Depuis le discours de Sarkozy de Grenoble, les Roms du Val-de-Marne sont dans le collimateur de la préfecture et ne connaissent pas de trêve hivernale. À Choisy-le-Roi au mois d’août, Bry-sur-Marne, Créteil, Saint-Maur, Orly et, tout dernièrement, Sucy-en-Brie, sans ménagement, la police a délogé les familles de leurs caravanes, détruit leurs maigres affaires et laissé à la rue des familles démunies. La préfecture et certaines municipalités refusent tout dialogue.
Partout, les comités de soutien aident avec bien des difficultés au « relogement », à obtenir la scolarisation des enfants souvent remise en cause par une expulsion de terrain ou une arrestation. Il y a beaucoup de réticences à cette scolarisation malgré la loi, l’Éducation nationale préférant faire la sourde oreille pour ne pas entrer en conflit avec les municipalités.
Pour le préfet, seule compte la légalité du droit au séjour. Il continue d’expulser les terrains et les familles sans tenir compte des projets d’insertion menés par les communes, le conseil général et les associations. Les obligations de quitter le territoire français (OQTF) pleuvent et sont contestées devant le tribunal administratif de Melun qui, le plus souvent, conforte le préfet dans sa décision. Après chaque expulsion, si un nouveau terrain est trouvé, la police intervient à peine la réinstallation terminée, replongeant les familles dans la détresse.
La sécurité des terrains est incertaine : les propriétaires obstruent les entrées par des barrières ou des blocs de béton empêchant l’intervention des services de secours en cas d’urgence. Beaucoup de terrains sont sans eau ni sanitaires. Les risques d’incendie existent (chauffage). L’an passé, deux enfants sont morts dans un incendie sur un terrain où il n’y avait pas de point d’eau. Le Collectif Romeurope a demandé un rendez-vous aux responsables de la sécurité civile pour faire le point sur les risques dans les lieux de vie. Le Collectif pour le droit des enfants roms à l’éducation dénonce les atteintes à la scolarité.
Grâce à la mobilisation des comités de soutien, près de 250 personnes dans le Val-de-Marne sont à présent dans des situations d’insertion, logées, avec un emploi ou en recherche d’un emploi, les enfants étant scolarisés grâce à des projets, mis en place depuis 2005 pour certains, entre les associations et le conseil général ou des communes comme Limeil-Brévannes, Choisy-le Roi, Orly ou Ivry. Mais toujours sans engagement de l’État. Que ce soit à Bry-sur-Marne, Choisy-le-Roi, Créteil, Ivry, Limeil-Brévannes, Villeneuve-Saint-Georges, Sucy-en-Brie, Saint-Maur, Villejuif, Villeneuve-le-Roi ou Vitry, les comités de soutien ont grand besoin de nous.
Pierre Lafrance
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 79 (25/11/10).
ROMS DE TRIEL (78) : QUAND LA HAINE APPELLE LA HAINE
Si les médias ont quasiment oublié les Roms, la déferlante de violence à leur encontre, qu’elle soit d’État ou autre, ne les ignore pas. Les expulsions de camps continuent mais aussi toutes sortes de harcèlement et d’agressions très inquiétants. Ainsi à Triel, trois semaines après l’ignoble agression de quatre vrais-faux policiers dans la nuit du 28 octobre dépouillant des familles de leurs maigres biens et de leurs papiers, le traumatisme est encore très fort.
L’objectif était clairement de faire peur, de continuer à terroriser cette trentaine de familles, vivant depuis plus de deux ans dans une zone désaffectée éloignée de tout et déjà harcelées depuis cet été par des « visites » musclées, voire menaçantes de la police porteuse d’avis d’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière ou d’obligation de quitter le territoire. Le fait que ces familles se défendent et s’organisent pour leurs droits avec le très actif collectif RomYvelines dérange sûrement certains qui ne rêvent que de « nettoyer » cette plaine.
Si les auteurs de ce forfait ne sont pas encore connus, des questions se posent selon des sources policières : de faux-vrais policiers proches des milieux fascistes ? Des fascistes eux-mêmes qui relèvent la tête ici où là ? D’autres individus sous sale influence crapuleuse ? En tout cas, pour nous, ce ne sont pas les gens du voyage voisins, qui soutiennent et vivent en bonne entente avec les Roms !
Question aussi quant à la coïncidence de la date du forfait : nuit du 28 octobre, veille de la grande journée sur les retraites et d’une rencontre très attendue (finalement décevante !) avec le maire de Triel… mais à force de harcèlement, on en devient parano non ?
Il est sûr que l’ignoble campagne anti-Roms déclenchée par le gouvernement depuis cet été, relayée par des élus locaux comme le maire PRG de Carrières-sous-Poissy par une lettre à Sarkozy demandant l’expulsion, n’a pu qu’attiser et conforter les réflexes de haine et de rejet sur fond d’idées reçues stigmatisantes et donnant l’occasion de ce genre d’actes insupportables. Mais malgré la dénonciation de forme de ces faits, un certain immobilisme des autorités, responsables et élus à tous niveaux, ne favorisant pas depuis deux ans des solutions concrètes et dignes pour le logement et les droits de ces familles, les a aussi malheureusement permis. Il est temps que chacun prenne ses responsabilités au-delà des déclarations d’intention.
Aujourd’hui, les familles roms s’auto-organisent pour ne pas revivre ce cauchemar et, avec le soutien total du collectif RomYvelines, continuent le combat pour vivre ici, travailler ici, en toute tranquillité. http://romyvelines.over-blog.com/
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 78 (18/11/10).
CRAPULES ET POLICIERS CONTRE LES ROMS
Vers deux heures du matin, le 28 octobre, quatre hommes armés et cagoulés ont fait irruption dans la camp occupé par une trentaine de familles Roms à Triel-sur-Sein (Yvelines). Plusieurs personnes ont été molestées avec des armes à feu et une femme avec un bébé à même été contrainte de se déshabiller. Les agresseurs ont tiré des coups de feu en l’air et étaient habillés comme des policiers. Ils sont repartis en emportant avec eux les papiers d’identité et cartes bancaires de plusieurs personnes. Ces familles vivent sur ce terrain depuis plusieurs années et leur demande pour vivre dans de meilleures conditions avec de l’eau potable n’a jamais abouti. En revanche, depuis début octobre, elles subissent des interventions policières et des menaces qui s’apparentent à du harcèlement. Une enquête a été ouverte sur cette agression fascisante dont les auteurs sont inconnus. Ce qui est sûr, c’est que les déclarations de Sarkozy et de son gouvernement contre les Roms ne font que favoriser ce type d’attaques intolérables.
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 76 (04/11/10).
ROMS : À TRIEL, LA POLICE MÈNE UNE POLITIQUE DE TERREUR
Selon la secrétaire générale de la sous-préfecture de Saint-Germain-en-Laye, Nancy Renaud, il n’existe aucune décision d’expulsion concernant les Roms qui campent sur le terrain de Triel, ni judiciaire ni administrative.
Jointe au téléphone par la représentante du collectif RomYvelines, elle a affirmé que la légalité serait respectée, « qu’il n’y aura pas de dérapage ».
C’est à se demander pourquoi, dans ce cas, la police a débarqué en nombre le 1er octobre au matin, accompagnée d’un interprète et de policiers roumains pour délivrer deux arrêtés de reconduite à la frontière (APRF) sous 48 heures à un couple qui possède pourtant une carte d’autorisation de travail en Belgique. D’autres APRF étaient prévus, mais beaucoup de personnes étaient absentes, car elles accompagnaient les enfants à l’école. La police a surtout dit aux familles cocnernées d’évacuer le terrain, qu’elle viendrait sous 48 heures détruire les caravanes. Plusieurs membres du collectif se sont rendus rapidement sur les lieux. Alors qu’un processus de déblocage pour des solutions viables se met sérieusement en place, notamment avec des élus de tous niveaux et que la rencontre avec la préfecture prévue le 12 octobre pourrait aussi faire avancer la situation, RomYvelines s’alarme de l’acharnement, la dramatisation et la crispation générés par ces interventions policières répétées qui s’apparentent à du harcèlement envers une population particulièrement fragilisée. RomYvelines continue de plus belle son soutien actif au camp des Roms de Triel et appelle tous et toutes à les rejoindre.
Infos : http://romyvelines.over-blog.com
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 72 (07/10/10).
LES ROMS EXPULSÉS DE PANTIN.
COMMUNIQUÉ DU NPA
Malgré les dénégations de B. Hortefeux, ministre de l’intérieur, les Roms sont toujours dans la ligne de mire du gouvernement.
Mardi 5 octobre, leur campement installé rue Renis Papin, à Pantin, a été évacué par les forces de police du préfet Lambert, suite à une décision d’expulsion demandée par Réseau Ferré de France (RFF), propriétaire du terrain.
Ce campement avait été équipé par la municipalité de Pantin en sanitaires, points d’eau et WC. Cela avait d’ailleurs été la seule intervention concrète de la mairie socialiste pour les aider.
Après le passage des pelleteuses dont les mâchoires ont tout broyé, le terrain, jonché d’affaires personnelles que les Roms n’ont pas eu le temps de rassembler et d’emporter, offre un spectacle de désolation.
Aujourd’hui, sous le coup d’une menace d’expulsion, les familles errent à la recherche d’un autre abri, les enfants scolarisés ne le sont plus.
Le NPA est scandalisé par cette nouvelle expulsion qui illustre une fois de plus les discriminations, le racisme d’état qui frappe des citoyens européens rejetés de partout.
Pour le droit au séjour dans de bonnes conditions, le droit au travail, à la scolarisation pour les enfants, il faut regrouper les forces et les bonnes volontés des partis de gauche et des associations attachés à l’égalité des droits partout en Europe.
Le 6 octobre 2010.
LES EXPULSIONS DE ROMS CONTINUENT EN SEINE-SAINT-DENIS COMME AILLEURS
Mardi 14 septembre au matin, quatre familles ont été expulsées du petit campement au Vieux Pays à Tremblay-en-France, à la demande du SEAPFA, syndicat intercommunal pour la gestion et la collecte des déchets, dont le président n’est autre que le député maire de Tremblay-en-France, François Asensi, qui a quitté le PCF en mars dernier pour rejoindre la Fase.
Les policiers sont intervenus sans ménagement, accompagnés de la pelleteuse qui a détruit aussitôt après les quatre petites maisons ou cabanes en bois situées le long d’un chemin pavé abandonné.
Cette expulsion, qui faisait suite à une autre sur ce même lieu fin juin 2010, a été réalisée sans qu’un hébergement d’urgence soit proposé dans les jours précédents par la municipalité, pourtant contactée de multiples fois. La seule proposition du Centre communal d’action sociale (CCAS) était de demander un séjour provisoire en foyer mère-enfants pour une jeune mère avec un bébé de 3 mois, ce qu’elle a refusé pour ne pas se couper de ses parents présents sur le campement.
À nouveau ce sont des personnes parties en errance, que la police voulait envoyer dans le Val-d’Oise en interdisant au groupe à pied de se diriger vers le centre de Tremblay, évoquant une prétendue décision d’huissier qui leur aurait défendu de rester en Seine-Saint-Denis. C’est tout simplement un abus de pouvoir, puisque, renseignement pris par les soutiens, seul un jugement pénal peut prononcer une interdiction d’une partie du territoire, alors qu’ici aucun jugement n’avait été rendu.
Les Roms sont partout expulsés, y compris par des municipalités de gauche. Ces dernières auraient pourtant un rôle à jouer dans la lutte contre la xénophobie ambiante. Elles devraient arrêter ce jeu de massacre qui détruit les liens établis, le suivi médical quand il existe (pas là !) et empêche toute scolarisation des enfants, qui dans le cas de l’enfant en âge scolaire de ce camp n’avait même pas eu lieu ! Ces expulsions rendent la vie infernale à ces personnes et augmentent leur précarité puisqu’à chaque fois le peu de biens qu’elles possèdent sont détruits. Où sont l’égalité des droits et la solidarité prônées dans les discours ?
Marie-Thérèse Juignet
* Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 70 (23/09/10).
LA TRAQUE DES ROMS CONTINUE
COMMUNIQUÉ DU NPA
La réécriture de la circulaire du 5 août n’était qu’un subterfuge de plus de la part d’un ministre, condamné en première instance pour propos raciste, et qui est le fidèle exécutant d’une politique de discrimination ethnique, mise en musique dans le discours prononcé, fin juillet, à Grenoble par N. Sarkozy.
Ainsi, ce matin, la police a fait une incursion massive dans un campement de Roms, à Saint-Denis, pour distribuer en grand nombre des OQTF.
Le NPA proteste contre cette poursuite de la politique de traque des Roms.
Une autre politique est posible comme le montre l’installation des Roms, expulsés du Hanoul, sur un terrain prêté par la municipalité de Saint-Denis.
Le NPA poursuivra son activité de solidarité à l’égard des Roms, en lien avec les associations, les partis qui luttent contre le démantèlement des camps, les expulsions camouflées en « retours volontaires », l’accueil des Roms dans de bonnes conditions, leur droit au travail, et à la scolarisation pour les enfants.
Le 22 septembre 2010.