De manière générale, les camarades s’accordent à dire que nous avons mené une campagne européenne courte mais dynamique, pour ce tout jeune parti encore en voie de structuration. Les scores obtenus sont plutôt positifs, vu les coordonnées globales de la situation, notamment le ressac des mobilisations et l’abstention, avec des endroits où ils montrent un réel potentiel d’implantation du NPA, notamment dans les quartiers populaires et dans les zones rurales. On peut pointer aussi un manque de communication sur la question de l’unité, sur notre programme écologique et la difficulté à convaincre de l’utilité du vote pour le NPA comme expression non seulement du rejet du système mais aussi comme affirmation d’une alternative anticapitaliste.
Il s’est agi ensuite de débattre du bilan des mobilisations sociales et de notre action en leur sein. Des travaux en commissions ont permis de mettre en place une campagne pour l’emploi, contre les licenciements et la précarité, que nous devons mener en tant que NPA mais qui constitue aussi une proposition que nous faisons à l’ensemble des organisations syndicales, associatives et aux forces politiques de gauche. Il s’agit de faire de cette campagne un axe central, notamment dans le cadre des marches régionales contre le chômage et la précarité.
Ce CPN a aussi été l’occasion d’avoir un débat de fond, préparé par la commission internationale, sur la question des DOM-TOM. Quelle place pour l’autodétermination, l’anticapitalisme, le NPA, dans les dernières colonies françaises ? Un texte court qui définit les bases de notre positionnement a été adopté.
Il a également été question du fonctionnement et de la construction du NPA. Une proposition de texte pour que chacun au sein du CPN puisse participer activement aux tâches du parti a été débattue. Elle pose les bases d’une implication dans différents « départements » : la construction du parti, la communication, le travail en direction des entreprises, l’écologie… De nouvelles discussions ont eu lieu sur la grille de cotisations, certains camarades pointant des montants trop élevés. La majorité s’accorde toutefois sur l’idée qu’il faut la tester encore et la considérer comme une référence qui permet localement la souplesse nécessaire : la question financière ne doit pas être un obstacle à l’investissement dans le NPA.
Nous avons décidé la mise en œuvre d’une véritable campagne d’adhésions, d’abord en direction de celles et ceux qui ont fait partie du processus fondateur, mais bien plus largement ensuite : il faut relancer le processus d’ouverture et d’élargissement. Le CPN a également adopté les listes proposées par les différentes commissions thématiques, et mis en place plusieurs commissions de travail internes au CPN, sur les élections régionales, le processus de désignation des porte-parole ou les statuts. Enfin, au début de l’automne, sont prévus des réunions régionales de tous les comités notamment sur les questions de la structuration et des élections régionales ainsi qu’un stage d’une semaine à destination des camarades du CPN. Plus largement, un réseau de formateurs décentralisé va se mettre en place pour répondre aux besoins de formation des militants du NPA.
Le bilan de ce second CPN est plutôt positif. Il conforte les orientations définies au congrès, en réinvestissant le terrain unitaire pour les prochaines échéances sociales et politiques, et il ancre une campagne sociale active. Il a fait naître une dynamique de direction, où il faut que chacun trouve sa place. Pour cela, il faut encore améliorer le fonctionnement et la préparation des réunions, en faisant en sorte que la richesse des discussions soit directement réinvestie dans l’écriture des textes adoptés. Le prochain CPN aura lieu en septembre, mais c’est à l’université d’été que la plupart d’entre nous se retrouveront.
* Agathe Bonfils et Myriam Duboz
* Vous trouverez en pièce jointe téléchargeable, le compte rendu avec les textes votés... http://www.npa2009.org/sites/defaul...
* Paru dans « Tout est à nous » n°14 du 25 juin 2009.
Tribune du courant « Convergences et alternative »
Aux européennes, la forte résistance sociale à la crise n’a pas trouvé son expression politique. L’abstention (60%), produit du refus de cette construction européenne non-démocratique et du manque d’alternative crédible à gauche, offre à Sarkozy un succès électoral par défaut, dont il se sert pour accentuer son offensive antisociale.
Les orientations du PS, son acceptation du traité de Lisbonne, ses ouvertures vers le Modem, ont été sanctionnées. Ce n’est pas sur cette politique que l’on recomposera une gauche à même de battre la droite et d’empêcher l’extrême droite de relever la tête. Les résultats de la liste Europe écologie, malgré l’impasse sur la rupture avec le libéralisme indispensable à une véritable alternative écologique, soulignent que tout projet à gauche doit intégrer la rupture avec les modes de production et de consommation anti-environnementaux. C’est aussi parce qu’elles se sont rassemblées que les forces écologistes ont rencontré un succès. La gauche de gauche, elle, n’a pas su le faire. Le total des voix des listes Front de gauche, NPA et LO atteint 13%, exprimant la recherche d’orientations anticapitalistes. La division en plusieurs listes concurrentes a freiné une dynamique qui aurait pu polariser l’opinion.
Avec 4,8 % et aucun élu, le NPA ne peut se satisfaire d’un résultat qui n’est pas à la hauteur des attentes. Il ne peut continuer à prétendre incarner à lui seul l’alternative de gauche qui fait défaut. Entre les propositions européennes du NPA et celles du Front de gauche, il n’y avait pas de différences significatives, mais les électeurs ont fait savoir qu’une unité même imparfaite était préférable à l’auto-affirmation solitaire d’un parti, aussi populaire soit-il dans ses propositions. Faire converger les dynamiques du NPA et du Front de gauche, rassembler l’ensemble des forces politiques et sociales qui ne se sont retrouvées dans aucune des deux campagnes, c’est possible, dès maintenant, autour d’une série de mesures politiques d’urgence : 300 euros d’augmentation, Smic à 1500 euros, loi d’interdiction des licenciements dans les entreprises qui versent des dividendes, défense des services publics, contrôle public sur les banques, investissements pour une relance écologique non-productiviste, défense des droits démocratiques et de l’égalité des droits…
Le NPA devrait s’adresser tout de suite à toutes les forces politiques de la gauche de gauche, pour exprimer un accord sur les propositions communes, lors des mobilisations sociales actuelles et, à la rentrée, par l’organisation de meetings communs et de rassemblements locaux. Pour crédibiliser et renforcer cette dynamique convergente, le NPA devra aussi proposer des listes unitaires indépendantes du PS au premier tour des régionales, et des accords de second tour pour battre la droite, sans contrat de gestion libérale imposé.
Avec une orientation visant à l’unité de la gauche de gauche, un NPA ouvert et pluraliste montrerait qu’il peut être un levier utile pour reconstruire une gauche digne de ce nom.
Le courant « Convergences et alternative »
Communiqué du NPA : mise au point
Certains médias indiquent que le NPA aurait subi une hémorragie de militants après les européennes. Nous démentons catégoriquement ces allégations qui ne se basent sur aucune enquête sérieuse.
Nous venons juste d’entamer la campagne de remise des cartes 2009. A cette étape, nous ne disposons pas d’informations suffisantes pour savoir combien nous sommes. Il est de ce point de vue très étonnant que certains médias puissent annoncer des chiffres de cotisants alors que nous même n’en disposons pas. Nous ferons le point à l’automne en toute transparence..
Tout cela n’est pas sans rappeler la campagne de presse de l’automne dernier visant à montrer que nos objectifs ne seraient pas atteints au congrès de fondation. Pourtant ils l’ont été.
Ce que nous savons, c’est qu’il y a aujourd’hui plus de comités qu’au moment du congrès de fondation, que de nouvelles demandes de contact continuent à arriver à un rythme non négligeable. Nous ne sommes pas inquiets.
Le NPA est là, présent, au cœur des luttes, avec la volonté de s’élargir encore, de rassembler tous les anticapitalistes.
Le comité exécutif du NPA, 8 juillet 2009.