L’indépendance du Timor-Oriental a été proclamée, le 20 mai. Elle est le fruit d’un long combat, poursuivi des décennies durant dans un petit territoire situé aux marches de l’archipel indonésien et au large des côtes australiennes. Nous qui étions solidaires de cette lutte de libération ne pouvons que nous réjouire de la naissance de la nouvelle république. Mais non sans un profond sentiment d’amertume. Car l’indépendance est-timoraise aurait dû être reconnue, sur le plan international, dès 1975, quand le Portugal a renoncé à son empire colonial. Las, à l’époque Washington ne l’a pas admis et a laissé Djakarta envahir le pays. La dictature anti-communiste indonésienne était un allié privilégié de l’impérialisme en Asie du Sud-Est.
Le prix de ce déni d’indépendance et le coût de l’occupation indonésienne a été particulièrement lourd. Plus de 200.000 morts sur une population qui se monte, aujourd’hui, à 740.000 ! Et comment oublier les terribles représailles qui ont suivi la victoire indépendantiste lors du referendum de 1999 ? Bien tardivement, l’ONU a finalement aidé à préparer l’indépendance. Mais le pays dévasté, au tissu social déchiré, est devenu l’un des plus pauvres de la planète. Il aurait mérité hier une solidarité plus efficace. Il mérite aujourd’hui une aide soutenue pour sa reconstruction.