Depuis des mois, le syndicat, le Chicago Teachers Union (CTU) et la mairie sont engagés dans une guerre de position. Malgré des menaces de licenciement et de fermeture des écoles, plus que 90% des enseignants ont voté la grève et qui sera la première pour cette catégorie, à Chicago, depuis 1987.
Rahm, une proche d’Obama surnommé « Monsieur le maire des 1% » par les milieu progressistes, prône des « réformes » scolaires comme la prolongation de la journée scolaire de 20% sans compensations, l’augmentation de la participation aux frais de l’assurance maladie et la fin des progressions salariales en fonction de l’ancienneté. Rahm aimerait aussi continuer à fermer des écoles publiques pour les remplacer par des écoles privées comme il le fait depuis quelques années. Une partie des impôts locaux, auparavant alloués à l’éducation vont maintenant dans les poches des groupes d’investisseurs qui « revalorisent » des quartiers sinistrés par les mêmes forces capitalistes qui proposent maintenant de les régénérer.
Le syndicat demande des augmentations de salaires de l’ordre de 30%. Une commission indépendante a proposé 15% tandis que la ville propose . . . 2%.
Une direction syndicale militante et démocratique
En 2010 un caucus, CORE a pris la direction du syndicat, Chicago Teachers Union (CTU) lors des élections syndicales. C’est une direction militante et démocratique avec une vision large sur des questions éducatives et sociales. Le CTU a montré une rare indépendance par rapport au parti Démocrate lors de la conférence nationale de l’ American Federation of Teachers (AFT), l’organisation-mère du CTU. Le président du CTU, Karen Lewis a refusé de se présenter sur le podium de la conférence avec le vice-président, Joe Biden. Et au lieu de porter des T-shirts « Obama-Biden, 2012 » toute la délégation du CTU portrait les rouge T-shirts de leur syndicat.
Un facteur important dans la grève sera –comme dans toute grève de la fonction publique-la bataille pour le soutien de l’opinion publique. Face aux tentatives de la mairie de dresser la population contre les enseignants –présentés comme opposés aux intérêts des élèves-, le syndicat a mis sur pied des comités de soutien par quartier où les parents ont la parole et le syndicat explique ses revendications.
Diviser pour régner
La mairie tente aussi de diviser les syndicats et isoler les instituteurs. D’autres syndicat qui organisent le soutien des employés de bureau, des concierges, etc. ont déjà signé des contrats avec la ville qui contiennent des clauses interdisant la grève. Dès lors, il se peut bien que, dès le 10 septembre, un certain nombre de salariés doivent franchir des piquets de grève.
Le bras de fer entre la maire de Chicago, Emanuel Rahm et le syndicat des enseignants sera la prochaine bataille dans la guerre généralisé contre la fonction publique aux Etats-Unis. Partout les salariés subissent des licenciements, et des attaques contre leurs salaires et leurs retraites.
Ainsi, les enjeux sont énormes, et pas seulement pour les enseignants de Chicago et leurs 400’000 élèves. Une défaite de la grève serait un feu vert pour les gouvernements municipaux et d’Etat pour s’attaquer à des syndicats que les syndicats vulnérables et sur la défensive. Par contre, une victoire montrerait que les syndicats sont très déterminés et capables de se défendre.
Affaire à suivre, donc.
Keith Mann