À l’appel du comité Yémen de Paris et de l’inter-collectif de soutien aux luttes des peuples du monde arabe (InterCo)
Manifestation de solidarité avec le peuple du Yémen à Paris le 23 septembre 2011 à 18h00
Fontaine des Innocents M° Les Halles
اعتصام تضامن مع الشعب اليمني
23/09/2011 يوم الجمعة
Hier Mardi douze personnes sont encore tombées à Sanaa, la capitale yéménite. Ce qui porte à plus de 70 personnes le nombre de personnes tuées et plus de 942 personnes blessées dont 47 sont dans un état critique des centaines autres blessés par des obus de mortier lancés par les forces gouvernementales sur la place du Changement à Sanaa, aidés par des snipers.
Depuis 3 jours, le régime sanguinaire d’Ali Abdallah Salah utilise sa garde républicaine et des snipers pour réprimer les manifestations pacifiques de la jeunesse yéménite, qui campent depuis huit mois sur la place du changement. Le forces de sécurité ont utilisé des armes lourdes, canons anti-aériens et des mortiers. A tel point qu’aujourd’hui, les hôpitaux sont confrontés à des pénuries énormes de médicaments et d’équipements
Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement, en janvier.
Le président Saleh, en convalescence en Arabie saoudite, s’accroche au pouvoir malgré l’ampleur et la durée de la contestation, et refuse d’entendre le mouvement pour le changement et la démocratie au Yémen.
Nous, le comité yéménite de soutien à la révolution pacifique et populaire en France et l’interCo :
nous appelons la communauté internationale à prendre des mesures immédiates, fortes et concrètes pour aider la lutte du peuple Yéménite et son aspiration pour un Yémen, libre, démocratique, dynamique et uni.
Aujourd’hui, il est devenu clair pour notre peuple et la communauté internationale au sens large que cela ne peut être atteint qu’en mettant fin à trois décennies de pouvoir par un régime corrompu et répressif dirigé par M. Saleh, sa famille et ses proches collaborateurs et en créant des institutions démocratiques représentatives qui mettent l’intérêt des citoyens au-dessus des intérêts des individus, des tribus ou des partis politiques. Seule une société démocratique au Yémen peut être un partenaire de confiance pour assurer la stabilité régionale et de contribuer à des alliances mondiales contre l’extrémisme. (1)
Depuis plus de sept mois, des millions d’hommes et de femmes yéménites à travers tout le pays ont continué à exprimer ces revendications et manifester pacifiquement, malgré toutes les provocations par le régime de Saleh, son clan, et des milices armées qui ont été inlassablement tenter de nous attirer dans une épreuve de force dangereuse et coûteuse violents avec des résultats imprévisibles pour tous les intéressés au pays et à l’extérieur du Yémen.
Aujourd’hui le régime d’Ali Abdallah Saleh, pousse à l’escalade, notamment en créant des conditions économiques désastreuses pour contraindre les manifestants à renoncer à leurs revendications légitimes. En effet, aujourd’hui Le Yémen est confronté à une grave crise alimentaire et l’organisation internationale d’aide Oxfam a prévenu que notre pays était menacé par une « catastrophe » de la faim.
Dans un rapport publié lundi, Oxfam souligne que l’attitude irresponsable du régime de Ali Saleh au Yémen depuis le début de l’année a paralysé l’économie, provoqué une hausse vertigineuse du prix du carburant, une « rapide inflation » et réduit la capacité d’intervention des humanitaires.
« La faim s’est généralisée et le Yémen est aujourd’hui en proie à une sous-alimentation chronique », assure l’organisation non-gouvernementale qui évalue à un tiers des 22 millions de Yéménites les victimes du naufrage économique du pays.
Le rapport estime également que la croissance de la moitié des enfants du Yémen est affectée par le manque de nourriture et qu’un quart des femmes entre 15 et 49 ans est touché par une sévère sous-alimentation.
C’est pourquoi, nous demandons aux forces de solidarité en France :
* De condamner avec la plus grande fermeté la répression féroce et sanglante qui s’abat sur la capitale et dans le sud du pays à Taëz, sur la population civile et en particulier les manifestants qui défilent pour réclamer la démission du chef de l’Etat.
* D’exprimer leur solidarité avec toutes ces forces politiques et sociales yéménites qui luttent sans relâche pour leurs droits et leur dignité.
* De soutenir les mouvements populaires qui demandent depuis des mois et sans violence, l’instauration d’une démocratie dans leur pays.
* D’appuyer notre demande conformément à l’accord de sortie de crise élaboré par le Conseil de coopération du Golfe, la démission immédiate du Président et l’organisation d’élections libres et transparentes.
* De soutenir également la demande des « Jeunes de la révolution » pour que la justice prévale contre les auteurs de la répression.
Vive la révolution pacifique au Yémen