Pour l’Indépendance de l’Organisation Mondiale de la Santé Mai 2012 GENEVE
Forum scientifique et citoyen sur la Radioprotection
De Tchernobyl à Fukushima
11/12/13 MAI 2012, Genève
Organisé par Independent WHO (Pour l’Indépendance de l’Organisation Mondiale de la Santé)
Pourquoi ce forum ?
Depuis plus d’un demi-siècle, les conséquences sanitaires des accidents nucléaires, tels que Tchernobyl et Fukushima, et des activités nucléaires en général, ont été cachées au public. Une dissimulation internationale, de haut niveau, impliquant les États, l’industrie nucléaire, et les institutions publiques internationales a été coordonnée par la CIPR et l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), dont un des mandats est de promouvoir l’utilisation pacifique de l’atome dans le monde.
L’Organisation Mondiale de la Santé est complice de cette dissimulation. De fait, suite à l’Accord entre l’OMS et l’AIEA, signé le 28/5/1959, l’OMS n’est pas autorisée à fournir des informations au public, entreprendre des recherches, ni venir en assistance aux populations, sans l’aval de l’AIEA qui dépend elle-même du Conseil de Sécurité. Depuis deux ans, l’OMS n’a même plus de département « Rayonnement et Santé ». Cette situation intolérable nous a été confirmée lors d’une rencontre entre le Collectif Independent WHO et Dr. Chan, Directrice Générale de l’OMS, le 4 mai 2011. Elle révèle une abdication de toute responsabilité de la part de l’OMS dans ce domaine critique du nucléaire et de la santé.
Les normes internationales de radioprotection sont établies depuis 1950 par la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR), dont les recommandations sont suivies par les États et les Organisations Internationales. Or, les valeurs et les méthodes de la CIPR pour déterminer les doses et les risques de rayonnement ionisant sur la santé humaine empêchent de reconnaître les effets d’une contamination interne distincte de l’irradiation externe : avec, pour conséquence directe, de nier l’état de morbidité et les cas de mortalité qui sévissent chez les populations qui vivent en milieu contaminé.
Ceci explique que le bilan officiel de Tchernobyl, en date du 5/09/2005 cosigné par les agences de l’ONU, est d’une cinquantaine de morts liée directement à l’accident et 4000 morts potentiels à terme… Or, fin 2009, sous l’égide de l’Académie des Sciences de New York a été publié le livre de A.Yablokov, V. et A.Nesterenko, recueil le plus complet à ce jour sur « Les conséquences sanitaires et environnementales de Tchernobyl ». Sur la base de milliers d’études de terrain, les auteurs estiment qu’il y a eu 985 000 décès, suite à l’accident de Tchernobyl.
De tels écarts dans les estimations des victimes, faites par deux institutions réputées, rendent impératif de comprendre le pourquoi et le comment de telles différences. D’autant que la catastrophe de Fukushima - sans doute aussi grave que celle de Tchernobyl – rend impératif et urgent de se poser la question de l’information aux populations sur la contamination radioactive et d’envisager les mesures de radioprotection qui sont possibles.
Devant la carence des institutions internationales et de ses dirigeants, des chercheurs et des citoyens japonais se sont rapprochés des chercheurs indépendants d’autres pays pour être informés et conseillés. Le partage des connaissances et de l’expérience autour des catastrophes de Tchernobyl et Fukushima est la raison d’être de ce Forum scientifique et citoyen qui a pour thème la radioprotection. Celui-ci va aborder la question des « normes » en confrontant les données officielles avec l’expérience et d’autres modèles théoriques défendus par des scientifiques indépendants pour en rendre compte. Il va aborder aussi le problème de la radioprotection, en définissant son champ et ses limites. Un manuel de radioprotection élaboré par l’Institut Belrad de Minsk (Biélorussie) a été traduit récemment en japonais. Il sera présenté en français, lors de ce FORUM, car nous savons, depuis Fukushima, que nul ne peut se dire à l’abri d’un accident.
Il ne se situe pas au niveau des choix énergétiques, mais s’adresse exclusivement à l’Organisation Mondiale de la Santé qui, par son alliance avec l’AIEA, ne peut remplir sa mission constitutionnelle : « Agir en tant qu’autorité directrice et coordinatrice dans le domaine de la santé » et « aider à former, parmi les peuples, une opinion éclairée en ce qui concerne la santé » Il s’adresse à tout citoyen du monde et exige que les institutions mettent en œuvre leurs propres principes.
Depuis le 26/4/2007, tous les jours ouvrables de 8h à 18h les Vigies d’IndependentWHO stationnent devant le siège de l’OMS à Genève, pour réclamer l’indépendance de l’OMS afin qu’elle accomplisse son devoir d’ « amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible » y compris dans le domaine du nucléaire. Ce Forum sera aussi un moment de partage d’expériences entres les Vigies d’IW, les scientifiques indépendants et les autres partenaires et citoyens sympathisants.
A ce titre, IndependentWHO dénonce l’accord WHA 12-40 du 28/05/1959 que l’OMS a signé avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). Le but de cette agence est de « hâter et d’accroître la contribution de l’énergie atomique ». Cet accord et le conflit d’intérêts qui s’ensuit empêchent l’OMS de remplir ses missions, dont celle « d’aider à former parmi les peuples une opinion éclairée en ce qui concerne la santé ». Très concrètement, du fait de sa dépendance visà- vis de l’AIEA, l’OMS n’a entrepris aucune recherche, n’a créé aucun comité d’urgence et n’a mis
aucune véritable mesure de radioprotection pour venir en aide aux populations victimes de Tchernobyl et de Fukushima. Pour toutes ces raisons, les Vigies d’IWHO manifestent silencieusement devant le siège de l’OMS, à Genève, tous les jours ouvrables, depuis le 26/04/2007.
Présentation du Forum : ouverte aux journalistes de tous médias y compris électroniques et alternatifs
– Jeudi 26 avril (Chernobyl Day) & Vendredi 11 mai 2012 à 19h en “Avant première” au GRÜTLI
Film ‘VOLODARKA’ de Nathalie Vannereau suivi d’un débat sur l’Art après Tchernobyl
PROGRAMME : ForumScientifique et Citoyensur la Radioprotection (version du 02.04.12)
– Samedi 12 mai 2012 – de 8h30 à 12h45 -
– 8h30 Accueil
– 9h00 Présentation du Forum – Modérateur : Marc MOLITOR
Ouverture du Forum par le Maire de la Ville de Genève, ou son représentant (Suisse)
Introduction du Forum
Paul ROULLAUD (France) Représentant IndependentWHO : Pourquoi ce forum scientifique et citoyen ?
Roland DESBORDES (France) Président de la CRIIRAD : Prise en charge citoyenne de l’information.
Paul LANNOYE (Belgique) Docteur es Sciences, Député Européen Honoraire : Pourquoi les risques de la radioactivité ont-ils toujours été sous-estimés ?
– 9h50 : Panorama des contaminations au Japon et des conséquences sanitaires à Tchernobyl
– Modérateur : André LARIVIÈRE
Alexei YABLOKOV (Russie) Docteur ès Sciences biologiques, Conseiller de l’Académie des Sciences de Russie.
Diversité des conséquences biomédicales de Tchernobyl.
Dr Shinzo KIMURA (Japon) Enseignant à l’ Université de Hokkaido. Expert en radioprotection.
Étendue des contaminations. Premiers symptômes cliniques après Fukushima.
Dr Eisuke MATSUI (Japon) Spécialiste pathologie respiratoire, Directeur de l’Institut médical de l’environnement de Gifu : Actions de citoyens et de scientifiques japonais concernés par l’exposition aux faibles doses de rayonnement ionisant interne au Japon.
– 11h25 : La radioprotection contre la contamination interne élevée
– Modérateur : Wladimir TCHERTKOFF
Dr Galina BANDAJEVSKAIA (Belarus) Pédiatre, cardiologue : Etat de santé des enfants du Belarus après l’accident de Tchernobyl.
Alexei NESTERENKO (Belarus) Directeur de l’Institut Belrad : Le concept de radioprotection des habitants au niveau local.
L’ ATLAS radio-écologique. L’homme et les rayonnements ionisants
Vladimir BABENKO (Belarus) Directeur-Adjoint de Belrad : De Tchernobyl à Fukushima… Guide pratique de radioprotection.
Samedi 12 mai 2012 – de 14h00 à 18h00 -
– 14h00 Gestion de la catastrophe par les autorités et ses effets sur la société. – Modérateur : Eric PEYTREMANN
Dr Sophie FAUCONNIER (France) Médecin généraliste : Impact sanitaire de l’accident de Tchernobyl en Corse : une étude épidémiologique indépendante enfin mise en place.
Paul JOBIN (France) Sociologue, Maître de conférences Paris VII, Spécialiste en pollution industrielle, conséquences sur la santé publique.
Fukushima : Radioprotection ou « radio-gestion » par les autorités ?
Kolin KOBAYASHI (Japon) Journaliste, correspondant ‘DaysJapan’
L’introduction du nucléaire au Japon, et le mouvement antinucléaire de Hiroshima à Fukushima.
– 15h20 La société civile : Après Tchernobyl et Fukushima, des ONG, citoyens, élus, médecins, scientifiques et journalistes s’ activent.
– Modérateur : Marc MOLITOR
Dr Youri BANDAJEVSKY (Belarus) Anatomopathologiste, Président du Centre d’Analyse et de Coordination “Ecologie et Santé” : Du syndrome d’incorporation chronique des radionucléides à période longue (SLIR) à la construction de programmes et politiques de radio - protection des populations : – un exemple de modèle intégré.
Aya MARUMORI (Japon) Thérapeute, Présidente du Laboratoire indépendant CRMS de Fukushima au Japon.
Initiatives et actions indépendantes après Fukushima.
Michèle RIVASI (France) Députée européenne, cofondatrice de la CRIIRAD
Que fait l’Europe en matière de radioprotection ?
Miwa CHIWAKI (Japon) Représentante de l’association des mères de Fukushima.
Notre lutte pour la survie continue.
Chris BUSBY (Royaume-Uni) Chimiste, Physicien, Secrétaire du CERI : Etudes épidémiologiques entreprises au Royaume Uni en collaboration avec les citoyens.
Dr Michel FERNEX (Suisse) Professeur émérite de la Faculté de Médecine de Bâle, ex-consultant de l’OMS.
Le temps perdu après Fukushima. Que feront l’OMS et les autorités japonaises ?
Marc MOLITOR (Belgique) Journaliste, écrivain. Conclusion