PARIS, 4 oct 2008 (AFP) - Lutte Ouvrière a dénoncé samedi la
réincarcération de Jean-Marc Rouillan, estimant que le cofondateur d’Action
directe paie « manifestement (un) délit d’opinion », tout en rappelant son
opposition au « terrorisme individuel ».
Dans un communiqué, l’organisation trotskiste considère que "l’émancipation
de la classe ouvrière résultera de l’action collective des travailleurs
eux-mêmes et est par là-même absolument opposée au terrorisme individuel et
donc aux actions passées de Jean-Marc Rouillan".
Toutefois, LO "exprime son indignation devant la réincarcération de
celui-ci, manifestement pour délit d’opinion« . Jugeant qu’il »doit bénéficier
de la règle générale concernant la libération conditionnelle", LO demande sa
libération « immédiate ».
Le juge d’application des peines (JAP) de Paris, compétent en matière de
terrorisme, a suspendu jeudi la mesure de semi-liberté dont bénéficie M.
Rouillan depuis décembre 2007.
Le parquet de Paris avait réclamé la veille la révocation de ce régime à la
suite d’une interview de celui-ci à l’Express, arguant qu’il avait "enfreint
une des obligations qui pesaient sur lui, celle de s’abstenir de toute
intervention publique relative aux infractions pour lesquelles il a été
condamné".
Dans cet entretien, Jean-Marc Rouillan laisse deviner son absence de
remords pour l’assassinat en 1986 du PDG de Renault Georges Besse.