En Corée du sud, le nouveau pouvoir est déstabilisé par un important mouvement de contestation contre l’importation de bœuf américain potentiellement contaminé par l’ESB, la « maladie de la vache folle ». Depuis moins d’un mois, ce mouvement rassemble régulièrement dans la rue des dizaines de milliers de personnes et bénéficie du soutien de millions de sympathisants. Les origines de la contestation ainsi que les formes de lutte présentent des aspects politiques et (non)-organisationnels particuliers signant la crise de la démocratie représentative. La répression par le pouvoir affaiblit prend des formes vicieuses qui rappellent à certains des méthodes d’un temps qu’ils croyaient révolu.
Contexte géographique et historique
La Corée Du Sud est un pays d’Asie couvrant la moitié sud de la péninsule coréenne et comportant 49 millions d’habitants. Il possède une unique frontière avec son frère ennemi la République populaire démocratique de Corée (Corée du nord), sous la forme d’une « zone démilitarisée » enserrée de part et d’autre par la plus forte concentration militaire au monde. Sa position géographique est exceptionnelle car coincée entre les puissances Chinoises et Japonaises.
Son histoire tumultueuse récente est faite d’occupations étrangères (Japon : 1910-1945), d’esclavagisme (durant la guerre sino-japonaise : 1937-1945), de régimes autoritaires (Syngman Rhee soutenu par les USA : 1948-1960), de dictatures (Park Chung-hee : 1963-1979) ainsi que de massacres de la population (ex. 50.000 morts lors du massacre de Cheju en 1948 par les forces étasuniennes, 2.000 morts lors du Soulèvement de Kwangju en 1980).
La Russie et les États-unis se partagent la péninsule coréenne en 1945, prenant respectivement le contrôle du nord et du sud. Entre 1950 et 1953, la Chine alliée de la Russie affrontent les USA durant la guerre de Corée qui fit 2 millions de morts. La Corée du Sud connaît alors une intense propagande pro-américaine et anti-communiste et une industrialisation spectaculaire du fait d’investissements massifs de la puissance occupante. De fait encore actuellement, la classe dirigeante Coréenne est fortement pro-américaine.
Depuis lors, la souveraineté nationale de ce pays est limitée par la présence de 30.000 soldats étasuniens sur son territoire. Son mode de production est le capitalisme sous un régime de démocratie représentative depuis 1988. Les principales entreprises sud-coréennes (Samsung, Hyundai, LG...) sont des groupes familiaux (Chaebol) qui se sont développés à partir de l’occupation japonaise. La Corée du Sud, l’un des quatre « dragons asiatiques » est aujourd’hui la 11e puissance économique mondiale. Son modèle est tourné vers les exportations, et elle possède l’une des armées les plus importantes d’Asie orientale.
Contexte politique
Les récentes élections ont permit l’accession au pouvoir le 25 février 2008 de Lee Myung-Bak, président libéral issu du parti conservateur réactionnaire et anti-communiste Han Nara Dang, anciennement PDG de Hyundai et maire de Seoul. Ce président, qui vous en rappellera un autre, souhaite la déréglementation de l’économie, la réduction des taxes sur les entreprises, la relance des privatisations d’entreprises (par exemple de la chaîne de télévision publique MBC) et de l’éducation, ainsi que la réalisation de grands travaux d’urbanisme. Il est partisan d’une ligne dure avec la Corée du Nord et son pro-américanisme inconditionnel va jusqu’à la volonté de modifier l’orthographe des mots coréens d’origine américaine et de rendre obligatoire un apprentissage intensif de la langue anglaise pour toute la population.
C’est dans ce contexte et deux jours seulement après l’élection des représentant-e-s au parlement du 9 avril 2008, que commencent les négociations sur l’importation de boeuf en provenance des états-unis. Moins de dix jours plus tard lors d’un dîner avec des PDG américains, le président Lee Myung-Bak annonce la fin des négociations et la signature d’un accord.
Un important stock de viande bovine en provenance des USA avait été bloqué en octobre 2006 pour des raisons sanitaires, après la découverte dans la viande de morceaux d’os potentiellement vecteurs de la maladie de la vache folle. Le nouvel accord exigé par l’administration américaine comme un préalable nécessaire avant tout accord plus large de libre échange (FTA), prévoyait le déblocage des importations en mai 2008 et offrait le marché coréen du bœuf sur un plateau aux entreprises étasuniennes.
Les principaux critères sanitaires retenus par l’accord étaient ceux fixés par l’OIE (Office International des Épizooties), une organisation prétendant donner une légitimité scientifique aux critères internationaux. Suite à une demande des États-Unis, du Canada et du Mexique en Août 2003, ces critères sont modifiés et permettent en Mai 2007 aux USA et au Canada l’accession au statu de pays à risque maîtrisé [1].
La rapidité et les conditions peu avantageuses pour les sud-coréens avec lesquelles cet accord a été négocié et signé laissent penser qu’elles avaient été fixées avant même l’élection du président et qu’il constitue un cadeau à l’administration américaine.
Vache folle et vulnérabilité de la population sud-coréenne
La « maladie de la vache folle » ou Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB), est une infection dégénérative du système central nerveux des bovins, qui avait défrayée la chronique en Europe lors du pic de l’épizootie entre 1990 et 1995. A cette occasion la population découvrait avec surprise et dégoût que pour des questions de rentabilité les bovins n’étaient pas seulement nourris par de l’herbe et des végétaux, mais par des farines animales faites de carcasses d’animaux d’équarrissage.
L’abaissement des normes concernant ces farines par l’Angleterre dans les années 1980 avait favorisé l’apparition d’un nouvel agent infectieux pathogène de nature protéinique (le fameux Prion pathogène). Diffèrent des virus ou des bactéries, celui-ci par un mécanisme encore très mal compris se multiplie dans les cellules du système nerveux en le rongeant peu a peu et provoquant des troubles cognitifs et de la coordination.
Ce nouvel agent infectieux transmissible par simple consommation de viande, avait franchi la barrière des espèces en en contaminant de nombreuses tels des guépard, des pumas, des chèvres et des humains comme en témoigne la mort d’agriculteurs britanniques dans les années 1993 après avoir été au contact d’animaux porteurs de l’ESB. Le Prion pathogène avait provoqué chez eux une nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob incurable et fatale à coup sûr en quelques semaines ou mois, et dont la durée d’incubation reste inconnue mais généralement supérieure à 10 ans.
La baisse de consommation du bœuf avait provoqué un effondrement des cours dans les années 1990 ce qui amena l’UE pour rassurer l’opinion a nier que la consommation de bœuf contaminé était dangereuse pour l’homme. Cependant la réalité toute autre força les institutions à prendre des mesures draconiennes et spectaculaires, comme l’abattage par la France en 1991 de troupeaux entiers ou l’embargo de 1996 sur le bœuf britannique. Jusqu’à la fin 2004, un peu moins de 200.000 cas d’ESB ont été détectés.
En Corée du sud, la population présente un risque démultiplié pour deux raisons. Premièrement de part leurs habitudes alimentaires, les coréens consommant couramment de la moelle d’os de boeuf bouillis. Deuxièmement son profil génétique la surexpose à cette maladie : 100% des humains l’ayant contractés étaient porteurs d’un génotype particulier dit Met/Met. Environ 40% de la population générale possède ce profil génétique, mais chez les coréens ce taux atteint 95%. Par ailleurs les scientifiques ne savent pas si les autres profils génétiques (Met/Val, Val/Val) pour lesquelles aucun cas humain n’a été détectés jusqu’à présent immunisent contre le prion pathogène, ou bien s’il ne fait que rallonger la durée d’incubation.
Certains comme le gouvernement Coréen ou Étasunien usent d’arguments idéologiques (les gouvernements servent l’intérêt des populations) et scientifiques (extrapolation du risque) pour justifier leur business. Ils arguent que l’épizootie a été globalement jugulée, que le nombre de cas humains (environ 214 cas) indique un risque réduit et acceptable, et que les contrôles sont dorénavant efficients.
L’argumentation fallacieuse vole publiquement en éclats
Le 29 avril puis le 8 Mai 2008 ces arguments volèrent en éclats dans des émissions diffusées sur la chaîne publique coréenne MBC [2] . Un reportage à charge ainsi qu’un débat entre des membres du gouvernement et de la société civile révélèrent la méconnaissance effarante par les responsables des termes de l’accord et des risques sanitaires encourus par la population.
Le débat montrera des négociations bâclées, une absence de contrepartie de la part des états-unis et l’incapacité du gouvernement coréen de contrôler la qualité du bœuf importé, que ce soit l’âge réel des animaux ou la présence d’ESB. Il révéla de plus que les accords prévoient l’importation de bovins âgés de plus de 30 mois qui présentent un risque très élevé, et sont normalement destinés aux pays pauvres et non à la consommation sur le territoire des États-Unis.
De plus l’émission fit l’étalage d’une mauvaise interprétation d’une annonce de l’administration américaine en Anglais par les membres du gouvernement pensant que les farines animales ne devaient pas contenir de matières à risques spécifiés (yeux, moelles épinières, intestins, cerveaux..), alors que la signification en était l’exact opposé, comme le reconnaîtra quelques jours plus tard le gouvernement Coréen décrédibilisé.
Durant cette émission, la ligne de défense des membres du gouvernement tiendra essentiellement dans la maîtrise scientifique du risque par des critères internationaux. Outre l’élaboration douteuse et sujette aux intérêts américains de ces critères, l’invocation de la caution scientifique était particulièrement surprenante, surtout après que le gouvernement ait rejeté l’avis défavorable des experts. De plus on peut se demander comment ces derniers pourraient construire un modèle théorique du risque alors qu’ils n’ont aucune idée précise du fonctionnement de la maladie, et que la durée particulièrement longue de l’incubation ne permet pas encore de tirer des conclusions sur l’ampleur de la contamination humaine.
Insuffisances graves des systèmes de contrôle
Quant aux systèmes de contrôle, la foi feinte ou réelle du gouvernement coréen dans les systèmes américains n’a d’égale que ses graves insuffisances. Ainsi selon cette émission 15% des estimations d’âge de bovins aux USA sont erronés. De plus une société de protection des animaux américaine, The Humane Society, réalisa un reportage en caméra cachée montrant des animaux malades ou incapables de marcher correctement littéralement poussés dans les abattoirs par des chariots monte-charge.
Comme le dévoile le journal USA Today du 9 mai 2008, malgré le faible taux de dépistage (moins de 1% du cheptel est actuellement testé) le gouvernement américain demanda à la justice d’interdire des tests de dépistage d’ESB de plus grande ampleur et fit même appel du rejet : « The Bush Administration on Friday urged a federal appeals court to stop meatpackers from testing all their animals for mad cow decease ». Ce faisant, un abattoir américain tel que Creekstone Farms ayant voulu tester 100% des bovins pour la présence d’ESB fut dans l’impossibilité légale d’effectuer ce dépistage.
De l’aveu même d’une parlementaire états-unienne Rosa DeLauro « Je pense que le système de sécurité alimentaire est cassé. Il s’effondre (collapse). Nous sommes dans l’incapacité de protéger la santé publique. Nous sommes incapables de protéger la confiance publique dans l’approvisionnement en nourriture ». Quant aux contrôles coréens, on peut légitimement douter de leur efficacité lorsque l’on constate par example l’inaptitude du gouvernement coréen à empêcher la propagation de la grippe aviaire.
Nombreux faux-pas du gouvernement
Devant l’indignation grandissante au sein de la population, le gouvernement coréen commettra d’autres faux pas. Parmi les déclarations prêtant à rire, on peut citer celles du chef des inspections : « Manger un T-bone de steak contaminé par l’ESB ne comporte aucun risque » ou encore « La viande de bovin atteinte par l’ESB est sécurisée, crue ou cuite ».
Le gouvernement est allé jusqu’à utiliser des publicités dans des journaux de droite pour déclarer que « les américains mangent le même bœuf que nous » ou que « Depuis dix ans, il n’y a pas eu de cas de vache folle dans les exportations américaines ». Ces deux affirmations mensongères provoquèrent les réactions ironiques de personnes s’interrogeant sur l’utilisation des taxes payées par les coréens pour faire de la publicité au bœuf américain.
Le gouvernement menaça de plus le présentateur de poursuites pour « Diffamation » et « Diffusion de fausses nouvelles ». De même la réponse fut l’ironie du concerné se demandant bien sur quelles bases il allait être attaqué.
Rassemblements nocturnes à la bougie
Bien que le mouvement de contestation ait déjà commencé avant la diffusion de cette émission par une manifestation de mères inquiètes pour la sécurité alimentaire, celle-ci a amplifié la conscience des risques et des enjeux. La popularité du président fraîchement élu s’est effondrée de -30% en deux mois atteignant 20% d’opinions favorables.
Des rassemblements relativement spontanés se sont formés pratiquement chaque soir depuis le premier mai, en particulier durant les nombreux jours fériés et week-end de cette période. Ils comportent assez rapidement des dizaines de milliers de personnes (15.000 lors de la première manifestation importante qui a eu lieu le 2 mai) et ne faiblissent pas. Des travailleu-rs-ses, des mères de famille, des fermier-e-s, des lycéen-ne-s se succèdent au micro pour dénoncer les accords devant leurs pairs munis de bougies. Le climax fut atteint ce samedi 17 Mai, veille de la commémoration du massacre de Kwangju, par un rassemblement festif de plus de 40.000 personnes.
Les rassemblements à la bougie trouvent leur origine en 2002 lorsque des chars de l’armée américaine ont tué deux petites filles coréennes. La population coréenne outrée par la réaction méprisante de l’administration américaine et la non-condamnation des fautifs s’était réunie en marche silencieuse à la bougie. Les manifestations actuelles étant illégales car « non déclarées, bruyantes et nocturnes » sont présentées comme des « évènements culturels » par les participant-e-s.
Plus récemment des artistes se sont solidarisé-e-s du mouvement et de nombreux concerts sont prévus. Les principales revendications vont de l’annulation des accords d’importation à la destitution du président. Le mouvement est impressionnant de force, d’autonomie et de vitalité ; l’auto-gestion est de mise. Les participant-e-s s’organisent par exemple afin de laisser la place propre après chacun de leurs départs, nettoyant les détritus et la cire des bougies.
Par ailleurs des banderoles sont déployées aux fenêtres des habitations. On peut y voir des inscriptions telles que « Chez nous, on ne veut pas de la vache folle ». Des messages SMS ont été envoyés par les mairies d’arrondissement aux responsables d’assemblées de quartier afin de les « avertir » que ceci est une pratique illégale.
Lutte atypique et répression vicieuse
Le déploiement des « forces de l’ordre » est impressionnant malgré le pacifisme total des rassemblements. Des cars caractéristiques aux vitres grillagées déversent de jeunes adultes d’à peine 20 ans en rang sur les trottoirs. Cette force dite « de combat » est constituée de jeunes hommes effectuant leur service militaire pour une durée de deux ans. Il n’y a eu aucune violence physique exercée d’une part ou de l’autre jusqu’à présent. Par ailleurs il n’y a aucun service d’ordre interne au mouvement.
Le mouvement de contestation comporte une forte proportion de lycéen-ne-s, jusqu’à 70% suivant les rassemblements. Ceci est un phénomène particulier et atypique en Corée du sud, ou l’enseignement est très strict et hiérarchisé, la moitié des lycées sont non mixtes, la sélection impitoyable et ou les lycéen-ne-s n’ont aucune organisation politique ni syndicats.
Le corps enseignant et les direct-eurs-rices d’établissements scolaires collaborent très activement avec les forces de police. Les direct-eurs-rices de lycées ont envoyé des centaines de professeur-e-s dans les rassemblements afin de repérer les élèves participant-e-s. Ces dernier-e-s se voient alors fiché-e-s et sanctionné-e-s par exemple par des notes de comportement, et menacés d’expulsion. Les parents qui ont vécu des périodes ou les mouvements sociaux étaient réprimés dans le sang reçoivent des lettres des lycées les informant que leurs enfants ne sont pas en sécurité s’ils sortent de nuit pour participer aux manifestations.
Un autre facteur déterminant est le développement de pointe d’internet et la culture s’y associant. Le faible contrôle gouvernemental sur le réseau en fait un outil puissant au service de forces politiques décentralisées et horizontales. Ainsi la notion de « Netizen » ou citoyen-ne internet possède une toute autre dimension que dans la plus part des pays. C’est sur un site internet qu’une pétition lancée par des lycéen-ne-s pour la destitution du président Lee Myong-Bak réunissait déjà 300.000 signatures le premier mai, et plus de 1.310.000 signatures le 15 mai. Le gouvernement coréen a dans un premier temps méprisé « ces fausses rumeurs propagées sur l’internet ».
Lee Myong-Bak out !
Mais devant l’ampleur du mouvement la police a menacé d’arrêter les « Netizens » ainsi que les organisat-eur-rice-s des manifestations afin de les traduire en justice. Le serveur de la police fut alors saturé par des milliers de messages tels que :
« Je vous informe que mon fils est fortement actif pour la diffusion de rumeurs sur la vache folle »
« Mon désir de vivre peut-il devenir un crime ? »
« Pensez-vous encore vraiment que la dictature est possible ? »
« J’accuse CNN et la FDA de rumeurs et de désinformation »
« J’avoue avoir informé mes connaissances des risques de l’ESB »
« Je n’ai pas pu participer à ces manifestations mais le cœur y était ».
Ceci n’a pas empêché le gouvernement de mettre ses menaces à exécution en envoyant directement la police dans les lycées, interrompant des cours afin d’interpeller et d’interroger certains élèves. Il en fut ainsi pour un élève ayant tenté de déclarer - pour une fois - une manifestation à la préfecture.
Si des organisations politiques au sens traditionnel sont présentes, elles se montrent particulièrement discrètes. Ceci peut être dû à leur volonté de ne pas permettre au gouvernement d’attribuer une étiquette idéologique au mouvement, mais plus probablement à l’impossibilité pour elles d’en prendre le contrôle. Les partis politiques bourgeois, y compris de droite, semblent faire du suivisme en s’alignant progressivement sur les revendications de la rue. Le parti des travailleurs, parti progressiste de gauche, a annoncé qu’il payerait des avocats pour les lycéen-ne-s poursuivis. On note la présence dans les manifestations d’éléments trotskistes et d’autres forces anti-capitalistes, mais les revendications principales sont plus limitées.
Bien qu’il soit difficile d’en avoir une vision objective, ce mouvement qui ne cesse de s’amplifier se caractérise par une absence d’organisations identifiables. Les participants ne se définissent pas eux-même et n’ont d’identité que leurs seules revendications politiques. Il n’y a aucun doute dans ce contexte sur la radicalité de cette forme de lutte. Le gouvernement déstabilisé a commencé à reculer sous la pression en reportant l’annonce officielle de l’effectivité des accords d’importation, malgré l’inflexibilité de l’administration étasunienne. Le sentiment général est celui d’un gouvernement paniqué et d’une crise de la démocratie représentative. Actuellement en Corée du Sud souffle un vent de défiance portant le pouvoir politique réel dans la rue.