Près de 300 militants de la CGT se sont rencontrés, samedi 29 novembre, à Paris. Venus de nombreuses régions (Aquitaine, Rhône, Nord, Pas-de-Calais, Île-de-France, Centre, Bretagne, etc.) et de nombreux secteurs et fédérations (métallurgie, chimie, éducation, services publics, bâtiment, transport aérien, télécommunication, sans-papiers, travailleurs du livre, chômeurs, retraités, etc.), tous ont porté un double message : leur colère face aux attaques patronales et gouvernementales, et la nécessité d’une autre riposte que celle proposée par la direction confédérale de la CGT.
Le meeting a été ouvert par Jean-Pierre Delannoy, responsable métallurgie du Nord-Pas-de-Calais, qui a d’abord rappelé la longue litanie des attaques gouvernementales : retraites, pouvoir d’achat, Sécurité sociale, temps et conditions de travail… Avec le développement de la crise et du chômage, la lutte est toujours plus difficile, mais toujours plus indispensable. Jean-Pierre Delannoy est ensuite revenu sur la succession de défaites et de capitulations dont la direction confédérale est en grande partie responsable par sa politique du « diagnostic partagé » et du « syndicalisme rassemblé ». Il a appelé à construire une autre stratégie de lutte, appuyée sur une plateforme revendicative construite à partir des besoins du plus grand nombre et passant par une mobilisation nationale interprofessionnelle, dans l’unité, et dont la grève générale est un objectif incontournable. Jean-Pierre a conclu en appelant au rassemblement de tous les militants, équipes syndicales qui refusent la politique confédérale et veulent être utiles à la construction de l’indispensable « tous ensemble ».
À la suite, les interventions (sans-papiers, Syndicat du livre, union locale de Béthune) ont témoigné de la force des luttes engagées et des difficultés, voire des entraves, dues à la stratégie confédérale. L’intervention fort émouvante d’un camarade de Dalkia détaillant l’acharnement de responsables fédéraux à briser un syndicalisme vivant, se battant sur des positions de classe, nous rappelait l’urgence de la bataille pour la démocratie ouvrière. Celle d’un camarade de Cléon nous expliquait avec force détails toutes les variantes de la stratégie patronale.
Une rencontre très riche en échanges, mais trop courte. Elle en appelle donc d’autres, surtout qu’elle a convaincu chacun de la nécessité de ne pas rester isolés, de regrouper les forces qui, dans la CGT, mais aussi ailleurs, refusent la capitulation. Beaucoup de camarades ont rappelé avec force que c’était « nous la CGT », et que cette rencontre donnait envie de construire des mobilisations qui gagnent et redonnent confiance.