Le 8 juillet, au petit matin, une opération de nettoyage d’une cuve sur le site nucléaire du Tricastin (Drôme) donnait lieu à une fuite d’effluents radioactifs. Opération banale, sécurisée, avec un système censé pallier d’éventuels problèmes d’étanchéité de la cuve…
Et pourtant, l’incident survient, libérant en quelques heures des déchets radioactifs dont la quantité dépasse de 27 fois les limites annuelles autorisées et de 161 les limites mensuelles. Ce n’est pas tout : le rejet en question a été réalisé sur le sol et dans un canal dont le débit ne permet pas une dilution des éléments radioactifs.
La réaction des autorités et de la propriétaire de la cuve, la Socatri, filiale d’Areva, a été marquée par le goût du secret : délais étonnamment longs pour rendre l’information publique, absence de publication de la composition des déchets…
Il ne s’agit pas là d’un incident isolé. Cette entreprise, une des multiples qui exploitent le site du Tricastin, a multiplié les fuites radioactives et les violations des limites de rejets de produits radioactifs. Alors que de telles violations ont été constatées à plusieurs reprises, la Socatri n’a rien fait, et elle n’a pas été sanctionnée ; sa seule réponse a été de demander un relèvement des limites de rejets autorisées.
Ce type d’incident devrait remettre les pendules à l’heure quant à la sûreté nucléaire. Malgré les progrès technologiques, il n’existe pas de nucléaire sûr à 100 %. C’est une raison suffisante pour combattre la politique pronucléaire du gouvernement et de revendiquer la sortie du nucléaire.