Communiqué du 10 juillet
Fuite d’uranium au Tricastin : pourquoi l’Autorité de sûreté nucléaire a-t-elle attendu plusieurs heures avant de donner l’alerte ?
– Areva a tardé à avertir l’ASN, mais celle-ci a ensuite perdu plusieurs heures précieuses
– L’ASN aurait-elle attendu dans l’espoir que l’affaire puisse être étouffée ?
Dans ses déclarations, l’ASN met en cause, à juste titre, l’entreprise Socatri-AREVA : cette dernière a attendu de longues heures entre lundi soir et mardi matin avant d’avertir l’ASN, pensant peut-être pouvoir cacher l’existence même de la fuite d’uranium.
Mais l’ASN est elle aussi coupable de rétention d’informations pendant plusieurs heures.
Ainsi, le directeur général de l’ASN, Jean-Christophe Niel, reconnaît que « l’ASN a été prévenue vers 07H30 le matin » mais il ajoute que « l’exploitant a pris la mesure de l’importance du rejet vers midi » (cf. dépêches agences de presse), comme si la mission de l’ASN n’était pas de prendre elle-même conscience des risques et de prendre immédiatement les décisions qui s’imposent. Ce n’est donc qu’en début d’après midi que l’alerte a été donnée.
L’ASN a donc délibérément choisi de ne pas informer les autorités (préfectures, etc), perdant ainsi 5 heures d’autant plus précieuses que c’est en tout début de matinée, au moment les radios sont très écoutées, qu’il était possible d’avertir efficacement les citoyens afin qu’ils ne se baignent pas ou ne boivent pas dans la journée.
Pourquoi l’ASN a-t-elle perdu ces heures précieuses ? Pourquoi cette mise en danger délibérée de la population ? L’ASN a-t-elle attendu dans l’espoir que l’affaire puisse être étouffée ? L’ASN n’aurait ensuite donnée l’alerte qu’après avoir compris que l’ampleur du rejet le rendrait tôt ou tard détectable par des organismes indépendants comme la Criirad.
En tout état de cause, s’il est évident que la Socatri-AREVA est coupable, il en est certainement de même pour l’ASN dont les responsabilités doivent être établies et sanctionnées.
Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle les citoyens à participer à un Rassemblement antinucléaire européen samedi 12 juillet à Paris (14h pl de la République). es animations auront lieu dès le matin sur la place de la République, et un Colloque international se tiendra à 20h avec de nombreux invités d’Europe... et d’au delà.
Communiqué du 9 juillet
Fuite d’uranium au Tricastin : le Réseau « Sortir du nucléaire » soupçonne Areva de rétention délibérée d’information
Areva espérait certainement pouvoir cacher la vérité avant de se rendre à l’évidence.
Le Réseau « Sortir du nucléaire » soupçonne Areva de rétention délibérée d’information et, de fait, de mise en danger volontaire de la population, dans l’affaire de la fuite d’uranium sur le site nucléaire du Tricastin mardi 8 juillet. Il est nécessaire de rappeler que c’est bien Areva qui est propriétaire de la Socatri, l’usine responsable de cet accident.
Il faut prendre la mesure de la gravité de la rétention d’information : c’est, selon l’aveu des autorités, au moins douze heures après l’accident que les populations ont commencé à être informées. Il ne serait pas étonnant que le délai ait en réalité été encore plus important. Dans tous les cas, il est vraisemblable que des gens ont été contaminés lors de baignades ou en buvant. (*)
On peut véritablement penser que, dans un premier temps, Areva a pensé pouvoir cacher l’existence de cet accident, avant de se rendre à l’évidence : l’ampleur du rejet fait que, tôt ou tard, l’affaire aurait été connue. Il y a donc vraisemblablement eu mise en danger délibérée de la population, avec de possibles contaminations.
De façon générale, cette rétention d’information permet de douter des informations données par Areva : puisqu’ils ont caché la vérité à cette occasion, comment leur faire confiance le reste du temps ?
Le Réseau « Sortir du nucléaire » rappelle que l’industrie nucléaire fait courir continuellement à la population un risque intolérable. Faut-il attendre un Tchernobyl français avant de prendre les décisions qui s’imposent ? Un rassemblement antinucléaire européen, samedi 12 juillet (14 h place de la République) à Paris, permettra aux citoyens d’exprimer la nécessité de sortir du nucléaire.
(*) Même lorsque le niveau de radioactivité est faible, une contamination est très grave car des particules radioactives se fixent sur des organes et attaquent directement les cellules. C’est alors un cancer quasi assuré en quelques années.
Communiqué du 8 juillet
360 kg d’uranium rejetés dans l’environnement au Tricastin : le Réseau « Sortir du nucléaire » conteste les avis rassurants des autorités et rappelle que le nucléaire est dangereux et SALE
Rassemblement antinucléaire samedi à Paris (14h pl de la République)
Le Réseau « Sortir du nucléaire » proteste contre les affirmations rassurantes des autorités concernant la fuite radioactive survenue ce jour dans une des installations nucléaires du site du Tricastin (Drôme/Vaucluse).
Il est en effet impossible qu’un tel rejet, contenant de l’uranium, n’ait pas de conséquences importantes sur l’environnement et certainement sur la santé de riverains. En prenant les chiffres reconnus par les autorités, cela fait 360 kg d’uranium !
La présentation officielle, « 30 m3 et 12g d’uranium par litre », semble rassurante mais cela fait bien 30 000 litres, soit 360 000g... soit 360 kg d’uranium.
Il est vraisemblable que des personnes ont consommé de l’eau contaminée dans la journée, et se retrouvent avec des particules d’uranium dans leur organisme. Même lorsqu’elles ne sont pas très radioactives, ces particules sont excessivement dangereuses lorsqu’elles pénètrent dans l’organisme et s’y fixent. Il y a alors une très forte probabilité de cancer.
Le Réseau « Sortir du nucléaire » appelle à une mobilisation antinucléaire internationale samedi à Paris et rappelle que, contrairement aux affirmations des autorités, le nucléaire est une des industries les plus polluantes et les plus dommageables pour la planète :
– les mines d’uranium - le combustible des réacteurs nucléaires - contaminent des régions entières. Le nucléaire français contamine en particulier le Niger dont les mines produisent le tiers de l’uranium consommé par EDF
– les réacteurs en fonctionnement rejettent de la radioactivité dans l’air et dans l’eau.
– les réacteurs en fonctionnement rejettent dans les rivières et dans la mer de grandes quantités de produits chimiques (cuivre, zinc, phosphore, sodium, chlorures, morpholine, etc.)
– les réacteurs nucléaires produisent des déchets radioactifs pour lesquels n’existe aucune solution et dont les plus dangereux vont durer des millions d’années. Ces réacteurs produisent entre autre du plutonium lequel est excessivement nocif pour les êtres vivants et qui permet la fabrication de bombes nucléaires.
– la surconsommation d’électricité, à 80% d’origine nucléaire, est finalement très fortement émettrice de CO2 car nécessitant la mise en service de centrales thermiques (charbon, fuel, etc) en particulier lors de chaque pointe de consommation.
Les citoyens européens doivent faire entendre leurs voix, exiger une politique énergétique européenne basée sur les plans d’économie d’énergie et le développement massif des énergies renouvelables, et faire en sorte que l’Europe sorte du nucléaire, énergie sale.