Grève générale en Guadeloupe
Communiqué de presse FSU Guadeloupe
Depuis le mardi 20 janvier, jour de l’investiture du premier président métis des États-Unis, la Guadeloupe est touchée par un mouvement de grève sans précédent. Un collectif regroupant tous les syndicats sauf le SNETAA et la CGC, des partis politiques progressistes (nationalistes ou non), d’associations de consommateurs, d’associations culturelles, de mouvements de défense de l’environnement, des petits exploitants agricoles, des petits patrons des marins-pêcheurs, s’est formé. Ce collectif appelé Lyannaj kont Pwofitation (lien contre l’exploitation, les abus) regroupe aujourd’hui 52 organisations. La FSU Guadeloupe est membre de ce collectif qui réclame l’augmentation du pouvoir d’achat, à la fois par la hausse des salaires (augmentation de 200€ par mois du SMIC, des petites retraites, des minima sociaux). et par la baisse des prix de l’eau, des produits de première nécessité, de l’énergie, du transport public. Nous exigeons l’arrêt de toutes les formes de discrimination à l’embauche dans les entreprises. Nous luttons pour l’emploi dans une région qui compte selon les chiffres officiels 25% de chômeurs. Nous luttons contre la précarité, l’île ne compte pas moins de 4000 contrats aidés pour une population active ayant un emploi de 150.000 personnes. Les bas salaires y sont légion, surtout chez les femmes. 50% d’entre elles touchent moins de 1100 euros par mois. Le taux de chômage des jeunes (15-29 ans) est de 45%. Le chômage des non diplômés dépasse les 50%, contre 10% pour les plus diplômés.
Nous luttons pour une formation de qualité, dans une région frappée par l’échec scolaire, où le tiers des collèges dépasse 1000 élèves, où l’AFPA a été liquidée sans être réellement remplacée.
Nous luttons pour la défense de l’environnement, alors que nos terres ont été polluées par le chloredécone, il n’existe quasiment pas de tri sélectif, ni d’usine de traitement des ordures ménagères. Toutes les ordures s’entassent des décharges, parfois en bord de mer.
Depuis le 20 janvier, la Guadeloupe est paralysée : services publics, établissements scolaires, université, hôtels, centres commerciaux, transports en commun, usines sont bloqués. Depuis, une semaine, il n’y a plus de carburant dans les stations service. Les coupures d’électricité et d’eau se multiplient (36H sans eau à certains endroits). La nuit, des poubelles et des carcasses de voiture sont incendiées. Les barrages sur les routes se multiplient. La manifestation du 24 janvier 2009 a rassemblé 25.000 manifestants pour une population de 450.000 habitants. A l’échelle de la France cela correspondrait à une manifestation de 3,5 millions de personnes à Paris. La situation de la Guadeloupe préfigure certainement celle de la France, à partir de la grève générale du 29 janvier.
Une première rencontre a eu lieu entre le collectif et les décideurs en Guadeloupe (État, collectivités, patronat). Les décideurs n’ayant pas donné une suite favorable à nos justes revendications. Le collectif dont fait partie la FSU Guadeloupe a décidé d’intensifier l’action.
Pointe-à-Pitre, le 25 janvier 2009
Contact Frédéric Régent, secrétaire départemental de la FSU Guadeloupe
La grève paralyse toute l’économie de l’île
Les barrages routiers se multiplient en Guadeloupe. Le collectif
« contre l’exploitation outrancière » refuse toute réunion avec les
maires de l’île, qui s’inquiètent de voir toute l’économie paralysée.
Les barrages routiers se multiplient ce vendredi en Guadeloupe au
quatrième jour d’une grève générale contre la vie chère qui paralyse
l’île, tandis que les accès à l’Hôtel de Région, à Basse-Terre, ont
été bloqués par des manifestants.
Le collectif « kont pwofitasyon » (contre l’exploitation outrancière),
qui rassemble la quasi-totalité des syndicats insulaires, des
organisations et partis politiques et des associations culturelles
identitaires, a décliné jeudi l’invitation du préfet de participer à
une « table ronde ». L’avant-veille ils avaient déjà refusé de
participer à une « réunion de travail » organisée par les présidents des
conseils général et régional et de l’association des maires, MM.
Jacques Gillot, Victorin Lurel et Jean-Claude Malo.
Ces derniers se sont dits, jeudi soir, « préoccupés par la pénurie de
carburant, mais aussi par les blocages, les intimidations et les
pressions en tout genre ». Ils ont réitéré leur invitation à une
réunion vendredi matin.
Un des responsables du Collectif, Gaby Clavier, dirigeant de la
centrale syndicale indépendantiste UGTG, a indiqué que le Collectif ne
répondrait pas à cette invitation. Le Collectif veut une réunion
rassemblant, en un seul lieu, l’Etat, les collectivités territoriales
majeures et le patronat.
De nombreux événements annulés
Le président de la fédération du Medef, Willy Angèle, craint vendredi
« un véritable dépôt de bilan collectif des entreprises de Guadeloupe ».
« Les croisiéristes s’en vont et trois escales de paquebots de
croisières ont été annulées, les voyagistes demandent le retour en
urgence des touristes », a-t-il déclaré à Radio Caraïbes Internationale
(RCI).
La vie quotidienne reste sérieusement perturbée. EDF, qui a enregistré
une baisse de 70 % de sa production, a maintenu son programme de
délestages tournants.
La Ligue guadeloupéenne de football a annulé tous les matches prévus
ce week-end, tout comme plusieurs autres ligues sportives. Tous les
concerts et spectacles prévus samedi et dimanche ont également été
annulés par leurs organisateurs, y compris le défilé qui devait être
organisé dimanche à Anse-Bertrand par la Fédération du carnaval.
Selon plusieurs sources, des défilés carnavalesques « spontanés ou
militants » sont néanmoins en préparation pour dimanche.
(Source AFP)
Grève contre la vie chère à la Guadeloupe
Communiqué de la LCR
Depuis quatre jours, une grève générale contre la vie chère paralyse l’ensemble de secteurs économiques de l’île, activités économiques et transports. Plusieurs manifestations rassemblant des milliers de personnes ont eu lieu.
Les parents d’élèves soutiennent activement ce mouvement. Le Collectif « kont pwofitasyon » (contre l’exploitation outrancière), à l’origine de cette grève générale, rassemble la quasi totalité organisations syndicales, partis politique et associations. Il réclame, entre autres, une baisse des prix de tous les produits de première nécessité, du prix de l’eau, de l’électricité, des impôts et des taxes, une baisse immédiate de 50 centimes par litre de carburant, un gel des loyers, une augmentation de 200 euros des salaires, retraites, minimas sociaux, des mesures en faveur de l’emploi des guadeloupéens.
Le Collectif réclame une réunion tripartite avec les représentants de l’état, des collectivités territoriales, du patronat pour obtenir des mesures qui permettent à la population de sortir du carcan de la misère, suite à la cherté de la vie à la Guadeloupe.
Ce mouvement de grève à la Guadeloupe montre la volonté de résistance d’une population aux politiques libérales, au système capitaliste qui veulent faire payer la crise aux salariés. C’est le prélude à un 29 janvier qui doit être massif afin de pouvoir mettre en échec la politique de N. Sarkozy.
La LCR et son porte-parole, Olivier Besancenot, soutiennent totalement la grève générale à la Guadeloupe ainsi que les revendications des grévistes et de la population guadeloupéenne.
Le 23 janvier 2009