TOUS ET TOUTES EN GRÈVE LE 7 SEPTEMBRE ! ET APRÈS ON CONTINUE !
Un gouvernement impopulaire :
Partout les gouvernements veulent imposer l’austérité à la population au nom d’une dette publique qu’ils ont eux-mêmes accrue par leur politique de subventions et de cadeaux fiscaux aux banques et aux multinationales. En France, la contre-réforme des retraites représente à la fois le premier volet et le symbole de ces politiques d’austérité. Présentée au départ comme une évidence démographique, elle s’est heurtée à une opposition croissante dans l’opinion populaire ainsi qu’à des mobilisations qui, loin de faiblir, se sont amplifiées au cours du printemps. Face à cette résistance et aux « affaires » financières et judiciaires, ce gouvernement est de plus en plus impopulaire. Ces difficultés cumulées provoquent une crise au sein de la droite. A la fois pour tenter de reprendre la main et, aussi, parce que cela correspond au fond de sa politique impérialiste et discriminatoire, antisociale et liberticide, SarKozy et ses sbires ont accentué pendant tout l’été la communication et l’action bien réelle sur les terrains de la droite et de l’extrême droite sécuritaire et raciste.
En grève le 7 septembre !
Répondant aux exigences du Medef et des classes dirigeantes, le projet de loi sur les retraites est un projet injuste pour la majorité de la population. Loin de sauver notre système par répartition, cette loi, qui recule l’âge légal de la retraite à 62 ans et allonge la durée de cotisation, baissera le montant des retraites de tous les retraités, détériorera encore plus la situation des femmes et ne permettra jamais aux jeunes d’avoir une retraite décente. Cette contre-réforme est le premier acte d’une véritable purge sociale devant compenser les cadeaux fiscaux pour les riches. Le 7 septembre prochain, les salariés du privé comme du public sont une nouvelle fois appelés à faire grève et à manifester. Cette journée doit être un véritable succès et permettre l’unification de tous et toutes autour d’un seul et même objectif : le retrait pur et simple de cette réforme.
Obtenir le retrait, c’est possible !
Le 7 septembre doit être un succès, mais ne sera pas suffisant pour faire reculer ce gouvernement.
Cet objectif, s’il n’est pas gagné d’avance, est rendu possible grâce à la conjonction d’une mobilisation importante et croissante (24 juin, 4 septembre, 6 septembre dans l’Education Nationale) et d’une crise, elle aussi bien réelle, du gouvernement et de la droite.
Le 7 septembre doit être une première date dans un plan de mobilisation qui doit déboucher sur un mouvement d’ensemble, généralisé et prolongé de grève et de blocage de l’économie.
C’est seulement ce niveau de mobilisation dans les entreprises, appuyé sur une mobilisation dans l’ensemble de la population (dans les quartiers, dans la jeunesse…) qui peut faire reculer le gouvernement.
Il est possible de gagner comme cela a déjà été le cas pour le Contrat Première Embauche.
Alors, on y va ! Tous et toutes ensemble !
NPA, le 5 septembre 2010
WOERTH DÉMISSION ET LA RÉFORME DES RETRAITES À LA POUBELLE !
COMMUNIQUÉ DU NPA
Contraint par des preuves matérielles, E. Woerth vient de reconnaître, devant l’Association des journalistes économiques et financiers, qu’il était bien intervenu, par courrier, en mars 2007, adressé à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, pour que la légion d’honneur soit décernée à Patrice de Maistre.
Ce qui fut fait en janvier 2008.
Avec toute l’arrogance des classes dominantes, E. Woerth avait jusqu’à présent nié toute intervention, en faveur du gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, membre du 1er cercle regroupant les gros donateurs en faveur de l’UMP, alors que l’actuel ministre du travail était, à l’époque, député cumulant les fonctions de trésorier de l’UMP et de la campagne du candidat Sarkozy.
La seule chose qu’il reste à faire, aujourd’hui, au ministre en charge de la réforme des retraites c’est de démissionner.
Quant à la réforme des retraites qu’E. Woerth est chargé de défendre, elle doit connaître un sort identique et être retiré, purement et simplement.
C’est ce que tous ensemble nous exigerons le 7 septembre.
Le 2 septembre 2010.
WOERTH : METTRE LA CRISE À PROFIT...
Mercredi 1 septembre 2010
Alors que les exactions racistes de Sarkozy menacent de se retourner en boomerang contre lui, les révélations du scandale Woerth sur les liens étroits entre les grandes fortunes et l’État continuent. Autant d’éléments qui fragilisent le pouvoir à la veille de l’affrontement de cette rentrée.
Fillon a beau s’estimer « très confiant » en affirmant que « depuis deux mois que cette affaire dure, personne n’a réussi à établir la moindre faute pénale à l’encontre d’Éric Woerth », la saisine éventuelle de la Cour de justice de la République (CJR) sur demande du procureur Nadal sollicité par Corine Lepage, vient relancer l’affaire, pour l’instant encore entre les mains du procureur Philippe Courroye, de l’avis de beaucoup, plutôt complaisant.
« Je subis depuis deux-trois mois une sorte de lapidation médiatique assez impressionnante », a déclaré Woerth, lundi 30 août au Parisien. Il ose encore se poser en victime après l’enchaînement de révélations sur ses agissements en tant que ministre du Budget et trésorier du RPR. Outre l’affaire Bettencourt, la presse a fait état de la vente à un prix bradé de l’hippodrome de Compiègne, d’un dîner en tête-à-tête avec l’héritier Robert Peugeot, soucieux apparemment d’éloigner une enquête sur l’origine des 150 000 – voire 500 000 – euros sous forme de lingots d’or qui venaient de lui être volés. Ce même Robert Peugeot à qui Woerth a décerné une légion d’honneur en juin dernier. Une de plus, après celle accordée à De Maistre, le gestionnaire de la fortune Bettencourt en 2008, et à l’expert-comptable chargé de certifier les comptes de sa campagne municipale à Chantilly. Pour financer celle-ci, a-t-on appris aussi par Mediapart, Woerth n’aurait déclaré qu’un salaire de 3 000 euros et un revenu disponible dérisoire pour obtenir un prêt de 6 500 euros. De quoi donner la mesure du personnage, mais on sait bien aussi que pour les milliardaires et le petit monde qui les fréquente, il n’y a pas de petits profits.
Petits arrangements
Mais l’affaire Bettencourt, c’est aussi le scandale de ces grosses fortunes auxquelles l’État et ses représentants, comme Woerth et bien d’autres, permettent de ne payer qu’un impôt infime, au moment où Sarkozy et ses ministres prêchent la rigueur au bon peuple. Ainsi, Bettencourt n’est imposée qu’à 9 % de ses revenus, pas plus qu’un cadre moyen. Elle a payé 40 millions d’euros d’impôts après restitution par le fisc de 30 millions au titre du bouclier fiscal. Mais celui-ci s’ajoute à toutes sortes de dispositifs assez complexes qui réduisent en amont ce que les grandes fortunes déclarent au fisc. Ainsi, sur les dividendes 2009 versés par L’Oréal – 280 millions d’euros –, Bettencourt n’a déclaré en toute légalité que 145 millions de revenus. De même, concernant l’ISF, elle bénéficie d’un dispositif d’exonération qui lui permet de ne déclarer que 2, 2 milliards d’euros de son patrimoine estimé à 15 milliards. Soit un ISF de 40 millions d’euros, lequel est encore ramené à 30 millions grâce à un autre dispositif. Elle verse donc au total 70 millions d’impôts dont l’État lui a rendu 30 millions au titre du bouclier fiscal.
Si on ajoute que, selon un spécialiste des questions fiscales, « Mme Bettencourt serait un exemple vertueux » par rapport à d’autres grandes fortunes, il faut en déduire que Sarkozy, déclarant le 12 juillet, que « de tous les pays du monde, la France est celui qui taxe le plus les contribuables aisés », se moque cyniquement et sans vergogne de tous ceux qu’il appelle aujourd’hui aux sacrifices.
Woerth, malgré la « confiance » dont certains de ses collègues du gouvernement l’ont publiquement assuré, ne faisait pas partie des ministres invités par Sarkozy à Brégançon, le 20 août dernier, avant le conseil des ministres de la rentrée. C’est lui qui présentera la réforme des retraites à l’Assemblée, tout en jouant le rôle de fusible que Sarkozy, contraint et forcé, lui assigne sans doute. Mais pour le gouvernement, le mal est bien plus profond. Difficile de planifier des mesures d’austérité dont l’objectif est de réduire les dépenses de l’État qui sont utiles à la population, alors que s’étalent publiquement les grandes fortunes comme celle des Bettencourt et leur promiscuité avec le parti au pouvoir. C’est évidemment la même chose pour la réforme des retraites, même si le mensonge largement partagé de la nécessité démographique pèse sur les cerveaux. La conscience qu’il s’agit uniquement d’une question de répartition de la richesse, grandit. C’est en quoi aussi la crise politique fragilise le gouvernement, elle le discrédite, elle sape sa propagande mensongère et peut donner en retour aux salariés, aux chômeurs, aux jeunes, le sentiment que leurs besoins, leurs revendications sont légitimes.
Galia Trépère
* Paru dans Hebdo TEAN 67 (02/09/10).
WOERTH, SARKOZY, PARISOT : QU’ILS S’EN AILLENT TOUS ET LEUR POLITIQUE AVEC !
La peur change parfois de camp. Sarkozy craint que son été pourri ne finisse en rentrée brûlante. La colère gronde face au chômage, aux reculs des droits sociaux, aux difficultés de la vie quotidienne, et le rejet de la réforme des retraites est massif.
Sarkozy ne sais plus que faire pour sortir de la situation délicate dans laquelle il se trouve. Les stratèges de l’Élysée se creusent la tête sans vraiment parvenir à trouver la solution. Le mondial de foot ? Une interview avec un journaliste vedette sur France 2 ? Une petite virée au Tour de France ? Raté, raté et encore raté. Les bleus sombrent, l’émission de Pujadas n’a pas permis de convaincre et la petite virée au Tour a tellement mal tourné pour Woerth que Sarkozy a fait preuve d’une grande prudence et d’une grande discrétion, loin de ses habitudes clinquantes.
Ce malaise et ces difficultés révèlent la profondeur de la coupure qui existe entre le peuple et les élites. Un fossé qui n’a cessé de se creuser au fil des annonces indécentes, de parachutes dorés en cigares de luxe, de voyages en jets privés en indemnités juteuses. La consanguinité avec la haute bourgeoisie fait évidence et le mythe de la République juste, équitable, du « travailler plus pour gagner plus » en prend un coup.
Prise de court, affaiblie, déligitimée, la Sarkozie en revient à ses fondamentaux, la politique sécuritaire. Jouer le racisme contre les Roms, tancer la « racaille », tout est bon pour allumer un contre-feu à cette situation explosive.
Pas sûr que cela fonctionne. Car le dossier des « violences urbaines » est avant tout un dossier social. Les riches coûtent cher. Tellement cher que l’on n’a plus rien pour financer les services publics, déployer une politique de rénovation et de développement du parc public de logements à la hauteur, faire vivre concrètement l’espoir d’un avenir digne pour des millions de jeunes. Comme l’énonçait Bertolt Brecht, « On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent ». La politique du patronat et du gouvernement sont violentes au quotidien pour la majorité de la population. Violents la police dans les quartiers, les contrôles au faciès, la répression du mouvement social. Violentes les mesures des patrons voyous qui licencient à tour de bras, ruinant des familles entières, ou pratiquant le chantage à l’emploi. Violente l’arrogance de ce personnel politique, de ces requins de la finance qui nous demandent de nous serrer la ceinture pendant qu’ils continuent de remplir leurs poches. Violente la loi sur les retraites qui va provoquer un nouvel affaissement des revenus des retraités actuels et futurs.
Cela suffit. Passons à la contre-offensive. La date du 7 septembre est le rendez-vous central de la rentrée, dans la rue et par la grève. C’est la meilleure réponse à ces pitoyables manœuvres et à l’hyper-austérité qui s’annonce. Il faut que cette date marque le coup d’envoi d’un bras de fer prolongé avec le pouvoir. C’est une occasion unique de défaire la droite sans attendre 2012. Partout où cela est possible, dans certains secteurs des services publics comme dans des boîtes du privé, il faut préparer les conditions de la reconduction de la grève.
Woerth, Sarkozy et le gouvernement de l’UMP sentent le moisi. Il faut les chasser, eux et leur politique avec. Ils veulent nous faire payer la crise du capitalisme. À nous d’ouvrir la crise politique.
Fred Borras
* Partu dans TEAN 66 (29/07/10).
ERIC DE SÉRIGNY, L’INTERFACE ENTRE ERIC WOERTH ET LES EX-PATRONS DE MOLEX
COMMUNIQUÉ DU NPA
Eric Woerth n’arrête pas de faire parler de lui cet été. Mais surtout il dévoile toujours plus les liens entre le pouvoir politique et le pouvoir économique.
Le voilà au cœur de l’affaire Molex, par le biais de son « conseiller pour les relations économiques », Eric de Sérigny. Ce dernier est lié étroitement au monde des affaires.
Fidèle d’Eric Woerth, il a suivi le ministre du ministère de l’économie au ministère du travail et a été également cité dans l’affaire Bettencourt. Gestionnaire de portefeuilles de clients fortunés, Eric de Sérigny est surtout intervenant dans la société Athéma, et a travaillé, à ce titre avec les avocats de la direction de l’usine Molex.
Dossier Molex dans lequel Eric Woerth est intervenu validant le licenciements de salariés contre l’avis de l’inspection du travail.
On peut donc parler aujourd’hui de conflits d’intérêts. Les salariés de Molex sont les victimes de patrons voyous qui ont eux l’appui des dirigeants et ministres de l’UMP.
Plus que jamais il est essentiel de faire la lumière sur les pratiques d’un « Etat UMP » au service des plus puissants et des plus riches.
Avec cette énième affaire, le NPA exige une fois de plus la démission du ministre Woerth.
Le 20 août 2010.