Izquierda Anticapitalista défend la pleine autonomie et la liberté sexuelle et reproductive des femmes. Nous revendiquons notre droit à contrôler notre propre corps et, pour ce faire, nous exigeons que l’on reconnaisse le droit à l’avortement comme un droit fondamental pour nous toutes ; son accès libre et gratuit dans le secteur de la santé publique, la gratuité des contraceptifs et une éducation sexuelle qui nous permette de développer pleinement notre sexualité de manière autonome.
Cela fait déjà de nombreuses années que le mouvement féministe exige que l’avortement cesse d’être qualifié comme un délit dans le Code Pénal, que l’on supprime les restrictions existantes dans la réglementation qui dressent des limites au libre choix des femmes et que l’on garantisse la gratuité de l’avortement au travers du secteur de la santé publique.
Les déclarations du ministre de la Justice Alberto Ruiz Gallardón sur les prochaines modifications de la Loi sur la santé sexuelle et reproductive et sur l’interruption volontaire de grossesse annoncent une forte offensive contre le droit des femmes à choisir et nous montrent, une fois de plus, le visage conservateur et rétrograde de ce gouvernement. Alors que la loi actuelle est déjà restrictive, les réformes annoncées par le ministre s’orientent dans une direction préoccupante : placer encore plus d’obstacles à la capacité de décision des femmes sur notre propre corps et sur notre maternité. Cela représente une terrible attaque contre nos droits et un recul sans précédent qui menace de nous faire revenir à l’époque des avortements clandestins, avec tous les risques que cela implique pour la santé des femmes – 3.000 femmes mourraient alors chaque année à cause d’avortements clandestins pratiqués dans des situations insalubres. Il ne fait aucun doute qu’avec la réforme annoncée, Gallardón cherche à transformer les femmes, et particulièrement des femmes enceintes, en sujets passifs sans capacité de décision ou de choix.
Supprimer le délai de 14 semaines pendant lequel l’avortement est libre, empêcher que les mineures puissent avorter sans le consentement parental, exclure les femmes sans papier de la santé publique, éliminer les cas où l’avortement est dépénalisé, telles sont les réformes annoncées par le ministre. L’intention de rendre illégales les interruptions de grossesse pour cause de malformation du fœtus est particulièrement grave. Si cette mesure venait à être approuvée, l’Etat espagnol se placerait parmi les pays les plus restrictifs d’Europe et nous ramènerait aux politiques appliquées pendant l’ère franquiste.
A tout cela il faut ajouter le démantèlement du secteur de la santé publique mené par le gouvernement à coups de coupures budgétaires et qui implique que les femmes sans ressources ou dans des situations économiques difficiles ne peuvent plus avorter. Toutes ces mesures répondent à une finalité très concrète, inscrite dans l’offensive néolibérale et de montée d’un néo-conservatisme catholique que nous subissons aujourd’hui ; que les femmes perdent leur autonomie arrachée par tant d’années de luttes féministes pour nous replacer dans l’esclavage à l’intérieur du foyer et de la famille. Si la vie humaine est tellement chère aux yeux du Parti Populaire, pourquoi favorisent-ils leurs profits et ceux des banques au détriment du bien être de la population ? Pourquoi appliquent-ils l’austérité dans le secteur de la santé en provoquant une hausse de la mortalité et la détérioration des conditions de vie ? En définitive, s’ils veulent, comme ils le prétendent, protéger la vie, qu’ils cessent de nous imposer une vie pleine d’oppression, d’exploitation et de répression.
Izquierda Anticapitalista lance un appel à toute la société pour sortir dans la rue et soutenir toutes les initiatives destinées à défendre notre droit de choisir et pour exiger le droit à l’avortement libre, gratuit et dans la santé publique.
Mon corps m’appartient et c’est moi qui décide !
Avortement libre, gratuit et dans la santé publique !
Nous ne nous tairons pas !
Izquierda Anticapitalista, mercredi 25 juillet 2012