Alors que généralement, ce sont les femmes qui participent aux formations « genre », MTWRC et les autres groupes partenaires d’Entraide et Fraternité sur l’île de Mindanao partent du principe qu’une relation égalitaire entre hommes et femmes passe aussi, et peut-être avant tout, par un changement de comportement des hommes. D’où cette formation qui fut d’ailleurs suivie en direct, via Internet, par des internautes de plusieurs pays, y compris sud-africains.
MTWRC travaille cependant en général avec les femmes elles-mêmes, que ce soit pour des analyses pointues sur des sujets précis ou pour des formations qui visent l’émancipation des femmes dans les trois communautés de Mindanao : les chrétiennes, les musulmanes et les lumads ou indigènes.
Une étude comparative de la participation des femmes des trois communautés dans l’agriculture, réalisée par le Centre, révèle que les femmes contribuent de façon significative dans la production agricole, en particulier dans la culture de légumes et le petit élevage. Mais elles ont moins à dire en ce qui concerne l’accès à la terre, les hommes étant encore trop souvent l’unique propriétaire dans la famille. Seul chez les Lumads, les femmes ont plus d’accès à la propriété terrienne. La recherche confirme aussi l’engagement actif des femmes dans leurs communautés, même si, dans ce cas, les femmes lumads sont apparemment moins impliquées que les chrétiennes et musulmanes.
« J’insiste en particulier sur le pouvoir de prise de décision au sein des familles et dans les activités économiques », nous dit Sindy. « Par ailleurs, nous aidons les femmes à améliorer leurs capacités pour gérer des groupes de femmes dans les villages et pour défendre l’implication égale des femmes et des hommes dans le domaine des techniques agricoles durables. »