FUKUSHIMA NEWS
Lundi 12 avril, la NISA (autorité de sûreté nucléaire du Japon) requalifiait la catastrophe, la classant au niveau 7, le maximum. Selon elle, la radioactivité rejetée atteint 10 % de celle de Tchernobyl, ce qui est déjà très grave. Mais un responsable de Tepco, l’opérateur de la centrale déclarait : « Les rejets de radioactivité ne sont pas stoppés, et nous craignons que la quantité de radioactivité rejetée par la centrale puisse au final excéder celle rejetée par la catastrophe de Tchernobyl. »
Le gouvernement le même jour élargissait au-delà de 20 km la zone d’exclusion autour de la centrale pour y intégrer des localités aux seuils de radiation élevés. Son secrétaire, Yukio Edano indiquait qu’elles seraient évacuées. Les 5000 habitant·e·s du village de Iitate, à 40 km de la centrale, ont par exemple déjà reçu l’ordre de s’y préparer. « Nous avons pris une nouvelle décision concernant les évacuations en nous basant sur des données d’accumulation de radiation », a déclaré Edano souhaitant que le plan d’évacuation étendu intervienne d’ici un mois. Il est recommandé aux enfants, femmes enceintes et personnes hospitalisées de rester éloignés de la centrale dans un rayon de 20 à 30 km, a-t-il ajouté. Selon le Japan Times les autorités vont boucler la zone d’exclusion pour empêcher les habitant-e-s de venir chercher chez eux des effets personnels.
Les ingénieurs qui tentent d’éviter une catastrophe de plus grande ampleur ont par ailleurs déclaré dimanche qu’ils n’avaient pas progressé dans leurs tentatives de remise marche des systèmes de refroidissement, étape indispensable pour la maîtrise des six réacteurs. Le déversement d’eau dans les réacteurs a entravé leurs efforts. Ils espéraient cesser lundi, avec plusieurs jours de retard, de reverser dans le Pacifique l’eau de mer contaminée utilisée pour refroidir les réacteurs. Tepco peine à reprendre le contrôle à Fukushima. Elle injecte de l’azote dans les réacteurs, dont certains ont subi une fusion partielle, pour éviter une trop forte concentration d’hydrogène susceptible de provoquer des explosions qui libéreraient des particules radioactives. « Nous ne pouvons pas dire quelle sera la prochaine étape », admettait dimanche Hidehiko Nishiyama, directeur général adjoint de l’agence japonaise de sûreté nucléaire.
– PV
Source « Kyodo News »