Dimitri Paratte – D’abord, pourquoi organiser une RIA maintenant ?
Julien Jaquet – La RIA se veut être une commémoration de la fondation de la Fédération Jurassienne voici 140 ans. C’est en 1872 que l’Association Internationale des Travailleurs (AIT) exclut les délégués de la Fédération jurassienne alors membre de l’AIT. Point culminant des luttes entre fédéralistes et partisans d’un parti politique international prolétaire, cette exclusion marquera l’échec de l’AIT et l’avènement de la 1re Internationale anti-autoritaire mené par la Fédération jurassienne qui posera ainsi les jalons de l’anarchisme. Aujourd’hui, en héritiers de ces premiers développements, nous promouvons les valeurs d’entraide, de démocratie directe, d’anti-autoritarisme, d’autonomie, de convivialité et de solidarité.
Que se passera-t-il lors de cette RIA ?
De très nombreuses activités auront lieu : 32 conférences feront le point sur les thèmes proposés par les intervenants, 24 groupes se produiront en concert, du théâtre, des ateliers pratiques (autodéfense, chants, etc.), le Salon du livre anarchiste et six tables rondes plénières. Le programme détaillé est encore évolutif et se trouve sur notre site internet. Nous espérons 5 000 personnes par jour provenant des cinq continents. Les conférences seront traduites simultanément en anglais, français, espagnol, allemand et italien.
Qui participe à l’organisation d’un tel événement et sous quelle forme ?
La FLM (arc jurassien), le groupe Proudhon de Besançon ainsi que l’Organisation socialiste libertaire (Bienne et Lausanne) et Espace Noir (Vallon de St-Imier) ont lancé le projet. Au final, c’est près de 14 organisations qui participent humainement et financièrement aux RIA. Les groupes qui ont annoncé leur venue sont bien plus nombreux.
Quels sont les espaces de liberté pour l’anarchisme aujourd’hui ?
On oppose souvent à l’anarchiste qu’on ne peut gérer un pays sans lois fixes et sans hiérarchie. Mais, si nous arrivons à penser l’organisation de la société sous un angle fédéraliste à l’échelle communale, aucun problème ne nécessite de hiérarchie pour l’administration des choses. On atteint ainsi l’échelle autogérable. L’autonomie anarchiste permet l’action directe (occupations, désobéissance civile, subversion culturelle, etc.) et c’est une grande richesse pour l’ensemble des mouvements révolutionnaires.
Infos et volontariat : www.anarchisme2012.ch