Les Européennes, en Suède comme en France, un mégaphone pour nos luttes...
La campagne pour les élections de juin est l’occasion pour tous les travailleurs européens de dire ensemble « Ce n’est pas à nous de payer leur crise ».
En Suède les revendications anticapitalistes sont portées par la liste « Initiative des travailleurs ». A l’image du NPA, la liste regroupe largement les anticapitalistes suédois : militants politiques, syndicalistes.
La crise actuelle n’épargne pas la Suède, mais dans ce pays ou la concertation entre les syndicats et les patrons est traditionnellement la loi, les luttes se multiplient : grève contre la libéralisation des ports, lutte contre les licenciements chez Volvo, mobilisation des travailleurs dans les mines. Ces mobilisations sont les illustrations concrètes de l’impasse du système actuel, c’est pourquoi elles sont soutenues par la liste « initiative des travailleurs ».
Dans le cadre d’une campagne anticapitaliste européenne pour les élections du 7 juin, les militants anticapitalistes suédois ont organisé une série de meeting avec une représentante du NPA, du 6 au 13 mai. Ces réunions ont eu lieu dans les principales villes : Uméä, Luléä, Sundsvall, Gothenborg rassemblant à chaque fois quelques dizaines de personnes et ce sont plus de 200 personnes qui sont venus débattre à Stockholm.
Ces réunions furent l’occasion de débat sur les luttes sociales en France, la construction du NPA, la possibilité de faire de même en Suède mais aussi la nécessité de construire tous ensemble une force anticapitaliste à l’échelle européenne et une nouvelle organisation internationale.
Débats et rencontres enthousiasmants qui ont donné toute sa dimension européenne et internationaliste à la campagne d’ « Initiative des travailleurs », liste importante dans la construction d’une nouvelle force anticapitaliste européenne, qui saura être le porte voix des luttes à l’échelle européenne.
Margaux LEDUC (Alençon)
Pologne : convention électorale du Parti polonais du Travail
Samedi 16 mai, le Parti polonais du travail (PPP) tenait sa convention électorale à Katowice, centre de la grande région industrielle de Silésie.
Fondé à l’initiative de la Commission nationale de coordination du syndicat « Août 80 », le PPP a réuni les 130 000 signatures nécessaire et présente des listes dans les treize circonscriptions électorales. Elles se démarquent de toutes les autres par le plus grand nombre de candidates (43 %), une moyenne d’âge inférieure et le rôle des dirigeants syndicaux.
La Convention a commencé par un défilé des mineurs de fond en habit de gala, portant les étendards de leurs syndicats — on se serait cru à la fin du XIXe siècle lorsque des partis ouvriers naissaient à l’initiative des syndicats.
Devant 220 militant(e)s, Boguslaw Zietek, président du syndicat et du PPP, a souligné que si les syndicalistes ont occupé les bureaux électoraux du parti pouvoir, c’est parce que la période pré-électorale est le meilleur moment pour imposer les élites gouvernantes la discussion des principaux problèmes sociaux. Il a annoncé qu’il suspendait sa fonction du président du parti car le gouvernement utilise ce prétexte pour refuser les négociations avec le syndicat et que le PPP tiendra en automne un congrès pour se doter d’une nouvelle direction.
« Votre campagne rassemble à la nôtre. C’est une campagne de lutte, expliquait Olivier Besancenot. Nous avons les mêmes buts, que les capitalistes payent leur crise et non la population. Nous voulons construire une société d’un troisième type, dans laquelle ce soit la majorité qui décide et non les quelques pourcent de capitalistes ou les élites bureaucratiques. » Il a appelé à la construction d’un parti anticapitaliste européen.
Elzbieta Fornalczyk, dirigeante syndicale dans les hypermarché Tesco et tête de liste du PPP à Varsovie, a rappelée que c’est à 150 que les caissières ont commencé à imposer le droit syndical dans cette multinationale en Pologne. « Il faut oser lutter » a-t-elle conclue sous les apllaudissements. Ewa Groszewska, tête de liste à Wroclaw, a souligné que ce que la Pologne avait connue ce n’était pas le socialisme. Leszek Swietczak, du syndicat « Stoczniowiec » du chantier naval de Gdynia, tête de liste à Gdansk, a rappelé la lutte contre la liquidation des chantiers navals. Janusz Glebski, du syndicat des Services médicaux d’urgence de l’État en lutte contre la privatisation, candidat à Lodz, a souligné que s’il y avait de l’argent pour les banques, il devait en avoir aussi pour les soins publics pour tous.
« Les médias et les instituts de sondages ignorent la campagne du PPP et préfèrent mettre en avant les faux débats entre les élites. On peut obtenir aussi bien 0 % que 6 % des suffrages. De toute façon, c’est un premier pas vers la construction du parti anticapitaliste européen, dont le NPA a pris l’initiative, en Pologne aussi. La lutte continue ! », a conclu Boguslaw Zietek.
Myriam MARTIN (Toulouse)