L’armée indonésienne profite du chaos provoqué par le tsunami pour renforcer sa présence à Atjeh. Elle impose son monopole sur la distribution de l’aide dans quatre régions où se trouve le gros des réfugiés -et où elle souhaite briser les reins du mouvement indépendantiste. Elle veut assoire son contrôle sur le territoire et ses ressources, sur la population et les juteux bénéfices de la reconstruction.
Les ministres des Finances du G7 se sont réunis les 4 et 5 février derniers. Pas question d’annuler la dette extérieure des pays victimes du raz-de-marée. Les grands argentiers du monde se sont contentés d’annoncer des allégements « au cas par cas », histoire de maintenir la pression sur les gouvernements débiteurs. Car le système de la dette a pour ultime fonction d’assurer le contrôle des puissances financières du Nord sur la politique économique des pays du Sud.
Les promoteurs se pressent pour empocher les marchés de l’immobilier et des infrastructures dans les zones dévastées. Le prix du ciment explose et les profits s’annoncent grandioses ! Mais il s’agit aussi, pour l’industrie touristique, de prendre le contrôle de plages et côtes « indûment » occupés par les villages de petits pêcheurs, aujourd’hui détruits. Comme si la place était soudainement libre !
La reconstruction des territoires dévastés est l’objet d’un âpre conflit social. Face aux prédateurs militaires, financiers et industriels, les communautés locales luttent pied à pied pour s’assurer le contrôle de leur présent, de leur avenir. Nous restons à leurs côtés dans ce combat difficile mais vital.