Le Parti du Travail Patriotique et Démocratique de Tunisie remercie chaleureusement le Parti Communiste d’Afrique du Sud pour son invitation à participer à la 2e Conférence pour la Démocratie en Afrique et au 1er Forum des Mouvements de Gauche en Afrique.
A cette occasion, notre Parti salue le combat héroïque passé et présent du Parti Communiste d’Afrique du Sud pour les revendications de la classe ouvrière et des travailleurs du pays, et lui exprime son admiration pour son action à l’échelle continentale et internationale.
Notre Parti tient également à saluer l’African National Congres (ANC) du grand leader Nelson Mandela qui a regroupé toutes les forces vives du pays contre l’apartheid, et qui continue à mener le combat pour une société juste et démocratique.
De même, notre Parti salue fraternellement tous les Partis, toutes les organisations et toutes les personnalités qui participent à cette 2e Conférence pour la Démocratie en Afrique et au 1er Forum des Mouvements de Gauche.
Notre Parti se réjouit d’être présent à vos côtés à Johannesburg, et souhaite établir et développer des liens militants avec toutes les organisations qui luttent pour la souveraineté nationale, la démocratie et le progrès social en Afrique, ainsi que pour la paix dans le continent et dans le monde.
Cette coopération est indispensable si nous voulons mettre un terme aux agissements des puissances impérialistes et de leurs alliés qui soutiennent les régimes dictatoriaux, s’ingèrent dans les affaires intérieures des pays, organisent des coups d’Etat, s’entre déchirent entre elles dans leur course au leadership, encouragent les conflits et les violences ethniques, entretiennent de nombreux agents et officines pour propager leur vision du monde, installent des bases militaires, poussent à la course aux armements , à la division et la sécession , dans le but de poursuivre leur entreprise de pillage des immenses richesses de l’Afrique et d’empêcher son développement.
Comme d’autres pays africains, la Tunisie fait aussi partie du monde arabe. Aussi, son peuple est-il intimement attaché à la cause palestinienne et au combat contre l’occupation sioniste en Palestine, en Syrie et au Liban. Il est également attaché à la Résistance irakienne contre l’occupation de ce pays arabe par une coalition impérialiste dirigée par les USA. Dans le même sens, notre Parti tient à réaffirmer sa condamnation des campagnes menées par l’impérialisme et le sionisme contre le Soudan, et son soutien au combat pour l’intégrité territoriale de ce pays.
Notre Parti tient également à exprimer sa solidarité avec toutes les causes justes dans le monde, à commencer par la cause de Cuba et celle de tous les pays menacés d’agression par les USA et leurs alliés.
Quant à la Tunisie, son peuple a combattu pour mettre un terme au protectorat français dès 1956, et au système beylical en 1957. Ce combat a été confisqué par un régime autoritaire et absolutiste qui n’a cessé de se perpétuer jusqu’à ce jour sur la base d’une triple alliance regroupant le parti au pouvoir, l’appareil sécuritaire et le cercle présidentiel.
Cette alliance a favorisé au cours du temps le développement de la classe des grands propriétaires fonciers et d’une couche d’affairistes compradors liés aux groupes capitalistes particulièrement européens ; elle a favorisé l’assujettissement de l’économie nationale à celle des pays de l’Union européenne.
Sur le plan politique, elle est parvenue au fil des années à monopoliser – presque totalement- l’espace public en muselant les partis politiques d’opposition, ainsi que les principaux syndicats et organisations de masse, en harcelant leurs militants et en limitant leurs activités.
Devant cette situation, l’opposition tunisienne s’est divisée en deux :
•Une coalition,- regroupant des libéraux, des Frères Musulmans et des militants d’extrême-gauche- propage l’idée selon laquelle le régime a atteint un tel degré de faiblesse et d’isolement interne et externe qu’une action spectaculaire est susceptible d’accélérer sa chute. Estimant que le régime est illégal, cette coalition appelle au boycott des institutions et des élections au motif que le peuple ne leur accorde aucun intérêt, que la vie politique est verrouillée et que le système électoral est anti-démocratique. Certains vont jusqu’à demander aux alliés occidentaux du régime tunisien à faire pression sur lui, voire même à intervenir pour instaurer « la démocratie » en Tunisie.
•Notre Parti, dès sa création et au cours des cinq années de son existence, s’est attaché à élaborer et mettre en œuvre une tactique appropriée qui concorde avec le degré atteint par la lutte des classes et avec son propre développement. Cette tactique est fondée sur les principes suivants :
– Prendre en considération les conditions réelles de l’état du rapport des forces qui ne penche pas actuellement de notre côté ;
– Coller aux masses, compter sur elles et les amener à prendre confiance en leur rôle historique ;
– Soutenir et impulser les luttes là où la mobilisation est suffisante pour remporter des victoires même partielles. Les conquêtes, aussi petites soient-elles relèvent le moral des masses et contribuent à briser la logique de la peur ou de l’indifférence que le régime s’évertue à perpétuer. Ces petites victoires montrent qu’on peut remporter des batailles majeures ;
– Exploiter toutes les possibilités du travail légal même si elles sont étriquées pour nouer des liens avec la classe ouvrière et les travailleurs, et les amener à se battre pour leurs conditions de vie, mais aussi pour la République Démocratique et Sociale.
Partant de cela, notre Parti – bien que non reconnu en dépit d’une demande de légalisation déposée en bonne et due forme au ministère de l’Intérieur le 29 avril 2005- a participé aux campagnes pour l’élection présidentielle et pour les élections législatives d’octobre 2009 dans le cadre d’une alliance politique appelée « Initiative Nationale Pour la Démocratie et le Progrès » qui regroupe, outre le PTPD, le Mouvement Ettajdid (issu de l’ancien Parti Communiste tunisien). Quant aux élections municipales de mai 2010, notre Parti a soutenu la constitution de « listes citoyennes » dans le cadre d’une alliance plus élargie intitulée « Alliance Pour la Citoyenneté et l’Egalité » dont la formation officielle a été annoncée à Tunis le 10 juin 2010.
La participation du Parti à ces différentes campagnes a constitué une bataille politique ouverte riche en expériences et en acquis :
– Le Parti a pris part activement à l’élaboration des manifestes électoraux ; il a insisté pour que ces documents – distribués à des centaines de milliers d’exemplaires- reflètent les préoccupations et les revendications populaires ;
– Le Parti a pris part à la constitution des listes électorales tant pour les législatives que les municipales ; plusieurs camarades ont obtenu la tête de liste dans leur circonscription ; mais de nombreuses listes été invalidées de façon abusive ;
– Le Parti a mené de véritables batailles pour que les citoyens obtiennent leur carte d’électeur ; il a également incité les citoyens à s’inscrire comme observateurs dans les bureaux de vote ;
– Les militants du Parti, candidats ou non candidats, ont sillonné le pays du nord au sud, diffusé les manifestes, collé les affiches, organisé des réunions publiques, noué des relations avec les citoyens ;
– Les militants du Parti et de nombreux sympathisants ont résisté aux pressions visant à les amener à retirer leur candidature, ou à abandonner leur fonction d’observateur.
– Les résultats officiels publiés par le ministère de l’Intérieur ne correspondent pas à la réalité du scrutin ni au véritable rapport de forces dans le pays. Des chiffres relevés par des observateurs aux élections municipales donnent aux « listes citoyennes » des taux voisins de 20% alors que les chiffres officiels les accréditent de moins de 3%.
Notre Parti est persuadé que la voie qu’il a choisie et qui l’engage dans une bataille ouverte, une bataille éminemment politique, une bataille qui permet à ses militants de s’aguerrir sur le terrain et de nouer des liens avec les éléments les plus avancés de la classe ouvrière, est la bonne voie pour accumuler des forces, modifier le rapport de forces et aller de l’avant vers la République Démocratique et Sociale.
Persuadé que le combat pour la Démocratie est inséparable du combat anti-impérialiste et du combat pour les revendications sociales, notre Parti s’est engagé depuis sa constitution dans d’autres directions :
– Le Parti a été en première ligne dans la dénonciation des agressions sionistes contre le Liban pendant l’été 2006, et contre la bande palestinienne de Gaza fin 2008-début 2009 et qui ont donné lieu à de grandes manifestations à travers le pays ;
– Le Parti s’est investi dans tous les combats pour l’amélioration des conditions de vie, le maintien du secteur public et pour le développement des régions enclavées comme celle du bassin minier de Gafsa qui a été le théâtre d’une action revendicative pacifique et de longue durée.
Le Parti du Travail Patriotique et Démocratique de Tunisie continue aussi à revendiquer son droit à l’action légale pour lequel il a postulé. A travers lui, la classe ouvrière pourra exprimer ouvertement et publiquement ses revendications.
Il appelle tous les Partis de gauche à le soutenir dans cette revendication par tous les moyens qu’ils jugent opportuns.
VIVE LE PARTI COMMUNISTE D’AFRIQUE DU SUD !
VIVE L’AFRICAN NATIONAL CONGRES !
VIVE L’AMITIE ENTRE L’AFRIQUE DU SUD ET LA TUNISIE !
VIVE LA COOPERATION DES FORCES AFRICAINES DE GAUCHE !
VIVE LE COMBAT DES PEUPLES D’AFRIQUE POUR LA SOUVERAINETE, LA DEMOCRATIE ET LE PROGRES SOCIAL !
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