Les déchets nucléaires
Ils sont un fardeau pour des centaines de générations futures : l’industrie électronucléaire produit chaque année des milliers de tonnes de déchets dits de « Haute activité à vie longue », dont la gestion nécessite une veille sur des milliers d’années, sans aucun bénéfice en retour. Le mensonge a consisté dès les débuts à promettre une solution « dans les dix ans à venir » ; aujourd’hui, cette prophétie scientiste n’a pas changé […] En attendant la solution, ou Godot, le lobby nucléaire a imposé – au travers notamment des directives Euratom et l’appui du servile Sarkozy – le criminel et discret recyclage des déchets les moins concentrés dans les matériaux de construction et produits de consommation courante ! […]
Les accidents
Même les plus fanatiques adeptes de l’infaillibilité technique doivent se rendre à l’évidence : la liste des accidents de trop est déjà longue : Chalk River (1952 & 1958), Sellafield-Windscale & Tcheliabinsk (1957), Three Mile Island (1979), Saint-Laurent-des-Eaux (1969 et 1980), Tchernobyl (1986), Tokai-Mura (1999) et enfin Fukushima... De plus, avec Tchernobyl et Fukushima, de vastes territoires sont rayés de la terre habitable, et ce pour des temps incommensurables... La Terre semble bien petite à l’échelle de la diffusion de la contamination par l’air et par les océans.
Ça fuit en permanence
Les rejets autorisés (ou non) dans l’environnement, ou « effluents » dans le vocabulaire euphémisant des nucléocrates, provoquent des concentrations importantes de radionucléides. Par exemple, les usines de « retraitement » de La Hague, en France, et de Sellafield, en Angleterre, constituent en temps « normal » le rejet radioactif le plus important au monde, équivalent à un accident nucléaire à grande échelle chaque année. Et ces rejets viennent s’ajouter aux conséquences des centaines d’essais nucléaires atmosphériques réalisés depuis Hiroshima et Nagasaki ! […]
Le démantèlement des diverses ins tallations
Marcoule, Brennilis, Bugey 1, Creys-Malville... Combien d’installations de tous types sont arrêtées depuis des années, dont le démantèlement est toujours en attente ? Pour Creys-Malville, même son prototype Phénix n’a toujours pas été démonté. Ils en sont à construire l’usine expérimentale pour extraire les 5500 tonnes de sodium liquide, alors que du combustible se trouverait toujours sur place ! D’énormes provisions ont été accumulées par les exploitants, comme EDF en France, mais elles sont basées sur une évaluation des coûts totalement sous-estimés ! Arbitrairement, c’est à 15 % des investissements de départ (coûts de construction ?) que l’on a fixé les frais de démantèlement : certains experts pensent qu’il faut multiplier ce ratio par dix ! De plus, EDF, par des artifices comptables, a réussi à sous-traiter à l’Etat une partie de la charge du démantèlement, malgré les provisions précitées, et à faire ainsi pression pour prolonger la vie des centrales, comme on le voit en Suisse.
Le prétexte des émissions de CO2
Longtemps et jusqu’à récemment présenté comme la panacée face aux gaz à effet de serre, le nucléaire non seulement est et restera incapable de concurrencer les énergies fossiles (il représente 2 à 3 % de la consommation finale d’énergie dans le monde), mais en plus il dégage beaucoup plus de CO2 que ce que les spécialistes à sa solde veulent bien dire. Plus on sécurise le nucléaire, plus la consommation des énergies fossiles augmente. Comme pour le cycle du combustible : de la mine aux usines de séparations isotopiques, puis aux centrales et aux lieux de traitement des déchets, combien de transports ultrablindés sur de longues distances ?
L’heure des choix en matière d’énergie
Le bilan énergétique sur 110 ans (de la construction d’une centrale au démantèlement supposé) est sujet à controverse ; plusieurs auteurs, dont des physiciens anciennement pronucléaires, pensent qu’il serait même négatif ! Tout cela malgré des investissements massifs depuis 65 ans, et le privilège inouï du plafonnement du coût des assurances pour les risques induits. Au niveau de la recherche en matière énergétique, entre 1984 et 2002, la recherche nucléaire européenne, crédits nationaux compris, monopolisait 59 % des crédits, les énergies renouvelables n’en représentant que 12 %. L’humanité est déjà condamnée à continuer d’investir pour les déchets et le démantèlement.
Le type de société qu’impose le nucléaire
Corollaire à la liste de conséquences et de risques catastrophiques ci-dessus, le nucléaire impose une liste inouïe de contraintes sociopolitiques : la sujétion au plan international de l’organisme chargé de la santé (l’OMS) à celui chargé de la promotion du nucléaire (l’AIEA), les rapports de domination Nord - Sud dans le cycle de l’uranium, la dissémination des matériaux et les menaces terroristes, étatiques ou non, la société policière imposée par la (nécessaire) sécurité de tout le cycle… La libéralisation progressive de l’électronucléaire a induit plus de risques encore sous prétexte de compétitivité […] avec notamment l’apparition des travailleurs nomades de la sous-traitance, qualifiés parfois de « viande à rems ». Ils sont aux premières loges de la contamination, à l’instar de leurs homologues japonais, véritables sacrifiés sensés « liquider » les fuites à Fukushima !
solidaritéS