Europe Écologie et le NPA ont apporté des réponses très satisfaisantes. Il faut d’ailleurs rappeler que les Verts et le NPA sont adhérents du Réseau « Sortir du nucléaire ». Europe Écologie et le NPA se prononcent pour une sortie rapide du nucléaire, ont intégré la question des déchets radioactifs et des risques, mais aussi les enjeux démocratiques (passage en force du lobby nucléaire) et géostratégiques (prolifération nucléaire sous couvert du nucléaire civil), ainsi que les questions de l’emploi et du social (promotion des économies d’énergie et du développement des énergies renouvelables, qui sont de véritables gisements d’emplois).
Le Parti de Gauche a eu l’honnêteté de reconnaître que, dans le cadre du Front de gauche qui l’unit au PCF, il n’était pas possible d’avoir une position commune sur la question du nucléaire. Le Réseau « Sortir du nucléaire » est très attentif à l’évolution du Parti de Gauche, qui s’est déclaré favorable à la sortie du nucléaire, et appelle le PCF a reconsidérer sa position pronucléaire.
Lors de la campagne présidentielle de 2007, le Modem et François Bayrou n’ont pas pris position contre le nucléaire, en critiquant néanmoins l’opacité du lobby atomique. Pour ces élections européennes, seuls Corinne Lepage (CAP21, tête de liste Modem dans le Nord) et Jean-Luc Bennahmias (ancien Vert) ont répondu, se prononçant pour des alternatives au nucléaire, mais à moyen ou long terme. Finalement, la position « officielle » du Modem reste encore à découvrir !
Comme chacun a pu le constater, l’UMP et le PS ont repoussé au maximum le moment d’entrer en campagne et, qui plus est, évitent soigneusement tout débat pouvant remettre en cause l’énergie nucléaire, qui est pourtant un sujet de société crucial.
Le Parti Socialiste a répondu de façon ambiguë, voire hypocrite, se prononçant pour ITER (fusion nucléaire) et pour les réacteurs dits « de 4e génération », bien que ces deux technologies pour l’heure inexistantes absorbent plus de 80% des crédits européens pour la recherche énergétique. Ce positionnement vide de sa substance le soutien de principe que le PS exprime pour les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Reconnaissant le problème que posent les déchets nucléaires, le PS soutient pourtant du rôle que la France entend jouer dans le déploiement international du nucléaire !
L’UMP n’ayant pas daigné répondre au questionnaire du Réseau « Sortir du nucléaire », le seul élément dont nous disposons est la fameuse interview de Mme Dati, numéro 2 sur la liste d’Île-de-France, lors d’un meeting des jeunes UMP, où elle a démontré son incompétence, confondant allègrement électricité et énergie. Il est vrai que M Sarkozy lui-même avait été défaillant sur ce sujet lors de la campagne présidentielle. En résumé, l’UMP soutient totalement la politique pronucléaire de l’Etat… sans pouvoir ni savoir justifier cette option.
Parallèlement à ce questionnaire, le Réseau « Sortir du nucléaire » a lancé une campagne de pétition par cartes postales, appelant les citoyens à interpeller les listes sur ces questions énergétiques. Cette campagne (http://europe-sans-nucleaire.org) a rencontré un grand succès, ce qui témoigne une fois de plus du véritable divorce entre les citoyens et les partis dominants : malgré la crise écologique, malgré les déconvenues de l’industrie nucléaire française (retards et surcoûts considérables des chantiers des réacteurs EPR de Finlande et de Flamanville ; fuites d’uranium au Tricastin et ailleurs, etc.), l’UMP et le PS restent enfermés dans le carcan d’une idéologie productiviste et scientiste inapte à penser le futur énergétique et écologique de l’Europe.