Fondé à l’initiative de la Commission nationale de coordination du syndicat « Août 80 », le PPP a réuni les 130 000 signatures nécessaire et présente des listes dans les treize circonscriptions électorales. Elles se démarquent de toutes les autres par le plus grand nombre de candidates (43 %), une moyenne d’âge inférieure et le rôle des dirigeants syndicaux.
La Convention a commencé par un défilé des mineurs de fond en habit de gala, portant les étendards de leurs syndicats — on se serait cru à la fin du XIXe siècle lorsque des partis ouvriers naissaient à l’initiative des syndicats.
Devant 220 militant(e)s, Boguslaw Zietek, président du syndicat et du PPP, a souligné que si les syndicalistes ont occupé les bureaux électoraux du parti pouvoir, c’est parce que la période pré-électorale est le meilleur moment pour imposer les élites gouvernantes la discussion des principaux problèmes sociaux. Il a annoncé qu’il suspendait sa fonction du président du parti car le gouvernement utilise ce prétexte pour refuser les négociations avec le syndicat et que le PPP tiendra en automne un congrès pour se doter d’une nouvelle direction.
« Votre campagne rassemble à la nôtre. C’est une campagne de lutte, expliquait Olivier Besancenot. Nous avons les mêmes buts, que les capitalistes payent leur crise et non la population. Nous voulons construire une société d’un troisième type, dans laquelle ce soit la majorité qui décide et non les quelques pourcent de capitalistes ou les élites bureaucratiques. » Il a appelé à la construction d’un parti anticapitaliste européen.
Elzbieta Fornalczyk, dirigeante syndicale dans les hypermarché Tesco et tête de liste du PPP à Varsovie, a rappelée que c’est à 150 que les caissières ont commencé à imposer le droit syndical dans cette multinationale en Pologne. « Il faut oser lutter » a-t-elle conclue sous les apllaudissements. Ewa Groszewska, tête de liste à Wroclaw, a souligné que ce que la Pologne avait connue ce n’était pas le socialisme. Leszek Swietczak, du syndicat « Stoczniowiec » du chantier naval de Gdynia, tête de liste à Gdansk, a rappelé la lutte contre la liquidation des chantiers navals. Janusz Glebski, du syndicat des Services médicaux d’urgence de l’État en lutte contre la privatisation, candidat à Lodz, a souligné que s’il y avait de l’argent pour les banques, il devait en avoir aussi pour les soins publics pour tous.
« Les médias et les instituts de sondages ignorent la campagne du PPP et préfèrent mettre en avant les faux débats entre les élites. On peut obtenir aussi bien 0 % que 6 % des suffrages. De toute façon, c’est un premier pas vers la construction du parti anticapitaliste européen, dont le NPA a pris l’initiative, en Pologne aussi. La lutte continue ! », a conclu Boguslaw Zietek.