Dans le nord-est du Japon, lundi 14 mars. De nombreux Japonais n’ont pas retrouvé de logement durable dans les régions sinistrées par le tsunami, peu avant l’arrivée du froid de l’hiver.AP/Hiroto Sekiguchi
Alors que la température chute dans le nord-est du Japon dévasté par un séisme et un tsunami géants, des milliers de rescapés, relogés dans des abris temporaires, se préparent à affronter un hiver rigoureux. Beaucoup d’entre eux ont perdu leur habitation lorsque des vagues de plusieurs mètres ont déferlé sur la côte le 11 mars, faisant près de 20 000 morts et disparus et détruisant tout sur leur passage.
Dans le port d’Ishinomaki, l’une des villes côtières les plus touchées, plus de la moitié des 61 000 habitations ont été emportées par le tsunami ou gravement endommagées. Les autorités municipales ont construit plus de 7 000 maisons temporaires qui abritent aujourd’hui environ 6 800 familles.
Ces préfabriqués sont équipés de chauffages, de tatamis, jouissent d’une bonne isolation et sont même dotés de toilettes au siège chauffant, selon un responsable local. Par ailleurs, 6 500 autres familles ont emménagé dans des appartements loués par la municipalité à leur profit. Mais des milliers d’autres n’ont pas eu cette chance.
« NOUS NE SAVONS PAS GRAND-CHOSE »
Les responsables de la ville admettent avoir peu d’informations sur la façon dont plus de 20 000 foyers vont passer l’hiver, sous la neige, avec des températures qui plongent fréquemment sous zéro degré Celsius en décembre, janvier et février. « Elles doivent probablement séjourner avec des proches loin d’ici, ou bien avoir réintégré leur domicile s’il n’a pas été trop abîmé », a déclaré l’un d’eux. « Mais nous ne savons pas grand-chose à leur sujet. »
« Notre maison a été presque complètement détruite dans la catastrophe, mais beaucoup de bénévoles et de menuisiers ont travaillé dur pour la réparer », raconte une mère de famille, Hideko Kamiyama, qui a attendu des mois avant que son rez-de-chaussée, saccagé par un torrent de boue, ne soit réparé. « Notre habitation est réparée à 80 % maintenant et on nous a donné des chauffages et des tapis. » « Des bénévoles m’ont donné aussi des cataplasmes qu’on peut se coller dans le dos pour nous réchauffer. Je pense que je peux maintenant passer l’hiver », assure Mme Kamiyama.
UNE VRAIE MAISON
Les rescapés qui ont été relogés dans des préfabriqués ne se plaignent pas trop de leurs conditions de vie, mais espèrent qu’une solution permanente pourra rapidement leur être proposée. Ces abris temporaires sont prévus pour une durée de deux ans. Certains se demandent si ce sera suffisant.
« La reconstruction d’habitations prend du temps, mais nous ne savons pas vraiment encore combien », explique Yoshinori Sato, employé de la ville d’Ishinomaki. « Une fois qu’on sera fixé, on pourra commencer à dire aux gens à quelle date ils pourront retrouver une vraie maison. »