Rencontre contre la dette
Le weekend précédant le début du FSM, les 23 et 24 mars, des organisations politiques anticapitalistes et progressistes de 13 pays différents du bassin méditerranéen ont ainsi participé, à l’appel du Front Populaire (FP), à la rencontre méditerranéenne de Tunis contre la dette, les politiques d’austérité et la domination étrangère, pour une Méditerranée libre, démocratique, sociale, solidaire et respectueuse de l’environnement.
Un manifeste est sorti de cette rencontre, dans lequel les partis signataires s’engagent à « soutenir les processus de lutte des mouvements sociaux, des syndicats et des associations, pour un audit citoyen de la dette ? ; à promouvoir des propositions d’annulation de la dette illégitime ? ; à intégrer la revendication de l’audit de la dette et l’annulation de la dette illégitime dans nos programmes politiques ? ; et soutenir la lutte des peuples pour leur souveraineté et leur autodétermination. »
Il est également prévu de construire un réseau de soutien, de coopérations et d’échanges d’informations entre ces différentes organisations et l’organisation d’une deuxième rencontre dans l’Etat Espagnol. Le mouvement solidaritéS a signé ce manifeste dont le contenu s’inscrit dans une démarche clairement anticapitaliste et anti-impérialiste, et s’engage à suivre ce processus d’une importance primordiale pour nous.
La question de la dette a permis au FP d’inscrire encore davantage le processus révolutionnaire tunisien dans les processus régionaux et les dynamiques internationales. La cheville ouvrière de la position radicale du Front Populaire sur la question de la dette a été l’œuvre des camarades de la Ligue de la Gauche Ouvrière (LGO) qui ont contribué à rallier les autres partis membres du FP sur cette question. La LGO a en effet dénoncé la dette comme un instrument néo-colonial et impérialiste, nourrissant le régime en place pour attaquer les forces sociales et politiques combatives en Tunisie.
Cette rencontre s’est terminée le dimanche 23 mars par un meeting important au Palais des Congrès à Tunis à l’appel du Front Populaire réunissant environ 1000 mi-li-tant·e·s tu-ni-sien·ne·s et internationaux.
Déclaration de soutien à la révolution syrienne
Durant le FSM, des militant·e·s de gauche d’Europe, de l’Amérique du Sud, du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord se sont réunis à plusieurs reprises pour écrire une Déclaration de soutien à la révolution syrienne et pour l’organisation de différents évènements visant à l’appuyer, notamment un jour de solidarité organisé par les forces de gauche dans plusieurs pays, au cours de la première semaine de mai 2013.
Il est également prévu un congrès de soutien à la révolution syrienne par la gauche internationale, probablement en juin 2013 en Tunisie. A la suite de cette conférence, un comité de suivi permanent, issu du congrès, sera mis en place et œuvrera pour poursuivre le soutien à la révolution et à la gauche syriennes, et pour approfondir la compréhension de cette révolution par la gauche mondiale.
Cette dernière question est primordiale pour les mi-li-tant·e·s sy-rien·ne·s qui doivent faire face à la propagande internationale et régionale bourgeoise et/ou contre-révolutionnaire déformant la réalité du processus révolutionnaire en Syrie. De même cette déclaration a pris une envergure encore plus importante à la suite des attaques verbales et physiques des nationalistes et baathistes tunisiens durant le FSM contre des militant·e·s pro-révolution syrienne.
La déclaration confirme que la lutte du peuple syrien est une révolution dans tous les sens du terme et que « l’objectif de la révolution est la promotion des libertés et de la démocratie ? ; de changer le système économique dans l’intérêt des classes populaires, et d’édifier un Etat démocratique laïc qui rende égaux tous les enfants du peuple syrien, inclus les kurdes et toutes les autres composantes ».
solidaritéS a non seulement signé cette déclaration, mais participé à sa rédaction qui est le fruit d’un consensus entre différentes organisations syriennes, tunisiennes et d’autres pays.
solidaritéS et l’internationalisme
Ces différents engagements et soutiens internationalistes de solidaritésS s’inscrivent dans la continuation des positions du mouvement qui s’est en effet, notamment depuis le début des processus révolutionnaires au Moyen Orient et en Afrique du Nord, rangé et engagé de manière constante du côté des peuples en lutte pour la liberté et la dignité contre des régimes dictatoriaux et tyranniques.
Nos luttes sont liées et nos destins le sont également. « Un autre monde est possible ! ».
Joseph Daher