La lutte des travailleurs de Tekel (Turquie)
Le conflit de « Tekel » dure déjà depuis près de deux mois. Tekel est une firme (monopole d’Etat) de Tabac. Les travailleurs protestent contre les conditions de privatisation de leur entreprise, et les suppressions d’emplois.
Les travailleurs de Tekel campent dans des tentes ou des abris de fortune à même la rue ; ils ont été réprimés plusieurs fois sans ménagement par la police. Une partie des travailleurs de « Tekel » ont
entamé une grève de la faim.
Le 17 janvier, une manifestation de soutien a rassemblé entre 5.000 et 10.000 personnes dans les rues d’Ankara. Après l’échec, le 2 février, des négociations entre le gouvernement et les syndicats, le conflit s’est
poursuivi.
Le 4 février dernier les présidents des 4 confédérations (TÜRK-İŞ, DİSK, KAMU-SEN, KESK) ont tenu un meeting de soutien ; ils ont lancé un appel à manifester le 20 février à Ankara.
Un appel de soutien a été adopté lors de l’assemblée européenne du FSE ; il est demandé aux organisations de toute
l’Europe de venir à Ankara ou au moins d’adresser un message de soutien.( message de Eyup sur la liste FSE ). Ils m’ont adressé u message insistant sur l’importance de soutien d’organisations françaises.
Est-il possible que les différentes organisations du CIFS expriment leur soutien ?
Sophie Zafari
COMMUNIQUE FSU
(envoyé à la presse et à l’ambassade de Turquie en France)
La FSU tient à exprimer son soutien aux travailleurs en lutte de l’entreprise TEKEL en
Turquie. Depuis plus de deux mois les travailleurs de l’entreprise turque protestent
contre les conditions de privatisation de leur entreprise, et les nombreuses suppressions
d’emplois. Alors que le conflit entre dans son troisième mois, il n’y a toujours pas de
solution en vue. La FSU demande au gouvernement turc de cesser la répression que
subissent les travailleurs et responsables syndicaux.
Elle s’associe aux demandes de nombreuses organisations syndicales européennes qui
considèrent qu’il est urgent d’entamer des négociations et de garantir les droits des
travailleurs en matière d’emploi et de salaires. Elle apporte son soutien à la
manifestation du 20 février à Ankara organisée par l’ensemble des organisations
syndicales turques.
Les Lilas le 19 février 2010
Turquie : épreuve de force contre les grèvistes...
NPA
Les travailleurs de l’entreprise de tabac Tekel sont en grève, depuis le 15 décembre 2009, contre la privatisation de leur entreprise publique qui va entraîner leur licenciement. L’ancien monopole public a été vendu par le gouvernement à British American Tobacco, deuxième groupe de tabac mondial. 12 000 salariés, qui avaient le statut de fonctionnaire, vont perdre leur emploi ou se voir attribuer, pour onze mois seulement, un nouvel emploi précaire avec un salaire divisé par deux. 1 200 grévistes sont arrivés de toute la Turquie à Ankara avec la ferme intention de ne pas revenir sans avoir eu satisfaction.
Avec leurs familles, ils campent devant des bâtiments officiels malgré l’hiver glacial. Leurs manifestations sont matraquées par la police. Certains grévistes ont fait une grève de la faim.
Le gouvernement a menacé de faire évacuer par la force leur campement avant la fin février, ce à quoi certains grévistes ont répondu : « nous mourrons plutôt que d’abandonner le combat ! ». Cette entreprise rentable fait partie des nombreuses entreprises publiques qui sont en cours de privatisation par le gouvernement pour satisfaire le FMI. Le gouvernement ultralibéral cherche aussi à se montrer digne de rentrer dans l’Union européenne.
La ténacité des grévistes transforme cette lutte en une épreuve de force nationale avec le gouvernement. Ils sont soutenus par la population, elle aussi victime de cette politique libérale. Grâce à ce soutien, ils reçoivent de la nourriture et des soins. Après une action de solidarité nationale le 12 février, une autre est prévue le 20 février, où 100 000 travailleurs venant de toute la Turquie doivent se rendre à Ankara pour passer la journée avec les grévistes.
La solidarité internationale s’exprime aussi. Ainsi, à Strasbourg, a eu lieu, lundi 8 février, une manifestation pour soutenir les grévistes.
* Paru dans Hebdo TEAN 43 (18/02/10).
Info 17 janvier
La mobilisation des ouvriers de Tekel vient d’atteindre une radicalité inédite.
Ces ouvriers travaillaient dans l’ancienne entreprise d’Etat Tekel, ex-monopole, qui produisaient des produits alcoolisés et tabagiques.
Tekel a été privatisé, ils ont perdu leurs statuts, un grand nombre va être licencié et les autres voient leurs revenus fondre.
Le gouvernement est complètement sourd à leurs demandes, le ministre des affaires sociales ayant même affirmé que beaucoup de gens seraient « ravis » de travailler à leur place.
La mobilisation des ouvriers de Tekel est très suivie par la base qui s’est rassemblée devant le siège de la confédération Türk-©º dont dépend leur syndicat de branche.
Ils sont rejoints par leurs familles et font un sit-in permanent dans le froid (la température descend souvent en dessous de 0).
Selon les dispositions légales iils ont besoin que leur confédération syndicale appelle à une grève générale, or Türk-©º, la plus importante des confédérations mais également traditionnellement avec une bureaucratie nationaliste et très peu encline aux mobilisations, a refusé tout en se déclarant solidaire des ouvriers de tekel en appellant le gouvernement à plus de « tendresse » (!)
Ce soir, les ouviers excédés par la bureaucratie de Türk-©º ont envahi les locaux de la confédération et exigé la démission des dirigeants. Ils ont été « calmés » par les responsables syndicaux sur place mais ont annoncé leur décision d’entamer une grève de la faim si la situation n’évolue pas pendant trois jours. Si au bout de 3 jours, il n y a aucun changement ils ont annoncer qu’ils commenceront entamé « un jeune de la mort »
Correspondant
Info 2 février
Evolution de la situation.
La confédération Türk-İş a persisté à ne pas appeller à la grève générale au profit de négociations avec le gouvernement qui n’ont pas donné grand chose.
Le gouvernement souhaite toujours maintenir ces travailleurs dans un statut « d’employés transitoires de la fonction publique » (en gros un statut précaire de sous-fonctionnaire) « amélioré », les ouvriers le refusent le statut de fonctionnaire (qui présente de nombreux inconvéniants en Turquie, comme l’absence de convention collective et de droit de grève). Les ouvriers de TEKEL ont donc repris la grève de la faim qu’ils avaient entamé puis suspendu le temps des négociations.
Türk-İş, dont le président s’est déclaré toujours prêt à négocier, a décidé une journée d’action le 3 février (demain) avec donc peu de délais de préparation avec 5 autres confédérations.
Correspondant
3 articles en anglais du site Bianet :
– Violences policieres contre les ouvriers _ http://www.bianet.org/english/labor/119005-police-violence-against-workers-seeking-their-rights
– La question de la grève de la faim
http://www.bianet.org/english/labor/119595-will-hunger-strike-of-tekel-workers-lead-to-general-strike
La derniere situation avec le refus de ceder du gvt
http://www.bianet.org/english/labor/119770-minister-yazici-holds-on-to-disadvantageous-4c-regulation