Manif contre les banques accros aux paradis fiscaux
Par Zineb Dryef | Rue89 | 28/03/2009 | 19H37
Un petit monticule de sable, deux mini-palmiers, de faux billets de banque et des acteurs en shorts fleuris, la place de la Bourse, à Paris, avait des airs de vacances ce samedi après-midi.
A l’appel de plusieurs organisations, des centaines de manifestants sont venus démanteler symboliquement cette petite île artificielle pour dénoncer les paradis fiscaux.
Si l’expression « paradis fiscal » évoque surtout des îles lointaines ou la Suisse, les manifestants ont choisi la place de la Bourse pour faire écho aux révélations récentes des magazines Alternatives Economiques et Marianne : les banques françaises et les entreprises du CAC 40 possèdent des filiales dans les paradis fiscaux.
D’où le mot d’ordre : « Pas besoin de montrer du doigt des îles lointaines, on a déjà beaucoup à faire chez nous ».
Alors que le soutien gouvernemental au secteur bancaire n’en finit pas de créer des remous, les 361 entités offshore de la BNP Paribas, du Crédit agricole et de la Société générale passent mal. Au point de créer une mobilisation citoyenne contre ces pratiques.
Pour Aurélie Trouvé, co-présidente d’Attac, s’informer sur les activités des entreprises françaises est déjà un premier pas. Le second consistant à se diriger vers des établissements « propres » : (Voir la vidéo)
La « plate forme paradis fiscal et judiciaire », collectif de plusieurs associations, attend désormais, des responsables politiques réunis à Londres le 2 avril prochain pour le sommet du G20, des actions concrètes contre cette fuite de capitaux. Les associations estiment à 50 milliards d’euros le montant de ces fraudes fiscales.
Sur les pancartes et banderoles étaient inscrits en grosses lettres les
noms des entreprises françaises les plus implantées dans les paradis
fiscaux -BNP Paribas, Danone, LVMH, Schneider- suivis de « nous ne
paierons pas vos crises ! » rageurs. Ce slogan a rassemblé plus de 15 000
personnes à Londres et 19 000 à Berlin.
G20 : des manifestants parisiens démantèlent un « paradis fiscal » fictif
PARIS (AFP) — Plusieurs centaines de personnes, 400 selon la police et 700 selon les organisateurs, ont manifesté samedi à Paris lors d’une journée internationale de mobilisation avant la réunion du G20 à Londres, en procédant notamment au « démantèlement symbolique d’un paradis fiscal ».
Ce « paradis fiscal » a été symboliquement installé près de la place de la Bourse, sur le trajet de la manifestation : mini-plage de sable, deux palmiers en pot, deux transats occupés par des hommes en tongs et chemise à fleurs. Répandus par terre ou lancés en l’air, des billets factices de 5.000 euros barrés de la mention « net d’impôt ».
Décidés à montrer « combien il est facile d’en finir avec un paradis fiscal », les organisateurs l’ont ensuite démantelé, en ramassant le sable avec trois pelles.
Derrière une banderole proclamant « G20 : les peuples avant les banquiers. Nous ne paierons pas leur crise », le cortège, composé d’altermondialistes, de syndicalistes ou de membres de partis de gauche, a défilé pendant deux heures de la place de l’Opéra à la place des Victoires, proche de la Banque de France.
Une trentaine d’organisations avaient appelé à participer, dont Agir ensemble contre le chômage, Attac, la Ligue des droits de l’Homme, le DAL, le Mrap, la FSU ou Solidaires (syndicats Sud), soutenues par des partis de gauche (NPA, Parti de Gauche, PCF ou Les Verts).