Empêcher l’exécution du syndicaliste enseignant Farzad Kamangar !
Farzad Kamangar, enseignant de 33 ans et syndicaliste de la province du Kurdistan iranien, risque d’être exécuté suite à un procès inique.
Ces dernières semaines, l’Internationale de l’éducation (IE) a écrit au gouvernement iranien afin de lui demander de garantir l’équité judiciaire pour Farzad Kamangar et les autres syndicalistes emprisonnés. En dépit des efforts conjoints de diverses campagnes nationales et internationales, la peine de mort prononcée à l’encontre de Farzad Kamangar a été confirmée par la Cour suprême le 11 juillet. En outre, des collègues syndicalistes et des défenseurs des droits humains iraniens, qui ont manifesté leur solidarité avec M. Kamangar, ont fait l’objet de mesures d’intimidation de la part des autorités iraniennes.
L’arrestation, la détention et la condamnation de syndicalistes en raison de leurs activités légitimes de défense des droits humains et syndicaux constituent non seulement des violations graves des droits fondamentaux, mais créent en outre un climat de peur préjudiciable au développement d’activités syndicales en Iran.
Farzad Kamangar, qui a travaillé comme enseignant dans des zones rurales et est un militant des droits de l’homme, est accusé de terrorisme en raison de sa prétendue affiliation au Parti des travailleurs kurdes, le PKK. Selon son avocat, maître Bahramian, il n’existe aucune preuve permettant de justifier l’allégation selon laquelle M. Kamangar aurait « mis en danger la sécurité nationale ». Son avocat, qui n’a pas été autorisé à le défendre, a déclaré que le procès était contraire à l’article 168 de la Constitution iranienne : « Les délits politiques et de presse doivent être jugés publiquement et en présence d’un jury, devant une cour de justice. » Un seul juge a examiné l’affaire en cinq minutes et l’accusé n’a pas été autorisé à s’exprimer.
Un comité de soutien composé de membres de l’Association professionnelle des enseignants, d’anciens collègues de Farzad Kamangar et de défenseurs des droits humains, dont le prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, a été créé le 21 juillet afin de défendre les droits civiques de M. Kamangar et d’entreprendre des actions légales pour commuer sa sentence. A l’issue de la première réunion du comité de soutien, trois enseignants ont été arrêtés et emmenés au centre de détention et de renseignement à Sanandaj, dans le Kurdistan iranien. Deux d’entre eux, Hassan Ghorbani et Kaveh Rostami, sont toujours en détention, tandis que le troisième, Ahmad Ghorbani, a été libéré sous caution après deux semaines. Les partisans de Farzad Kamangar et leur famille sont quotidiennement harcelés par des appels en provenance du ministère du renseignement et de la sécurité nationale.
En plus de s’opposer à la peine de mort, l’IE condamne les tortures infligées à M. Kamangar pendant sa détention et le refus de soins médicaux. Lorsque sa famille a finalement été autorisée à lui rendre visite en prison, ses blessures étaient telles qu’il était incapable de marcher. L’IE a pressé les autorités iraniennes d’enquêter sur les déclarations de torture et de veiller à ce qu’à l’avenir, aucun détenu ne subisse ni torture ni mauvais traitement.
A ce jour, l’Internationale de l’éducation n’a pas d’affilié en Iran. Cependant, l’IE a reçu une demande d’adhésion provenant de l’Association professionnelle des enseignants iraniens et un représentant de cette organisation a été invité à assister au dernier congrès de l’IE, à Berlin en 2007. A son retour du congrès, Mohammad Khaksari a été harcelé par les forces de sécurité. M. Khaksari est aussi un membre actif du « Comité pour sauver Farzad » et fait partie des personnes surveillées par le ministère du renseignement.
Que pouvez-vous faire ?
1. Faites connaître la situation de Farzad Kamangar et des enseignants en Iran dans votre magazine, sur votre site Internet, lors des réunions et par tout autre moyen approprié.
2. Ecrivez aux autorités iraniennes. Votre organisation est invitée à lancer un appel au président iranien afin qu’il fasse :
* réexaminer le cas Kamangar et expliquer plus clairement les charges retenues contre lui et d’autres syndicalistes enseignants actuellement détenus ;
* commuer la condamnation à mort de Farzad ;
* renoncer au recours à la torture ;
* autoriser M. Kamangar à avoir des contacts réguliers avec sa famille et son avocat ;
* cesser le harcèlement à l’encontre des proches de M. Kamangar et des membres du comité pour empêcher son exécution ;
* accepter un dialogue pacifique sur les préoccupations professionnelles des enseignants et enseignantes en Iran.
Afshin Shams derrière les barreaux !
En juillet, Afshin Shams a été arrêté dans la ville d’Aligoodarz. Deux jours plus tard, les gardes de sécurité ont perquisitionné la maison de son père à Ispahan et ils ont confisqué tous ses documents et des scripts liés
aux luttes des travailleurs. M. Shams est un militant syndicaliste, membre du Comité de coordination d’aide à l’organisation ouvrière, du Comité de défense de Mahmoud Salehi. Il fait aussi partie de l’Association des caricaturistes.
Nous appelons tous les travailleurs et les militants progressistes des groupes et des organisations à intervenir immédiatement. Afshin Shams doit être libéré sans condition. C’est un prisonnier d’opinion et son arrestation vise à s’attaquer à l’ensemble du mouvement ouvrier. M. Shams n’a fait que défendre les organisations indépendantes ouvrières.
Mais le régime iranien ne tolérant aucune action autonome ouvrière, arrête et emprisonne Afshin Shams et d’autres militants pour empêcher la formation d’organisations ouvrières.
Ce régime est un ennemi juré des travailleurs. Plusieurs centaines de militants ouvriers sont actuellement poursuivis pour avoir défendu les intérêts des travailleurs et leur droit à des organisations indépendantes.
Les vagues de répression pendant les dernières mois, l’emprisonnement d’étudiants et la peine de mort infligée à trois militants kurdes font partie des politiques générales du régime pour réprimer les mouvements sociaux.
Solidarité socialiste avec les travailleurs iraniens s’indigne de l’arrestation d’Afshine Shams, de l’emprisonnement d’Aabed Tavantcheh et de la condamnation à la mort des militants kurdes.
Nous exigeons la libération immédiate de tous les syndicalistes emprisonnés, de tous les prisonniers politiques, l’arrêt des poursuites des militants des mouvements sociaux et l’abolition de la peine de mort.
C’est en effet pendant cette même période que la République islamique a pendu, en une seule journée, 29 personnes à la prison d’Evin. Le régime de Téhéran prétend que la pendaison de ces condamnés de droit commun s’est faite dans le cadre du projet dit de « sécurisation sociale ». Selon le communiqué du parquet, les suppliciés étaient coupables de pillage, de consommation de boissons alcoolisées, de possession d’armes, de trafic de drogues et de bagarres avec coups et blessures.
La pendaison de 29 personnes en une journée est une nouvelle preuve flagrante de la barbarie du pouvoir iranien.
Le régime est responsable de la pauvreté et des catastrophes sociales qui écrasent les masses populaires en Iran. La propagation de la délinquance est la conséquence directe des politiques économiques ultralibérales et ultraréactionnaires appliquées dans tous les domaines. La pendaison de prisonniers victimes de l’ordre social et économique actuel n’illustre que la brutalité de ce régime.
Halte aux flagellations et à l’emprisonnement des militants ouvriers !
Le 1er mai de cette année, deux femmes courageuses, Shiva Kheirabadi et Sousan Razani, participaient aux manifestations de la Fête internationale des travailleurs.
Ces femmes ont été arrêtées, accusées d’un crime contre le régime.
Elles ont été condamnées chacune à 15 coups de fouet et à quatre mois de prison ferme.
Elles ne sont pas les seules. Dans une nouvelle et féroce vague de répression des militants ouvriers, un professeur Kurde (Farzad Kamangar) a été condamné à mort.
Trois hommes (Abdullah Khani, Seyed Qaleb Hosseini, et Khaled Hosseini) ont été condamnés à un total de 120 coups de fouet et à des peines de prison. Afshin Shams a été arrêté et attend de passer au tribunal.
Les accidents du travail font rage
En Iran, selon les dernières données statistiques, environ 25 000 ouvriers meurent, sont gravement blessés ou subissent un handicap permanent chaque année suite à des accidents du travail. Il faut savoir que les accidents qui surviennent dans les provinces lointaines ou sur les lieux isolés sont exclus de ces chiffres.
Cela signifie la perte de tout moyen d’existence pour au moins 75 familles par jour !
Les statistiques montrent une augmentation alarmante du nombre des accidents du travail. En 2002, ce chiffre atteignait 16 000 ; aujourd’hui, il dépasse le chiffre de 25 000 par an.
La plupart des accidents surviennent dans les mines et le secteur de la construction.
Les conditions de travail sont les causes principales de la mort lente de nombreux ouvriers. Dernier exemple, la catastrophe de Saadat Abad dans laquelle des centaines de travailleurs ont perdu la vie à cause de l’effondrement d’un vaste chantier. Le public n’a appris la nouvelle que grâce à un conflit interne au régime.
Ce genre de tragédies humaines, qui font partie du quotidien des travailleurs en Iran, arrivent, en effet, régulièrement et sans que personne n’en soit informé.
Pour le système capitaliste, c’est le profit qui compte, pas la vie humaine.
Prix de la défense des droits humains
Fédération internationale des ouvriers du transport
L’ITF enchantée du prix de la défense des droits humains attribué à Mansour Osanlou et à son syndicat
15 septembre 2008
Ayant appris
que Mansour
Osanloo et
le syndicat
Vahed
(syndicat
des
chauffeurs
de bus de
Téhéran dont
il est le
président)
allaient
recevoir le prix Solidar Silver Rose, l’ITF est fière de leur adresser ses félicitations. Le prix Silver Rose récompense les personnes et les organisations dont le combat apporte une contribution de poids à la justice sociale et à l’égalité dans le monde. Reconnu par l’OIT, Solidar (www.solidar.org) est un réseau européen d’organisations menant des actions à caractère social et liées au mouvement du travail.
L’ITF et la Confédération syndicale internationale (CSI) avaient présenté Mansour Osanloo et le syndicat Vahed pour ce prix et les deux organisations se sont déclarées enchantées de la décision.
« Aux côtés de tous ceux qui ont apporté leur soutien à la campagne en faveur de la justice pour les travailleurs en Iran, nous pouvons légitimement être satisfaits de l’attribution de cette distinction bien méritée », fait remarquer Mac Urata, secrétaire de la Section des transports internes de l’ITF.
« Il y a malheureusement peu de chance que Mansour puisse se voir remettre ce prix en personne au Parlement européen à Bruxelles en octobre, étant donné qu’il est toujours injustement incarcéré. En fait, selon la dernière mauvaise nouvelle reçue à son sujet, au lieu d’être admis à l’hôpital pour soigner ses problèmes ophtalmologiques, il a été transféré à la prison de Rajai Shahr, à Karaj.
C’est là un rappel de l’envergure des efforts que nous devons engager en son nom et au nom
de ses collègues – mais pour un jour au moins, nous pouvons nous réjouir de la bonne nouvelle de l’obtention du prix et de ce que cela montre quant à la reconnaissance mondiale du sort réservé à des hommes et des femmes de valeur en Iran. »
La Sucrerie Haft Tappeh : Deux ans de lutte et les résultats
La Sucrerie Haft Tappeh faisait partie des plus grands projets industriels du régime du Chah. L’usine a commencé ses activités en 1975 pour exploiter 12,000 hectares de champs de canne à sucre dans la région du Khouzestan(sud d’Iran). En 1977, la raffinerie de Haft Tappeh devint l’une des plus importantes productrices mondiales de sucre avec une production de 1,3 millions de tonnes (7 fois supérieure à la consommation intérieure qui était alors de 180,000 tonnes).
Aujourd’hui la capacité de sa production est environ de 5 millions de tonnes, 4 fois plus que sa capacité en 1979. Or, entre temps, les autorités ont multiplié par 7 les champs de canne à sucre et les infrastructures, et en plus, les techniques de raffinage se sont améliorées. Selon avis des experts, normalement cette usine devrait produire 11 millions de tonnes et non la moitié affichée qui dépasse largement les besoins du marché nationale et peut apporter des devises par l’exportation.
En 2007, suivant une logique néolibérale, le gouvernement a décidé de privatiser l’usine. Pour cela il importe de grandes quantités de sucre et envisage de céder l’entreprise à l’Ayatollah Djannati, un homme puissant du régime, qui décide, à son tour, de fermer l’entreprise et licencier ses employés, dans le but de construire de grands ensembles résidentiels sur ses terrains et les vendre à des prix plus qu’attractifs ! C’est à dire détruire une activité industrielle pour la remplacer par de la spéculation immobilière.
D’abord les travailleurs de ce complexa industriel protestent contre ce projet de liquidation de cette entreprise de plus de cinq mille travailleurs. Après l’échec de tous leurs efforts, une série de grèves se sont déclenchées pour empêcher sa privatisation, sa vente et sa fermeture. Les revendications se portaient également sur le limogeage du directeur, la dissolution du conseil islamique de travail, la signature d’un contrat collectif, la renouvellement des contrats de 3000 travailleurs temporaires et la non-fermeture de l’entreprise. Et comme tous les grands mouvements ouvriers récents en Iran ils ont revendiqué le droit à la constitution d’un syndicat indépendant. En octobre 2007, les ouvriers de la sucrerie Haft-Tappeh qui, de plus, n’avaient pas été payés depuis plusieurs mois, se sont mis en grève et ont manifesté aux cris de « nous avons faim, payez-nous ! », les forces de sécurité du régime ont brutalement réprimé la manifestation et les travailleurs ont été molestés par les miliciens du régime.
Durant deux ans, ces travailleurs ont organisé une douzaine actions de protestations collectives de tous gendres. A la suite de ces actions Ils ont obtenu certains de leurs revendications dontt le limogeage du directeur de l’entreprise. Cela a bien encouragé les travailleurs de continuer leur combat sans relâche.
Pendant cette longue période de lutte, les autorités ont utilisé tous les moyens répressifs contre les ouvriers. A chaque occasion les forces de l’ordre du régime ont violemment réagi et il y a eu plusieurs affrontements sanglants. Par exemple, le 5 novembre, la veille d’une grève prévue, M. Ramezan Ali pour, un ouvrier de l’usine a été enlevé par la police secrète et a été sauvagement torturé afin « d’avouer » que lui et ses camarades étaient en train de « planifier » un complot contre la sécurité nationale, (la même accusation portée contre Monsieur Ossanlou, le président emprisonné du Syndicat Vahed de la Régie du Transport Urbain de Téhéran et sa Banlieue, pour laquelle il a écopé d’une peine de prison de 5 ans). Mohammad Haydari, un autre ouvrier, a été arrêté et sévèrement matraqué par la police politique. Deux autres ouvriers, Ghorban Ali Pour et Mohammad Hujari Mehr ont été arrêtés dans la rue et le tribunal de justice du régime les a condamnés chacun à verser l’équivalent de 5000 dollars (équivalant de 3 ans de salaire) pour retrouver la liberté. Evidement par manque de moyens, ils sont restés en prison et leurs camarades pour obtenir leur libération se sont groupés devant la prison et ont menacé de se mettre une nouvelle fois en grève. Ce qu’ils ont obtenu. C’était la première fois que le régime a recoulé devant la mobilisation des travailleurs bien déterminée.
Cette victoire les a enhardis. De plus ils ont réussi d’attirer la sympathie de plus en plus forte de la population locale et les travailleurs à travers du pays.
La dernière action des travailleurs de Haft Tappeh date de 24-25 septembre 2008. Pendant 2 jours ils se sont mis en grève pour obtenir les paiements de leurs salaires et primes et la libération de 2 de leurs camarades arrêtés la semaine précédente. La quasi-totalité des travailleurs et employés du complexe y ont pris part. La grève s’est terminée par une grande victoire et la direction a pratiquement accepté toutes leurs revendications.
La suite est encore plus probante. Après deux ans de lutte et sacrifice, d’emprisonnement et de privation, les travailleurs de Haf Tappeh ont décidé aller plus loin et en dépit de l’opposition acharnée du régime, créer leur syndicat indépendant. En octobre 2008, au cours d’une assemblée générale avec la participation de la majorité des salariés du complexe, le « Syndicat des Travailleurs de la Sucrerie de Haft Tappeh » a été refondé et neuf ouvriers ont été élus à sa direction aux bulletins secrets. Les services de sécurité (la police politique) de l’usine étaient présents mais ils se sont contenté à « surveiller » et ne sont pas intervenue. La refondation de ce syndicat, après deux années de luttes héroïques et sans concession et, surtout, sans une demande d’autorisation de l’Etat est une grande victoire pour le mouvement ouvrier iranien et montre que le niveau de conscience de classe et de lutte de ces travailleurs a franchi un palier important.
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Extrait du « Message de félicitation des comités de soutien et de solidarité avec les travailleurs iraniens au Syndicat des travailleurs de Haft Tappeh »
Chers camarades ;
Nous sommes heureux d’entendre la nouvelle de la refonte de votre syndicat « Syndicat des travailleurs de Haft Tappeh » et l’élection de sa direction. L’établissement des organisations syndicales indépendantes basé sur la seule force des travailleurs a toujours été une des principales revendications du mouvement ouvrier en Iran et une force de progression de ce mouvement. Les travailleurs du « Syndicat Vahéd de la Régie du Transport du Téhéran et sa Banlieue » l’ont déjà créé et maintenant vous, en dépit de tous les obstacles, difficultés et l’opposition acharnée des appareils d’Etat, y arrivé, encore mielleux sur une échelle plus grande…
Nous vous félicitons chaleureusement et vous soutenons de toutes nos forces. Nous essayons, comme dans le passé, d’être votre porte voix à travers le monde, de sensibiliser l’opinion publique des pays de notre résidence et d’obtenir les soutiens de vos amis et camarades de la classe ouvrière mondiale pour vos combats futures. Nous félicitons, encore une fois, vous et vos familles qui vous ont accompagné dans votre combat contre le patronat et le régime…
• Comité de Solidarité avec les Travailleurs Iraniens – Australie
• Association de la Défense des Travailleurs Iraniens – Norvège
• La Solidarité Socialiste avec les Travailleurs en Iran – France
• Association de Solidarité avec les Travailleurs en Iran – Francfort et Banlieue (Allemagne)
• Association de Solidarité avec le Mouvement des Travailleurs en Iran – Hanovre (Allemagne)
• Comité de solidarité avec des Travailleurs d’Iran et Suède – Stockholm (Suède)
• Association de Solidarité avec les Travailleurs Iran – Gutenberg (Suède)
• Conseil de Solidarité avec les Travailleurs en Iran – Francfort (Allemagne)
• Association ouvrière « Jamal Tchéragh-Véissi », R.U.
600 infirmières protestent à Yazd
Le 4 août, 600 infirmières ont manifesté pour réclamer leurs salaires impayés depuis six mois. La protestation s’est déroulée hors du centre médical Sadoughi, dans le centre de la ville de Yazd.
« En plus de nos salaires impayés, nous n’avons pas reçu nos autres prestations et notre assurance- maladie est en mauvais état », a déclaré une infirmière en chef qui participait à la manifestation.
Le patron du centre médical Sadoughi a informé le personnel infirmier que « le centre n’a pas de budget pour les payer maintenant et qu’elles seront payées lorsque les fonds seront disponibles ».
En 2007, des milliers de travailleurs ont fait grève pour réclamer leurs salaires impayés dans les grandes usines comme celle de sucre de canne de la ville méridionale de Chouch, l’usine automobile Iran Khodro et celle de pneus Kiyan, dans la banlieue de Téhéran.
Dimanche 10 août, les employés de Kiyan ont brûlé symboliquement des pneus usagés pour attirer l’attention des automobilistes sur la route qui relie Téhéran à Saveh.
Solidaires condamne l’incarcération d’un syndicaliste iranien
L’union syndicale Solidaires (qui regroupe, entre autres, les syndicats SUD) dénonce la mise en détention d’un syndicaliste iranien connu pour son adhésion à la cause des droits syndicaux en Iran.
Sa déléguée générale, Annick Coupé, a officiellement condamné l’incarcération d’Ali Reza Saghafi après avoir appris qu’il était détenu dans la prison d’Evin, au nord-ouest de la capitale iranienne, Téhéran. D’après les informations reçues, il aurait été arrêté après s’être présenté aux autorités judiciaires de Téhéran dans la matinée du 26 août.
En France, SUD est aux avant-postes d’une campagne en faveur de la protection des syndicalistes iraniens, et notamment de Mansour Osanloo, leader du syndicat des bus de Téhéran, incarcéré.
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Le 29 août 2008
Monsieur Mahmoud Ahmadinejad
Président de la République islamique d’Iran
Monsieur le Président
L’Union syndicale Solidaires a été informée de l’arrestation et de l’incarcération de Monsieur Ali Rezza Saghafi Khorassani, président de l’Association de défense des droits des travailleurs en Iran.
Cette arrestation constitue à nos yeux un acte de répression inadmissible contre un militant engagé dans la défense des droits humains, des droits fondamentaux des travailleurs, en particulier le droit de se syndiquer librement et de faire grève.
L’Union syndicale Solidaires proteste fermement contre cette arrestation et exige la libération de Monsieur Ali Rezza Saghafi Khorassani .
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à ma parfaite considération.
Annick Coupé
Déléguée générale
www.solidaires.org - contact solidaires.org
A toutes les fédérations et organisations de travailleurs et de défense des droits de l’homme
Amis, camarades !
Vous êtes sans doute conscients de la répression systématique, par la République islamique, des peuples iraniens qui luttent pour leur droit à la liberté et à la citoyenneté. Le régime de Téhéran a peur de tout rassemblement. C’est pourquoi il ne peut supporter aucune organisation.
Les femmes iraniennes qui s’opposent courageusement à toute forme de mépris et de sexisme, en réclamant l’égalité des droits avec les hommes, sont condamnées à la prison ou à être lapidées.
Les étudiants qui défendent la démocratie et la liberté face à l’obscurantisme dominant sont torturés.
Les diverses minorités qui luttent pour l’égalité du droit national sont emprisonnées et leurs porte-parole condamnés à mort.
Les ouvriers iraniens qui résistent à la violence du libéralisme sauvage, à l’inflation, à l’exploitation en dehors de toute loi, en essayant de se rassembler dans des organisations syndicales, sont accusés de rassemblement illicite, mis au chômage, arrêtés et emprisonnés. Répression policière, emprisonnement, torture et peine de mort sont la réponse à toute protestation.
Apparemment, le régime de Téhéran rejette toutes les protestations internationales ; tout contact et relation avec les médias étrangers finit par l’emprisonnement, la torture, voire la condamnation à mort. Mais en réalité, il est très sensible à son image à l’étranger. Il cherche même désormais à se donner une image plus « humaine ». Dans ce but, il a récemment énormément investi pour créer un puissant lobby en France.
Vos interventions d’envergure internationale ont depuis toujours été utiles. Dernier exemple, la libération de Messieurs Mahmmoud Salehi et Alireza Saghafi. Nous vous remercions de cette solidarité avec les peuples iraniens.
Récemment, le régime a trouvé une astuce pour contrer les protestations internationales : les accusés peuvent acheter leur liberté moyennant le versement d’une caution financière très lourde (équivalent de cinquante à cent ans de salaire !). Les exemples de cette politique sont nombreux :
– Ali Saghafi, membre de l’ordre de défense des droits des ouvriers, libéré sous caution ;
– Ibrahim Madadi, directeur adjoint du syndicat des travailleurs du réseau de transport de Téhéran et sa banlieue, libéré sous caution ;
– Davoud Razavi, membre du même syndicat, libéré en échange d’une caution de 50 millions de tomans ;
– Gholamreza Gholamhisseini, membre du même syndicat (licencié), libéré en échange d’une caution de 150 millions de tomans (80 ans de salaires) ;
– Faraidoun Nikoufard, Ali Nejati, Ghorban Alipour, Rahim Besagh, Ramazan Alipour, Mohamad Haidari, Jalil Ahmadi, tous ouvriers de la canne à sucre de Haft Tapeh, ont subi un sort semblable.
Les menaces, les violences, les cautions deviennent monnaie courante et la pratique quotidienne du régime contre les activistes et syndicalistes. Ainsi broie-t-il tout mouvement de protestation et contre-t-il les protestations internationales.
Nous attirons votre attention sur le fait que vos protestations et votre solidarité sont une nécessité vitale pour tous les mouvements de lutte de la société iranienne pour ses droits et sa liberté.
Nous comptons sur votre solidarité
Lettre de M. Salehi adressée à M. Randal Howard, président de la Fédération International du transport
Saghez, Iran
18 octobre 2008
Cher Monsieur Randal Howard
Je tiens à vous remercier, ainsi que le conseil exécutif et les militants de l’IFT, pour votre initiative de déclarer une semaine de solidarité avec les travailleurs en Iran.
La classe ouvrière à travers le monde est confrontée à des problèmes, en particulier dans cette période de grande crise économique. Et c’est une raison de plus pour être unitaire et solidaire. Mais, nous, les travailleurs de l’Iran, rencontrons encore d’avantage de difficultés, car nous sommes dépourvus de tous les droits fondamentaux tels que la liberté d’association.
Dans cette circonstance, la solidarité et le soutien des travailleurs du monde sont vitales pour nous et je suis sûr qu’ils ne cesseront jamais.
Nous, les travailleurs iraniens, en dépit de la privation de nos droits de base, continuons nos efforts et luttons quotidiennement pour améliorer nos situations professionnelles et sociales. Même si, dans cette lutte, nous subissons les pires cruautés et payons un prix très élevé, nous poursuivrons notre combat jusqu’à obtention de nos objectifs, y compris le droit à la création d’organisations ouvrières indépendantes et à la liberté d’association.
Dans cette lutte, nous comptons sur la solidarité et le soutien des travailleurs du monde entier, et nous somme convaincus qu’ils nous aideront.
Permettez-moi, Monsieur le Président, de vous remercier ainsi que votre fédération et tous les militants pour leurs efforts en vu de la campagne pour ma libération de la prison. Je voudrais également vous présenter mes gratitudes et remerciement pour vos démarches et aides précieuses pour la libération de Mansour Ossanloo, le président du Syndicat du transport de Téhéran (Vahed).
Amicalement,
Mahmoud Salehi
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