libération.

[65] Note 237. Déclaration du général Giáp faite devant les généraux chargés de faire le bilan d’ensemble de la guerre le 9/2/1999 (Selon le général Lê Phi Long)
238 A la 14è Conférence du CC (décembre 1967), Lê Duẩn déclare : “ Pour pouvoir les vaincre, pour pouvoir les abattre, on ne peut pas combattre au rythme actuel. Il faut passer à une autre étape, celle de l’offensive et du soulèvement généraux”. Il développe : “Offensive générale, soulèvement général... selon Lénine, “le soulèvement dans les villes c’est la prise du pouvoir”, c’est la première étape de la guerre révolutionnaire car il n’y a pas de soulèvement qui s’en arrête là. Nous avons fait la révolution d’août, puis il nous a fallu mener une résistance de neuf ans”. Mais il insiste : “ Le soulèvement dont nous parlons ici c’est l’étape finale, pas la première. Il s’agit d’une étape, pas d’un coup, d’une étape... Nous avons la théorie militaire... des forces militaires importantes, nous avons de grands desseins et des pointes de pénétration assez importantes pour les frapper au cœur. Le soulèvement est aussi bien politique que militaire et dure un certain temps. Nous attaquons en force, ils peuvent aussi se défendre en force. Ce sera terrible et on ne peut pas tout prévoir. Si Sài Gòn s’effondre d’un seul coup, si un demi million ou des centaines de milliers de personnes prennent les armes avec nous pour les combattre, nous aurons un énorme problème difficile à évaluer à l’avance” (Journal Nhân Dân du 7/1/2008).

[66] Note 239. Nhân Dân, 7 janvier 2008.

[67] Note 240. Le colonel Tư Chu explique : “ Selon le plan de combat durant la phase 1 de Mậu Thân, les unités d’actions spéciales forment la première vague d’assaut, contrôlent les objectifs pour une heure en attendant le renfort des forces régulières venues des zones militaires adjacentes avant de dominer et éliminer totalement les centres opérationnels américains et fantoches. Elles seront alors aidées par les désertions et les ralliements des soldats fantoches et par le soulèvement des dizaines de milliers de jeunes et de compatriotes ce qui permettra de prendre et de stabiliser le pouvoir conquis. Dans la réalité, il n’y a pas plus de soulèvement populaire que de ralliements. En certains endroits, les forces régulères ne sont pas arrivées ou sont arrivées avec retard, laissant les unités spéciales attaquer seules leurs 5 objectifs. Certaines se sont battues jusqu’au dernier homme.”

[68] Note 241. Võ Nguyên Giáp, dans Oeuvres complètes de Lê Duẩn, éditions Sự Thật, 2002, p. 39.

[69] Note 242. A Huế, à 2h40, un bataillon de forces spéciales formées de combattants originaires de Huế , deux régiments d’infanterie du Nord et un bataillon d’artillerie envahissent la Citadelle. Durant les 6 premiers jours de l’assaut, le colonel Phạm Văn Khoa, chef de la province de Thừa Thiên se réfugie dans la mansarde d’un hôpital. Les forces de libération tiennent 26 jours au cours desquels le drapeau à l’étoile d’or sur fond rouge et bleu (drapeau du FNJ, NdT) flotte sur le plus haut mat de la citadelle de Huế. Mais Huế subit de lourdes pertes suite aux bombardements des deux côtés : 14.000 morts, 24.000 blessés, tous civils, sans parler des 3000 dans les rangs des soldats de Sài Gòn et des Etats Unis. 627.000 personnes sont sans abris. De nombreux habitants de Huế sont arrêtés puis abattus. Lorsqu’on évoque le Mậu Thân, pour les gens du Sud, Huế est le symbole de deuils et de souffrances. Dans la zone occidentale du Delta du Mékong, le général Phạm Văn Trà raconte : “ Au départ, notre bataillon comprend 7 compagnies avec presque 1000 soldats. Après la première phase de combat, il nous reste un peu plus de 100 soldats et officiers. A Cần Thơ, un bataillon part avec une centaine de barques remplies à bord. Au retour, quelques dizaines avec 3 ou 4 combattants dans chaque. Je sais bien que dans la guerre on ne peut pas toujours compter les cadavres des deux côtés sur le champ de bataille pour déterminer la victoire ou la défaite. Mais quand les pertes sont trop lourdes, ceux qui comme nous commandons sur le terrain, devons nous inquiéter et réfléchir. Je me rappelle encore ces vers des soldats de mon unité :
Facile d’atteindre la route Vòng Cung, difficle d’en revenir
Les balles s’enlacent aux balles, les bombes éclatent sur des cratères de bombes
(Vòng Cung (arc de cercle) est la route reliant Cần Thơ à Cái Răng, voie d’accès à Cần Thơ).
Ou encore :
On pensait prendre les voitures sur la route
Qui imagine qu’on reviendra sans barque ni radeau ?
L’auteur de ces vers, un reporter de guerre, est découvert et sanctionné.”(Phạm Văn Trà, op. cit., p.142-143).
Sur le champ de bataille, l’offensive générale et le soulèvement généralisé sont écrasés. Une auto-critique du Comité du Parti de la IXè région dont Võ Văn Kiệt est secrétaire à partir de 1979 écrit : “ Croyant aveuglément dans la libération totale, le Comité régional du Parti a lancé toutes ses forces dans les attaques des villes et des centres de commandement ennemi. Les forces américaines et celles de Sài Gòn ont alors profité pour lancer des “Pacifications spéciales” et des “Pacifications express” dans la campagne, enfermé la population dans les hameaux stratégiques et isolé les cadres du parti de la population. Les troupes de Sài Gòn ont construit 1000 hameaux de plus. Vers la fin de 1968, sur les 250 villages de l’Ouest du Nam Bộ, il n’y a plus de militants dans 50 alors que dans 40 autres, il en restait un ou deux. Les régiments réguliers sont repoussés loin dans Tra Vinh ou la forêt d’ U Minh. Les forces de guerilla s’amenuisent et on n’arrive plus à recruter de nouvelles recrues, même dans les villages libérés.”
Au cours de la campagne du Tết, Võ Văn Kiệt est entré dans Sài Gòn et l’après midi du Jour de l’An, il est présent dans un petit quartier près de Bình Đông (8è Arrondissement). Les troupes en premières lignes recoivent l’ordre d’attaquer la ville sans discontinuer afin “ d’arracher les plus grandes victoires ” mais ceux des dirigeants qui, comme lui, sont sur le terrain s’aperçoivent que les sacrifices sont énormes. Il dit : “ Il m’est arrivé alors, plusieurs fois, de pleurer de douleur ”. Plus de 11 000 combattants de libération sont morts au combat et on n’arrive pas à compter les pertes civiles. La plupart des bases des Forces de libération à la campagne sont devenues des “ zones blanches ”. Jamais ces dernières ne se sont trouvées dans une telle situation, au point où des officiers du niveau de la division se rendent. Le 9 février 1999, au cours d’une réunion avec les généraux chargés de faire le bilan de la guerre, le général Giáp dit : “ Certains commandants m’ont câblé pour raconter la dispersion de leurs troupes, obligées à se cacher dans les marécages dans la zone Ouest du Nam Bộ. Les généraux ne peuvent plus commander leurs troupes. De Huế, Trần Văn Quang me fait parvenir un câble de 16 pages pour demander à battre en retraite. Je suis d’accord et lui envoie un câble dans ce sens. Le lendemain matin, je trouve le câble sur mon bureau et demande pourquoi on ne l’a pas envoyé. Văn Tiến Dũng me répond : “ Une affaire aussi grave doit être discutée au sein du Comité Militaire Central. Vous ne pouvez pas prendre la décision seul.” Heureusement, les camarades sur place se sont déjà retirés. Le camarade Tư Chu, commandant des forces spéciales de Sài Gòn m’a raconté la véritable situation en 1968. Que de pertes ! Que le prix est lourd ! Pour Huế, Đặng Kinh, qui est alors commandant en chef adjoint du front, connait la situation mieux que quiconque. Quand il est revenu pour faire son rapport au ministère (de la défense), il a aussi laissé des documents importants. Les questions sur le Mậu Thân sont toujours vivantes et le temps ne peut les effacer. L’histoire exige des vivants, en particulier de ceux qui sont au pouvoir, à donner une réponse.”

[70] Note 243. Henry Kissinger, op.cit., p. 47.

[71] Note 244. op. cit.

[72] Note 245. op. cit.

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