La campagne des européennes va se résumer à sa dernière ligne droite. Tous les observateurs notent le désintérêt pour ce scrutin traditionnellement peu mobilisateur. Ce qui est en cause, c’est une construction européenne opaque, obsédée par le fric, n’envoyant aux peuples que de mauvaises nouvelles, ne protégeant de la crise que les capitalistes. L’autre raison en est sans doute la décision du pouvoir, qui tient les grands médias, d’organiser la campagne la plus courte possible pour favoriser l’abstention et éviter que la colère sociale ne s’invite dans les urnes.
Preuve que, décidément, le NPA doit gêner, les coups à son encontre pleuvent. « Violents », assène la droite alors que c’est elle qui en fait la preuve au quotidien en maniant la matraque contre le mouvement social. « Rapaces », accusent les Chérèque (CFDT) et Mailly (FO), qui feraient mieux de réserver leur énergie contre le Medef. « Inutiles », bégaye le Parti socialiste qui appelle piteusement au vote « utile », alors qu’il vote avec la droite 97 % des textes du Parlement européen.
Certains en rajoutent et brocardent le NPA, qui serait en perte de vitesse ou tellement occupé par les luttes sociales qu’il en négligerait les européennes. Le NPA rejette la séparation artificielle qui voudrait que le social se résume à la rue, et la politique aux institutions. La campagne des européennes se situe dans le prolongement du combat que ses militants mènent au quotidien. Son programme montre comment faire payer la crise au capitalistes, en organisant par exemple l’interdiction des licenciements ou la hausse des salaires, des pensions de retraite, des minima sociaux à l’échelle de toute l’Europe. Il défend une Europe qui donne l’exemple dans la lutte contre le réchauffement climatique, en rompant avec le productivisme, en changeant les choix énergétiques, en réorganisant les transports.
Face à la vie chère et aux licenciements, des millions de travailleurs et de jeunes sont tentés par l’abstention. Ce n’est pas le bon choix. Pour protester utile, il faut protester fort, clair et net. Il faut voter pour les listes du NPA ! Trois mois après sa création, il faut lui donner des élus, pour marquer sa dynamique et sa progression, pour aider à la construction d’un parti anticapitaliste européen, pour être les oreilles et la voix de la population.
Le NPA va jeter tous ses forces dans cette campagne. Et cela va se voir, dans les quinze jours qui viennent, sur les murs, dans les boîtes aux lettres, sur les marchés, dans les quartiers populaires, dans les villages, aux portes des entreprises.
NPA
Le NPA dans les émissions officielles...
Mardi 26 Mai 2009
France 2 après le JT de 20h
France 3 après Soir 3
France 4 vers 19h45
France 5 vers 18h45
et sur les stations de Radio France, le même jour...
Vendredi 5 Juin 2009
France 2 après Télématin
France 3 vers 17h45
France 4 vers 12h45
France 5 vers 13h30
et sur les stations de Radio France, le même jour...
E
uropéennes : Yvan Zimmermann (NPA), un ouvrier chez les « eurocrates » ?
MULHOUSE, 25 mai 2009 (AFP) - Yvan Zimmermann, ouvrier et tête de liste dans l’Est du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) aux européennes, mène sa première campagne électorale avec l’ambition de faire résonner au Parlement européen la « parole » et la « colère » des sans-voix « qui subissent la crise ».
A 38 ans, ce militant CGT, employé à l’atelier peinture de l’usine PSA de Mulhouse (Haut-Rhin), est un familier des luttes sociales. Mais avec ce scrutin européen, il connaît véritablement son baptême du feu électoral. « Si on se présente, c’est pour dire que ce n’est pas aux gens qui travaillent de payer la crise (...) On veut que cette parole, celle des gens qu’on n’écoute jamais et qui subissent la crise, rentre au parlement » européen où « la question sociale est absente », explique-t-il à l’AFP.
S’il est élu, il fera des propositions sur « l’interdiction des licenciements » ou en faveur d’un salaire minimum en Europe, et cognera sans réserve sur « l’Europe des banquiers » qui « ne propose que des lois libérales ». La faute selon lui aux eurodéputés, des « eurocrates » et des « politiciens professionnels » qui vivent « dans le luxe » et « ne travaillent plus depuis longtemps ». Sa liste, au contraire, présente des gens « qui mènent une vraie vie » et qui veulent porter la « colère » et la « lutte » sociales au parlement.
La « vraie vie » d’Yvan Zimmermann, c’est celle d’un ouvrier du secteur de l’automobile, employé depuis une douzaine d’années chez PSA mais qui, depuis quelques temps, a dû passer à mi-temps pour cumuler un deuxième emploi. « Comme beaucoup d’employés de PSA », affirme-t-il. « J’ai une grande famille », explique ce Mulhousien, père de quatre enfants et dont l’épouse est sans emploi. « Et un salaire plein ne suffit pas ». Alors, pour améliorer l’ordinaire, il fait des travaux d’élagage chez des particuliers ou en sous-traitance pour au final gagner plus qu’un temps plein.
Avant PSA, il s’est frotté à l’intérim, après des études dans un lycée agricole. Ses parents —tous deux infirmiers, soixante-huitards tendance autogestionnaire— étaient encartés à la CFDT. Adolescent, il fréquente les milieux tiers-mondistes, fait un passage chez Lutte Ouvrière (LO) avant d’être séduit par le « frère ennemi » trotskiste, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d’Olivier Besancenot, « ancêtre » du NPA.
En 2008, il monte sur Mulhouse Union 68, prélude local au NPA, avant d’être bombardé l’année suivante tête de liste aux européennes : « je suis ouvrier. Le fait que je sois tête de liste, c’est le symbole de quelqu’un qui subit la crise », analyse-t-il.
Dans sa circonscription Grand Est (Alsace, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté et Lorraine), il a démarré sa campagne il y a environ trois semaines. Les moyens sont quasi-artisanaux : déplacements en voiture personnelle, hébergement chez des camarades les soirs de meetings... Avec une dizaine de réunions publiques à son actif, le candidat trotskiste se trouve à mi-parcours.
Et, patiemment, continue de labourer un terrain social que la crise a, espère-t-il, rendu réceptif aux discours sociaux musclés. Il multiplie donc les visites aux entreprises en difficulté (Vistéon en Franche-Comté, Johnson Controls en Lorraine...), « là où les ouvriers mènent la bagarre », insiste-t-il. « On ne pourra pas économiser de grosses bagarres dans les rues pour changer les choses », prophétise cet admirateur du LKP antillais, prenant pour exemple « Mai 68 » qui a « changé plus de choses que n’importe quelle élection ».
dsa/pad/fj
Par Damien STROKA
Alain Mosconi, le « pirate » du Pascal Paoli candidat sur la liste Besancenot
AJACCIO, 26 mai 2009 (AFP) - « Candidat d’ouverture » aux européennes sur la liste du nouveau parti anti-capitaliste (NPA) dans le sud-est, Alain Mosconi, 42 ans, leader de la section marins du Syndicat des Travailleurs Corses (STC), est considéré comme un des hommes les plus puissants de l’île.
Nez busqué, moustache et bouc taillés au cordeau, le cuistot entré à 18 ans à la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM), se présente comme « indépendantiste et très à gauche ». Il a renoncé à son poste de secrétaire national maritime du STC à l’ouverture de sa campagne. Revenu à la base, mais toujours très écouté par les marins, il conserve la capacité de paralyser l’île en donnant le coup d’envoi à ce qu’il appelle « des actions d’envergure », le blocage des navires assurant les liaisons avec le continent. Une perspective qui donne des cauchemars aux pouvoirs publics à chaque début de conflit en Corse.
En septembre 2005, il a accédé à la notoriété en prenant, avec une soixantaine de marins, le contrôle, à Marseille, du Pascal Paoli, un cargo mixte de la SNCM qu’il a conduit à Bastia, « pour le rendre à la Corse ». « Ce n’était en rien un acte de piraterie, rien à voir avec la Somalie, il n’y avait pas de demande de rançon, pas de kalachnikov, nous nous sommes juste réappropriés notre outil de travail », dit-il à l’AFP. Le coup de force s’est achevé le 28 septembre au petit matin dans la rade de Bastia par une intervention héliportée du GIGN, diffusée sur les télévisions du monde entier. « Ce jour-là, j’ai supplanté mon homonyme » - le nageur médaille de bronze aux jeux olympiques de Mexico en 1968 - « mais il reste plus titré, celui qui entrera dans l’Histoire », rigole Alain Mosconi.
Décrit par ses amis comme un « bon vivant », « marrant » et « sympa », il est aussi connu pour ses accès de colère. « Il aime bien commander, c’est un homme à poigne, comme tous les leaders », constate un ami indépendantiste. « Dans le feu de la discussion, il peut voir rouge et avoir des mots très durs », se souvient un militant. Les journalistes qui ont couvert le conflit ayant entraîné le détournement du Pascal Paoli ont en mémoire ses coups de gueule et les coups de poing assourdissants assénés sur la table de la salle de négociations pour ponctuer ses propos, qui s’entendaient à travers la porte fermée.
Alain Mosconi n’a pas l’intention de renoncer à l’action syndicale. « Au NPA, nous avons mis en place un système de ’tourniquet’ permettant aux trois premiers de la liste de siéger un tiers du temps : le STC, j’y suis depuis 1986 et je compte bien y passer encore des années ». S’il est très populaire chez les marins, il est nettement moins apprécié dans les instances dirigeantes du STC où, sous couvert d’anonymat, on lui reproche son « autoritarisme » et un goût immodéré pour les médias.
« Dans les syndicats aussi, on n’aime pas beaucoup les gens qui relèvent la tête », rétorque le syndicaliste-candidat, évoquant « des grincheux depuis trop longtemps dans leurs fauteuils ». Dans l’affaire du Pascal Paoli, la SNCM a retiré sa plainte. Et deux jours après le début du détournement, en raison du « caractère syndical de l’action menée », l’Assemblée de Corse - dirigée par une majorité UMP - a demandé, à l’unanimité, l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre d’Alain Mosconi et de trois autres « pirates ». L’action publique se poursuit néanmoins. Si les qualifications de séquestration et de détournement de navire sont retenues, il risque 30 ans de réclusion.
PhC/tm/so/phi
Par Philippe COSTE
Campagne de l’UMP : un écran de fumée
Derrière un tissu de mensonges et de déclarations hypocrites, l’UMP et Sarkozy cherchent à reprendre la main contre le monde du travail et ses mobilisations.
« La Turquie n’est pas en Europe, c’est une réalité géographique. Elle n’a pas vocation à entrer dans l’Union européenne », clament, pour flatter les sentiments xénophobes, les affiches de campagne de l’UMP. « L’Europe de la défense et l’Otan doivent avancer ensemble… », peut-on y lire aussi.
Dans son discours du 5 mai à Nîmes, par lequel il a ouvert la campagne de l’UMP, Sarkozy a vanté « l’Europe des pères fondateurs […], cette Europe qui avait décidé de ne plus assassiner sa jeunesse dans la boue répugnante des tranchées », comme si c’étaient les peuples, et non leurs classes dirigeantes, qui avaient été responsables des deux guerres mondiales, il se revendique de cette prétendue volonté de paix qui aurait été à l’origine de la construction européenne, mais c’est pour mieux vanter et tenter de faire accepter l’Europe qui mène, derrière l’impérialisme américain, une sale guerre en Afghanistan.
Même cynisme, mêmes mensonges, pour tenter de faire avaliser une politique qui consiste à faire payer la crise aux travailleurs et à la population. « Après le G20, il faut tout faire pour que la crise ne fragilise pas ceux qui travaillent dur pour faire vivre leur famille et ne fasse pas souffrir davantage les plus démunis », prétendent hypocritement les affiches de l’UMP au moment même où le gouvernement fait donner sa police contre les salariés qui refusent les licenciements ou orchestre la suppression de 35000 suppressions de postes dans la fonction publique.
Sarkozy condamne le « spéculateur », il parle de « régulation financière » et de lutte contre les paradis fiscaux. Mais cette « crise » qui, à l’entendre, tomberait du ciel, c’est bien sa politique, celle des classes dirigeantes qui en est responsable, en favorisant l’enrichissement sans limite de la minorité privilégiée dont il défend les intérêts. Et quand Sarkozy prétend vouloir, à la faveur de cette crise, « changer l’Europe », c’est pour aller plus loin encore dans cette politique, pour armer l’offensive contre le monde du travail et ses droits, imposer les « réformes » libérales. « Je le dis aux Français, a-t-il affirmé à Nîmes, après la crise, on remboursera les déficits parce que l’on aura investi davantage, parce que l’on aura fait les réformes qui rendront la France plus compétitive. » Et encore : « On ne peut pas vouloir faire l’Europe, faire circuler librement les capitaux, les hommes, les marchandises et en même temps augmenter les impôts. On ne peut pas vouloir faire l’Europe et refuser le bouclier fiscal que l’Allemagne a inscrit dans sa Constitution. »
Oui, c’est bien l’Europe des riches, de la finance, du système qui a conduit à la crise, que défendent Sarkozy et l’UMP. Les travailleurs ne sont pas dupes. Avec 27%, voire 33% des intentions de vote aux européennes, l’UMP est au plus haut dans les sondages, et c’est la première fois depuis bien longtemps qu’une majorité gouvernementale serait en passe de remporter des élections intermédiaires. Mais si le gouvernement se trouve aujourd’hui conforté par une situation où le mouvement social a été laissé dans l’impasse par les directions syndicales, le mécontentement et la révolte sont toujours là.
Alors, face à l’UMP, le seul vote utile sera non pas celui pour un PS laissant les mains libres à Sarkozy, mais un vote qui permette d’exprimer cette colère et cette révolte, le vote pour les listes du NPA.
Galia Trépère