PARIS, 9 mars 2009 (AFP) - L’ouverture d’une enquête pour « provocation à la haine raciale » qui vise le leader du collectif guadeloupéen LKP Elie Domota est jugée lundi « révoltante » et « irresponsable » par Olivier Besancenot (NPA) tandis que les Verts la qualifient d’« inadmissible ».
« C’est scandaleux, c’est révoltant, c’est irresponsable », a déclaré M. Besancenot, lors d’une conférence de presse. Cela « s’inscrit dans le cadre de la criminalisation qu’on connaît actuellement dans le mouvement social », a-t-il ajouté. « Oser parler d’un conflit qui serait amené par le LKP sur des bases raciales et racistes, c’est absolument méconnaître le conflit », a estimé le leader d’extrême gauche. « Si on veut rallumer le feu aux poudres, on fait ça », a-t-il déploré.
Pour M. Besancenot, M. Domota, « que ce soit en créole ou en français, n’a eu de cesse de répéter la même chose depuis le début du conflit : ’nous ne sommes pas sur des bases raciales, les petits fils des békés ont le droit de vivre sur l’île, simplement il faut que tout le monde comprenne, à Paris et à Matignon, que les descendants d’esclaves ont droit à leur part de gâteau’ ».
Pour les Verts, l’enquête à l’encontre de M. Domota qui « n’a en aucun cas tenu des propos racistes », est « tout simplement inadmissible ». « Le motif est en effet particulièrement scandaleux, et la manœuvre grossière ». « Alors que le climat actuel en outre-mer est explosif, judiciariser les propos d’un des leaders du mouvement, est un moyen de détourner l’attention publique de la vraie question et de différer les vraies réponses », a estimé la porte-parole du parti écologiste Djamila Sonzogni, dans un communiqué.
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Soutien à Elie Domota
Communiqué du NPA
L’ouverture d’une enquête à l’encontre d’Elie Domota, responsable du LKP pour « provocation à la haine raciale » est scandaleux et révoltant.
Derrière cette décision judiciaire, il y a la tentative de criminaliser et de punir, à travers Elie Domota, un mouvement qui a gagné sur les revendications qu’il avait mises en avant : les 200 euros, le gel des loyers, la baisse des prix du carburant, de l’eau et des produits de première nécessité, notamment.
Depuis plusieurs jours, les porte-voix de Nicolas Sarkozy multiplient les déclarations haineuses contre le LKP. Frédéric Lefèvre a même osé comparé les militants du LKP aux tontons macoutes ce qui dénote chez ce responsable politique une grande ignorance, volontaire sans nul doute, de ce qu’était Haïti à l’époque de Duvalier.
Ce genre de déclaration voudrait, surtout, faire oublier que la grève générale en Guadeloupe était un conflit social, et non pas un conflit racial, de peur que ce mouvement exemplaire donne des idées aux salariés, à la population qui, ici, souffre de la crise du capitalisme.
Le NPA apporte tout son soutien à Elie Domota, au LKP, au peuple de Guadeloupe alors que le pouvoir et le MEDEF essayent de dénaturer leur combat.
Le 10 mars 2009.