A Vénissieux, Besancenot lance sa campagne européenne
Lyoncapitale.fr 12/05/2009
Le Nouveau Parti Anticapitaliste entamait ce lundi une série de quatorze « grands » meetings pour les élections européennes.
Devant un millier de personnes, Olivier Besancenot a souhaité continuer une “campagne anticapitaliste commencée depuis plusieurs mois dans les entreprises et ailleurs”. Objectif : “un socialisme sans frontière”.
20 heures, à Vénissieux. La salle polyvalente Joliot Curie est remplie « comme en 2007 », constate un militant. « Les gens viennent plus pour Besancenot que pour les européennes » admet-il. Avant le leader du NPA et les têtes de liste pour le Sud-Est, ce sont les « représentants des luttes locales » qui se passent le micro. En fond on peut lire « Pas question de payer leur crise ». Il y a là un syndicaliste de l’équipementier JTekt qui se bat contre un plan social, un militante féministe qui s’oppose à la fermeture du centre d’IVG de l’Hôtel Dieu, une institutrice membre du Réseau éducation sans frontières, un militant de la cause palestinienne favorable au boycott des produits israéliens. Il y a enfin Jean-François, en grève contre la fermeture de sa cimenterie en Isère. Il fait un « rêve » : « tous unis pour faire une grosse lutte ».
Convergences
« Les convergences sont là » constate Pierre Mosconi, syndicaliste, militant indépendantiste corse et numéro trois de la liste Sud-Est. « Nous sommes tous unis contre l’oppression capitaliste et institutionnelle ». La numéro deux de la liste, la conseillère régionale ex-PCF, Myriam Combet revient sur des considérations plus politiciennes, à savoir le Front de gauche créé par le PCF et le Parti de gauche, qu’a refusé le NPA : « il faut créer une gauche de la gauche suffisamment forte pour renverser le système ». Pour elle, cela n’a rien à voir avec une alliance « à un coup » que proposaient le PC et le PG « qui, les élections européenne passées vont retourner dans le giron du PS ».
Jusque là, on parle peu d’Europe. Le numéro un de la liste prend alors la parole. Belge, « militant altermondialiste et chercheur », comme il se présente, Raoul Jennar s’en prend à la « sainte alliance du parti populaire européen et du parti socialiste européen ». « Ils ont fait un copier-coller du traité constitutionnel (TCE) en créant le traité de liste alors que le TCE a été rejeté en 2005 par les Français ! »
Pour lui « une autre Europe est possible », celle « d’une réelle égalité homme/femme » et « du Smic à 1500 euros ». Une Europe sans nucléaire, « solidaire avec le reste du monde » où les agriculteurs « vivraient correctement en nourrissant sainement les populations ».
Besancenot au micro
Mélange d’humour, de langage « djeun’s » et de tournures marxistes, les propos du leader du NPA sont accueillis par des salves d’applaudissements. Il promet de ramener « l’Europe sur terre » à l’opposée d’une Europe « de la Justice et de la paix » qui serait fantasmée par la gauche et la droite. Il embraye sur la crise économique, une « crise structurelle », estime-t-il. Et de prévenir : « les plus grosses difficultés sont devant eux ». Après les autres orateurs, il en appelle à une « convergence des luttes » et à soutenir les formes les plus radicales que peuvent prendre les mouvements sociaux : « nous ne nous excuserons pas de soutenir les ouvriers même quand ils retiennent leur patron ». Au passage, il égratigne la gauche, jugée timaurée sur le sujet. Pour lui, la gauche doit montrer l’exemple en organisant une grande marche « avec les Continental et les Caterpillar en tête ». Les syndicats en prennent pour leur grade aussi, « avec leur calendrier alterné de journées d’action (...). Alors qu’avec trois jours de grève générale, me disait Elie Domota (le leader du LKP, ndlr), Sarkozy et Parisot négocieraient autrement ». Il conclut par la promesse d’un « socialisme sans frontière ».
Le ton est donné. L’Internationale peut être chantée par une foule aux poings levés.
Européennes : Il faut « changer d’Europe tout court » selon Besancenot
LYON, 12 mai 2009 (AFP) - Olivier Besancenot, leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), a déclaré lundi soir à Vénissieux, près de Lyon, qu’il fallait « changer d’Europe tout court » en évoquant le principal objectif de son parti pour les prochaines élections européennes.
Devant près d’un millier de militants, M. Besancenot était venu soutenir Raoul Jennar, la tête de liste NPA pour la région du grand sud-est et deux de ses colistiers.
Avec beaucoup de verve, le porte-parole du NPA s’est réjoui de la tenue de « ce premier grand meeting central » de « tous ceux qui se dressent face à la crise du capitalisme ». « Quand on parle d’Europe, on nous parle d’une Europe qui n’existe pas », a poursuivi M. Besancenot en dénonçant chez ses concurrents politiques l’évocation d’une Europe de paix et de justice sociale « fantasmée ». Le NPA lui opposera dans sa campagne électorale « la réalité, la vraie vie ».
« Il faut ramener la campagne électorale sur terre. (...) Il faut changer d’Europe tout court », a souligné M. Besancenot, qui a appelé la gauche à une « convergence des luttes » tout en dénonçant chez elle une certaine fébrilité. « Les luttes, quand elles sont radicales, on les soutient, on les cautionne (...) Nous ne nous excusons pas de soutenir les ouvriers même quand ils retiennent une nuit entière leurs patrons », a poursuivi le leader du NPA faisant clairement référence aux récentes séquestrations de chefs d’entreprises, frappées par un plan social.
M. Besancenot a d’ailleurs qualifié de « massacre industriel » l’annonce lundi de la mise en œuvre du plan social du constructeur américain d’engins de chantier Caterpillar, qui prévoit 733 licenciements en Isère, et exprimé sa « solidarité totale » aux salariés. Les derniers sondages attribuent au NPA quelque 7% des intentions de vote pour le 7 juin.
dfa/rr
Olivier Besancenot en campagne pour « un socialisme sans frontière »
Le Progres.fr
le 12.05.2009 04h00
Une banderole derrière la tribune proclamant « Pas question de payer leur crise », une autre devant affirmant « interdiction des licenciements » donnaient le ton hier soir à Vénissieux du « premier meeting central de la campagne » européenne du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Olivier Besancenot y était entouré de plusieurs candidats de la circonscription sud-est (Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Corse) dont les trois premiers de liste, Raoul Jennar, Myriam Combet et Alain Mosconi.
D’ici le 7 juin il y aura « 13 ou 14 » rencontres de ce type dans toute la France. Autant d’occasions pour les responsables et candidats NPA de « ramener la campagne électorale sur terre : les préoccupations majeures des gens - emplois, salaires - et nous voulons apporter des solutions d’urgence » expose l’ancien candidat à la présidence de la République.
Heureux de mener « une campagne ancrée dans les luttes sociales » et « dans plusieurs pays d’Europe avec d’autres internationalistes », il revendique de porter avec ses amis « un projet qui est le socialisme sans frontière ». Pour cela, dans un premier temps, l’objectif est de « changer l’Europe ».
Alain Mosconi, indépendantiste du syndicat des travailleurs corses, illustration de cette « ouverture » que vantent nombre de militants du NPA, porte « haut et fort la voix des peuples- corse, guadeloupéen, basque, kanak etc. - qui subissent une double oppression : du capitalisme et institutionnelle. »
Michel Rivet-Pature